HYPOTENSION INTRADIALYTIQUE EN
HEMODIALYSE CHRONIQUE
L’hypotension intra dialytique (HID) est l’effet indésirable le plus courant qui se produit pendant la procédure d’hémodialyse. Malgré les progrès de la technologie de la machine, elle reste un problème de gestion difficile [1]. Les experts européens (European Best Practice Guidelines (EBPG) en 2007 ont défini l’hypotension intra dialytique comme une diminution de la pression artérielle systolique supérieure ou égale à 20mmHg ou une diminution de la pression artérielle moyenne de 10 mmHg, associée à des symptômes tels que des douleurs abdominales, bâillements, soupirs, des nausées, des vomissements, des crampes musculaires, agitations, étourdissements ou des évanouissements et l’anxiété [2]. L’HID est responsable d’une augmentation de la mortalité et cela malgré les efforts réalisés dans la compréhension et la maîtrise des facteurs de risque impliqués dans sa genèse [3]. L’âge, le sexe, l’origine ou race, le diabète, l’indice de masse corporelle bas, l’ingestion d’aliments pendant la séance, l’anémie, l’insuffisance cardiaque, la température élevée du dialysat, l’utilisation d’acétate à des concentrations supra physiologiques, et des ultrafiltrations excessives, sont entre autres des facteurs significativement incriminés . L’HID survenait entre 15- 55% des séances selon une revue de la littérature Australienne . En France (Rouen) une prévalence de 8.1% a été rapportée [8]. Peu de données sont disponibles sur l’HID en Afrique sub-saharienne. Cependant deux(2) études marocaines réalisées respectivement en 2009 et 2012 avec des prévalences respectives de 29,8% sur 67 patients hémodialysés chroniques et 23,65% sur 93 patients soit 15.15% des séances d’hémodialyse [9]; une étude Tunisienne monocentrique réalisée en 2013 montre une prévalence de 46% [10]. Au Sénégal une étude réalisée en 2015 a montré une prévalence de 31.4% . Ce travail a été réalisé dans le centre national d’hémodialyse de Donka (CHU de Conakry) avec comme Objectifs de : – Déterminer la prévalence de l’hypotension intra dialytique chez les hémodialysés chroniques. – Identifier les facteurs de risque associés à l’hypotension intra dialytique. – Proposer quelques facteurs de corrections. Notre travail se présente en deux parties : – La première partie est relative aux généralités – La seconde partie rapporte notre travail personnel
Classification de l’hypotension intra dialytique
Chez les patients dialysés quatre (4) types d’HID peuvent être observées :
L’Hypotension artérielle chronique
Le patient a une PAS < 100 mmHg en permanence, et même lorsqu’il arrive à sa séance de dialyse après le week-end avec 3-4 kg de surcharge hydro sodée
L’Hypotension artérielle intra dialytique
Elle est généralement induite par l’UF et la perte de poids au cours de la dialyse. Cependant l’ultrafiltration n’est pas la seule responsable de l’HID puisqu’un bon nombre d’épisodes survient lors de dialyses iso volumiques ou sans UF
Le choc hypotensif ou reflexe de Besold–Jarisch
C’est un accident peu fréquent mais grave de la dialyse et serait de l’ordre de 1-5 épisodes par 100 séances de dialyse effectuées [22,23]. Il survient une fois que le patient a atteint une réduction critique de son volume intra vasculaire < 50ml/Kg de son poids corporel. Il se manifeste par une hypotension artérielle sévère, souvent précédée d’une constellation de signes cliniques de l’hyper activation du système nerveux autonome sympathique et de l’hypotension artérielle comme le bâillement, tachycardie, toux, transpiration, douleurs abdominales, nausées et vomissements
L’hypotension de causes fortuites secondaire à un évènement intercurrent inattendu comme l’infarctus du myocarde la rupture d’un anévrisme artériel, l’arythmie cardiaque, l’embolie pulmonaire, l’hémorragie digestive, la décharge bactériémique, le choc anaphylactique.
Introduction |