HYPOSALIVATION ET RISQUE DE SURVENUE DE LA PARODONTITE

HYPOSALIVATION ET RISQUE DE SURVENUE DE LA PARODONTITE

JUSTICATION ET INTERET DE L’ETUDE

La salive assure la protection mécanique des tissus de la cavité buccale. Elle permet l’hydratation et la lubrification de la muqueuse buccale grâce aux mucines salivaires qui résistent à la dégradation protéolytique et protègent la muqueuse buccale contre le dessèchement, les substances toxiques et irritantes présentes dans les aliments et les enzymes bactériennes [23, 82]. Grâce à la diffusion d’ions tels que le calcium, les phosphates, le fluor, et les bicarbonates elle participe également à la minéralisation de l’émail [82] et à la neutralité du pH salivaire [24, 25]. Ce pouvoir tampon de la salive permet de neutraliser l’acidité induite au niveau de la plaque par la consommation de sucres. Cet effet anticariogène de la salive ne s’exercera plus en cas de déficit de la sécrétion salivaire [24, 25]. Le flux salivaire permanent assure également un nettoyage mécanique des surfaces muqueuses et dentaires, éliminant en partie les débris alimentaires et les bactéries [23, 32]. Ce phénomène est amplifié par les mouvements des lèvres et de la langue. La salive contribue à l’équilibre de la flore bactérienne grâce aux agents antibactériens qu’elle contient (IgA sécrétoires, lysozyme, lactoferrine, lactoperoxydase) et grâce à l’élimination mécanique des bactéries par le flux salivaire [23, 32]. Il existe une multitude de signes cliniques associés à l’hyposalivation : la xérostomie, l’atrophie des papilles filiformes, la chéilite angulaire, l’érythème des muqueuses, l’atrophie épithéliale, les ulcérations, l’hypertrophie unilatérale ou bilatérale des glandes parotides les infections orales comme la candidose, principalement sous sa forme érythémateuse chronique, les caries rampantes polycervicales dues à une déficience du pouvoir tampon de la salive [24, 50, 61]. Les études ont été réalisées afin de trouver une relation entre l’hyposalivation et les maladies parodontales [4, 17, 18]. Ces études proposent des conclusions assez différentes et bien souvent elles ne se prononcent pas sur une éventuelle relation de cause à effet. La plupart 41 de ces études avaient comparé l’état parodontal des patients atteints de syndrome de Gougerot-Sjögren dont le principal signe est l’hyposalivation à des témoins sains [19, 77, 90]. Hypothèse de travail : l’hyposalivation est associée à la survenue de la parodontite

OBJECTIFS 

Objectif général – Déterminer si l’hyposialie constitue un risque à la survenue de parodontite

Objectifs spécifiques

– Décrire les antécédents médicaux des patients atteints de parodontite – Décrire le profil socio-économique des patients atteints de parodontite – Déterminer l’association entre la parodontite, la xérostomie, les débits salivaires stimulé et non stimulé. 

MATERIEL ET METHODE

Type d’étude Il s’agit d’une étude cas-témoins monocentrique. L’étude a été réalisée au service d’Odontologie du Centre Hospitalo-Universitaire (CHU) Aristide Le Dantec de Dakar. Les données de l’étude seront recueillies de manière rétrospective (Figure 4). Facteur d’exposition : Hyposalivation Maladie : parodontite Temps Recueil rétrospectif Enquête Figure 4. Schéma de l’étude 

Population d’étude

Définition de la maladie : la parodontite

La parodontite peut être définie comme une maladie infectieuse multifactorielle. Elle est caractérisée par des symptômes et signes cliniques qui peuvent inclure une inflammation visible ou non, des saignements gingivaux spontanés ou provoqués d’importance variable, la formation de poches en rapport avec des pertes d’attache et d’os alvéolaire, une mobilité dentaire et peuvent conduire à des pertes de dents. 

Critères de diagnostic

Le diagnostic se fera cliniquement selon les critères de l’American Academy of periodontology [9]. Le diagnostic de parodontite est établi en présence de poche parodontale supérieure ou égale à 4 mm au sondage – La parodontite a été considérée comme modérée si la profondeur de la poche au sondage est ≥ 4 et < 6 mm. – La parodontite a été considérée comme sévère si la profondeur de la poche au sondage est ≥ 6 mm

Moyens et méthodes d’évaluation des maladies parodontales : le sondage parodontale

La sonde parodontale de Williams a été utilisée dans cette étude pour évaluer la profondeur des poches afin d’établir le diagnostic de parodontite Figure 5. Sonde parodontale.  Mesure de la poche parodontale La poche parodontale est un approfondissement du sillon gingivo-dentaire dû à une migration en direction apicale de l’attache épithéliale. L’évaluation de sa profondeur se fera à l’aide de la sonde parodontale graduée de Williams. Le premier repère de sondage est le rebord gingival et le deuxième est le fond de la poche. L’examen se fait en insérant la sonde le long de la racine en gardant son contact dans le sillon 44 gingival, le plus parallèlement possible au grand axe de la dent, on s’arrête dés qu’on perçoit une certaine résistance. Six points (mésio-vestibulaire, centro-vestibulaire, disto-vestibulaire, mésio-lingual, centrolingual et disto-lingual) sont mesurés et répertoriés sur un schéma de sondage (charting annexe 2). Nous pouvons considérer qu’un site est sain lorsque la profondeur de sondage n’excède pas 3 mm et à partir de 4 mm de sondage on considère que nous avons une poche parodontale. 

Critères d’inclusion

Cas Il s’agit des patients qui sont diagnostiqués positifs à la parodontite et qui – sont âgés entre 18 et 65 ans – sont non fumeurs, n’ont pas de tatouage gingival. – ont un statut buccal bien identifié : réalisation d’un examen clinique loco-régional et d’un bilan radiographique (orthopantomogramme), – ont au moins un minimum de 20 dents et au minimum une molaire par quadrant. – consultent dans le centre d’’étude, – n’ont pas subi de traitement parodontal dans les six mois précédant l’étude, – n’ont pris d’antibiotiques (amoxicilline, macrolides, certaines tétracyclines, imidazolés) sensibles sur les germes parodontopathogènes dans les deux semaines précédant l’étude. – ont donné leur consentement éclairé et écrit (annexe 1).

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Témoins  Définition de la « non maladie » 

La « non maladie » est définie par l’absence de poche parodontale au sondage (profondeur ≤ 3 mm au sondage) Les témoins ne sont différents des cas que par l’absence de la parodontite. Ils proviennent de la même population cible que les cas et répondent aux mêmes critères d’inclusion. Les témoins seront appariés aux cas en ce qui concerne l’âge et le sexe

Critères de non inclusion 

Cas N’ont pas été inclus dans l’étude : – les femmes enceintes, – les patients diabétiques, traités par radiothérapie cervico-faciale, souffrant de SGS – les patients vivant avec le VIH, – les patients souffrant d’autres pathologies comme encéphalite, tumeur cérébrale, AVC, atteinte du système nerveux central (maladie d’Alzheimer), sarcoïdose. – les sujets participant de façon concomitante à un essai sans bénéfice individuel direct.

Témoins

Ces mêmes critères de non inclusion s’appliquent aussi au groupe témoin. . Recrutement et catégorie de patients  Représentativité des groupes Dans cette étude deux témoins sont affectés à chaque cas. 46 Echantillonnage  Cas Ils ont été sélectionnés dans les consultations du Service d’Odontologie du Centre HospitaloUniversitaire (CHU) Aristide Le Dantec. C’est un service spécialisé dans le diagnostic, la prise en charge et la prévention des affections bucco-dentaires de manière générale, et parodontales en particulier du fait que certains praticiens de ce centre sont des spécialistes en parodontologie (le chef de service). Le choix de ce service s’explique par sa multidisciplinarité, mais surtout du fait qu’il accueille des patients référés par les autres services du CHU pour une prise en charge parodontale Ce qui motive notre choix pour le recrutement des patients.  Témoins Ils ont été sélectionnés dans le même service et dans les mêmes conditions que les cas. Il s’agit de patients consultant pour des soins dentaires de routine mais aussi d’accompagnants des malades.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE HYPOSALIVATION ET MALADIES PARODONTALES
CHAPITRE I : RAPPELS ANATOMIQUES, HISTOLOGIQUES, ET PHYSIOPATHOLOGIQUES SUR LES GLANDES SALIVAIRES
1.1. ANATOMIE
1.1.1. Glandes salivaires «principales
1.1.2. Glandes salivaires «accessoires
1.2. HISTOLOGIE
1.3. PHYSIOLOGIE
1.3.1. Caractéristiques physico-chimiques de la salive
1.3.1.1. Viscosité
1.3.1.2. Composition
1.3.2.Rôles de la salive
1.3.3.Sécrétion salivaire
1.3.3.1. Débit salivaire
1.3.3.2. Mécanisme de formation de la salive
1.3.3.3. Mécanisme de contrôle de la sécrétion salivaire
1.3.3.3.1. Contrôle nerveux
1.3.3.3.2. Contrôle hormonal
1.4. MODIFICATIONS DU FLUX ET DE LA COMPOSITION SALIVAIRE
1.4.1. Modification d’origine physiologique
1.4.1.1. Sénescence et salivation
1.4.1.2. Autres facteurs comportementaux de modification du flux salivaire
1.4.2. Modification d’origine pathologique
1.4.2.1. Syndrome de Gougerot- Sjogren
1.4.2.2. Maladies endocriniennes
1.4.2.3. Stomatodynie
1.4.2.4. Infection au VIH
1.4.2.5. Insuffisance rénale chronique
1.4.2.6. La fibrose kystique
1.4.3. Modification d’origine iatrogène
1.4.3.1. Traitements médicamenteux et salivation
1.4.3.2. Radiothérapie cervico-faciale et salivation
CHAPITRE II : LES MALADIES PARODONTALES
2.1. DEFINITIONS
2.2. CLASSIFICATION DES PARODONTOPATHIES
2.3. EPIDEMIOLOGIE
2.4.FACTEURS DE RISQUE
2.4.1. La flore bactérienne
2.4.2. L’hygiène bucco-dentaire
2.4.3. L’âge
2.4.4. Le sexe
2.4.5. Le diabète
2.4.6. Le VIH
2.4.7. La grossesse
2.4.8. La ménopause
2.4.9. Les habitudes de vie
2.4.10. Les autres facteurs favorisant ou aggravant les maladies parodontales
2.5. DIAGNOSTIC
2.5.1. Diagnostic clinique
2.5.2. Diagnostic radiologique
2.5.3. Diagnostic microbiologique
2.5.4. Marqueurs biologiques
CHAPITRE III : CONSEQUENCES DE L’HYPOSALIVATION SUR LE PARODONTE
3.1. HYPOSIALIE ET XEROSTOMIE
3.1.1.Définitions
3.1.2.Diagnostic
3.1.2.1. Signes fonctionnels
3.1.2.2. Interrogatoire
3.1.2.3. Examen de la cavité buccale
3.1.2.4. Tests diagnostiques
3.1.2.4.1. Technique pondérale
3.1.2.4.2. Mesure du débit salivaire
3.1.2.4.3. Technique du morceau de sucre
3.1.2.4.4. Mesure du pH salivaire
3.1.2.5. Autres examens
3.2. FLUIDE SALIVAIRE ET DIAGNOSTIC MEDICAL
3.3. CONSEQUENCES DE L’ HYPOSIALIE SUR LA FLORE BACTERIENNE ET LES PROTEINES SALIVAIRES
3.3.1.La flore bactérienne
3.3.2.Les protéines salivaires
3.4. FLUX SALIVAIRE ET SANTE PARODONTALE
3.4.1.Pour une diminution physiologique du flux.
3.4.2.Pour une diminution pathologique du flux
DEUXIEME PARTIE. ETUDE DE LA RELATION ENTRE L’HYPOSALIVATION ET LE RISQUE DE SURVENUE DE PARODONTITE
I. JUSTICATION ET INTERET DE L’ETUDE
II. OBJECTIFS
2.1. Objectif général
2.2. Objectifs spécifiques
IIIMATERIEL ET METHODE
3.1. Type d’étude
3.2. Population d’étude
3.2.1. Définition de la maladie : la parodontite
3.2.1.1. Critères de diagnostic
3.2.1.2. Moyens et méthodes d’évaluation de la parodontite : le sondage parodontale
3.2.2. Critères d’inclusion
3.2.2.1. Cas
3.2.2.2. Témoins
3.2.3. Critères de non inclusion
3.2.3.1. Cas
3.2.3.2. Témoins
3.2.4. Recrutement et catégorie de patients
3.2.4.1. Représentativité des groupes
3.2.4.2. Echantillonnage
3.2.4.3. Durée de l’étude
3.2.5. Sondage
3.2.6. Taille de l’échantillon
3.2.7. Considération éthique
3.3. Conception et instruments de mesure de l’exposition
3.3.1. Définition du facteur d’exposition : l’hyposalivation
3.3.2. Critères de diagnostic de l’hyposalivation
3.3.3. Moyens et méthodes de mesure de l’hyposialie
3.3.3.1. Mesure de la xérostomie
3.3.3.2. Mesure de l’hyposialie par la débimétrie
3.4. Procédure de collecte des données
3.5. Biais potentiels de l’étude
3.6. Analyse statistique
IVRESULTATS
4.1. Données socio-démographiques
4.1.1. Sexe et âge
4.1.2.Lieu de résidence
4.1.3.Profession
4.2. Antécédents médicaux
4.3. Etat parodontal des cas
4.4. Sécrétion salivaire
4.4.1.Xérostomie
4.4.2.Débit salivaire non stimulé (ml/mn )
4.4.3.Débit salivaire stimulé (ml/mn)
4.5. Résultats analytiques
4.5.1.Tableau de contingence
4.5.2.Mesure de l’association hyposalivation et maladies parodontales : Odds-Ratio
V.DISCUSSION
5.1. Limites et contraintes de l’étude
5.2. Données socio-démographiques et médicales
5.3. Sécrétion salivaire et parodontite
5.4. Recommandations
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXE

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