Gérer la violence

Le cercle des profs disparus.

« Pourquoi êtes vous sur terre ? » demande un prof à sa classe.
– Parce que si j’étais en l’air, je tomberais !
– Pour emmerder les profs !
– Pour gagner plein de tunes !
– Pour avoir du plaisir ! Beaucoup de plaisir !
– De la jouissance tu veux dire ?!
– Ha ha ah
Est-ce tout ?
– On est sur terre par la volonté de dieu.
– Mais oui c’est ça ! Et les milliards d’années d’évolution tu en fais quoi ?
– Elle n’explique pas le début ! Comment est née l’évolution ?!
– Par le big bang !
– Mais ce big bang, qui te dit qu’il n’a pas été fait par dieu ?
– Et dieu alors ? Qui l’a fait ? Il s’est créé tout seul ? T’en sais rien ! Alors arrête de dire des conneries !
Ho la ! On se calme ! Chacun a le droit de penser ce qu’il veut, pas la peine d’en venir aux insultes.
Et les extrémistes religieux ? Vous croyez qu’ils laissent dire ce que l’on veut ?!
Les extrémistes quels qu’ils soient, ne laissent pas les autres s’exprimer. Personne n’a le monopole.
Mais revenons au sujet : « c’est quoi la vie ? »
La vie c’est une lutte entre les extrémistes, avec nous au milieu ! Et les extrémistes nous cassent les couilles ! Ras le bol !
Donc la vie se résume à une lutte ?
– Oh hé la lutte finale on sait ce que ça a donné ! La lutte des « classes » c’est une utopie !
– Et les castes en Inde alors ?! ça existe toujours et ce n’est pas près de s’arrêter ! c’est une réalité ça !
– Mais une lutte n’est pas forcément liée à un groupe ! Moi je lutte contre le bocal de cornichon qui ne s’ouvre pas, et bien c’est une lutte avec le couvercle !
(rire des autres élèves)
Ton exemple est humoristique, mais il y a du fond quand même.
Car cette lutte pour obtenir un cornichon, est motivée par quoi ?
– Par ma faim.
– Ou par ta gourmandise ! (rires)
Et si tu n’obtiens pas le cornichon ? Que deviens-tu ?
Je suis mort !
(rires)
Tu as donc agit quelque part… pour ta survie ?
C’est un peur fort comme terme ! Je n’allais pas mourir de ne pas obtenir ces cornichons ! Parce que tu n’étais pas dans un désert seul avec tes cornichons dans le bocal, mais quand tu étais dans ta cuisine, le bocal dans les mains, n’étais-tu pas dans un désert avec cette unique pensée : « J’ai besoin de ces CORNICHONS ! » ?
– Oui mais ce n’était pas vital pour lui.
– Ben si, je les voulais vraiment ! Mais vital…
– Ce n’est pas Bouddha qui disait qu’il fallait chasser ses désirs pour vivre librement ?
Il disait un truc de ce genre. Pour lui, vivre, ça passait par une certaine approche de la vie.
Mais connaissez-vous la vie de Bouddha ?
Vous allez faire de la pub pour le bouddhisme ?
Il n’est pas question de dire « suivez tel ou tel exemple », il est question de voir les différentes façon d’agir, pour mieux comprendre comment nous, on agit.
– C’était un riche, un roi !
– N’importe quoi il était pauvre !
Dans sa jeunesse il était immensément riche, puis il a décidé ensuite de vivre dans la pauvreté totale. Alors pour certains d’entre vous dont la principale occupation est d’avoir « de la tune », comment comprenez-vous cela ?
– C’était un malade ! Moi je n’aurais jamais fait ça !
– Si vous espérez qu’on va faire comme lui, vous vous fourrez le doigt dans l’œil !
– Il pouvait peut être se le permettre d’être pauvre ?! il n’avait peut être pas d’enfant à charge ou n’était pas marié !
Si, il l’était et avait un fils.
Il ne devait pas beaucoup les aimer pour les quitter !
Sa priorité n’était pas celle là. Cet homme avait tout, et il est parti. Alors selon-vous, quelle était sa motivation ?
Il s’est peut être passé un événement dans sa vie juste avant qu’il parte !
Effectivement. Il a été confronté à la mort, à la misère, aux souffrances des autres. Et ça l’a touché.
– Si c’était un mec riche, il aurait dû donner son fric aux miséreux ! ça aurait été plus cool que de se barrer !
– Oui mais après avoir donné tout son fric, il aurait fait quoi ?
C’est peut être un problème ! Même s’il avait donné tout son argent, cela n’aurait pas suffit à amoindrir la misère humaine, et ça, il devait le savoir. Alors que faire ? Qu’auriez vous fait à sa place ?
– J’en aurais rien eu à faire des pauvres ! (rires)
– Peut-être qu’il voulait chercher à contrer la misère mentale ? Et cette misère ne se contre pas en donnant de l’argent ?!
Qui sait ? Peut-être que sa motivation était là !
Peut-être qu’il a cherché la plénitude ailleurs que dans les richesses qu’il possédait !
– C’est débile ! Quand on est riche et qu’on a tout, et bien on nage dans la plénitude !
– N’importe quoi ! si c’était le cas, il n’y aurait pas de riches qui se suicideraient !
– T’en connais beaucoup toi, des riches qui se suicident ?
– Comment tu veux que je sache ? Je ne connais aucun « riche » ! (rires)
– Ouais mais y’en a beaucoup qui se droguent, et on ne se drogue pas quand on est en paix et qu’on se sent bien ! On a pas besoin de ça !
Alors, pour être heureux, il faut être riche ? Pauvre ? Aisé ?
– Il faut être aisé ! Avoir de quoi se payer ce qu’on veut, mais pas trop, pour continuer à avoir du désir et des choses inaccessibles ! Comme ça, ça motive à avancer !
– Mais Arrête de faire ton philosophe ! Avancer vers quoi ?
C’est vrai ça ! Avancer vers quoi ? Vers le futur ? Vers le bonheur ?
Le bonheur ça doit être une carotte en permanence devant soi ? Un truc que l’on rattrape de temps en temps, puis « hop ! » ça disparaît ?…
– Le bonheur, ce n’est pas comme la plénitude !
– Mais si c’est pareil !

C’est quoi le bonheur ?

Paradoxe : il est partout, mais insaisissable ?
Paradoxe : quête totalement personnelle mais impossible sans les autres.
C’est quoi le bonheur ?
Le bonheur est avant tout « un état d’esprit » symbolisant le bien être.
Me voilà bien avancé…
Désolé pour l’imprécision. Mais il est difficile d’expliquer ce qu’est le bonheur en peu de mots. Pour se faire une idée et éviter de se perdre en conjoncture, on peut commencer par déterminer ce qu’il n’est pas : en aucun cas le bonheur est une configuration d’événements ou une configuration matérielle précise et immortelle.?
Je veux dire par là que le bonheur serein, ce n’est pas comme une liste de commissions pour remplir un frigo, qui serait toujours identique jusqu’à la fin des temps. Ce n’est pas non plus un endroit clos bien délimité (une île déserte sous les tropiques). En un mot, le bonheur n’est pas un point précis.
Pourquoi le bonheur n’est pas un point précis ?
Lorsqu’on mange toujours le même plat à midi et le soir, on finit par ne plus apprécier de venir à table. Le cerveau se lasse généralement des situations rigoureusement identiques : lorsqu’il tourne trop en rond, le cerveau s’ennuie, se lasse, déprime. Avoir atteint le « bonheur tant désiré » n’est donc pas une garantie de « bonheur jusqu’à la fin des temps ».
Par exemple, une situation maritale n’est pas une fin en soi. Atteindre un certain confort ou avoir des habitudes dans les normes de la société peut donner l’impression d’étouffer ou d’être un robot.
Le cerveau a besoin d’excitation, de mise en danger, afin d’avoir pleinement l’impression d’être vivant.

Comment puis-je faire pour atteindre le bonheur ?

Le bonheur est un état d’esprit. Pourquoi ? Parce qu’avec « tout », certaines personnes continuent à être malheureuses, et qu’avec « rien » d’autres gardent le sourire et sont heureuses. Faut-il ne « rien » avoir pour être heureux ? Non, car « avoir » participe à notre survie. Mais comme nous n’avons pas tous les mêmes besoins, (certains cerveaux se lassent plus vite que d’autres, certains cerveaux ont plus peur que d’autres), notre bonheur est et restera personnel, une quête intérieure. Et cette quête intérieure relève autant de la connaissance de nos propres besoins, que de l’équilibre avec les besoins des autres.

Cela fait beaucoup de connaissances à gérer !

Aussi, pour ne pas se noyer, il est important de faire un tri, un tri par importance, par valeurs dominantes. Le survisme permet de définir les valeurs dominantes des situations complexes. Cette approche permet d’établir un subtil équilibre, de ne pas mépriser certains paramètres, mais laisser de côté ceux qui n’agissent pas directement sur la mécanique.
Certaines personnes vous vendent le bonheur : « achetez cet objet et vos soucis disparaîtront. » « Suivez mon enseignement à la lettre, ne mangez pas ceci, buvez cela, et tout ira pour le mieux ». Seulement il y a tellement de paramètres dans l’univers, dans notre univers, tellement d’incertitudes dans le hasard des rencontres d’une vie, même en ayant cerné les caractéristiques précises qui permettent d’évaluer vos propres besoins à un instant précis, il est impossible que quelqu’un trouve votre bonheur à votre place. Personne ne peut savoir d’avance qu’un jour dans un musée, la vision d’une peinture peut toucher votre âme au point de ne plus voir la vie de la même manière.
Si quelqu’un vous dit « ceci est ton bonheur, fais ce que je te dis », il y a de grandes chances pour que vous alliez dans le sens de cette personne, mais pas dans le vôtre. Obéir aveuglément à une personne ne vous permettra donc pas de trouver le bonheur. Une personne « sage » peut éventuellement donner des indications sur des domaines à explorer, mais en aucun cas elle ne pourra dire « fait exactement ceci et tu seras heureux ».
En jouant l’avocat du diable, je dirais que des gens se sentent bien mieux en obéissant à quelqu’un toute la journée, qu’en étant face à eux même ! Je connais une fille qui a choisi de vivre avec une personne autoritaire parce qu’elle avait ainsi moins de responsabilités écrasantes, moins à réfléchir sans trouver de réponse : il lui suffisait de se laisser vivre !
C’est vrai qu’un grand nombre de personnes sur terre, préfèrent être sous les ordres de quelqu’un. L’exemple le plus répandu est « l’ordre militaire », où l’individu n’a pas à « se prendre la tête », il lui suffit d’obéir. Mais si l’ordre militaire finit par disparaître pour une raison ou une autre, l’individu se retrouve complètement perdu, sans but. Or, c’est ce qui arrive après un accident invalidant ou lorsque le militaire prend sa retraite.
Tous les anciens militaires ne se retrouvent pas dans cette situation, heureusement, mais si l’alcool est si présent dans certaines vies, ce n’est pas un hasard. C’est pour oublier que l’on s’ennuie ou que l’on est incapable de résoudre correctement ses problèmes.
Donc à court terme, obéir aveuglément à des ordres peut quand-même parfaitement procurer « le bonheur » !
Oui, pour bon nombre de gens c’est le cas. Mais c’est du court terme et l’habitude d’obéir sans réfléchir par soi-même fragilise l’individu lorsque des changements arrivent.
Or le monde change en permanence ! Rien n’est éternel, même pas une armée ou une patrie. Que peut apporter le point de vue « surviste » dans la quête du bonheur ?
Le point de vue surviste permet de déterminer facilement et avec exactitude, nos valeurs prioritaires. Et ainsi, de savoir où est notre chemin, où est notre bien être, notre bonheur.
Le bonheur est-il impossible à trouver si on ne connaît pas ses propres valeurs prioritaires ? Evidemment ! Enfin… On peut tout de même être heureux sans s’être posé les grandes questions de base : qui suis-je ? Qu’ai-je ? Courge ? Mais ce bonheur là est bien fragile lorsqu’arrivent les grands chamboulements de la vie comme la vie en couple, les décès, les naissances, l’éducation des enfants, etc.
Soit, mais concrètement cette quête du bonheur passe par quel chemin ?
Reprenons les deux définitions de « philosophie » et de « survisme » :
Qu’est-ce que la philosophie ?
La philosophie c’est une sélection de valeurs prioritaires (que nous soyons simple citoyen actuel ou « Platon » ou « Socrate », nous privilégions tous des valeurs : le cynisme, la jouissance, la famille, notre travail, etc. Ce sont nos valeurs prioritaires).
Qu’est-ce que le survisme ?
C’est une approche de la psychologie qui permet de déterminer les valeurs prioritaires d’un individu à un moment précis, suivant un axe unique : la survie.
Concrètement, à chaque information nouvelle reçue par le cerveau, ce dernier se demande si elle doit être classée dans la boîte « assure ma survie » ou dans la boîte « n’assure pas ma survie ».
Et une fois classées dans chacune de ces 2 boites, les informations de chaque boîte se classent
par ordre de priorité.
Exemple :
deux informations :
la première : j’ai faim
(information = « j’ai faim » transmise à travers l’hypothalamus et le thalamus) et une deuxième information : je suis en train de travailler et le travail n’est pas fini.
2 possibilités de classement d’importance suivant « nos valeurs propriétaires » :
Possibilité 1 :
Je vais manger tout de suite car l’information « me nourrir » est plus importante (valeur
prioritaire) que « finir le travail avant ».
Certains appelleront cela : être épicurien.
Possibilité 2 :
Je vais continuer à travailler car l’information « travail fini » est plus importante (assure mieux ma survie) que l’information « manger à heure fixe ». Certains appelleront cela : être un bosseur acharné.
La question que se pose en permanence notre cerveau (de manière plus ou moins inconsciente) est : « est-ce que cela assure ma survie ? Si « oui », je le fais, si « non » je ne le fais pas, » le survisme aide donc à la prise de conscience des valeurs prioritaires.
Autre exemple :
Si un militaire s’engage dans l’armée parce qu’il veut défendre « la patrie », et qu’il meurt au combat, a-t-il pour autant oublié la valeur que représente sa famille qu’il laisse derrière lui ?
Non, car sa survie, ce qui fait qu’il est pleinement lui, c’est la défense de la valeur « patrie ».
La patrie est sa valeur dominante.
Tant pis si une personne dans un bureau a décidé qu’il doit être à un moment précis dans un lieu précis et qu’il meurt.
La patrie = survie.
Pourquoi ? Parce que même s’il meurt, la patrie survivra (selon lui, en partie grâce à lui). Il ne se sera donc pas trompé sur sa « survie », son harmonie.
On peut trouver cela étrange de « survivre de cette manière », mais le bonheur de ce militaire est dans cette survie-là et il n’appartient à personne de dire « tu as des valeurs erronées », car c’est son choix et son bonheur n’appartient qu’à lui.
Si par contre le militaire s’engage pour la sécurité de l’emploi parce qu’on est en temps de paix, parce qu’il aura une bonne retraite bien avant 60 ans, à ce moment là, le survisme permet de comprendre que ses valeurs prioritaires sont « la sécurité ».
Sa sécurité peut sembler illusoire quand son métier est directement ou indirectement lié à la mort d’autres humains qui se défendront également avec des armes.
Dans ce cas, le survisme peut mettre en évidence le fait que sa valeur prioritaire « la sécurité = survie » n’est pas réellement en accord avec ses agissements.
Se trompe-t-il ? A-t-il mal pris en considération certaines données, certains risques ?
Pour lui, sa mort n’assurera pas du tout « sa survie » (sa valeur dominante : sa sécurité)
On peut donc douter de sa façon d’obtenir « le bonheur ».
Dans ces deux cas, personne ne connaît d’avance l’avenir et les deux peuvent mourir.
Mais le premier assume et inclut ce risque dans sa vie, il vivra donc dans un certain bonheur (en accord profond avec ses valeurs). Le second, lui, vivra mal, dans l’angoisse qu’une guerre se déclenche. (angoisse = opposé du bonheur).
Ce dernier point de vue est antimilitariste ! Le survisme est donc antimilitariste ?
Mais ? Le survisme n’est pas « pro ou anti militariste » ! Ce n’est qu’un moyen pour comprendre quelles valeurs l’individu rend prioritaires à tel ou tel moment ! Rien d’autre. Ce n’est pas un moyen de juger l’individu, mais de le rendre conscient. C’est tout. Et c’est déjà pas mal. Pour le reste, chacun doit assumer les valeurs qu’il se donne comme prioritaires.
Mais pour revenir à la question : est-ce que certains peuvent savoir où est le bonheur des autres, je pense que la réponse est « oui ». Exemple, les parents d’un enfant savent ce qui est bon pour l’enfant, bon pour son bonheur.
Non.
Ils savent ce que leur expérience leur a enseigné. Et leur survie passant par l’enfant (car l’enfant est une projection d’eux-même, une sorte de continuité temporelle), ils seront toujours tentés de dire « fais ceci, fais cela, ne va pas là ». Ces choix font évidemment partie de l’éducation, mais en aucun cas le parent ne pourra avoir la certitude que SES choix pour l’enfant apporteront réellement le bonheur à son enfant.

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Pourquoi pas ?

Parce que même si le parent connaît très bien son enfant, ses goûts, son histoire, sa sensibilité, il y a tant de paramètres qui constituent l’univers, que personne n’a le cerveau capable de calculer toutes les possibilités, toutes les combinaisons amenant ou non à la survie.
Déjà calculer, comprendre, être conscient pour soi-même, c’est long, difficile, alors le faire pour une personne autre que soi, un autre corps, une autre histoire… C’est impossible !
Pourtant la mère aimante est très bien placée pour comprendre son enfant et savoir où est son bonheur !
Non, je regrette : même une mère aimante ne vit pas à la place de son enfant, ne voit pas ce qu’il voit quand il est seul en classe, quand il shoote dans un ballon, lorsqu’il est avec ses copains ou copines. Chaque individu est unique. Et même si l’enfant communique bien avec sa mère, il dira ce qu’il ressent avec son âge d’enfant, sans conscience réelle de beaucoup de paramètres. Résultat, même si l’enfant dit beaucoup de choses, il déformera naturellement certaines données, il taira ce qui lui fait honte, etc. Et ces déformations parfois très éloignées de la « réalité », amènent à des raisonnements inexacts de la mère (ou du père).
T’es sûr ?
Combien de parents aimants se retrouvent néanmoins « sur le cul » lorsqu’on leur annonce que leur enfant a fait telle ou telle chose dans leur dos ?
Car cela fait aussi partie de la « survie » pour l’enfant que de ne pas tout dire, d’apprendre à être autonome, de prendre des risques, d’expérimenter, de faire des bêtises pour voir les limites, ressentir les peurs, les joies, etc.
Alors les parents ne doivent pas servir de guide ?
Les parents ne peuvent que « faire du mieux qu’ils peuvent », expliquer et prévenir des dangers potentiels, être là pour le réconfort, etc. Mais le bonheur de chacun dépend de chacun. Car un enfant qui suit aveuglément des parents autoritaires se retrouve généralement perdu lorsque ces derniers disparaissent, ou alors l’enfant sous cette pression « pète les plombs » avant !
Pareil dans le cas où l’enfant a des parents qui ont réponse à tout : l’enfant ne fait pas l’effort de réfléchir par lui-même, se contente d’être « gavé » par ses parents. Si un jour il n’y a plus cette source qui le gave, qui répond automatiquement à ses problèmes, qu’il ne peut pas appuyer sur le bouton pour avoir une réponse, il se sent perdu.
Un cerveau qui n’a pas pris l’habitude de résoudre des problèmes par lui-même, est un cerveau « handicapé » qui aura du mal à assurer sa propre survie.
Donc, il ne peut pas exister de « guide » pour la vie ? Mais alors que tentes-tu de faire en répondant à la question « où est le bonheur » ?
Je ne fais qu’exprimer mon avis et ne donne aucun « ordre » à respecter à la lettre.
Tout le monde peut être « guidé », que ce soit par un policier ou un pompier en cas de danger dans un incendie, que ce soit par un guide de musée qui nous transmet son savoir, que ce soit par un étranger lorsqu’on est perdu dans une ville inconnue,
donc le problème n’est pas le mot « guide » ni l’action de « suivre ». Le problème est « suivre aveuglément sans rien chercher à comprendre ».
Mais il existe des personnes beaucoup plus intelligente que toi ou moi, qui gèrent facilement des situations complexes qui nous dépassent, qui savent mieux ce qu’il faut faire ! Qui savent où est la réalité ! Donc il n’y a pas de mal à suivre aveuglément des personnes très très intelligentes !
Si, il y a un problème.
Ce problème est toujours le même : la dépendance.
Car si cet être « extrêmement intelligent » ou qui te fait croire à son extrême intelligence, disparaît, tu te sentiras complètement perdu et ta survie ne sera plus assurée.
Comme l’on été des dizaines de milliers de personnes à la mort d’Hitler ou de Staline. Elles se sont senties totalement perdues et cela engendre parfois le sacrifice ultime de leur vie, le suicide.
Si l’être « extrêmement intelligent » ne te donne pas les clés pour comprendre ce qu’il comprend, si au lieu de transmettre son savoir il te donne des ordres, s’il dit « moi je sais, toi tu ne sais pas » et en reste là, c’est que cet être est finalement un ignorant, ou qu’il méprise les conséquences que cela peut avoir sur ta propre vie.
D’une manière générale, un « intelligent » qui écrase l’autre, qui le rend dépendant, qui ne rend pas l’autre plus fort, c’est finalement un être identique à celui qui arrive vers toi avec une massue et qui te frappe.
Que l’écrasement soit physique (avec une massue) ou mental (suite à une discussion), cela revient au même. Cette domination ne sert qu’à donner l’illusion aux dominateurs de mieux assurer leur survie. Ce n’est pas une vraie confrontation face à un être égal ou plus fort, c’est un combat lâche.
L’être « plus faible » reste plus faible.
Pourquoi un être intelligent devrait être « généreux » en donnant de la force aux autres, en leur transmettant tout son savoir, sans limite ? La survie passe par garder pour soi ses avantages ! Sinon l’autre peut retourner l’arme contre toi, devenir aussi intelligent et te menacer !
L’intelligence n’est jamais menacée par une autre intelligence.
L’intelligence, c’est connaître correctement les causes et les effets d’une situation. Et cette connaissance ne peut pas détruire autre chose que l’ignorance et l’obscurantisme.
Ta définition de l’intelligence me paraît bizarre. Je ne vois pas la différence entre ta définition de l’intelligence et la définition du « savoir »…
Le savoir, c’est l’identification de causes et d’effets. Point. Ce savoir peut être faux, inexact. (C’est une différence avec l’intelligence).

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