Identification et incidence sur la réification

Identification et incidence sur la réification

Cette section concerne le processus d’identification des entités et des associations pour les inconditionnels de la méthode Merise. Les concepteurs UML feront l’analogie avec leur notation favorite.L’identifiant est composé d’un ou plusieurs attributs dont les valeurs permettent de désigner de manière unique chaque occurrence de l’entité. On parle d’identifiant simple quand l’attribut est unique (ex : immatAvion pour l’entité Avion). On parle d’identifiant composé quand il est composé de plusieurs attributs (ex : nom+prénom+dateNaissance pour l’entité Etudiant).Pour assurer une identification absolue, tous les attributs composant l’identifiant de l’entité doivent être intrinsèques à l’entité (sémantiquement rattachés à cette entité). L’entité disposant d’une identification absolue modélise un objet disposant d’une identité propre, d’une indépendance de désignation. On peut faire référence à ses occurrences sans besoin d’autres entités. C’est la modélisation la plus simple, basique de Merise, que l’on cherche souvent à réaliser quitte à « inventer » des identifiants artificiels.Dans certaines situations, l’identification d’une entité nécessite de se positionner relativement par rapport à une autre entité. Par exemple, l’entité LigneCommande s’identifie assez natu- rellement par le numéro de ligne par rapport à sa commande. Cela sous-entend que les entités Commande et Ligne sont associées par une relation d’appartenance.Bien qu’intrinsèque à l’entité Ligne, le numéro ne peut être un identifiant absolu. Relativement à sa commande (identifiée par exemple par un numéro de commande), il joue alors le rôle d’identification d’une occurrence de l’entité Ligne.

Cette notion d’identification relative a connu une histoire. Elle est abordée dans l’équipe de recherche initiale et figure dans [TAR 79b] sous une forme « confidentielle » de quelques lignes. L’ouvrage de base sur Merise [TAR 83], faisant explicitement référence pour une présentation plus détaillée du formalisme entité-relation au précédent ouvrage, passe sous silence cet aspect. Exit donc l’identification relative… À partir de 1987, Arnold Rochfeld et José Morejon, dans plusieurs articles, réhabilitent cette notion qui s’intègre désormais complètement dans la Merise/2 ainsi que dans la plupart des outils associés.Par définition, une association n’a pas d’identifiant propre, son identification est construite par la composition (concaténation) des identifiants des entités connectées. C’est donc un abus de langage que de parler de l’identifiant d’une association, et encore plus comme certains auteurs, de faire figurer ces propriétés explicitement dans la relation.Cette définition de l’identification d’une association implique qu’à un n-uplet d’occurrences des entités qui sont connectées (matérialisées par les identifiants), il n’y a qu’une seule occurrence de l’association. On peut le noter ainsi : E1 x E2 x… Æ A.

Cependant cette situation, compte tenu de la difficulté de trouver un identifiant, reste assez exceptionnelle (sauf dans le cas où cohabitent un identifiant naturel et un identifiant artificiel).Cette notion apparaît plus souvent dans des graphes d’héritage entre entités. Les sous-entités (entités sous-type), qui généralement préexistent, sont souvent dotées d’identifiant absolu. La sur-entité (l’entité sur-type) possède également son propre identifiant. Dans ce cas, les iden- tifiants des sous-types sont qualifiés d’alternatifs car ils possèdent par héritage l’identifiant de leur sur-type.Considérons l’exemple des entités sous-type Assure (d’identifiant absolu numINSEE) et Cotisant (d’identifiant absolu numURSSAF) qui héritent de l’entité Adhérent (d’identi- fiant numAdherent). L’identifiant alternatif de l’entité Assure devient numINSEE et celui de l’entité Cotisant devient numURSSAF. L’identifant absolu de ces deux entités devient, par héritage, celui de l’entité sur-type à savoir numAdherent.On qualifie d’entité faible, une entité dont l’identification est réalisée relativement à plusieurs (2 à n) associations, sans disposer d’attribut intrinsèque intervenant dans l’identification. Son identification est donc identique à celle d’une association. Cependant, ce n’est pas parce que cette entité est identifiée comme une association qu’elle en est une.

Le choix de modélisation en entité ou association n’est pas un problème déductif mais perceptif. C’est avant tout l’intérêt sémantique du concepteur qui décide d’abord de modéliser un concept en tant qu’entité (ou association) et qui se pose ensuite la question de son identification. Cette modélisation par une entité faible correspond à une évolution dans le discours du concepteur. Au début, le concept à modéliser apparaît comme une forme verbale (une association) : un avion est affrété par une compagnie. Puis progressivement, la forme verbale devient substantive : pour chaque affrètement…, les vols affrétés… Ce groupe nominal (cet objet) intervient à son tour dans des associations.Dans l’exercice concernant les affrètements d’avions dont vous trouverez l’énoncé plus bas, on ne peut pas parler d’entité faible car le vol dispose d’une propriété composant l’identifica- tion relative (la date du vol). En revanche, un cas d’entité faible se présente dans les exemples d’associations d’agrégation à propos de la mission des véhicules qui visitent des chantiers.

 

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