Le cheval semble participer activement dans l‟histoire de l‟humanité. Si nous ne citons entre autre que son rôle capital (apparition) au sein des conquêtes, des guerres, pour ce qui est de la cavalerie et des chars de Pharaon au temps de l‟Égypte ancienne, Bucéphale, le cheval d‟Alexandre le grand, le cheval blanc de Napoléon, sans oublier les nombreuses et braves cavaleries lors de la première guerre mondiale.
Depuis que l‟homme s‟est émancipé de la condition animale en prenant conscience de son devenir et de la fragilité de l‟existence terrestre, le cheval l‟a toujours fidèlement accompagné. Son élevage suit ainsi l‟homme dans le temps et dans l‟espace .
Rappels sur l’origine et introduction des premiers chevaux à Madagascar
La tradition équine est ancienne à Madagascar car elle remonte au XIIème siècle. En effet, Flacourt introduisit à Fort Dauphin à cette époque des chevaux.
Deux repères après celui-là nous ont été décrits par quelques littératures pour ainsi trouver les traces de l‟apparition des chevaux dans le sol malagasy :
1. Pendant l‟époque royale plus précisément au temps du Roi Radama I: James Hastie et James Farquard, pour cadeau, offrirent au Roi trois chevaux de la part de l‟Angleterre. Les premiers cavaliers furent alors les deux frères du roi Radama I: Ratafika et Ravohy le 07 Août 1817. Sous le règne de Radama I et II, le cheval servait aux déplacements du Roi. A cette époque, l‟ensemble de race paraissait venir des Indes avec lesquels la Grande île entretenait des relations commerciales.
2. Pendant la période coloniale, sous la gouvernance du Gal Galliéni, les Français ont introduit des chevaux Pur-sang Arabe et chevaux Barbe en provenance d‟Algérie (1897). La race Anglo-arabe fut introduite et la culture hippique se développa et s‟encra de plus en plus avec la présence de l‟armée française. Les équidés furent utilisés comme monture pour les déplacements des voyageurs et montures lors des cérémonies .
Jusque-là donc, l‟élevage de chevaux d‟antan était réservé à la cour royale, aux gens aisés avec revenu élevé, ainsi qu‟aux colons Européens qui s‟installèrent dans la grande île. Le cheval servit de monture ou d‟animal de trait, et également de loisir.
En 1902, la création des haras nationaux répartis dans presque toutes les provinces, développa la filière équine. Il existait en effet des haras nationaux surtout sur l‟axe Tana-Fianarantsoa:
– Tana: haras d‟Anosimasina Itaosy
– Ambatolampy: Ambodirina
– Ambohimandroso
– Antsirabe sur la route d‟Ambositra
– Fianarantsoa .
Ces haras nationaux était dotés chacun d‟étalons 2 à 3: grands, robustes, beaux, de race importée d‟outre-mer afin que les éleveurs de tout genre puissent s‟y rendre pour améliorer génétiquement leur chevaux à travers la reproduction. Cette même année, des premières courses de chevaux ont vu le jour à Mahamasina et la Société d‟Encouragement de Tananarive pour la race chevaline à Madagascar (S.E.T.) fut aussi créée. En 1930, le STUD BOOK (Registre généalogique des chevaux) fut créé sous l‟égide de l‟armée Française, puis de la SET. Mais il fut supprimé en même temps que les Haras nationaux d‟Anosimanjaka en 1977. A cette époque, quelques-uns sont utilisés pour la traction de calèches servant aux transports de marchandises et de personnes [10]. Actuellement, le cheptel équin malagasy demeure encore assez restreint. Environ 350 têtes d‟après les informations communiquées par le Ministère de l‟Élevage en 2013 alors qu‟il a été estimé à moins de 1000 têtes en 2004 dont la majorité se trouve dans l‟ex-province d‟Antananarivo [11]. Le cheval est utilisé pour divers fins tels que: les courses, les concours hippiques, les randonnées, les parades militaires, et la traction.
Élevage de chevaux de la région Vakinankaratra
A notre connaissance, aucun ouvrage, malheureusement, n‟avait été publié concernant l‟élevage de chevaux dans cette région bien qu‟elle renferme plusieurs informations se rapportant aux flux de la filière équine de la grande île même. De par ce premier ouvrage donc, nous contribuons à réparer cette lacune à travers ces quelques pages dédiées à l‟historique et la situation actuelle de l‟élevage de chevaux surtout dans les zones d‟étude.
Le cheptel actuel de la région Vakinankaratra descend en tout et pour tout d‟une centaine de chevaux. Ces chevaux appartiennent aux différents propriétaires d‟écurie et paysans dont la plupart sont membres de l‟AHCEL (Autorité Hippique des Courses et Élevage de chevaux à Madagascar).
Chevaux d’Ambatolampy
L‟élevage équin était fait de pair avec l‟élevage des autres animaux à Ambatolampy. Étant donné que la Commune regorgeait un nombre considérable de chevaux, elle eut même comme emblème auparavant une tête de cheval. Ville appréciée des étrangers surtout des Européens colons de par son climat tropical tempéré d‟altitude et sa végétation, elle est très propice à l‟élevage de chevaux .
Nombreux ont été les Européens attirés par ce climat et cette végétation et introduisaient des chevaux et y en élevaient. A cette époque, l‟élevage des chevaux était fait pour l‟équitation, le sport équestre pratiqué par des colons et militaires européens habitant la Haute terre.
Par l‟existence des fermes d‟État mises en place avant l‟indépendance, l‟élevage de chevaux dans cette ville connaissait un développement. Ces fermes possédaient des étalons, des taureaux, des verrats de races importés d‟outre-mer où les éleveurs pouvaient en tirer profit. Etant pratiqués par des gens et éleveurs aisés, l‟élevage de chevaux était auparavant très suivi par les agents de l‟État du chef-lieu. L‟élevage de chevaux dans cette commune est destiné pour les courses de fond. Ainsi, les années de gloire de la course furent de 1965-1995. Les chevaux coutaient chers: une jument de 2 ans valait plus de 5 fois que le prix d‟une vache de même âge même si cette dernière était de race améliorée.
Ambatolampy possède jusqu‟au jour d‟aujourd‟hui un hippodrome toujours fonctionnel après celui de Bevalala. Hippodrome ré ouvert au temps du Pdt Zafy Albert en 1995, il accueille toujours des courses, d‟Avril au mois d‟Octobre.
Citons les grands éleveurs de chevaux d‟Ambatolampy dans le temps :
– Mr Rakotondratafika et fils ayant plus de 40chevaux en 1976
– Mr Randrianjafy, Mr Clovis Rasolo à Andriambilany
– Mr Rabemanantsoa Benoit: administrateur civil un des promoteurs de l‟élevage de chevaux
– Mr Rakotoarisoa Michelson et cts
– Rakotondrabe, Ramanoelina, Ramanajoelina, Ravokatra .
On comptait plus de 10 à 25 éleveurs de chevaux possédant chacun plus de 4 têtes. L‟élevage de chevaux ne cessait de prospérer grâce à l‟existence des Fermes d‟Etat et CPR implantés à Ambatolampy, Anosimasina itaosy, Antsirabe, mises en place avant l‟indépendance.
Durant l‟année 1975, plus de 15 à 20 séances de courses hippiques (Samedi ou Dimanche) dans chacun des hippodromes existant (Mahamasina, Ambatolampy, Antsirabe, Ambohimandroso même) ont été organisés. Les chevaux de Tana pouvaient courir à Ambatolampy, Antsirabe et vice-versa. Les primes et paris mutuels étaient très élevés donc très encourageants pour les éleveurs, parieurs et ces jeux ont apportés des bénéfices à tous et même à l‟État.
A noter cependant que ces courses hippiques étaient parfois source de malaises par suite des truquages effectués au cours des jeux.
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