Remplacer des dents perdues par un artifice prothétique a été une préoccupation humaine depuis l’aube des temps. De nombreuses découvertes archéologiques l’attestent, tout au long de l’histoire des hommes et en tous lieux. Les artifices sont d’origines variées, minérales, animale et humaine [4]. Six périodes distinctes caractérisent l’évolution de l’implantologie [5] :
-La période antique.
-La période médiévale.
-La période fondamentale.
-La période pré-moderne.
-La période moderne.
-La période contemporaine.
Période antique (avant J.C à 1000 après J.C)
Les premières tentatives d’implantation de dents sont effectuées au temps des dynasties de l’Egypte ancienne et des cultures précolombiennes.
-Localisation géographique : Des traces de cette période ont été retrouvées en Afrique (Egypte), en Amérique latine et centrale (Mayas- Aztèques, Incas) et au Moyen-Orient.
-Matériaux utilisés : Dents d’animaux ou dents sculptées dans de l’ivoire.
-Particularités : Les examens radiographiques des crânes exhumés mettent en évidence une bonne intégration osseuse des racines artificielles en ivoire sculpté (culture précolombienne). Dans la culture égyptienne, l’edentement des décédés était traité avant de procéder à la momification.
Période médiévale (de 1000 à 1800)
Durant cette période, l’implantologie est essentiellement limitée aux transplantations.
-Localisation géographique. Europe
-Matériaux utilisés : Dents humaines.
-Particularités : La transplantation est réalisée d’un patient à un autre par des barbierschirurgiens. Les dents sont prélevées chez des individus appartenant aux couches sociales défavorisées. Dès le début du XVIIIe siècle, l’existant d’un risque d’infection et de contamination bactérienne est mentionné.
Période fondamentale (de 1800 à 1910)
L’implantologie endo-osseuse commence véritablement à cette époque.
-Localisation géographique : Amérique du nord
-Matériaux utilisés : Or, porcelaine, bois, métaux (platine, argent, étain).
-Particularités : En 1809, Maggilio pose un implant en or dans un site post extractionel. La prothèse est uniquement réalisée après la cicatrisation tissulaire. Les principes de biocompatibilité et de stabilité primaire sont élaborés par Berry en 1888. Ce dernier insiste sur :
-La nécessité d’une stabilité immédiate de l’implant.
-l’utilisation de matériaux « Sûrs », évitent toute transmission de maladie.
Période Pré moderne (de 1910 à 1930)
Payne et Greenfield sont les précurseurs de l’implantologie (au début du XXe siècle).
-Localisation géographique : Amérique du Nord.
-Matériaux utilisés : Or, porcelaine.
Période moderne (de 1930 à 1978)
Cette période commence véritablement à la fin années 1930. Elle est caractérisée par l’étude de différents biomatériaux ainsi que par l’introduction d’innovation chirurgicales et prothétiques.
-Localisation géographique : Europe et Amérique du Nord.
-Matériaux utilisés : Porcelaine, vitallium, titane.
Période contemporaine (ostéo-intégration ou période Branemark)
Le début de cette période se situe vers la fin des années 1970. L’implant endo-osseux (Fixture and modum Branemark) est le résultat d’une philosophie qui a évolué au fil des ans. La première conférence de Harvard en 1978 ainsi que les études scientifiques suédoises publiés en 1969 et 1977 marquent le début de cette période .
Localisation géographique : Amérique du Nord, Europe.
-Matériaux utilisés : Titane, alliages de titane.
-mise au point du concept de l’ostéo-intégration : Les premières recherches sur l’intégration tissulaire des matériaux sont réalisées en suède au début des années 1950 [8]. Des connaissances sont acquises sur différents types de matériaux ainsi que sur le rôle du traumatisme chirurgical dans la cicatrisation tissulaire. Des expérimentations portant sur des tissus divers tels que nerf, muscle, tendon, os, peau et muqueuse sont menées sur différents modèles d’animaux. L’influence sur la cicatrisation tissulaire de facteurs spécifiques comme les hormones, l’âge et la température est également évaluée. La première étude osseuse est menée en 1952 sur le péroné de lapin [9]. La technique consiste à meuler l’os en superficie et à observer au microscope, in situ, la réparation osseuse et la réaction de la moelle.
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