GENRE ET RETARD DIAGNOSTIQUE CHEZ LES PATIENTS INFECTES PAR LE VIH
Conduite du traitement par les ARV
Modalités thérapeutiques
La monothérapie et la bithérapie sont contre-indiquées dans le traitement de l’infection chronique à VIH chez l’adulte et chez l’enfant. Les associations hautement actives d’antirétroviraux (trithérapie voire quadrithérapie), sont actuellement recommandées. Elles permettent d’obtenir une synergie antirétrovirale plus puissante et de prévenir la sélection de mutants résistants. Schémas proposés par l’OMS : Première ligne : 2 inhibitions nucléosidiques de la transcriptase inverse + 1 inhibiteur non nucléosidiques ; Deuxième ligne : 2 inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse + 1 anti protéase (Lopinavir/ritonavir ou Atazanavir + ritonavir).
Indications des traitements ARV
Les critères de mise sous traitement ARV ont évolués. En 2006 le traitement était indiqué à partir de 200 CD4+/mm3 et au stade de Sida, puis en 2009 le seuil de CD4+ est passé à 350/mm3 . Les critères actuels de mise sous traitement ARV au Sénégal (ISAARV) en 2014, sont les suivants: – patients asymptomatiques et pauci-symptomatiques (stade 1 et 2 de l’OMS), le traitement antirétroviral est indiqué si le taux de LT CD4+<500/mm3. – patients au stade 3 et 4 de l’OMS . – femmes enceintes – sujets infectés des couples séro-discordants – enfants de moins de 5 ans infectés par le VIH. 43 Schémas thérapeutiques chez l’adulte. [52] Figure 5: Protocoles de première ligne chez l’adulte et l’adolescent Patient VIH + éligible au traitement ARV VIH2 VIH2+1 VIH1 Hb > 8g /dl Hb < 8g /dl Hb > 8g /dl Hb < 8g /dl TDF + FTC/3TC + LPV/r TDF + 3TC + NVP ou TDF + 3TC + EFV TDF + FTC +NVP ou TDF+ FTC +EFV AZT + 3TC + NVP ou AZT + 3TC + EFV AZT+3TC + LPV/r 44 Traitement de deuxième ligne Critères de définition de l’échec thérapeutique – chute du taux des CD4+ de moitié – réapparition des infections et affections opportunistes – charge virale détectable Schémas thérapeutiques – VIH-1 : Hb > à 8g/dl : AZT+3TC+LPV/r ou ATV/r Hb < à 8 g/dl : TDF+FTC+ATV/r ou LPV/r – VIH-2 : Hb > à 8g/dl : AZT+3TC+DRV/r Hb < à 8 g/dl : TDF+FTC+DRV/r 10. Prévention de l’infection a VIH [11] 10.1. Mesures générales La prévention est d’un intérêt majeur en ce qui concerne l’infection à VIH. Elle est d’autant plus importante que nous ne disposons actuellement ni de traitement antirétroviral éradicateur, ni de vaccin. Elle vise à réduire les risques de transmission: – Le dépistage judicieusement proposé devant chaque situation épidémiologique à risque, ou réalisé dans un centre d’information et de dépistage anonyme et gratuit ; – La prévention de la transmission sexuelle, basée sur l’usage du préservatif dont l’indication individuelle doit être portée à la suite d’un entretien informatif. La principale recommandation serait de se limiter à un partenaire. L’utilisation des préservatifs dans les populations à risques constitue une barrière efficace contre le VIH et les autres Infections Sexuellement Transmissibles (IST) ; 45 – La prévention chez les toxicomanes par voie intraveineuse, basée sur une réduction des risques ; – La prévention de la transmission sanguine se réalise par le dépistage systématique des dons de sang, d’organes et par l’inactivation des dérivés sanguines ; – La promotion du matériel à usage unique ou une stérilisation adaptée doit être faite dans les circonstances qui le réclament. – La mise en place des mesures de précautions universelles vis-à-vis du risque d’accident d’exposition au sang vise à réduire le risque faible (<0,5%) de contamination professionnel ; – La prévention au cours des pratiques traditionnelles à savoir tatouages, scarifications doivent être découragées, à défaut, ils devront être effectués dans l’asepsie totale. 10.2. Prévention de la transmission mère-enfant [36] Elle repose sur les éléments suivants : – La femme enceinte séropositive est mise sous trithérapie à partir de la 14éme semaine de grossesse. – Les nouveau-nés sont traités selon une durée variable selon que l’allaitement est au sein et protégée ou artificielle. – Préconiser un allaitement artificiel ou un allaitement maternel protégé.
Prévention et prise en charge des accidents exposants au sang ou au sexe
Prise en charge des accidents exposants au sang et ses dérivés
Les mesures les plus efficaces pour réduire les risques accidentels de transmission du VIH au sein du personnel soignant, passe par des mesures générales qui sont fondées sur le principe selon lequel tout sang ou liquide biologique est potentiellement infectant. Ces mesures doivent être systématiquement prises pour 46 limiter au maximum tout contact avec le sang et les liquides biologiques des patients, que ces patients soient connus ou non comme infectés par le VIH. La prophylaxie repose sur l’administration de 2 NUC + 1 IP dans les 4 à 48 heures qui suivent l’exposition pendant une durée d’un mois.
Prise en charge des accidents par voie sexuelle
Le risque de contamination sexuelle du VIH étant majeur lors des pénétrations anales, la prévention de la transmission sexuelle repose sur l’utilisation du préservatif lors de toute pénétration anale ou vaginale, à l’exception des relations entre partenaires non infectés et mutuellement fidèles. Toutefois, l’utilisation systématique du préservatif, compte tenu du risque de rupture ne peut garantir un risque nul d’infection, mais permet d’amener le risque à un niveau très faible. S’il s’agit d’un accident avec exposition accidentelle au sexe (rupture de préservatif, violences sexuelles), la prophylaxie repose sur une trithérapie : 2 NUC + 1 IP pendant un mois en plus du soutien psycho-médico-légal, d’une prévention des IST, d’une vaccination contre l’Hépatite B et d’une contraception d’urgence s’il s’agit d’une femme.
INTRODUCTION |