Historique de la Bibliothèque de Genève

En 1562, la Bibliothèque de Genève (BGE) est mentionnée pour la première fois, en tant que partie de l’Académie et du Collège inaugurés par Calvin en 1559. Réservée au départ aux seuls professeurs et étudiants de l’institution, elle ne s’est ouverte au public – essentiellement un public érudit dans un premier temps – qu’au cours du 18e siècle. Elle est l’héritière du dépôt légal instauré en 1539 comme outil de censure au départ et des collections de la bibliothèque de l’Académie. Attribuée à la Ville de Genève lors de sa nouvelle constitution en 1847, sa mission reste cependant liée à l’enseignement supérieur, ce qui explique qu’elle accompagna l’Académie – devenue Université – dans ses nouveaux locaux aux Bastions, en 1872. D’abord Bibliothèque de l’Académie au 16e siècle, elle s’est ensuite appelée Bibliothèque publique au 18e siècle, puis Bibliothèque publique et universitaire dès 1907, pour prendre enfin son nom actuel de Bibliothèque de Genève en 2006. Les collections de la BGE ont commencé à augmenter de manière sensible au 18e siècle ; cet accroissement des collections s’est encore accéléré au 20e siècle, suivant en cela l’augmentation générale de la production éditoriale. Le bâtiment des Bastions se révèle rapidement trop exigu ; plusieurs aménagements augmentèrent la capacité des magasins, les derniers en date s’étant achevés en 1987.

Aujourd’hui, la Bibliothèque de Genève est répartie sur quatre sites : les Bastions, le Centre d’iconographie, le Musée Voltaire et la Musicale. Jusque dans les années 1950, la plupart des bibliothèques de facultés de l’Université de Genève n’existaient pas et la Bibliothèque publique et universitaire, seule bibliothèque scientifique à Genève, devait répondre aussi bien aux demandes du grand public qu’aux demandes du public académique, sciences exactes comprises. De nos jours, l’Université possède sa propre bibliothèque (Bibliothèque UNIGE), cependant les collections de la BGE complètent celles de la bibliothèque de l’Université (destinée aux étudiants, aux professeurs et aux chercheurs), aussi bien pour les monographies, que pour les périodiques ou les autres documents (cartes, affiches, iconographie, etc.).

Mission de la Bibliothèque de Genève

La BGE acquiert, conserve et rend accessibles les supports traditionnels du savoir, manuscrits, imprimés, images et sources visuelles en général. Elle tient compte de la complémentarité entre les documents sur papier et ceux provenant des nouvelles technologies de l’information. Elle met en outre ces technologies au service de la diffusion et de la mise en valeur de son patrimoine. Afin de garantir à son public une offre documentaire et scientifique optimale et des services étendus, elle inscrit son développement au sein d’un réseau de coopérations cantonales, régionales, nationales et internationales. Instauré à Genève en 1539, le Dépôt légal genevois est l’un des plus anciens au monde. Interrompu en 1907, il a été réintroduit en 1967 ; la loi cantonale genevoise du 19 avril 1967 prévoit qu’un exemplaire de tout document imprimé publié à Genève soit remis à la Bibliothèque de Genève. Par ce biais, elle rassemble des collections de référence pérennes de la production imprimée genevoise. La BGE a défini trois pôles d’excellence : la Réforme, les Lumières et les Genevensia ; pour ces derniers, les acquisitions visent une couverture exhaustive. Les domaines suivants constituent ses points forts :
– l’histoire générale, l’histoire régionale et nationale, l’histoire des sciences
– la langue et la littérature françaises (avec accent mis sur les 16e et 18e siècles)
– l’histoire des religions (en particulier le calvinisme et le protestantisme)
– la philosophie
– les sciences de l’Antiquité.
Pour que vivent et se développent les collections de la BGE, malgré les contraintes de place, une gestion des magasins rationnelle est mise en œuvre. Une politique sélective de conservation et la révision critique des collections sont un autre aspect important de sa politique documentaire . Ces différents points seront développés dans le chapitre sur le désherbage à la BGE.

Collection candidate au désherbage

Description de la collection candidate au désherbage

Ce travail porte sur une collection de périodiques scientifiques déposés au « Dépôt du Seujet 1 », un dépôt extérieur situé à un kilomètre environ de la bibliothèque. Cette collection a la particularité d’être pour l’essentiel constituée de titres « morts » ; en effet moins d’une vingtaine de titres sont encore vivants sur les 1700 titres environ de la collection. Acquis par achats, dons, échanges ou dépôt légal, ils portent des cotes matières attribuées au 19e s. Le tableau suivant a été établi sur la base de la liste des cotes associées aux indications trouvées dans le volume 4 du « Catalogue de la Bibliothèque publique de Genève » . Ces cotes ont été attribuées tant à des monographies qu’à des périodiques ; pour le moment le désherbage des monographies n’est pas envisagé.

Remonter le fil de l’histoire permet de mieux comprendre la présence de ces revues scientifiques dans les collections de la BGE. En 1796, des professeurs de mathématiques et de médecine siégeaient à la commission de direction chargée de faire des propositions d’achats ; en 1828 un projet de règlement incluait dans les dix disciplines recensées pour les achats les « sciences naturelles », les « sciences médicales », les « sciences appliquées » et les « sciences mathématiques » ; en 1904 une convention fut signée entre la « Société de physique et d’histoire naturelle de Genève » et la Ville de Genève, renouvelée en 1962 ; en 1905 une autre convention fut signée par la Ville de Genève avec la « Société médicale » ; dans ces conventions, ces sociétés savantes s’engageaient à déposer leurs collections à la Bibliothèque publique et universitaire, laquelle s’engageait en retour à archiver ces collections et à les mettre à la disposition des membres de ces sociétés. La BGE a longtemps joué le rôle de bibliothèque universitaire, comprenant des disciplines reprises depuis environ le milieu du 20e siècle, comme nous l’avons dit, par la Bibliothèque de l’Université. Aujourd’hui, ces disciplines n’entrent plus dans le cadre de ses missions et ces documents prennent une place considérable. Il est de son devoir de s’interroger sur le bien-fondé de la conservation de cette collection.

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Durant l’été 2013, la bibliothèque a entrepris le récolement topographique de la totalité des collections de la BGE ; cela a consisté à établir un recensement précis, exhaustif et permanent des unités matérielles de conditionnement, local par local et magasin par magasin, afin de déterminer exactement les mètres linéaires occupés et les mètres linéaires libres. Cette opération a permis de mesurer la place occupée et de montrer chiffres à l’appui le manque de place qui se fait chaque année plus cruellement sentir. Le récolement a révélé que la BGE était occupée à hauteur de 76% toutes collections confondues, avec des variations selon les collections.

La collection qui nous intéresse occupe 3590,50 mètres linéaires, dont 689,70 mètres de libres, soit 19,2%, étant entendu que ces mètres linéaires dits « libres » recensent tous les petits espaces libres en fin de rayonnage . Elle est déposée au Dépôt du Seujet 1 où la BGE dispose de 3,5 kilomètres linéaires de rayonnages. Il existe un second dépôt à côté du premier appelé Dépôt du Seujet 2 dans lequel la bibliothèque dispose de 7 kilomètres linéaires. Deux fois par semaine, le mardi et le vendredi, une navette va chercher les documents demandés dans ces dépôts, pour les apporter à la BGE où ils peuvent être empruntés ou consultés en Salle de lecture.

Utilisation de la collection candidate au désherbage

A Genève, les périodiques ne peuvent pas être demandés par voie électronique. A la BGE, pour consulter un périodique, il faut remplir un bulletin sur place à la bibliothèque. Les demandes ne sont donc pas comptabilisées de manière informatisée et la BGE ne conserve pas de trace de ces demandes ; il n’est de ce fait pas possible d’établir de statistiques de consultation pour la collection dont il est question dans ce travail. Les collègues qui vont régulièrement au Dépôt du Seujet chercher les documents demandés ont cependant constaté que dans cette collection, les périodiques de médecine sont clairement les plus demandés ; viennent ensuite les périodiques traitant d’architecture et de sport. La physique et la chimie sont rarement demandées, ainsi que les sciences naturelles ; il faut cependant noter que de nombreuses revues dans ces dernières disciplines ne sont pas en français et que cela semble clairement influencer les demandes. Il est difficile de faire une estimation du nombre d’ouvrages stockés au Dépôt du Seujet 1 demandés par les lecteurs, mais cela représente environ une dizaine de volumes par semaine. Il arrive parfois qu’un lecteur fasse une recherche sur cinquante ou soixante ans d’un périodique et que les volumes demandés soient alors préparés sur un chariot pour que le lecteur puisse venir les consulter au Dépôt du Seujet et éviter ainsi leur transport. Afin de savoir quels types de lecteurs souhaitent consulter ou emprunter des volumes de cette collection, une enquête qualitative préliminaire pourrait être envisagée, qui chercherait à définir le but de ces demandes ; cela serait évidemment basé sur le volontariat sans aucune obligation de réponse de la part des utilisateurs.

Table des matières

Introduction
1. Historique de la Bibliothèque de Genève
2. Mission de la Bibliothèque de Genève
3. Collection candidate au désherbage
3.1 Description de la collection candidate au désherbage
3.2 Utilisation de la collection candidate au désherbage
4. Le désherbage des périodiques
4.1 Définition et histoire du désherbage
4.2 Le désherbage à la Bibliothèque de Genève
4.3 Expérience d’autres bibliothèques genevoises et suisses romandes
4.3.1 A Genève
4.3.2 Dans les autres villes suisses romandes
4.4 Programme national de conservation des périodiques scientifiques étrangers
5. Procédure de désherbage
5.1 Critères de sélection pertinents pour cette collection
5.2 Grille d’évaluation
5.3 Sort des documents éliminés
5.4 Traitement des volumes éliminés (marques de propriété, cotes, etc.) et traces de l’élimination
Conclusion

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