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MODE DE CONTAMINATION
Le coupage et le ramassage du bois de chauffe sont des facteurs de risque des mycétomes de la main. Au Mexique, où les localisations thoraciques prédominent , les agents étiologiques sont introduits à la suite de traumatismes, comme en témoignent certaines observations privilégiées où l’on a retrouvé des épines, échardes ou fragments végétaux à l’examen histologique de la pièce opératoire [32]. Les traumatismes avec des épineux, qui constituent la flore majoritaire des régions d’endémie, sont les plus fréquemment évoqués. Cela explique la fréquence des atteintes au pied chez les habitants de ces régions qui marchent pieds nus et représentent environ un quart des localisations. On invoque le portage de fagots de bois sur le dos ou les épaules. Les traumatismes infectants peuvent être des plus divers, on a invoqué des blessures avec des outils souillés de terre, des piqûres avec des arêtes de poissons séchés (pécheurs du lac Tchad), des morsures de serpents ou autres animaux, des accidents de sport, des accidents de la voie publique. Chez les populations rurales, les plus exposées aux traumatismes infectants, la majorité des patients atteints de mycétomes sont des cultivateurs ou des éleveurs . Sur une série de 1374 patients au Mexique, 60,2 % étaient cultivateurs [24]. Le deuxième groupe en importance , 21,3 % , était représenté par les femmes au foyer dont la plupart, d’origine rurale, participaient également aux travaux champêtres. Les maçons, charpentiers, menuisiers sont également particulièrement exposés à la contamination.
RESERVOIR DE PARASITES
Les agents de mycétomes sont uniquement retrouvés au niveau du sol, des épineux et chez l’homme.
FACTEURS FAVORISANTS
Le port de sandales ou la marche pieds nus, tout en travaillant favorise les traumatismes fréquents sur les pieds et les jambes [41]. Le coupage et le ramassage du bois de chauffe sont des facteurs de risque des mycétomes de la main. Au Mexique, où les localisations thoraciques représentent environ un quart des localisations, on invoque le port de fagots de bois sur le dos et les épaules.
Des prédispositions génétiques, hormonales et même raciales ont été évoquées. En ce qui concerne les mycétomes du cuir chevelu, qu’on ne retrouve que chez le sujet de race noir, le caractère crépu du cheveu du sujet noir africain serait facilitant. De même, la disposition des cheveux chez celui-ci pourrait jouer un rôle favorisant l’incontinence du sac pilaire. Enfin, en Afrique noire, les traumatismes du cuir chevelu seraient particulièrement fréquents, favorisés par certaines pratiques ou habitudes (rasage, portage) [56]. Comme toutes mycoses profondes, un statut immunitaire déficient semble être favorable au développement de mycétomes profonds [17; 74].
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Les agents de mycétomes sont des espèces cosmopolites, et sont particulièrement abondants dans les régions tropicales et subtropicales. Les agents qui les déterminent sont nombreux, mais leur répartition géographique n’est pas uniforme(fig1). Ainsi la répartition varie suivant les continents et à l’intérieur de ceux-ci suivant les régions. Toutefois, nombre de ces dernières restent inexplorées ou le sont insuffisamment, de sorte que la carte actuelle de la distribution géographique des espèces fongiques et actinomycosiques ne correspond vraisemblablement que de façon partielle à la réalité. De plus, il y a tout lieu de croire que la répartition des agents des mycétomes n’est pas statique et qu’elle subit une évolution quantitative et qualitative au fur et à mesure que l’environnement se modifie et que les conditions économiques des habitants d’un pays se transforment [17]. La zone endémique se trouve de part et d’autre du 15éme parallèle nord, plus précisément entre 50 et 800 mm de pluies annuelles [31] .
Les trois grandes zones endémiques sont le Mexique, l’Afrique et l’Inde. Dans le monde, 60 % des mycétomes sont causés par les actinomycètes dont l’ agent le plus fréquent est Nocardia brasiliensis [8]. En Inde, les actinomycètes dominent et sont essentiellement imputables à Actinomadura madurae et dans une moindre mesure à Actinomadura pelletieri [111]. Mais d’après une étude plus récente, l’Inde et le Soudan ont la plus forte incidence de mycétomes fongiques [41]. L’infection est sporadique dans d’autres pays d’Asie: Pakistan, Thalande, Cambodge. Au Moyen- Orient, dans les parties désertiques (Arabie Saoudite, Yémen) les mycétomes sont également présents et on y retrouve Streptomyces somaliensis et Madurella mycetomatis [14,52].
Sur le continent américain, le deuxième pays d’endémie est le Venezuela, mais la maladie est loin d’y avoir la même importance qu’au Mexique [96]. Au Brésil [27] et en Argentine [73] les actinomycétomes représentent respectivement 68 et 50 % des cas. Il faut noter la fréquence de Nocardia brasiliensis au Brésil et de Madurella grisea en Argentine. Dans d’autres parties du continent américain, nous notons des cas qui sont sporadiques: Caraibes, Amérique centrale, Etats-Unis. En Afrique, la zone d’endémie des mycétomes caractérisée par son climat est une bande sahélienne qui va de la région Sénégal-Mauritanie à l’Ouest, jusqu’à la Somalie et la république de Djibouti à l’Est [76] . Au Niger, le Streptomyces somaliensis est plus retrouvé, dans la partie sud sahélienne, les mycétomes à Actinomadura pelletieri prédominent. En Afrique centrale, Actinomadura pelletieri prédomine [31]. De part et d’autre de la zone endémique africaine, les mycétomes deviennent sporadiques. En Afrique du Nord, Actinomadura madurae est l’agent prédominant. C’est d’ailleurs en Algérie qu’il a été décrit pour la première fois. Rey a établi deux zones d’endémie au Sénégal caractérisées par une pluviométrie différente, avec des agents étiologiques prédominants différents. Il s’agit du Nord où prédominent les mycétomes à grains noirs et du centre où prédominent les mycétomes à grains rouges [89]. Ces dernières années, des mycétomes à Actinomadura pelletieri ont été observés dans cette région du nord où la maladie était inconnue auparavant. Actinomadura madurae serait mis en cause dans un pourcentage non négligeable dans la zone du fleuve Sénégal et serait également fréquent à Louga et Diourbel [77]. La figure 1 illustre la répartition des mycétomes au Sénégal. Les espèces Exophiala jeanselmei, Nocardia astéroides, Rhinocladiella atrovirens ont été retrouvées pour la première fois en Afrique de l’ouest au Sénégal. Par ailleurs, il n’est pas impossible que le complexe Cephalosporium-Fusarium soit l’agent presque exclusif des mycétomes à grains blancs fongiques au Sénégal [91].
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIEGENERALITES
I. HISTORIQUE
II. EPIDEMIOLOGIE
II.1. Agents pathogènes
II.1.1. Classification
II.1.2. Habitat
II.1.3. Aspects des grains
II.2. Mode de contamination
II.3. Réservoir de parasites
II.4. Facteurs favorisants
II.5. Répartition géographique
III. CLINIQUE
III.1.TYPE DE DESCRIPTION
III.1.1Circonstances de DECOUVERTES
III.1.2 Examen clinique
III.1.3 Examens complémentaire
III.1.4 Evolution:
III.2 FORMES CLINIQUES
III.2.2 Formes topographiques
III.2.3 Formes anatomo-cliniques
III.2.4 Formes évolutives
IV. DIAGNOSTIC
IV.1 DIAGNOSTIC POSITIF
IV.1.1 Arguments épidémiologiques
IV.1.2 Arguments cliniques
IV.1.3 Arguments para cliniques
IV.2 DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
V. PRONOSTIC
VI. TRAITEMENT
VI.1 BUTS
VI.2. MOYENS
VI.2.1. Moyens médicamenteux
VI.2.2. Moyens chirurgicaux
VI.3.1. Traitement des eumycetomes
VI.3.2. Traitement des actinomycétomes
VI. 4. Résultats du traitement
VI.5. Survelllance après le traitement
VII. PROPHYLAXIE
DEUXIEME PARTIE NOTRE ETUDE
I. METHODOLOGIE
1. CADRE D’ETUDE
1.1. Hôpital Aristide le Dantec:
1.2. Hôpital Institut d’Hygiène Sociale
1.3. Centre Hospitalier Régional de Thiès (CHRT)
2. TYPE ET PERIODE D’ETUDE
3. POPULATION D’ETUDE
4. COLLECTE DES DONNEES
5. EXAMENS AU LABORATOIRE
5.1. Examen mycologique
5.1.1. Prélèvement
5.1.2 Lavage
5.1.3 Examen direct
5.1.4 Culture
5.1.5. Identification des agents pathogènes
5.2. Examen histologique
6. ANALYSE STATISTIQUE
7. ASPECTS ETHIQUES
II. RESULTATS
II. 1. Analyse descriptive de la population d’étude
1. Aspects sociodémographiques
1.1 Répartition des cas en fonction du centre hospitalier
1.2. Répartition des cas en fonction de l’âge
1.3 Répartition des cas en fonction du sexe
1.4 Répartition des cas selon le pays d’origine
1.5 Répartition des cas selon l’origine géographique
1.6 Répartition des cas en fonction de la profession
2. Aspects cliniques
2.1. Répartition des cas en fonction de la durée d’évolution
2.2. Répartition des cas selon le traitement traditionnel entrepris
2.3. Répartition des cas en fonction des antécédents médicaux
2.4 Répartition des patients selon les antécédents chirurgicaux
2.5 Répartition des patients en fonction de la forme clinique
2.6 Répartition des cas en fonction de la taille de la lésion
2.7 Répartition des cas en fonction de la présence de grains
2.8 Répartition des cas en fonction de la topographie des lésions
3. Examens para-cliniques
3.1. Répartition selon les résultats des examens mycologiques
3.2 Répartition des cas en fonction de l’histopathologie
3.3 Répartition des cas en fonction du type de mycétome
3.4 Répartition des cas en fonction l’atteinte osseuse
4. Aspects thérapeutiques et évolutifs
4.1 Répartition des cas en fonction du traitement médical
4.2 Répartition des cas en fonction du traitement chirurgical
4.3 Répartition des cas en fonction de l’évolution
II.2. Analyse bivariée
1.Répartition de l’âge et du sexe en fonction du type de mycétome
2. Répartition des aspects cliniques en fonction du type de mycétome
3. Répartition des aspects thérapeutiques et évolutifs en fonction du type de mycétome
III. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES