Définition de la vulnérabilité, de la gestion des risques et de la protection sociale
La vulnérabilité se définit en termes de risques particuliers et d’exposition des populations L’analyse de la vulnérabilité consiste à identifier la probabilité d’une personne, qu’elle soit pauvre ou non, à subir une perte significative de bien-être en suite à un changement de situation (ou à un choc). Elle porte donc aussi bien sur la nature des forces agissant sur le bien être d’une personne que sur sa capacité intrinsèque à se protéger des risques auxquels elle est exposée.
La pauvreté et la vulnérabilité sont indissociables. Le fait d’être pauvre accroît la vulnérabilité par la nature même de la limitation des biens personnels, du recours à l’épargne et à l’emprunt en temps de crise, de la réduction du capital humain et le manque des revenus disponibles pour payer les services essentiels. La vulnérabilité, à son tour, renforce la pauvreté. Les ménages étaient plus susceptibles de subir des perturbations au niveau de leurs revenus, sont ceux-là mêmes qui risquent le plus de devenir pauvres. La pauvreté et le risque empêchent les ménages à améliorer leur bien-être futur.
Les pauvres sont ceux qui sont le plus exposés à un grand nombre de risques et qui ont le moins d’instruments pour y faire face. Exposés à des conditions de santé fondamentalement précaires, bénéficiaires des terres peu fertiles et ayant peu accès physiquement et financièrement aux services socioéconomiques, les pauvres en milieu rural subissent souvent les effets irréversibles des moindres chocs, affectant leur consommation et leur bien-être. Quand bien même les schémas diffèrent d’un pays à l’autre, ce sont les ménages les plus démunis qui mènent un combat acharné contre les chocs en adoptant des stratégies coûteuses en termes de bien-être à court et à long terme. Les chocs peuvent créer des pièges de pauvreté militant contre l’accumulation par les pauvres de capital humain et physique et inciter les ménages à prendre des décisions en matière de consommation et d’investissement qui réduit les possibilités de croissance économique future.
La catégorisation des risques de base se présente comme suit:
- Risques naturels : sécheresse, inondations, dégradation des terres, etc.
- Risques pour le capital humain (santé et accumulation d’éducation) : maladie, blessures, accidents, invalidité, épidémies (ex : paludisme), déperdition scolaire, etc.
- Risques liés au cycle de vie : naissance, maternité, vieillesse, éclatement de la famille, etc.
- Risques sociaux : crime, violence, vol, soulèvements sociaux, etc.
- Risques économiques : chômage, mauvaises récoltes, faillites d’entreprises, effondrement de la production, chocs de la balance des paiements, crise financière, crise du taux de change, etc.
- La gestion des risques sociaux offre un cadre d’identification des stratégies appropriées de prévention, d’atténuation et d’adaptation devant minimiser l’impact de l’effet nocif des chocs. Le fait de considérer la réduction de la pauvreté non seulement comme un processus d’accumulation – richesse, éducation, santé, épargne – mais aussi comme moyens de s’attaquer aux risques clés dans le but de sortir de la pauvreté ou de ne pas y retomber permet de faire une analyse des stratégies visant à prévenir, atténuer ou de s’adapter face à ces risques. Les stratégies de prévention réduisent la probabilité des risques. Les stratégies d’atténuation réduisent l’impact potentiel de risques futurs. Les stratégies d’adaptation cherchent à répondre aux besoins des populations lorsqu’un choc est déjà survenu. Les instruments de gestion des risques peuvent être informels (fondés sur la famille ou sur le groupe social), axés sur le marché (comme l’assurance privée) ou des dispositions publiques : le Tableau 1 présente une catégorisation des approches de gestion des risques sociaux continuellement par type de prestataire.