GESTION DES ESPACES VERTS URBAINS
Deuxième partie : les espaces verts : caractéristiques et relations avec la périphérie Chapitre I : Les caractérisques des espaces verts urbains A travers une lecture du patrimoine vert, de son évolution et des actions antérieures on a essayé de faire l’état des lieux en matière d’espaces verts dans le département de Dakar, des deux CA de Grand Dakar, Dieuppeul – Derklé et des deux allées en particulier. A cela s’ajoute une définition de la vocation des espaces verts dans l’ossature urbaine.et une identification des pratiques voire des usages que les populations font de ces allées.
Les espaces verts dans la ville de Dakar
De ce fait on peut retenir que la gestion des espaces verts met en exergue les problèmes d’urbanisation de la capitale sénégalaise qui étouffe du fait de la surpopulation et entraine une dégradation continue et quasi irréversible de l’environnement urbain. Force est de constater qu’actuellement, dans la ville Dakar et sa banlieue, ils ne subsistent que de rares espaces verts, dont celle de la Place de l’indépendance, située au cœur du centre ville de la capitale sénégalaise. Cet espace vert occupe une position stratégique qui se singularise par un décor exceptionnel de plusieurs espèces d’arbres (papayers, manguiers, lauriers et palmiers) encadrant les majestueux immeubles du centre-ville. A cela s’ajoutent aussi d’autres espaces verts tels que : – L’espace vert situé devant la Radio Télévision Sénégalaise (RTS) ; – A l’Est des allées du Centenaire menant au quartier Gibraltar, on a un petit espace qui s’impose à la vue, par ses nombreux palmiers plantés tout autour et des arbustes à l’intérieur.
Etat des lieux des espaces verts dans les communes d’arrondissement de Grand Dakar et Dieuppeul Derklé
La CAGD compte uniquement que deux(02) espaces verts publics voir jardins publics. Ces espaces se localisent dans les quartiers de la zone A avec le Grand jardin qui garde encore son statut d’espace vert mats, il fait face à un manque d’entretien. Par contre le Petit jardin, bien que fréquenté encore par certains usagers, est complètement détérioré et fait office de dépôt d’ordures (cf. photos n°5 et n°6). 38 Pl. photographique n°1 : Petit jardin de la zone A dans la CAGD Source : F.Ly / Enquête de terrain 2013 Pl. photographique n°2 : Grand jardin de la zone A dans la CAGD Source : F.Ly / Enquête de terrain 2013 S’agissant de la CADD, suite à l’enquête de terrain, nous avons pu recenser huit (8) espaces qui étaient dédiés à la population pour servir de jardins tels que : les jardins des quatre quartiers des Dieuppeul qui sont devenus aujourd’hui des terrains de football et de basketball. A cela s’ajoutent trois (03) jardins au niveau des Sicap Liberté 3 dont un seul est aménagé par une résidente du quartier et c’est le même cas pour le jardin aménagé au niveau du quartier de Dieuppeul 1et faisant face à l’Université Dakar Bourguiba(UDB). En résumé sur l’ensemble de la CADD, seul deux (02) jardins ont été aménagés et tous les autres jardins ont soit changés de fonction, soit en chantier ou complètement abandonnés (cf. tableau et carte ci-dessous). 39 Tableau n°4 : La liste des espaces verts de la zone d’étude Communes d’arrondissement Nomenclature des jardins Etat actuel CA Dieuppeul Derklé Jardin Dieuppeul 1 Terrain de football Jardin Dieuppeul 2 Terrain de basket Jardin Dieuppeul 3 Terrain de football Jardin Dieuppeul 4 Terrain de football Jardin UDB Dieuppeul 1 Partiellement aménagé Jardin A Liberté 3 En cours de réhabilitation Jardin B Liberté 3 Aménagé Jardin C Liberté 3 Abandoné CA Grand Dakar Grand jardin de la zone A Aménagé mais insalubre Petit jardin de la zone A Abandoné Source : Fatimata Ly/ Enquête de terrain 2013 40 Carte n°3 : Localisation des zones ayant un statut d’espaces verts dans les communes d’arrondissement de Grand Dakar et Dieuppeul Derklé 41 Nous remarquons que sur cette carte de localisation des espaces verts dans les deux communes mitoyennes, celle de CADD compte un nombre supérieur de lieux ayant un statut d’espaces verts. Quant à la CAGD, elle fait face à un manque d’espace vert et plus particulièrement de jardins et le seul espace vert qu’elle peut revendiquer est celui du Grand jardin de la zone A qui se dégrade à cause d’un mauvais entretien de la part de tous les acteurs concernés. En somme la situation écologique dans les CA est actuellement déplorable avec des espaces verts qui ont subi des pressions jusqu’à changer même de vocation.
Les allées Cheikh Sidaty Aïdara et Khalifa Ababacar Sy
L’allée Cheikh Sidaty Aïdara a été aménagée le 21 novembre 1988 avec l’initiative de la ville de Dakar en collaboration avec la direction des espaces verts urbains(DEVU) de cambérène, de même que l’allée Khalifa Ababacar Sy, aménagée en 1996. Cette allée se situe dans l’espace communal de la CA de Dieuppeul Derklé et se localise du côté Est de la commune d’arrondissement des Sicap Liberté. L’allée KAS joue un rôle de frontière entre la CASL et celle de CADD. Toutefois l’allée KAS s’appelait avenue de la Liberté avec les lotissements de la SICAP. L’aménagement des allées KAS a été financé par les fonds propres de l’AGETIP en collaboration avec la mairie de Dakar et le ministère de l’Urbanisme. Certes les allées avec leur asphalte demeurent mais on ne peut plus les considérer comme des espaces verts actuellement car ayant perdu leur aspect verdoyant. Concernant les allées CSA, elles se situent dans l’emprise communale de la CAGD du côté Est et juste à la lisière Ouest de la CA de Biscuiterie. Cependant aussi bien les jardins que les allées concernant notre zone d’étude, on assiste à un état de dégradation très avancé de ces espaces verts et d’autres ont été détournés de leur fonction. S’agissant des allées CSA on ne peut plus parler d’espaces verts car elle est devenue un lieu d’occupation anarchique avec la présence de tous les corps de métiers, d’installations sauvages. Et en ce qui concerne les allées KAS nous pouvons certes remarquer que par rapport aux années 1960 elle a bénéficié d’aménagement de qualité respectant les critères d’espaces verts. Mais elles se trouvent actuellement dans un état de délabrement sans précédent avec les pressions auxquelles elle fait face telles que l’occupation de l’allée par les SDF, et les cantines faisant office de boutiques ou de restaurants. 42 A cela s’ajoutent des dépôts d’ordures, des odeurs nauséabondes causées par des urines, preuves de l’absence de toilettes sur toute la longueur des allées. Sur les photographies suivantes, nous pouvons identifier l’Avenue de la Liberté vers les années 1960, actuelles allées Khalifa Ababacar Sy. Actuellement les allées KAS et CSA objet de notre étude, se caractérisent par des alignements d’arbres omniprésents qui bordent les rues des Sicap Liberté et Dieuppeul Derklé, de Grand Dakar et Biscuiterie. Cependant l’alignement de ces grands arbres ne se fait pas sentir à cause de la promiscuité, de l’occupation anarchique de la rue par les gens, de l’installation de commerces illégaux, du dépôt des ordures, du manque d’entretien des plantes. Et sur ces deux allées servant de lieux de détente pour les citadins nous avons remarqué un changement de fonction de ces espaces due à l’usage que les populations en font de ces espaces publics. Cependant aussi bien les jardins que les allées concernant notre zone d’étude, on assiste à un état de dégradation très avancé de ces espaces verts et d’autres ont été détournés de leur fonction. Au niveau des allées CSA on ne peut plus parler d’espaces verts car elle est devenue un lieu d’occupation anarchique avec la présence de tous les corps de métiers, d’installations sauvages. Et en ce qui concerne les allées KAS nous pouvons certes remarquer que par rapport aux années 1960 elle a bénéficié d’aménagement de qualité respectant les critères d’espaces verts. Mais elles se trouvent actuellement dans un état de délabrement sans précédent avec les pressions auxquelles elle fait face telles que l’occupation de l’allée par les SDF, et les cantines faisant office de boutiques ou de restaurants. A cela s’ajoutent des dépôts d’ordures, des odeurs nauséabondes causées par des urines, preuves de l’absence de toilettes sur toute la longueur des allées. Sur les photographies suivantes, nous pouvons identifier l’Avenue de la Liberté vers les années 1960, actuelles allées Khalifa Ababacar Sy.
Avant-propos |