Les premières grandes réalisations européennes à Toliara
Etablir une ville sur des dunes mouvantes se heurtait à des difficultés de dénivellement et de défrichement coûteux. Aussi l’emplacement de la nouvelle agglomération se fit à quelques distances seulement du rivage. On traça d’abord la rue des dunes, le boulevard de lyautey actuel, ensuite une route d’intérêt général allant de Toliara à Belemboke et à Miary.
Après la soumission des chefs Sakalava de la région, Toliara fût promis chef lieu d’un cercle militaire le 25 Juillet 1898, sous le commandement du capitaine Toquenne. Il établit le plan de la ville. Il procéda au lotissement des terrains et fit tracer des nouvelles rues. Après lui, le commandant Lucciardi fit exécuter en 1900 le canal amènant Toliara les eaux du Fiherenana. Le Lieutenant Colonel LAVOISOT continua les travaux d’aménagements. La demeure du missionnaire norvégien,construite avec du bois importé de Norvège, fût la première maison de la localité, la seconde fût le“Trano Vy“(maison de fer) à charpente métallique de la résidence.
L’année 1900 fût également marquée par la construction du temple protestant.
L’église catholique date de l’année 1901. Ensuite, les Indopakistanais firent édifier des maisons en bois à côté du marché.
La population autochtone dans la ville de Toliara
Les Vezo forment le fond de la population. Le reporteur Ambroise Angelin dans son volume “les enfants de la mer“ a décrit ainsi l’aspect du village Vezo : “une image en miniature de Babylone dans laquelle on trouve les représentants des principales tribus Malagasy“. Ces villages d’aspect généralement propre forment autour de Toliara une ceinture pittoresque. Avant l’occupation, Toliara constitue un pôle d’attraction pour les régions voisines. Au Sud, vinrent les “Voroneoke“, groupement formant une sous tribu Mahafaly et les “Antandavake“ descendant des Antanosy , et du Nord venaient les “Ambolava“5.
Depuis 1926, à la suite de la disparition des cactus dans le Sud affluaient : des Mahafaly, des Antandroy, des Bara, des Betsileo et d’autres tribus Malagasy.
Les circonstances historiques de son développement donnent un aspect tout à fait particulier à Toliara. Son caractère de ville de dunes est conservé mais avec une architecture européenne. Son emplacement dans une région, pays sèche et isolés du reste de l’île n’a pas empêché le brassage ethnique.
Toliara et sa population
La province accueillante, présente une véritable mosaïque ethnique. Au Nord, nous avons en majorité des Sakalava et des Masikoro. Au centre, des Bara et des Masikoro. Au Sud, des Antandroy, des Antanosy et des Mahafaly, et les Vezo dans la côte-Ouest.
Des immigrants se sont ajoutés aux peuples d’origines : les Antaisaka, les Betsileo, les Merina et les étrangers comme les européens et les chinois. En 1992, l’effectif de la population de Toliara recensée a été au nombre de 1 822 118 habitants. Les zones les plus peuplés sont les côtés et les régions rurales économiquement riches de produits vivriers : riz, maïs, manioc, et des produits exportés comme le coton et le sisal. Tandis que la commune urbaine de Toliara d’après les données issues de la préfecture de Toliara datant de décembre 2001, la population de la ville est estimée à 173 784 habitants, après avoir écarté Mitsinjo et Betsinjaka. Cette commune urbaine marque une très forte évolution démographique. Les études démographiques menées sur cette commune nous donnent les résultats mentionnés dans le tableaux ci-dessous :
GEOGRAPHIE DE LA VILLE DE TOLIARA ET D’IFATY-MANGILY
Avant la colonisation, qu’elle soit simplement de fait ou officielle, hors des réseaux de commerce et d’influence, Toliara n’existait pas. C’est une ville qui a été créée par les colons dans un milieu naturel difficile à vivre, à gérer et à exploiter.
Ainsi donc, nous allons essayer de voir dans un premier temps le milieu naturel et puis dans un deuxième temps, le milieu humain.
La situation de la ville de Toliara
La ville de Toliara est située dans le 43 degré 41 minute Est, 23 degré 21 minute Sud sur la côte Ouest de Madagascar. Cette côte au tropique du capricorne est constituée d’une alternance de falaises calcaires et de place de sable blanc. L’embouchure de deux fleuves : le Fiherenana au Nord, à moins de quatre kilomètres du centre de l’agglomération actuelle, et l’Onilahy, bien plus important, à une vingtaine de kilomètres au sud délimite une échancrure de la côte, une baie protégée par un récif, véritable port naturel. Ceci, on le verra plus tard, fut décisif dans le choix de l’installation de la ville. La plaine littorale laisse vite la place au bassin sédimentaire qui occupe l’intérieur du pays.
Le climat
Le climat tropical sec est marqué par la faiblesse des précipitations (500 à 800 mm/an pour la région, même un peu moins de 400 mm pour les environs immédiats de la ville). Et surtout par leur irrégularité tant intra annuelle qu’inter annuelle.
On y trouve la classique opposition entre la brève saison des pluies, de novembre – décembre à mars – avril et la longue saison sèche le reste de l’année. Les transitions inter saisonnières sont brutales. Les cyclones qui touchent en période la région de Morondava se font sentir sur certaines régions jusqu’aux alentours de Toliara, accentuant ainsi le caractère irrégulier des précipitations sur le long terme.
Les températures
Les températures ont une moyenne annuelle de l’ordre de 23 à 24°C avec des maxima de 27°C en saison humide (de décembre à févr ier) et des minima de 19 à 20°C en saison sèche (juillet – Août). Les situatio ns anticycloniques sont majoritaires, avec en conséquence de types de temps très peu variés, c’est surtout pendant l’hiver austral. Le plus important de ces centres d’actions anticycloniques reste celui des Mascareignes, au Sud-Est de l’île.
La sécheresse qui secoue Toliara et toute la région ajuste avec la saison à forte température. L’insolation est plus importante qu’elle continue à aggraver l’aridité. Et ceci continue à accentuer le niveau de vie quotidienne de la majorité de la population. Les températures ont des valeurs extrêmes pendant les deux saisons : les maxima en saison pluie et les minima en saison sèche. Les températures sont excessives du fait de la faible humidité atmosphérique. La nébulosité est très faible. En effet, les températures diurnes sont très élevées et les températures nocturnes peuvent ne pas l’être.
La ville de Toliara subit donc de très fortes températures, particulièrement pendant l’été austral où elles peuvent atteindre 40°C en fréquences réelles. Toutefois en hiver Australe, la ville peut enregistrer 6°C de température peu avant le lever du soleil.
Les réseaux hydrographiques
Dans la ville de Toliara, les pluies sont enregistrées pendant l’été austral. Elles sont occasionnées par un phénomène dépressionnaire. La durée de cette saison pluvieuse dépasse rarement les quatre mois (Novembre à Février). La première victime de ce milieu précaire est la végétation. Cette végétation sur la côte est une brousse Xérophile à épineux (Raketa ou le cactée du genre opiacée, Euphorbiacées…) laissant place par endroits à une flore plus variée et adaptée au sous-sol vers l’intérieur. Le bush, la forêt sèche et d’autres formations forestières constituent la végétation naturelle d’origine du Sud-Ouest. Les Katrafay (Cedrelopis greve), le palissandre, le tamarinier,…sont les arbres les plus répandus.
La faible pluviométrie
La faible précipitation et son irrégularité sont les deux facteurs essentiels qui expliquent la sécheresse dans le Sud-Ouest Malagasy en générale et dans la ville de Toliara en particulier.
Les moyennes pluviométriques mensuelles sont relativement faibles. Par conséquent, elles engendrent une régie pluviométrique annuelle très pauvre. Dans la ville de Toliara, les pluies enregistrées tournent autour de 350 mm/an. Ce qui traduit bien cette faiblesse de précipitation.
A Toliara, le climat est subaride. De nombreux facteur interviennent dans l’exploitation de cette situation. Par ailleurs, nous pouvons citer la présence du tropique du capricorne aux environs de Toliara. Le tropique est le domaine des anticyclones Sud tropicaux.
On assiste à un phénomène de subsidence atmosphérique où les ascendances génératrices de pluies sont limitées. Ce premier facteur est l’une des causes naturelles dues aux problèmes de la médiocrité pluviométrique, d’autres sont propres à Toliara. Dans ce faible pluviométrie, s’ajoute un facteur d’ordre anthropique. L’enlèvement de la couverture végétale du milieu, multiplie sans doutes ce problème pluviométrique. La déforestation liée aux besoins de charbon de bois ou au système cultural des paysans, constitue un facteur capital.
Le problème de l’inexistence des éléments orographiques qui peuvent engendrer des précipitations, joue ainsi un rôle important. Toliara se trouve sur une forme continentale où la présence du relief fait défaut.
La pluie et le sol
Dans la ville de Toliara, les pluies sont enregistrées pendant l’été austral. Elles sont occasionnées par un phénomène dépressionnaire. Cette période est très courte. La durée de cette saison pluvieuse dépasse rarement les quatre mois (Novembre – Février). Toliara connaît une longue période sèche de huit à neuf mois, parfois plus. La première victime de ce milieu précaire est la végétation.
Il y a aussi la mauvaise répartition des pluies à un laps de temps contribue à la dégradation des conditions de vie et de la ville dans la mesure où les eaux stagnent partout. Cette situation est aggravée par l’absence de pente dans la ville d’une part et d’autres parts la défaillance des canaux d’évacuation. Les endroits les plus bas et marécageux sont les plus touchés. La ville est constituée de plusieurs régions marécageuses donnant un mauvais aspect du passage dans l’eau sur plusieurs endroits.
La ville de Toliara se trouve sur un ancien lit de Fiherenana. Il résulte que les dépôts alluvionnaires laissés par ce fleuve constituent une couche difficilement perméable dans le sol du fait que l’on a de l’argile et de limon un peu partout. De ce fait, on rencontre de la boue qui bloque la circulation dans plusieurs quartiers notamment ceux d’Andaboly, d’Anketa, et d’Amborogony.
Cela provoque les dégradations du niveau de vie de la majorité des habitants de la ville.