Gestion des déchets municipaux

BIOGAZ

Les émissions

L’importance des émissions générées sont directement liée au type d’installation de stockage et à sa configuration. Ces émissions sont doubles, production des lixiviats et de biogaz. Les lixiviats Le plus grand risque lié à la production de lixiviats est la contamination de la nappe phréatique. Cela aurait pour conséquence de polluer les puits d’eau de consommation et donc de priver la population d’un élément vital à sa survie. Ainsi le rejet des lixiviats bruts dans les cours d’eau a pour conséquence la modification de leur composition physico-chimique (Khattabi et al., 2002). Il peut même avoir des effets toxiques sur la faune et la flore à cause de leur charge organique élevée et à la toxicité de certains de leurs polluants. Les principaux problèmes de qualité de l’eau consécutifs à l’introduction des polluants des eaux de lixiviation sont : l’eutrophisation dont les principaux symptômes résident dans la prolifération d’algues et de macrophytes (Kauarkleite, 1990), l’anoxie des eaux, le goût, l’odeur et la coloration indésirables….etc. Les biogaz Les biogaz des décharges sont à l’origine d’importantes nuisances qui sont parfois très graves pour la santé et pour l’environnement. Ainsi, le méthane en quantité considérable (30 à 65 % du volume total), présente des dangers d’explosion.

Le dioxyde de carbone représente aussi un grand danger d’asphyxie au niveau des sites surtout pour les gens qui travaillent à l’intérieur des dépotoirs, les récupérateurs qui fouillent dans les déchets sans aucun moyen de protection. La présence des composés organo-volatiles toxiques au niveau de ces biogaz, tel que le benzène et le chlorure de vinyle, peuvent entraîner des maladies cancérigènes des poumons et de la peau et parfois même la mort. Certains composés gazeux résultant de la biodégradation de la matière organique au niveau des décharges tels que les mercaptans (dérivés d’alcool sulfuré) et les hydroxydes de soufre (H2S) sont à l’origine des odeurs nauséabondes qui se dégagent de tous les sites. Les incendies qui se produisent au niveau des décharges soit de façon spontanée ou provoquée, entraînent la propagation de certains gaz très toxiques telles que les dioxines et les furannes. (Mehdi, 2008)..

Les nuisances

Bien qu’une décharge soit un projet à durée limitée, ses effets ne le sont pas, en plus des impacts négatifs générés par les émissions déjà mentionnés, d’autres nuisances peuvent 28 apparaître, à court et à long terme, le tableau ci-dessous résume les principales nuisances pour l’environnement. Tableau 4 : Nuisances et impact des décharges (Mehdi, 2008) Nature des nuisances Origines Impacts Envols Papiers et plastiques, feuilles, textiles Pollution du milieu naturel, atteintes au paysage Odeurs Déchets, fermentation, biogaz Désagréments pour le personnel et les riverains Poussières Circulation des véhicules et engins Désagréments pour le personnel et les riverains Animaux errants Attrait nutritif des déchets Transport de maladies, gêne pour l’aviation, atteinte à la chaîne alimentaire Incendies et explosion Imprudences, déchets incandescents, Accumulation de biogaz Danger pour le personnel, nuisances olfactives Bruit Circulation d’engins Désagréments pour le personnel et les riverains Défrichement, déboisement Implantation d’une installation de stockage Appauvrissement paysager, gène visuel Risques sanitaires Toxicité des déchets, organismes pathogènes Maladies 

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Cadre juridique de la gestion des déchets municipaux

La croissance économique enregistrée en Algérie depuis les deux dernières décennies a aggravé la situation environnementale en matière de la gestion des déchets municipaux. La prise de conscience de la part de l’État algérien a débuté concrètement en 2001 avec l’adoption du Programme national de la gestion intégrée des déchets municipaux (Djemaci, 2012). L’Algérie est l’un des pays qui doivent répondre aux exigences des populations locales mais aussi à d’autre exigences toujours plus strictes et contraignantes au quelles elle s’est souscrite, il s’agit notamment des protocoles et conventions internationaux (protocole de 29 Kyoto, convention de Bale, de Stockholm, et de Montréal.) visant à préserver la santé et l’environnement.

Fonctionnement de la gestion des déchets en Algérie

La quantité de déchets municipaux produite en Algérie est estimée à 8,5 millions de tonnes/an (déchets ménagers et assimilés). Un algérien en zone urbaine produit quotidiennement environ 0,7 kg/j/hab de déchets solides. Au niveau de la capitale (Alger), cette production avoisine 0,9 kg/j/hab. La mise en décharge est la destination finale la plus privilégiée pour l’élimination des déchets solides urbains. L’enquête réalisée par les services du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement (MATE) fait ressortir plus de 3000 décharges non contrôlées implantées à travers le territoire national, occupant une superficie de plus de 150 000 hectares et situées le plus souvent sur des terres agricoles ou le long des oueds. Ces dernières sont dans un état d’insalubrité très prononcée et constituent un danger permanent pour l’environnement et la santé publique. (Kehila, 2010) Le but de toute gestion saine des déchets est la préservation de la santé des populations et de son environnement, il est nécessaire de minimiser la qualité de rejet et de faire en sorte que les rejets soient enfouis dans le milieu naturel en prenant toutes les précautions possible. La caractérisation des déchets permet justement d’évaluer, au préalable, leur potentiel risque pour le milieu et de choisir le mode de traitement optimal pour ces rejets. Aujourd’hui, l’Algérie est confrontée au problème des sites pollués tels que les aires industrielles et les lieux de décharges, dans lesquels ont été utilisées ou déversées des substances dangereuses pour l’environnement. Les risques que ces sites pollués présentent, ont suscité une très grande préoccupation.

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