Grandes formations hydrogéologiques et leurs exutoires
La série sédimentaire débute par les formations continentales de Djara et d’Aïssa du Jurassique (une alternance d’argiles, des dolomies et des grès). Elles sont surmontées par une série néocomienne principalement argileuse avec des intercalations gréseuses (la formation de Tiloula). Ensuite un immense ensemble gréseux du Barrémo-Alboaptien appelé aussi le Continental Intercalaire, comble le fond des dépressions du bassin hydrogéologique ; l’ensemble est déformé par des plissements à fond plat et cassé par des accidents tectoniques. Le Tertiaire et le Quaternaire sont essentiellement constitués de carapace calcaire, de grès, des alluvions et de sables dunaires. Seules les séries supérieures du Crétacé, du Tertiaire et du Quaternaire, renferment des nappes exploitables à potentiel hydrique important.
Selon les différentes études géologiques et hydrogéologiques réalisées sur la région d’Aïn Séfra (A. Kacemi 2005, H. Mansour 2007, A. Rahmani 2008), une colonne hydrogéologique a été élaborée pour visualiser en profondeur les aquifères et simplifier leur aspect litho-hydrodynamique. Cette colonne identifie plusieurs formations hydrogéologiques :
Aquifère multicouche jurassique ; l’aquifère multicouche crétacé et les formations néocomiennes semi-perméables jouant le rôle d’un substratum pour l’aquifère crétacé, en assurant une séparation partielle avec celui du Jurassique.
Aquifère multicouche du Jurassique
L’existence de quelques points d’eaux à faible débit (ne dépassent pas les 2 l/s), émergeant dans les formations jurassiques des flancs du Djebel Aïssa et du Djebel Mekter, indique la présence d’un aquifère à potentialité hydrique peu importante.
Deux mécanismes d’émergence ont été mis en évidence :
• les sources de débordement : exemple d’Aïn Beïda qui se localise au contact de l’aquifère jurassique avec la couverture néocomienne principalement argileuse ;
• les sources artésiennes qui drainent les nappes captives profondes à la faveur de l’hétérogénéité lithologique et les failles (Aïn Boudema, Hassi El Haïme, Aïn Srara) .
Aquifère multicouche du Continental Intercalaire (CI):
L’aquifère du CI, avec son vaste réservoir, représente un aquifère multicouche à nappe semi-captive ou libre localement; il est exploité par une cinquantaine de forages et il concerne la majeure partie de notre étude. Les caractéristiques morphologiques, avec des synclinaux séparés par des anticlinaux, permettent de distinguer trois sous-bassins hydrogéologiques. Trois synclinaux crétacés séparés par des anticlinaux jurassiques permettent de distinguer les trois sous bassins hydrogéologiques :
• le sous-bassin de Tirkount : il représente la partie sud du synclinal de Naâma ;
• le sous-bassin d’El Handjir : limité par Djebel Mekter au Sud, les reliefs de Ras Touil au Nord, la faille nord-sud d’El Handjir à l’Ouest et le rétrécissement du synclinal au niveau d’Aïn Séfra à l’Est ;
• le sous-bassin de Tiout. Il est limité parle Djebel Mekter et le Djebel Djara au Sud, et du Djebel Aïssa et du Djebel Tifkirt au Nord. A l’Ouest, l’axe du synclinal passe par la ville d’Aïn Séfra pour joindre celui d’El Handjir. Géologiquement le synclinal s’élargit vers le Nord pour donner naissance au synclinal d’Asla, mais comme il a été mentionné plus haut, selon la disponibilité des données, nous avons limité ce sous-bassin par la ligne Hassi Medane-Tiout.
Trois sources représentent l’exutoire principal de chacun de ces sous-bassins, avec un débit qui varie de 10 à 15 l/s :
• les sources de Tirkount-Hassi Belefloufa : des griffons le long de l’Oued de Tirkount émergent avec un régime non-permanent, ainsi le point d’eau de Hassi Belefloufa capte, à quelques mètres de profondeur sous les alluvions une eau minéralisée; l’ensemble représente l’exutoire principal du sous-bassin hydrogéologique de Tirkount ;
• les sources de Djara et de Skhouna : ces sources émergent dans le lit de l’Oued Briedj, en constituant l’exutoire du sous-bassin d’El Handjir ;
• les sources de Tiout et de Chaïb : ces sources émergent dans le lit de l’Oued Tiourtelt, à environ 1.5 km amont du village de Tiout.
Aquifère alluvionnaire du Plio-Quaternaire :
Appelé dans cette étude « Remplissage Plio-Quaternaire » ou « RPQ », cet aquifère représente un remplissage des dépressions du bassin hydrogéologique par des grès et d’argile rouge et une carapace calcaire tertiaires, ainsi que des alluvions et des colluvions quaternaires. Il est capté par quelques puits, surtout dans le sous-bassin de Tirkount, où son épaisseur est supérieur à cinquante mètres ; il est en communication avec l’aquifère du CI.
Géométrie de l’aquifère du CI
Après avoir déterminé l’extension géographique et les limites en profondeur des formations hydrogéologiques de la région d’Aïn Séfra, il est important de connaître avec un maximum de précision les limites géométriques des réservoirs aquifères, principalement du CI, qui conditionnent les possibilités de stockage des eaux souterraines et contrôlent leurs conditions de circulation. Pour cela, nous nous sommes basés sur l’étude géophysique, en prospection électrique, réalisée dans la région d’Aïn Séfra.
L’étude géophysique entreprise par la Compagnie Générale de Géophysique (C. C. G.) en 1974, avait pour but de prospecter le bassin mio-pliocène et mésozoïque de Tirkount qui a une superficie d’environ 650 Km².
En se basant sur les données de cette étude, et les valeurs de la résistivité apparente mesurées, nous avons réalisé une carte en isobathes . Les isobathes montrent que l’aquifère du CI est un synclinal à fond plat. Il est simple au Sud de la faille de Ras Touil-Aïn Séfra, il est formé de deux petits synclinaux séparés par un anticlinal.
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