HISTORIQUE DES MÉTHODES ET STRATÉGIES UTILISÉES DANS L’ENSEIGNEMENT DES LANGUES
enseignants de langues étrangères doivent connaître les approches didactiques qui ont précédé celles en vigueur au moment où ils enseignent. La didactique des langues a constamment évolué sur son objectif qui est, actuellement, d’enseigner mieux, plus vite et donc plus efficacement. Un regard rétrospectif sur l’enseignement/apprentissage des langues pourrait nous donner une image globale sur les méthodes et stratégies les plus efficaces à mettre en œuvre afin d’améliorer le processus d’apprentissage. Par méthode on entend la mise en œuvre de procédés ou techniques d’apprentissage qui favorisent l’acquisition d’une langue étrangère à certains niveaux de maîtrise. La méthode peut se définir en fonction des principes qui se trouvent à la base de sa constitution, des théories des langues disponibles ainsi qu’en fonction du processus d’apprentissage qu’elle déclenche chez l’apprenant. Le domaine des langues (et plus spécialement celui du FLE) a développé de nombreuses méthodes qui se situent entre deux méthodologies : l’une fondée sur la traduction et la référence à l’outil grammatical et l’autre sur l’activité de l’élève, apprenant la langue en situation, comme outil fonctionnel d’échange. En même temps, il existe une multiplicité de méthodes mixtes choisies par les enseignants en fonction du moment, du public ou du lieu d’enseignement. Par ailleurs, le différents publics (des élèves, des étudiants ou des adultes) ne réclament pas les mêmes types de solutions. Nous ne pouvons pas parler d’une méthode unitaire de langues mais plutôt de courants méthodologiques, certains s’affirmant de façon plus évidente que d’autres selon les époques et les publics.
traduction était utilisée à son apparition en milieu scolaire pour l’enseignement – apprentissage des langues anciennes. Plus tard, son usage est passé dans l’apprentissage des langues modernes. Cette méthode proposait comme stratégie principale la lecture et la traduction de textes littéraires en langue étrangère alors que l’oral passait au second plan. La langue était considérée comme un ensemble de règles susceptibles d’être trouvées et étudiées dans des textes et qui pouvaient se rapprocher à la langue maternelle. La forme littéraire était plus importante que le sens du texte. On supposait qu’il existait une langue de qualité, la langue « normée » ; c’était la langue des écrivains et c’était la langue à enseigner, à apprendre et suivre au mieux pour obtenir une compétence linguistique adéquate. Le manuel n’était pas indispensable à l’enseignant qui pouvait choisir lui-même les textes littéraires qu’il pensait nécessaires pour l’évolution de ses élèves. Les difficultés lexicales et/ou grammaticales n’étaient pas vraiment prises en compte. La MT présentait un faible niveau d’intégration didactique. Les activités de classe se déroulaient sans qu’il existe un ordre stricte ou une logique quelconque. L’enseignant maitrisait intégralement sa classe et possedait la connaissance ; il était le symbole de l’autorité et du savoir ; il choisissait les textes et préparait les exercices, il posait les questions et corrigeait les réponses. L’élève n’avait pas le droit à l’erreur et le professeur la corrigeait de manière systématique car seulement la langue « normée » était admise. La langue maternelle était utilisée pour les explications ; l’initiative n’était pas encouragée. L’enseignement du vocabulaire se faisait sous forme de listes de mots qui n’apparaissaient pas dans des contextes ; les élèves devaient apprendre par cœur ces mots dont le sens était donné avec la traduction en langue maternelle.
La MT offrait un modèle d’enseignement imitatif qui ne stimulait pas la créativité de l’élève et c’est pourquoi elle a été l’objet de beaucoup de critiques. En effet, elle ne pouvait pas être considérée comme efficace puisque la compétence grammaticale des apprenants a toujours été limitée et que les phrases proposées pour l’apprentissage étaient souvent artificielles. aux idées précédentes. François Gouin s’est interrogé sur ce qu’est la langue et sur le processus d’apprentissage d’une langue pour en tirer des conclusions pédagogiques. Ses recherches ont favorisé le déclenchement d’une vraie « révolution » dans l’enseignement des langues. En faisant des observations sur la manière des enfants d’apprendre la langue maternelle, il a élaboré les principes de l’enseignement de la langue étrangère. Selon lui, la nécessité d’apprendre des langues vient du besoin de l’homme de communiquer et de franchir les barrières culturelles. Dans le processus d’enseignement – apprentissage, il faut enseigner l’oral aussi bien que l’écrit, mais l’oral doit toujours précéder l’écrit. Pour apprendre une langue étrangère, l’enfant devrait être mis en situation d’écoute prolongée de celle-là. C’est à partir de cette idée que Gouin peut être considéré comme le précurseur de l’apprentissage d’une langue par l’immersion.