Hyperkalaemia and hypokalaemia outpatient management

Hyperkalaemia and hypokalaemia outpatient management

Nous avons ainsi réalisé une enquête téléphonique auprès de 500 médecins généralistes français répartis sur l’ensemble du territoire. Le questionnaire comprenait 4 questions fermées et 8 questions ouvertes amenant des réponses qualitatives. Ces questions ouvertes représentaient un atout important de notre étude, puisqu’elles ont permis de recueillir l’avis des médecins sans qu’ils soient influencés par un choix fermé, parmi une liste de réponses proposées. La première partie du questionnaire comportait des questions socio- démographiques ; la seconde partie était axée sur les seuils des dyskaliémies connus par le médecin et ceux à partir desquels ils proposaient une action spécifique. Enfin, la dernière partie concernait la gestion des dyskaliémies à proprement parler, afin d’évaluer le comportement du médecin face à la découverte d’une hypo ou hyperkaliémie chez un patient insuffisant cardiaque, insuffisant rénal, puis spécifiquement si le patient était sous IEC/ Antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II (ARA2) ou ARM. Les résultats montrent une grande hétérogénéité des réponses apportées par les praticiens, tant à propos des définitions que des prises en charge. Les seuils de prise en charge sont malgré tout cohérents avec les recommandations à l’exception de quelques extrêmes. En effet, le taux moyen d’intervention était à 5,32 ± 0,34 mmol/l (4,5–6,5) pour l’hyperkaliémie et 3,23 ± 0,34 mmol/l (2,0–6,5) pour l’hypokaliémie. La concentration moyenne de potassium pour laquelle le patient était adressé aux urgences par le médecin était de 6,14 ± 0,55 (4,5–10) pour l’hyperkaliémie et 2,69 ± 0,42 (1–4) mmol/l pour l’hypokaliémie. Les recommandations préconisent en première ligne la prise en charge diététique en cas de dyskaliémie (19, 23, 94-96). Or, cette prise en charge diététique n’était évoquée que par 4,6 % des médecins interrogés. Cette proportion est plus élevée dans d’autres études, comme par exemple une étude menée en Europe chez des néphrologues et des cardiologues -dont des praticiens français (97), mais dans cette étude, les questions à ce sujet étaient explicites (réponse fermée à choix multiples) alors que nous avions choisi de laisser le médecin généraliste s’exprimer librement et sans proposition préétablie sur le sujet. Quand on les interrogeait spécifiquement au sujet d’un patient sous bloqueur du SRAA ; l’approche prédominante de traitement de l’hyperkaliémie par les généralistes interrogés (40 %) était la baisse de la posologie ou l’arrêt définitif des traitements bloqueurs du SRAA, privant ainsi le patient d’un médicament reconnu efficace sur la réduction du risque cardio-vasculaire et rénal et du risque de décès.

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L’enquête montre également que les médecins généralistes français semblent rarement se référer à leurs confrères spécialistes cardiologues ou néphrologues pour la prise en charge des hyper et hypokaliémies. Toutefois, l’accès à ces deux spécialistes reste complexe en France du fait de la démographie médicale. Les recommandations existantes dans les deux spécialités révèlent également des disparités. Il n’existe pas à l’heure actuelle de recommandations spécifiques pour la prise en charge de la dyskaliémie en médecine générale. L’hétérogénéité observée dans notre étude et ce manque de recours aux spécialistes soulignent la nécessité de développer des algorithmes visant à normaliser les pratiques de gestion ambulatoire et peut-être éviter les comportements potentiellement néfastes pour le patient tels que l’inertie (par exemple : pas de contrôle de la kaliémie, pas de changement de traitement ou arrêt définitif d’un médicament utile). Il existe un besoin majeur de recommandations spécifiques destinées à la prise en charge des dyskaliémies en soins primaires. Ces recommandations devront être établies par des cardiologues, néphrologues, endocrinologues et thérapeutes en collaboration avec des médecins généralistes et des urgentistes.

 

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