La définition de l’hypertension artérielle résulte de l’attribution du risque cardiovasculaire à un niveau de pression artérielle donnée . La pression artérielle normale est inférieure à 140/90 mmHg selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS.) La maladie hypertensive n’est pas uniquement une maladie de « chiffres » mais une authentique maladie générale vasculaire, facteur de risque cardio vasculaire à part entière .Son diagnostic et son traitement sont l’occasion de dépistage des autres facteurs de risque cardio-vasculaire. C’est une maladie grave de part ses complications et sa fréquence. Les malades présentant une hypertension artérielle (HTA) représentent 15% de la population dans les pays industrialisés. Aux Etats Unis elle représente 24% de la population ; en France 10 à 15 % de la population, soit environ 6 Millions de personnes sont hypertendues (2). Elle est également fréquente chez nous, variant de 10 à 23% dans les études menées à Madagascar . Lors du premier congrès de la Société Malgache de Cardiologie , dans les dispensaires urbains, elle représente 20,5% des consultants adultes de plus de 18 ans. L’HTA représente également la première cause d’insuffisance cardiaque (37,6%.) .
Généralités sur l’hypertension artérielle
Définition
L’hypertension artérielle est définie comme une élévation de la pression du sang dans les artères à partir de 140 mmHg ( 14 dans le langage courant) pour la pression artérielle systolique (maxima) et de 90 mmHg (9 dans le langage courant) pour la pression artérielle diastolique (minima) constatée à plusieurs reprises.
Mesure de la pression artérielle
Condition de mesure
La mesure de la pression artérielle (PA) prise par le médecin est la méthode la plus fiable. Pour être convenablement réalisée elle doit être pratiquée selon une technique et des conditions précises.
La mesure de la PA doit se faire en dehors de tout effort, de période de stress, après quelques minutes (mn) de repos ; chez un sujet n’ayant pas fumé ou ingéré de caféine 30 mn précédant l’examen. Le patient est en position assise, le dos bien calé et bras détendu positionné à la hauteur du cœur ou couchée. On utilise un manomètre avec mesure ( méthode de référence) avec un brassard adapté à la circonférence du bras. Cette largeur doit couvrir les 2/3 de la circonférence du bras. Un brassard trop étroit peut induire une surestimation des chiffres, et inversement s’il est trop large , la valeur peut être sous estimée.
Le pavillon du stéthoscope est placé sur l’artère humérale dont on repère par les pouls au coude. On prendra soin de gonfler le brassard 3 mmHg au dessus de la disparition du pouls et de dégonfler assez lentement de 2 mm en 2 mn. L’apparition du bruit clair et répétitif ( phase I de KOROTKOW) avec la perception du pouls radial correspond à la pression artérielle systolique. La disparition du bruit ( phase V de KOROTKOW) correspond à la pression artérielle diastolique. Lorsque les bruits sont difficilement audibles ou lorsqu’ils sont perçus jusqu’au niveau zéro, on fait référence à la phase IV (bruites assourdis) pour le minima. La mesure se fait en position assise et debout pour déceler une hypotension orthostatique et aux 2 bras pour ne pas méconnaître une anisotension. Dans toutes les circonstances, 3 mesures doivent être réalisées et on retient la moyenne des 2 dernières.
Méthodes de mesure
Méthode directe
C’est la méthode la plus fiable ; elle consiste à placer un capteur de pression artérielle directement dans l’artère. Cette technique est réalisée à l’occasion d’examens de cardiologie très précis ( coronarographie, cathétérisme).
Méthode indirecte
La mesure consiste à enregistrer non pas la pression artérielle directement dans l’artère mais la contre pression artérielle en écrasant l’artère sur laquelle est mesurée la pression. Elle utilise le sphygmomanomètre comme appareil de mesure.
Automesure et mesure ambulatoire de la PA
Dans de nombreuses de situations cliniques, l’automesure ou la mesure ambulatoire de la PA fournit des informations complémentaires qui facilitent la prise en charge de certains hypertendus. Il et à noter aussi que ces techniques présentent des valeurs seuils de normalité inférieure à celles de la mesure en clinique. Les valeurs seuils employées actuellement sont de 135/85 mmHg pendant le jour et de 120/75 mmHg pendant la nuit .
Physiologie et physiopathologie de l’HTA
Rappel sur le fonctionnement de la circulation du sang du cœur et des vaisseaux
Le cœur est constitué de quatre cavités : deux oreillettes et deux ventricules . Le sang est éjecté dans les membres et le reste du corps par une artère de gros calibre, l’aorte. La pression artérielle devrait théoriquement être mesurée. A chaque battement cardiaque correspondant ( systole) le sang va être éjecté dans l’aorte avec une certaine énergie transformée en pression. La pression artérielle (PA) mesurée à ce moment correspond à la maxima. Au moment où le cœur se remplit (diastole) les valves de l’aorte vont se refermer de manière à ce que le sang ne puisse pas rentrer dans le cœur, la pression résiduelle dans le vaisseau correspond à la minima. Ainsi, une personne qui a une PA à 140/90 présente une pression dans l’artère à 140 mmHg lorsque le sang s’éjecte du cœur et à 90 mmHg de pression artérielle résiduelle quand le cœur ne se contracte pas.
Le but de la PA est de pousser le sang et les globules rouges jusqu’au niveau des tissus de l’organisme et de les oxygéner. Au niveau de ces tissus la PA est faible, la vitesse se ralentit de manière à ce que l’oxygène puisse pénétrer dans les tissus.
Définition de la PA
La définition de la PA est hémodynamique selon la loi de POISEUILLE ,
PA = Q x R
Q = débit cardiaque
R = Résistance artérielle systémique .
Le débit cardiaque est la capacité du cœur à éjecter de sang lors de chaque contraction correspondant donc à un volume du sang éjecté par minute ( 5l/mn). C’est le produit du volume d’éjection systolique (VES) par la fréquence cardiaque ( FC) ,
Q = VES x FC
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