GENOUX FLOTTANTS TRAUMATIQUES
BIOMECANIQUE DU GENOU
Un des rôles du cartilage étant d’assurer la transmission et la répartition des forces, la biomécanique du genou entraîne une perturbation dans la répartition des charges, créant ainsi des zones de surpression où le cartilage est soumis à des contraintes trop élevées, supérieures à son seuil de résistance. L’articulation du genou est une articulation à un degré de liberté : flexion – extension. Toutefois, à 90 degrés, elle présente un deuxième degré de liberté : la rotation. Elle présente également : genou fléchi, des mouvements mineurs de latéralité droit et gauche et des mouvements de tiroir antéro-postérieur. Elle demande une grande stabilité du fait qu’elle porte le poids du corps. Mais elle demande également une grande mobilité pour la course et pour les adaptations du pied au terrain.
Les axes du genou
L’axe mécanique du membre inférieur, c’est-à-dire les axes de mouvements de la hanche, du genou et du pied, passe par le centre de la tête fémorale, le milieu de l’interligne articulaire fémoro-tibiale et le centre de la poulie astragalienne. Cet axe est oblique en bas et en dedans du fait de l’écartement de la hanche par rapport aux chevilles et forme avec la verticale un angle de 3 degrés. Il en résulte un valgus physiologique du genou d’environ 6 degrés. Les axes anatomiques de la diaphyse fémorale et de la diaphyse tibiale forment entre eux un angle de 170 degrés ouvert en dehors. Ainsi, – la flexion – extension se passe autour d’un axe frontal, transversal, passant par les condyles fémoraux ; – la rotation se passe autour d’un axe vertical, longitudinal du membre inférieur ; – la latéralité se passe autour d’un axe antéro-postérieur perpendiculaire aux deux autres.
Le degré de liberté du genou
L’articulation du genou est une trochléenne modifiée. On lui attribue donc deux degrés de liberté : – le premier degré de liberté permet la flexion et l’extension du genou autour d’un axe transversal (XX’) passant par les condyles fémoraux ; – le second degré de liberté s’effectue autour d’un axe vertical (YY’) passant par l’épine tibiale interne pour réaliser la rotation axiale du genou.
Cinématique du genou
Les mouvements de flexion et d’extension
Ces mouvements s’effectuent sur une amplitude allant de 0 à 140 – 160 degrés, en fonction de la position de la hanche. A partir de l’extension extrême, les condyles commencent à rouler sans glisser pendant les 15 premiers degrés de flexion (jusqu’à 20 degrés pour le condyle externe) puis le glissement devient progressivement prédominant sur le roulement, si bien qu’en fin de flexion, le condyle glisse sans rouler. Ce mécanisme de roulement – glissement participe activement à la protection du cartilage articulaire. En effet, les 15 premiers degrés de flexion du genou s’effectuent sans glissement et permettent donc d’éviter une usure cartilagineuse après frottement dans la pratique de la marche. a) La flexion Le mouvement de flexion est défini comme le mouvement qui rapproche la face postérieure de la jambe à la face postérieure de la cuisse. La flexion absolue est définie comme flexion extrême à partir de la position de référence (extension). Mais de plus, 3 phénomènes se produisent dans la flexion : – la rotation combinée du tibia ; – le déplacement des ménisques d’avant en arrière ; – un abaissement de la rotule.
L’extension
C’est le mouvement inverse, plaçant le genou en rectitude. La position de référence correspond à un membre inférieur parfaitement allongé et tendu. Il existe parfois une possibilité d’aller un peu au delà, c’est le genou recurvatum. L’extension relative est l’extension à partir d’une position de flexion. I.2-3-2- Le mouvement de rotation Ce mouvement, impossible sur un genou sain en extension, atteint un pic d’amplitude à 90 degrés de flexion. La rotation s’effectue autour d’un axe vertical qui passe par l’épine tibiale interne et atteint plus ou moins 30 degrés pour la rotation interne et plus ou moins 40 degrés pour la rotation externe. Pendant les mouvements de flexion – extension du genou, une rotation automatique existe de telle sorte qu’une rotation externe est associée à l’extension. Inversement, une rotation interne est associée à la flexion. Ceci est dû à la conformité de l’articulation du genou.
Les mouvements mineurs
Un genou en lésion peut avoir une limitation dans n’importe quel mouvement passif ou de plusieurs de ces mouvements : abduction, glissement d’un fémur ou d’un tibia, et de rotation. – L’abduction est le mouvement qui sépare les surfaces articulaires du côté interne de l’articulation et met en tension le ligament latéral interne (genou valgum) ; – l’adduction est le mouvement inverse (genou varum) ; – la rotation externe ou interne: il faut clairement indiquer si le fémur ou le tibia sont impliqués : une rotation interne du fémur est la même qu’une rotation externe du tibia. L’axe de rotation correspond grossièrement à l’axe longitudinal de chaque os ; – quand un glissement interne ou externe arrive dans le genou, il est habituellement surajouté à l’abduction ou à l’adduction ; – le mouvement de tiroir : normalement, il n’existe aucun mouvement de tiroir dans le genou. Toutefois, sans qu’il soit pathologique, le mouvement de tiroir peut exister chez les sujets laxes avec un recurvatum. Ce sont les ligaments croisés qui limitent et empêchent ce « tiroir » : – le ligament croisé antéro-interne limite le tiroir antérieur. – le ligament croisé postéro-interne limite le tiroir postérieur. – le tibia antérieur ou postérieur : le tibia peut se retrouver dans une position antérieure ou postérieure par rapport au fémur.
INTRODUCTION |