Gestion des ressources humaines en production cyclique

L’environnement des entreprises est de plus en plus incertain et évolutif. Ceci se traduit principalement par une concurrence accrue et par des clients de plus en plus exigeants en termes de qualité et de délais, et a conduit à l’ émergence de nouvelles relations plus contractualisées et plus durables entre les entreprises. Se constituent ainsi des partenariats entre donneurs d’ordres et fournisseurs, ces derniers échangeant implicitement sur le long terme une garantie de travail contre une garantie de service. Parmi ces nouvelles relations fixant les règles d’approvisionnement sur de longues périodes (souvent l’année) figurent les contrats de livraison cyclique. Dans le cadre de ces nouveaux contrats, les fournisseurs disposent d’informations extrêmement précises, à long terme, sur les dates de livraison, mais seulement des informations statistiques sur les quantités à livrer. Confrontées à des exigences très fortes en termes de service et afin de demeurer compétitives, les entreprises doivent dès lors reconsidérer leurs méthodes de gestion de la production exploitant ces nouvelles données contractuelles. Nous nous intéressons dans ce présent travail à une relation particulière entre entreprises, celle basée sur le principe de livraison cyclique, lorsque ces entreprises adoptent le principe de production cyclique en réponse à ce mode de livraison. Tout au long de notre travail nous considérons les définitions suivantes (Hacid, 2000):
Définition 1. Une livraison cyclique est une livraison réalisée à fréquence fixe.
Définition 2. Un cycle de livraison est une suite ordonnée de livraisons cycliques, se répétant à fréquence fixe. Il est défini par sa durée, les dates et les quantités pour chaque livraison et pour chaque produit.
Définition 3. Une production cyclique est une production réalisée à fréquence fixe.
Définition 4. Un cycle de production est défini par une suite ordonnée de productions cycliques. Il est défini par une durée de cycle, les dates et les quantités de chaque lancement des ordres de fabrication, et la séquence de réalisation de ces lancements.

L’intérêt pour les donneurs d’ordres de ce mode de livraison cyclique est qu’il permet une gestion extrêmement simple des approvisionnements, facilitant en particulier l’organisation des activités de transport et de réception de ces approvisionnements, et ce pour un surcoût de stockage très faible. De même, l’intérêt pour le fournisseur d’une production cyclique est qu’elle permet de réduire les coûts relatifs à la fabrication, et de simplifier l’organisation du travail, tout en permettant une meilleure synchronisation des flux de production et de livraison.

La production cyclique s’inscrit totalement dans les principes du juste à temps. Elle permet aux entreprises d’établir sur les ressources machines un ordonnancement cyclique détaillé des opérations synchronisées avec les demandes de livraison.

De nombreux travaux ont été conduits pour 1′ établissement de programmes de production cycliques et/ou d’ordonnancements cycliques. Cependant, tous ces travaux proposent des ordonnancements ou des plans de production cyclique construits en ne considérant que les capacités machines ou en ne considérant que de manière très parcellaire les contraintes liées aux ressources humaines.

Un système de production manufacturier est un centre de transformation de matériaux bruts et de composants en produit finis, destinés à alimenter des clients. Leur fabrication mobilise un ensemble de ressources (machines, opérateurs, zones de stockages, … ) et en consomme d’autres (matières premières ou composants, …).

L’optimisation de la mobilisation et de l’utilisation de ces ressources devient alors nécessaire pour que l’ entreprise maintienne sa performance dans un environnement de plus en plus instable. Ce dernier est caractérisé par des marchés soumis à une forte concurrence et sur lesquels les exigences et les attentes des clients deviennent de plus en plus fortes en termes de qualité, de coût et de délais de mise à disposition (Lopez et al., 2001).

L’évolution de cet environnement industriel a transformé la nature des relations interentreprises, qui de simples relations d’achat entre clients et fournisseurs se sont transformées en des rapports plus contractualisés et plus durables. Ces relations conduisent à constituer des partenariats entre les donneurs d’ordres et les fournisseurs échangeant implicitement une garantie de travail contre une garantie de service. Le donneur d’ordre s’engage à travailler avec son fournisseur sur le long terme, sous réserve que ce dernier tienne ses engagements(Campagne et al., 1998).

Dans notre travail, nous nous intéressons à une relation particulière entre clients et fournisseurs, celle fondée sur le principe de livraison cyclique. Selon ce principe, le fournisseur s’engage à livrer des quantités de produits à des intervalles de temps fixes et ce de façon répétitive. Il permet au fournisseur d’avoir, à long terme, des informations extrêmement précises sur les dates de livraison, mais seulement des informations statistiques sur les quantités à livrer.

Ce mode de livraison cyclique est fortement répandu dans le domaine automobile, tant chez les constructeurs automobiles que chez les équipementiers de premier rang lorsqu’il s’agit d’approvisionner des composants à faible variété et faisant l’objet d’une demande régulière (Campagne et al., 2001) .

L’intérêt de ce mode de livraison est qu’il permet, aux donneurs d’ordres, une gestion extrêmement simple des approvisionnements, facilite l’organisation des activités de réception et des autres services en charge de ces approvisionnements.

En réponse à ce type de livraison, et afin de synchroniser les :flux de production et de livraison, de nombreuses entreprises mettent en œuvre un système de production cyclique. (Chauvet, 2003) définit un système de production cyclique comme étant un système fabriquant un ensemble de produits à une fréquence constante, et dans lequel chaque ressource exécute de manière répétitive un certain nombre de tâches.

L’intérêt de la mise en place d’un système de production cyclique réside dans la répétitivité du schéma de travail qui contribue considérablement à la qualité, à la productivité et à l’amélioration de la production (Hall, 1988). La mise en oeuvre d’un système de production cyclique se fait sur trois niveaux décisionnels: long, moyen et court terme (Bahroun, 2000). Niveau long terme : négociation et signature des contrats de commandes. Niveau moyen terme : détermination et construction, en se basant sur les capacités des ressources machines, d’un plan de production cyclique satisfaisant la demande et minimisant les coûts de stockage, de fabrication ainsi que ceux relatifs aux lancements des ordres de fabrication. Ce plan se traduit par un ordonnancement cyclique des ordres de fabrication sur les machines. Niveau court terme : ajustement des quantités lancées et des capacités de production en fonction des demandes effectives. La mise en place d’un système de production cyclique se traduit par l’établissement d’un plan de production cyclique défini par une durée de cycle et un ensemble d’ordres de fabrication à lancer durant cette durée.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE 1: LE CONTEXTE DE L’ETUDE
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
1.1. Le contexte général
1.2. Objet de l’étude
1.3. Problématique de recherche
CHAPITRE 2: ETAT DE L’ART
2.1. Etat del ‘art sur la production cyclique
2.1.1. Définitions
2.1.2. Intérêts de la production cyclique
2.1.3. Niveaux de supervision d’un système de production cyclique
2.1.4. Construction d’un plan de production cyclique
2. 2. État de l’art sur la gestion quantitative des ressources humaines
2.2.1. Définition du problème d’ordonnancement des ressources humaines
2.2.2. Différentes étapes de résolution d’un problème d’ordonnancement des ressources humaines
2.2.3. Techniques de résolution du problème d’ordonnancement des ressources humaines
2.2.4. Ressources humaines et compétences
2.2.5. Ressources humaines comme levier de flexibilité
2.2.6. Ressources humaines et productivités des équipements
CONCLUSION
PARTIE II : MODELISATION DES RESSOURCES HUMAINES EN ORDONNANCEMENT D’ ATELIER
CHAPITRE 3 : PROPOSITION D’UNE MODELISATION DES RESSOURCES HUMAINES EN ORDONNANCEMENT D’ATELIER
3 .1. Introduction
3.2. Définitions
3 .2.1. Poste de charge
3.2.2. Configuration d’atelier
3 .2.3. Mfectation des opérateurs
3.3. Impact des ressources humaines sur les productivités des machines
3.3.1. Impact de l’activation des postes de charge sur les productivités des machines
3.3.2. Impact des configurations d’atelier sur les productivités des machines
3.3.3. Impact des affectations des opérateurs sur les productivités des machines
3.4. Problème d’ordonnancement d’atelier
3 .4.1. Limitations du modèle
3.4.2. Graphe des configurations d’atelier
3.4.3. Définition d’un problème d’ordonnancement d’atelier
3.5. Nature du graphe des configurations
3.5.1. Cas général: postes de charge composés d’un combinaison quelconque de machines
3.5.2. Cas particulier 1 :un opérateur peut superviser deux machines successives simultanément
3.5.3. Cas particulier 2: un opérateur supervise un nombre quelconque de machines successives
CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE

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