Gestion des boues de vidange

L’assainissement

L’environnement dans ses différentes composantes. Il comprend la collecte, le traitement et l’évacuation des déchets liquides, solides et excréments (Anonyme 2). relativement à l’accès et au développement de services et pratiques en matière d’hygiène et d’assainissement. Ainsi le taux de couverture national au Sénégal en matière d’assainissement est passé de 33 à 57% entre 1990 et 2004, avec une augmentation de 53 à 79% en milieu urbain et de 19 à 34% en milieu rural (PAQPUD, 2007). Cette progression de 24 points suggère que le Sénégal pourrait atteindre l’objectif du Millénaire pour le développement relatif à l’assainissement grâce à ses efforts en milieu urbain, mais l’objectif ne sera pas atteint en milieu rural. Ce retard est lié à plusieurs facteurs parmi lesquels la pauvreté, l’insuffisance ou l’inefficacité de la sensibilisation, l’acceptation sociale de la pratique défécatoire à l’air libre, le coût élevé des ouvrages d’assainissement améliorés, l’absence de mécanisme de financement adéquat, etc (PAQPUD, 2007).

Dans les villes dites assainies, une faible partie de la population est raccordée au réseau d’égout. L’analyse des pratiques actuelles a montré que l’assainissement autonome est surtout concentré dans les zones périphériques démunies autour des grandes villes (ONAS, 2002). La ville de Dakar ne fait pas une exception avec 75% de la population qui utilise des techniques individuelles d’assainissement souvent incomplètes. En fait un système individuel complet doit comporter à la fois une installation de prétraitement ou fosses toutes eaux, un système d’épuration généralement l’épandage souterrain et un dispositif d’évacuation ou de stockage des eaux épurées. A cela s’ajoutent des problèmes d’hygiène et d’environnement liés à la vidange des fosses qui se fait soit par des entreprises possédant des camions vidangeurs, soit par des éboueurs individuels professionnels appelés «baay pelle», soit par des membres de la maison. Cette vidange manuelle représente 43% dans les villes principales et 68% dans les villes secondaires (PAQPUD, 2007). Les boues soutirées sont le plus souvent enfouies dans la rue et dans la cours des concessions. Sur la base de ces constats, l’ONAS a mis en œuvre un programme d’amélioration de l’environnement sanitaire des quartiers périurbains de la région de Dakar à travers son programme PAQPUD qui est une composante du Programme Eau à Long Terme (PLT). Le PAQPUD, qui est intervenu dans 1 commune, 30 communes d’arrondissement, et 2 communautés rurales, a eu des résultats satisfaisants. Ce programme a permis à plus de 743.082 personnes de bénéficier de systèmes d’assainissement adéquats à travers la réalisation de 63.548 ouvrages individuels et de 3 stations de traitement de boues de vidange (Cambérène, Rufisque et Niayes). Le succès du PAQPUD a davantage motivé les pouvoirs publics et les bailleurs de fonds comme la Banque mondiale, la Fondation Bill et Melinda Gates, à renforcer leurs actions aussi bien dans l’assainissement urbain que dans l’assainissement rural avec la mise sur pied du programme eau potable et assainissement du millénaire (PEPAM) pour 2005-2015 et le Programme de Restructuration du Marché des Boues de Vidange. Le premier vise, entre autres objectifs, la réduction de moitié du nombre de personnes n’ayant pas accès à l’assainissement en vue de l’atteinte des OMD d’ici à 2015. Les taux d’accès à l’assainissement attendus sont de 88% à Dakar, 72% dans les autres villes assainies et 68% dans les centres non assainis (PAQPUD, 2007).

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Gestion des boues de vidange au Sénégal

La gestion des boues de vidange (GBV) constitue aujourd’hui une nouvelle problématique pour l’assainissement au Sénégal. Du point de vue institutionnel, elle est dévolue au service de l’Assainissement Autonome (Direction des Études et des Travaux) et à la Direction Commerciale de l’Office Nationale de l’Assainissement du Sénégal. Cet organisme public est né de la réforme institutionnelle de 1995 qui a vu la Société Nationale d’Exploitation des Eaux du Sénégal (SONEES), qui à l’époque gérait à la fois les services publics d’assainissement et d’hydraulique urbaine, être scindé en 3 entités : un service public de l’hydraulique urbaine confié à 2 sociétés dont une pour le patrimoine, la SONES et une autre pour l’exploitation, la SDE un service public de l’assainissement géré par l’ONAS qui est chargé de la collecte, du traitement, de la valorisation et de l’évacuation des eaux usées en zones urbaines et périurbaines.

Dans tous les cas, toutes ces institutions opèrent dans un cadre juridique très flou concernant la GBV. En effet, l’étude du cadre juridique a révélé l’absence de textes de loi spécifique à la GBV. Au niveau national, on trouve des textes relatifs à l’hygiène, à l’eau, à l’urbanisme et à l’environnement. Dans tous ces textes, seule la gestion de l’eau et des eaux usées est abordée de manière directe ou indirecte. Au niveau communal, il n’existe pas d’arrêté municipal relatif à la gestion de l’assainissement sous aucune de ses formes. En réalité, la GBV concerne 70 % de la population du Sénégal en marge du réseau d’égout. Parmi cette importante frange de la population, certains défèquent dans la nature ; le reste accumule leurs eaux usées dans des fosses septiques ou dans des latrines. En zone rurale, où la densité de la population est relativement faible, la pratique la plus courante en matière de GBV, est la fermeture d’une latrine et l’ouverture d’une nouvelle adjacente. Par contre en zone urbaine, où les terres sont rares, la croissance démographique ainsi que la densité des habitations élevées, ces pratiques ne peuvent se faire. Les ouvrages d’assainissement sont par conséquent plus durables et doivent nécessairement être vidangés (Bolomey, 2003).

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