Genèse de la ville un petit port traversant l’histoire des comptoirs méditerranéens
El-Kala n’est pas comme beaucoup de centres Algériens, née de l’expédition de 1830. Son origine remonte très haut dans le temps. Les monuments mégalithiques, les stèles puniques, les vestiges romains que l’on trouve dans la région en témoignent. . La côte Kalloise, était de tout temps, destinée principalement à la pêche et la commercialisation du corail L’agglomération occupe en partie l’emplacement de Tuniha ou Tunizia ville qui figure sur la carte de l’empire romain et qui fut un point de passage obligatoire entre les lacs et la mer. Son eau abondante, son rocher facile à défendre en faisaient d’elle un site prédestiné à accueillir une agglomération humaine. Vers 960 de notre ère la ville étaient habité par de marchants très riches et des courtiers pour la vente du corail, Marsa-El-Kharaz (le port aux breloques) au moyen âge puis Marsael-Djoun (le Port de la Baie), elle devint par déformation La Calle de Marcarèse, puis La Calle tout court où ces coraux avaient répondu la renommée de la petite ville dans tous le marchées de l’orient et du moyen orient. Archive : ROUX George Figure n°14 : Vue sur le port de la Calle à sa création Première partie L’urbanisation et les enjeux de protection du milieu Un siècle plus tard le Géographe arabe El-Bekri écrivait : « A l’orient de cette ville (Bône), il y’en a eu une autre nommée Marsa-El-Kharaz (MarsaEl Djoun), le port aux berloques où se trouve la corail. La mer environne cet endroit de tous les cotés, à l’exception d’un mur et renferme un bazar très fréquenté. Depuis peu de temps on y a établi un barricadière pour les navires. On construit a Marsa-El-Kharaz des vaisseaux et des bâtiments de guerre qui servent à porter le ravage dans le pays de Roum (les cotes de l’Europe). Cette ville est le rendez vous de corsaires, il en arrive de tous les cotés, attendu que la traversée de la Sardaigne est assez courte pour être effectuée en deux jours » (Feraud C. 1877) Dès 1550, les Marseillais Thomas Lenche et Carlin Didier fondent un comptoir commercial spécialisé dans la pêche et le corail entre Annaba et El Kala appelé « le Bastion deFrance ». En 1628, les Marseillais de SAMSON NAPOLLON, édifièrent une forteresse baptisée « Bastion de France » sur le site de ce qu’on appelle aujourd’hui la vieille Calle, à 8 km de l’actuelle El Kala. Figure n°15 : Vue de la Calle 1780 Archive : ROUX George Première partie L’urbanisation et les enjeux de protection du milieu Dans la presqu’île, a été construit un port peu profond avec une ouverture Ouest-NordOuest (unique en Algérie) et dominé par le Fort du Moulin bâti sur un promontoire situé au Sud-ouest. La pêche au poisson est devenue ensuite une activité complémentaire prenant même le dessus sur la pêche coraline, et a permis la création d’industries de conservation de sardines et de crevettes. L’intervention sur le tissu urbain fût après l’arrivée des français en 1837 avec un urbanisme militaire ce qui a donnée lieu à une ville faisant face à la mer et un petit port protégé par une presqu’île. Pour mieux contrôler la ville il fût dressé un fort au sud et un campement militaire au nord (source PDAU). Carte n°10 : Le port de la Calle pendant la période coloniale Archive ROUX George Première partie L’urbanisation et les enjeux de protection du milieu
Une urbanisation contemporaine dans un espace naturel fragile
Ce n’est en aucun cas un hasard que le parc national d’El-Kala porte le nom de la ville d’El-Kala, car celle-ci est l’agglomération la plus importante du parc, elle en est une sorte de capitale. Toutefois, même si le PNEK attribue à El-Kala un rang avec lequel elle dépasse celui du chef lieu de la wilaya (la ville d’El Tarf), la ville rencontre beaucoup de problèmes quant à son développement urbain ou économique à cause de la présence du parc. Jetant à présent un petit regard sur l’outil de planification urbaine de la commune d’el-Kala qui est le PDAU, celui-ci divise l’espace urbain de la ville en quatre secteurs (carte 11). L’urbanisation dans la ville d’El-Kala, se fait selon un zonage édicté par la PDAU de la ville qui divise la commune d’El Kala en secteurs22 qui sont des fractions continues du territoire pour lesquelles sont prévus des usages généraux du sol et des échéances d’urbanisation. Ces secteurs sont définis comme suit : (SU) – Les secteurs urbanisés incluent tous les terrains même non dotés de toutes les viabilités occupés par les constructions agglomérées, par leurs espaces de prospect et par les emprises des équipements et activités même non construits, espaces verts, surfaces libres, parcs et forêts urbains destinés à la desserte de ces constructions agglomérées. (SAU) : Les secteurs à urbaniser incluent les terrains destinés à être urbanisés à court et à moyen termes à l’horizon de dix (10) ans dans l’ordre de priorité prévue par le plan directeur d’aménagement et d’urbanisme. (SUF) : Les secteurs d’urbanisation future incluent les terrains destinés à être urbanisés à long terme à un horizon de vingt (20 ) ans, prévues par le plan directeur d’aménagement et d’urbanisme. (SNU) : Les secteurs non urbanisables sont ceux dans lesquels les droits à construire peuvent être édictés mais réglementés dans des proportions limitées, compatibles avec l’économie générale des territoires de ces secteurs. La lecture du rapport du nouveau PDAU de la ville (révisé en 2003 et en cours d’approbation actuellement) nous laisse apprendre que les secteurs sauvegardés du PNEK environnant la ville d’Kala doivent être pris dans la catégorie de (SNU), cependant le rapport reste ambigües quand aux dispositions prisent pour ces zones de fragilité qui ne sont en réalité que des réserves foncières pour les éventuelles extensions prévues par ce nouveau PDAU a court et moyen terme. Donc on note que l’urbanisation dans un espace aussi fragile se fait comme par tous en Algérie avec les mêmes instruments et dans la même perspective qui est celle d’étendre l’espace urbain afin de répondre aux besoins d’une population de plus en plus croissante. On appellera donc pour l’instant cette manière de concevoir l’espace urbain de la ville d’El-Kala comme urbanisation standard, c’est-à-dire une urbanisation qui ce fait avec les mêmes outils et dans la même logique que n’importe quelle espace urbain en Algérie, sans prendre en compte les spécificités environnementales du milieu naturel protégé.