Histoire de littérature XVIIIe siècle

CLASSEMENT THEMATIQUE

1) dialogue des morts, créé par Lucien de Samosate (IIe s.) – les points de vue de deux ou trois célébrités, opposées dans leurs opinions, sont confrontés pour débattre de l’actualité du lecteur (ex. Fénelon – politique et morale en France et dans le monde avec deux cardinaux, Richelieu et Mazarin, Fontenelle – les Anciens et les Modernes jugés par Socrate et Montaigne, en Pologne – Krasicki : histoire de la Pologne et histoire universelle), son succès en France fin XVIIe s., chez nous presque cent ans après ; la domination d’une voix sur les autres – le plus souvent=le porte-parole de l’auteur.

2) dialogue libertin qui concerne
a – le libertinage d’esprit – La Hontan, Dialogues de Monsieur le baron de La Hontan et d’un Sauvage dans l’Amérique (1703=première version, 1705 réécrits et renforcés par Gueudeville, un moine défroqué)
– Diderot, Supplément au voyage de Bougainville (1772) ;
– Sade, Dialogue d’un prêtre et d’un moribond (1782) => dialogue socratique ?! Diderot ; Entretien avec la maréchale de…
b – le libertinage de moeurs – les dialogues de Claude Crébillon dit Crébillon fils La nuit et le moment (1737), Le hasard au coin du feu (1740) et anonyme Tableaux des moeurs du temps dans les différents âges de la vie, attribués encore souvent à Crébillon.
3) dialogue scientifique (et galant) : Entretiens sur la pluralité des mondes (1686) de Fontenelle, Le Rêve de d’Alembert (1769) de Diderot qui se souvient du premier (5e soir des Entretiens) : Julie de Lespinasse demande au docteur Bordeu ce que c’est que le « sophisme de l’éphémère » évoqué par d’Alembert dans le rêve ; le docteur explique : « C’est celui d’un être passager qui croit à l’immutabilité des choses ». Mlle de Lespinasse s’assure : « La rose de Fontenelle qui disait que de mémoire de rose on n’avait jamais vu mourir un jardinier ? » Bordeu : « Précisément ; cela est léger et profond. » Fontenelle concluait le 5e entretien avec la Marquise : « Je vous demande seulement pour récompense de mes peines, de ne voir jamais le Soleil, ni le Ciel, ni les Etoiles, sans songer à moi. »
Voltaire, dans l’article « âme » de son Dictionaire philosophique (1764), remplace la Rose par une Tulipe. Croire et penser – deux attitudes séparées, voire opposées chez les philosophes, l’éternité étant inconcevable pour l’homme, reste à y croire, si l’on veut bien. Un argument cher aux matérialistes (vide Diderot) qui ne le veulent pas.

HISTOIRE DE LITTÉRATURE FRANÇAISE XVIIIe SIÈCLE X

Les théâtres de Paris
A. La domestication de la tragédie – le tragique romancé (X)
B. L’héroïsation de la comédie (XI)
1. Les institutions : lieux et conditions de scène
– Comédie Française (1680) => Théâtre de la République sous la Révolution, depuis 1799 au Palais-Royal
– Comédie Italienne depuis 1716 (Autreau, Delisle de la Drevetière, Piron) troupe de Riccoboni
– la Foire ou l’Opéra-Comique (Lesage, Fuzelier, d’Orneval)
– les théâtres de boulevard
– les théâtres de société (Collé, Carmontelle, Potocki)
2. Acteurs contre auteurs
3. Evolution du genre
– tragédie : romanesque et sentimentale > pathétique (Crébillon père, Houdar de La Motte)
– De Jaucourt dans l’Encyclopédie et Marmontel sur le théâtre
– tragédie domestique, drame, comédie sérieuse : essais de Diderot, de Mercier et de Beaumarchais, leurs alliés (Sedaine, Piron, La Harpe)
– esthétique au service de la société (le public arbitre)
– Shakespeare désamorcé et adouci par Ducis et Mercier
4. Moyens techniques : du texte au spectacle -> fêtes révolutionnaires
– intérêt décentré
– fi aux bienséances
– visualisation (esthétique du tableau)
5. Idéologie et politique, forces motrices plus fortes que les valeurs et problèmes universels (Voltaire, M.-J. Chénier)

La domestication de la tragédie ou le tragique romancé (XI)
* Crébillon père, Atrée et Thyeste (1707) – acte V, sc. 4, Atrée fait boire à Thyeste le sang de celui qu’il avait cru le fils de ce dernier, alors qu’il s’agisait du fruit de l’union adultère de son épouse Aerope avec Thyeste, son frère à lui.
Crébillon
Prosper Jolyot de Crais-Billon, dit Crébillon, auteur dramatique français. Dessin extrait du Théâtre de Crébillon père (1895). [Bibliothèque de l’Arsenal, Paris.] Ph. Jeanbor © Archives Larbor – DR
* Voltaire, OEdipe (1718)
* Marivaux, Annibal (1720)
* Houdar de La Motte, Inès de Castro (1723) www.theatre-classique.fr/…/LAMOTTE_INESDECASTRO
Houdar de La Mothe / lith. de Delpech
Idéologie et politique, forces motrices : de la tragédie vers le drame historique
* Voltaire, Zaïre (1732)
Le Fanatisme ou Mahomet le prophète (1741),Les Lois de Minos (1772)
* Marie-Joseph Chénier, drame historique Charles IX ou la Saint-Barthélemy (1789)
* D.A.F. le marquis de Sade, le drame d’Oxtiern ou les Malheurs du libertinage (1791 repris 1799) # Ernestine, nouvelle tragique de 1799 (voir Les Crimes de l’amour
* Crébillon père
Atrée et Thyeste (1707)
* Voltaire
OEdipe (1718)
* Marivaux
Annibal (1720)
* Houdar de La Motte
Inès de Castro (1723)

Idéologie et politique, forces motrices plus fortes que
les valeurs et problèmes universels

* Voltaire
Zaïre (1732)
Le Fanatisme ou Mahomet le prophète (1741)
* Marie-Joseph Chénier
Charles IX ou la Saint-Barthélemy (1789)
* D.A.F. le marquis de Sade
Oxtiern ou les Malheurs du libertinage (1791)
La terreur et la pitié, deux ressorts du pathétique tragique depuis l’Antiquité.
Mais leur motivation change, au nom de la vraisemblance :
la psychologie (Marmontel) ou la politique (Voltaire),
qui sont dans la nature des choses
Trois types de « malheur » tragique selon Marmontel (Préface à Cléopatre) :
1 – le danger des passions
2 – les horreurs du crime
3 – le triomphe de la vertu persécutée
La fin de la transcendance : l’origine du malheur personnel doit être immanente au héros tragique, sinon il ne serait pas intéressant pour le public ;
ainsi du tragique le héros devient sentimental

Cours gratuitTélécharger le cours complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *