HYPERTENSION ARTERIELLE : ALIMENTATION ET
CONSEILS A L’OFFICINE
PRESSION ARTERIELLE ET SYSTEMES DE REGULATIONS
Définition de la pression artérielle [2] La pression artérielle est une mesure de la force qu’exerce le sang sur les parois artérielles. Elle se définit par deux mesures en mmHg : la PAS (pression artérielle systolique) et la PAD (pression artérielle diastolique) La pression systolique correspond à la pression à laquelle le cœur envoi le sang dans les artères au moment de sa contraction. La pression diastolique, à l’inverse, est la pression la plus basse correspondant au relâchement du cœur. Les scientifiques utilisent parfois la mesure de la PAM (pression artérielle moyenne) ou MAP (mean arterial pressure). Il s’agit d’une moyenne entre la PAS et la PAD. Elle se calcule de la manière suivante : PAM (mmHg) = (PAS + 2 X PAD) / 3 La pression artérielle va être régulée par le système cardiovasculaire et le système rénal.
Rappels physiologiques sur le système cardiovasculaire
Cœur
Le cœur est un muscle creux, il se situe au niveau du thorax et va avoir pour rôle de recueillir le sang des veines pour le propulser dans les artères. Il se divise en quatre cavités : – Oreillette droite – Oreillette gauche – Ventricule droit – Ventricule gauche 6 Figure 1 : Le cœur [3] Chaque oreillette communique avec le ventricule qui lui correspond par l’orifice auriculoventriculaire. On délimite donc ainsi un cœur droit et un cœur gauche. Le sang circule du cœur droit au cœur gauche en passant par les poumons. Les ventricules possèdent un orifice supplémentaire appelé orifice artériel qui les fait communiquer réciproquement à l’aorte et à l’artère pulmonaire. La paroi du cœur comprend trois tuniques : une tunique musculaire épaisse appelée aussi myocarde, une tunique interne ou endocarde et une membrane qui l’entoure ou péricarde. La vascularisation du cœur est réalisée par les deux artères qui naissent de la partie initiale de la crosse aortique.
Vaisseaux sanguins
Structure des vaisseaux Un vaisseau sanguin est composé de trois tuniques différentes. L’intima est la couche la plus interne du vaisseau, elle est composée d’endothélium et de tissu conjonctif. Ensuite vient la média, composée de fibres musculaires lisses et de fibres élastiques. Enfin, l’adventice qui est la couche la plus externe et qui est composée de tissus conjonctifs. Cette tunique reçoit les terminaisons nerveuses du système nerveux autonome [4]. Réseau vasculaire Les vaisseaux sanguins ont pour rôle de transporter le sang à travers l’organisme. Les artères sont les plus gros vaisseaux, elles permettent le transport du sang du cœur vers les tissus et les organes alors que les veines permettent le trajet inverse, des tissus vers le cœur. Les artères, grâce à la présence de fibres musculaires lisses, peuvent se contracter ou se relâcher en fonction des signaux reçus par le système nerveux ou endocrinien, on parle alors de vasoconstriction ou de vasodilatation. La présence d’élastine permet à l’artère de s’adapter au volume sanguin et ce dans des limites définies. On parle alors de la compliance du vaisseau. Les veines sont également élastiques mais leur compliance est plus grande puisqu’elles reçoivent moins de pression que les artères. Les capillaires quant à eux sont les plus petits vaisseaux du réseau vasculaire. Ils servent à relier les veines et les artères. Ils forment un lieu d’échange d’oxygène et de nutriments avec les tissus en fonction des besoins des organes concernés.
Circulation sanguine
L’oreillette droite collecte le sang arrivant de la veine cave, ce sang a parcouru tout le corps et s’est donc appauvri en oxygène et chargé de CO2 (le sang « bleu »). Ce sang va ensuite être envoyé vers le ventricule droit pour être éjecté dans les poumons via l’artère pulmonaire où il va pouvoir être ré-oxygéné. De la même façon, l’oreillette gauche reçoit le sang riche en oxygène et libéré de son CO2 (le sang « rouge ») via les veines pulmonaires et l’achemine au ventricule gauche, afin qu’il puisse être éjecté sous haute pression par l’aorte et conduit dans l’ensemble des tissus du corps. Il existe quatre valves cardiaques (tricuspide, pulmonaire, mitrale, et aortique) qui ont pour rôle de toujours faire circuler le sang dans le même sens : 9 – La valve tricuspide empêche le reflux de sang depuis le ventricule droit vers l’oreillette droite, – La valve pulmonaire prévient le reflux depuis l’artère pulmonaire vers le ventricule droit, – La valve mitrale empêche le reflux de sang depuis le ventricule gauche vers l’oreillette gauche, – La valve aortique prévient le reflux depuis l’aorte vers le ventricule gauche. Figure 3 : Structure cardio-circulatoire
Conduction cardiaque
Le cœur possède un système de conduction électrique qui assure chacun de ses battements. Ce système de « pacemaker » est appelé le nœud sinusal, on le retrouve dans la paroi de l’oreillette droite. Cette région va produire une impulsion électrique (onde électrique) qui va permettre la contraction du muscle cardiaque responsable de l’éjection du sang vers les poumons et l’aorte. 10 On appelle rythme cardiaque ou pouls, le nombre de contractions observées par minute. Chez le nouveau-né et les jeunes enfants, ce rythme cardiaque est nettement plus élevé (100à 170 battements par minute) que chez les enfants plus âgés et les adultes (70 à 100 battements par minute).
Régulation de la circulation sanguine
La régulation de la circulation sanguine est sous le contrôle de neuromédiateurs et d’hormones. Au niveau cardiaque, à travers des messages nerveux, les cellules du nœud sinusal créent un automatisme cardiaque. L’acétylcholine est le principal neuromédiateur du système parasympathique alors que l’adrénaline et la noradrénaline sont sous la directive du système nerveux sympathique. L’endothélium vasculaire est également capable de sécréter des substances telles que la bradykinine ou des prostaglandines ayant une action vasodilatatrice. Cette action va être de courte durée. A plus long terme et sous l’action de l’hypophyse postérieure, la volémie peut être modifiée par la sécrétion d’aldostérone qui va permettre d’augmenter la réabsorption rénale de sodium et en parallèle, la sécrétion d’ADH (Hormone antidiurétique) entrainant la réabsorption d’eau et donc une augmentation du volume sanguin.
Rappels physiologiques sur l’appareil rénal
Physiologie et rôle du rein Le rein est composé de millions de néphrons qui contiennent eux-mêmes un système de filtration appelé le glomérule. C’est par l’intermédiaire de ce glomérule que le rein produit 180 litres d’urine par jour mais seulement 1 à 1,5 litre est évacué et ceci grâce à l’important pouvoir de réabsorption du rein. Ce 11 système nous permet donc de nous adapter aux quantités d’eau et de sel que nous consommons. Figure 4 : Physiologie du rein [7] Le principal rôle du rein est de maintenir l’équilibre du liquide extracellulaire (LEC) et ce grâce à la régulation du sodium. La teneur en sel de ce liquide doit être constante à 9g/litre. En effet, la natrémie doit être comprise entre 135 et 145 mmol/L. Le maintien du volume du LEC est indispensable (maintien du volume plasmatique) car il va conditionner le maintien du débit cardiaque, de la pression sanguine et de la perfusion tissulaire.
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