Quelle est l’origine du terme innovation ? Le mot innovation vient du terme latin « innovare » signifiant : retour en arrière . Quand aux deux mots liés à l’innovation :
– Projet : dont la finalité consiste à mobiliser les ressources pour trouver du « nouveau » efficace.
– Problème : qui met en évidence des innovations porteuses de solutions. Projet et problème partagent la même étymologie : jeter en avant, le premier mot du latin « pro-jactere » et le second du grec « pro-bleim ».
DEFINITIONS
Il existe une certaine ambiguïté autour du concept de «l’innovation» qui est très souvent confondu à celui de «la créativité». Un créateur est-il également innovateur ? Les ouvrages publiés sur la question de l’innovation ne s’entendent pas sur la définition à donner au concept, mais tous se mettent d’accord pour dire que l’innovation diffère de la créativité. La créativité c’est la production de nouvelles idées, l’invention d’approches innovatrices, tandis que l’innovation c’est la mise en pratique de ces nouvelles idées et approches en les faisant accepter, exploiter et donc les transformer en produits et en services. Il s’en suit qu’on peut être créateur sans pour autant être innovateur. Peut-on dire enfin qu’un innovateur est forcément créateur ? Pour J.A SCHUMPETER , l’innovateur est un agent économique à part. Il n’est ni le capitaliste ni l’inventeur, mais celui qui prend l’initiative de mettre en œuvre les changements technologiques, les nouvelles approches et les nouveaux produits.
Selon lui, le capitalisme s’est développé par l’apparition successive de grappes d’innovations majeures suscitant des innovations mineures qui amplifient l’influence des premières.
Le passage de la découverte et l’invention à l’innovation est un processus assez long et complexe au point ou la notion de l’innovation s’est confondue avec celle de l’occasion d’investir.
La notion de la découverte est une conception scientifique abstraite et se résulte de la recherche. A ce niveau, on distingue quatre phases :
– Recherche fondamentale : regroupe les travaux de recherche scientifique (expérimentaux ou théoriques) en vue d’acquérir de nouvelles connaissances générales.
– Recherche appliquée : regroupe les travaux de recherche scientifique originaux orientés vers un objectif pratique déterminé. Elle permet de donner naissance à l’invention dont la conception est la création d’idées nouvelles susceptibles de conduire à des résultats utiles.
– Développement : c’est l’utilisation systématique des résultats de la recherche et/ou de l’expérience pratique afin de mettre en usage de nouveaux produits et procédés ou pour améliorer ceux déjà existants.
– Innovation : c’est un processus qui débute de la recherche au lancement en passant par l’étude, le développement, les tests et l’évaluation de la réalisation. Elle constitue la mise en pratique concrète des idées créatives.
L’innovation se définie également : « comme l’ensemble des démarches scientifiques, technologiques, organisationnelles, financières et commerciales qui aboutissent, ou sont censées aboutir à la réalisation de produits ou procédés technologiquement nouveaux ou améliorés » .
Le mot « innovation » se révèle donc, complexe et renvoie à certains aspects importants : économique, social, psychoculturel et organisationnel.
Du point de vue économique
Le concept de l’innovation a été utilisé pour la première fois dans le domaine économique pour expliquer le phénomène de la croissance économique. J. Schumpeter en 1912 arrive à placer l’innovation au centre de ses préoccupations économiques. Il considère l’innovation comme étant la source de la croissance.
Il considère que l’innovation portée par les entrepreneurs comme étant la force motrice de la croissance. Il étudie en particulier le rôle de l’entrepreneur dans la théorie de l’évolution économique en 1913.
Actuellement, l’innovation a pris une place centrale dans l’analyse de la dynamique économique, notamment dans les théories de croissance endogène.
P. Romer, R. E. Lucas et R. Barro ont développé des modèles de croissance endogène en se fondant sur l’hypothèse que la croissance génère par elle-même le progrès technique par trois grands mécanismes:
➤ Le learning by doing : plus on produit, plus on apprend à produire de manière efficace. En produisant, on acquiert en particulier de l’expérience, qui accroît la productivité.
➤ La croissance favorise l’accumulation du capital humain, c’est-à-dire les compétences possédées par la main d’œuvre et dont dépend sa productivité. En effet, plus la croissance est forte, plus il est possible d’accroître le niveau d’instruction de la maind’œuvre, en investissant notamment dans le système éducatif. D’une manière générale, la hausse du niveau d’éducation de la population par des moyens publics ou privés est bénéfique.
➤ La croissance permet de financer des infrastructures (publiques ou privées) qui la stimulent. La création de réseaux de communication efficaces favorise, par conséquent, l’activité productive.
L’approche économique de l’innovation se définit comme l’étude de rentabilité en analysant le rapport coût/bénéfice du projet. Quatre phases peuvent résumer cet aspect :
1- Identification de l’ensemble des coûts à engager et des recettes attendues.
2- Mise sous forme d’un modèle pour permettre des simulations et constituer le cadre économique de référence concernant l’innovation adoptée.
3- Définition des critères économiques qui permettent de valider le projet d’innovation : la VAN et le TIR .
4- Recherche des pistes de réduction des risques par les facilités de financement, les aides, crédit sur impôt recherche, partenariat public-privé, …
Cependant, la notion d’innovation est plus large qu’un processus purement économique car le changement qu’elle implique met en jeu d’autres aspects d’ordre social, psychoculturel, …, et donc organisationnel.
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