LE CONTEXTE CLIMATIQUE
Le climat
La région est soumise à un climat de type tropical soudanien avec une influence guinéenne en limite sud de la zone d’étude. Ce climat tropical type est caractérisé par une saison sèche bien marquée qui a lieu au cours de l’hiver boréal et une saison des pluies également bien marquée (Rodier, 1964)
La saison des pluies dure six à sept mois (mai à début novembre) ; elle est caractérisée par des faibles écarts de températures et des moyennes assez faibles. Par contre la saison sèche qui dure cinq à six mois (novembre à avril) est caractérisée par de grands écarts de températures où les nuits sont relativement froides et les journées chaudes.
La zone tropicale
La zone tropicale située au nord de l’équateur couvre environ le cinquième du territoire tchadien dans sa partie méridionale. Cette zone soudanienne du Tchad se caractérise par une pluviométrie moyenne de 1200 à 1500 mm irrégulièrement repartie dans le temps et dans l’espace. L’isohyète 700 mm constitue la limite nord de cette zone et la zone de l’OFDA et NYA qui fait l’objet de notre étude se situe entre les isohyètes 1200 et 1500 mm.
Le régime pluviométrique est marqué par une saison des pluies d’environ six à sept mois (mai à début novembre) et une saison sèche d’environ cinq à six mois (novembre à avril). Ces variations saisonnières sont la conséquence du déplacement de l’équateur météorologique ou zone intertropicale de convergence (ZITC).
La convection équatoriale des masses d’air continental sec et chaud (Harmattan) venant du Sahara en engendre des vents secs au nord et celle des masses d’air équatoriale maritime(Mousson) issues de l’anticyclone de Sainte –Héléne et de l’anticyclone Austral avec des vents relativement froids, humide et instables, constitue le moteur de cette circulation. En effet la ZITC présente une structure en front de pente très faible s’abaissant de l’équateur appelé Front Intertropical (FIT). L’évolution du FIT dépend du développement de l’anticyclone de Saint-Héléne qui favorise le remontée du flux du Mousson.
La ZITC se retrouve dans sa position la plus septentrionale en juillet avant de redescendre vers le Sud en janvier-février. Le passage au sol du FIT détermine la saison des pluies et celle-ci est d’autant plus tardive et brève que l’on se déplace vers le Nord (Massuel, 2001).
En somme le secteur de l’OFDA et NYA est soumis à l’influence du flux de mousson pendant l’été boréal et se trouve sous la structure de la ZITC où la mousson est la plus épaisse.
La température
Les températures caractérisent en premier lieu les masses d’air d’advection ; elles sont plus basses en atmosphère de Mousson que durant l’Harmattan. De ce qui précède, il en résulte qu’il fait plus chaud en saison sèche qu’en saison humide sur l’ensemble de notre zone d’étude.
Les données disponibles sont les valeurs moyennes mensuelles, mesurées aux stations de Bébédjia et de Doba et couvrent la période de 1990 à 2006.
On trouve K=68 pour notre zone ; cette valeur obtenue indique que notre secteur est plus continental que maritime (une évidence) et que les cours d’eau (Pendé, Nya, et Loulé) ont peu d’influence atmosphérique sur l’aire de l’OFDA.
La température moyenne annuelle est de 28,5°C, les mesures de 1990 à 2006 présentent une moyenne de 28,1°C et des minima moyens annuels compris entre 21,1 et 16,4°C, et des maxima moyens annuels entre 34,4°C et 35,5°C (Frey, 1997).
L’humidité
L’évolution de l’humidité relative suit le cycle hydrologique. L’humidité est maximale entre la mi-juillet et la mi-septembre ; elle peut atteindre 65 à 75% pendant cette période hivernale. Elle est minimale de janvier à avril où elle est inférieure à 35°.
LES PRECIPITATIONS
La pluviométrie annuelle varie en général de 1000 à 1350mm. La région étudiée se trouve donc à la limite des climats tropicaux semi-arides et des climats subtropicaux. On passe ainsi d’un climat soudano-guinéen au sud à un climat sahélo-soudanais au nord.
L’analyse des données pluviométriques des stations proches du secteur d’étude donne les résultats suivants :
Les pluies sont irrégulières dans le temps et l’espace ;
Le nombre de jours de pluie dans l’année varie d’un endroit à un autre, il est compris entre 60 et 90 jours ;
Sur l’ensemble de l’étendue de la zone de l’OFDA, le nombre de jour de pluie est plus élevé aux mois de juillet et d’août ;
Les pluies sont particulièrement violentes et on peut s’attendre à des averses plusieurs fois par mois ;
Les pluies ne sont pas uniformes (Cf. annexe n°1), les mois de juillet et d’août sont les plus pluvieux et montrent un accroissement de la pluie du sud vers le nord.
ÉVAPOTRANSPIRATION
La température et l’humidité de l’air ont été mesurées mensuellement à la station de l’aéroport de Doba situé à environ 30km de Komé. Les valeurs moyennes annuelles obtenues à partir de la banque des données de la Direction de la Ressource en Eau et de la Météorologie du Tchad (DREM) sont de 28°C pour la température et de 57% pour l’humidité. Ces données utilisées ne couvrent que la période de 1990 à 2006.
Les mois les plus secs présentent les températures plus élevées. Pour calculer l’évapotranspiration potentielle, nous avons utilisé la formule d’Ivanov, du fait qu’elle permet de calculer l’évapotranspiration potentielle mensuelle moyenne à partir des moyennes mensuelles de température et d’humidité.
Le calcul d’évapotranspiration est très fondamental puisqu’elle permet d’apprécier les pluies efficaces.
Ainsi la différence des pluies avec l’évapotranspiration potentielle calculée à partir de la formule d’Ivanov montre que le cumul annuel des précipitations est en moyenne de 546,77mm (cf. Annexe 2) et que l’infiltration dans le sol d’une partie des précipitations n’est possible qu’entre le mois de mai et de septembre.
SOLS ET VEGETATION
Les sols dans le secteur d’étude sont issus de plusieurs facteurs pédogéniques successifs des parties superficielles des formations du Continental Terminal. Ce sont généralement des sols ferrugineux tropicaux lessivés à taches et concrétions mais à caractère hydromorphe.
Dans l’OFDA et NYA, on peut distinguer plusieurs sols anciens tels que :
• Les sols bauxitiques des Koros sur la série paléotchadienne supérieure ;
• Les sols ferrallitiques dont les vestiges se retrouvent jusqu’au nord du 12ème parallèle ;
• Les sols cuirassés au niveau des altérites comprises entre 420m et 500m ; ils proviennent du démantèlement des sols bauxitiques et qui ont été déformé ultérieurement ;
• Une deuxième variété de sol ferrallitique qui se confond avec le sol actuel dans notre secteur d’étude (Pias, 1968)
La couverture végétale sur ces sols varie selon les zones climatiques. Au sud, les sols non inondables sont occupés par la savane arborée forestière dont la hauteur et la densité dépendent de la topographie et de la nature des sols.
La savane arborée devient très vite clairsemée et qui peut se réduire à quelques arbustes lorsque de l’eau séjourne sur le terrain favorisant ainsi le développement de graminée.
Dans la zone où le relief est relativement plat et les plaines légèrement ondulantes, les savanes boisées sont nombreuses et des rivières à faible débit occupent les vallées encaissantes peu profondes et souvent larges.
Dans l’ensemble la végétation est représentée par des espèces soudaniennes dont la hauteur, la densité et la répartition sont généralement fonction de la topographie et de la nature des sols.
Sur les sols ferrallitiques rouges et les sols plus humides, la strate arborée est essentiellement représentée par Burkea africana, Daniellia oliveri, Isoberlinia doka, Terminalia macopetra Terminalia avicennioïdes Prosopis africana, Butyrospermum parkii, Randia nilotica etc.
Sur les sols alios ferrugineux la strate arbustive est réprésentée par Monotes kerstingii sur les sols bien drainés et par Eragrostis cambessiadan sur les sols mal drainés, on trouve également d’autres espèces telles que Boswelia dalzielii, Sterculia tomentosa, Acacia hebecladiodes, et Erthrina spp.
La végétation culminante de la zone est une savane boisée soudano-guinéenne avec des forêts galeries. Il est également possible que la forêt sèche, dominée par Erythrophleum suaveoleus et Marauthes glabra soit présente dans la zone d’étude ; mais cette formation n’a pas été observée.
LE SYSTEME HYDROLOGIQUE
La zone de l’OFDA est parcourue par trois cours d’eau qui sont la Nya, la Loulé et la Pendé (fig. 4). La Nya s’écoule du Sud-Ouest vers le Nord-Est traversant ainsi la zone de Miandoum, Bolobo et de Nya avant de se joindre à la Loulé qui, lui s’écoule d’Ouest en Est puis du Sud vers le Nord. Ces deux cours d’eau (la Nya et Loulé) drainent l’ensemble de ruissellement du bassin de Komé Village et du bassin de Maïkeri. La Pendé est ensuite rejoint par l’ensemble Nya-Loulé aux alentours de Doba
Les seules données que nous disposons pour l’étude du comportement des eaux de surface sont des mesures des débits de la Pendé à la confluence de l’ensemble Nya-Loulé prises à la station de Doba. Comme l’ensemble des eaux de surface qui arrivent à la station ne dérivent pas uniquement des cours d’eau qui intéressent notre secteur d’étude, l’estimation du débit d’eau de l’OFDA devient impossible.