Chez les personnes qui veulent éviter la grossesse, l’adoption d’un moyen contraceptif peut être permanente, à long terme ou temporaire. Dans le but d’améliorer le bien-être et la qualité de la vie, un nombre croissant de gouvernements de pays en voie de développement consacrent des efforts considérables à la planification du développement et, notamment, à la mise en œuvre de politiques démographiques. Parmi ces politiques, celles qui visent à réduire la natalité ont pris une importance particulière, en raison de la conviction que, pour accélérer le développement économique et améliorer les conditions de vie des familles, les taux élevés d’accroissement démographique doivent être réduits.
La première politique démographique destinée à réduire le taux de natalité fut proclamée en Inde en 1951 ; depuis, de nombreux pays se sont acheminés dans cette voie. Dans la plupart de ce pays, un programme officiel de planification familiale a été mis en place .
Comme toute entreprise délibérée de changement social, la mise en œuvre d’un programme de planification familiale requiert des investissements humains, politiques, et financiers importants. C’est une entreprise complexe, parsemée d’obstacles généralement imprévus et qui exige une coordination et une surveillance minutieuse des tâches à accomplir. A Madagascar, l’insuffisance de ces activités explique en partie, la faible performance du programme.
Ce sont ces activités de coordination et de surveillance qui donnent naissance aux besoins d’évaluation. « Estimation des naissances évitées par le programme de planification familiale au CSB2 d’Ambohipo » est une étude qui a pour principal objectif de proposer une autre méthode d’évaluation de la couverture effective de la planification familiale afin de consolider la méthode habituelle d’évaluation de la couverture contraceptive basée sur les adhérentes au programme.
GENERALITES SUR L’EVALUATION DE LA PLANIFICATION FAMILIALE
RAPPEL SUR LES METHODES CONTRACEPTIVES MODERNES
Parmi les méthodes contraceptives modernes, on peut distinguer principalement trois types de méthodes :
– les méthodes permanentes,
– les méthodes contraceptives à long terme,
– les méthodes temporaires.
Les méthodes permanentes
Les méthodes permanentes font appel à la stérilisation de la femme ou de l’homme. Il s’agit de la méthode anticonceptionnelle la plus efficace : la stérilisation de 187 millions de femmes de par le monde représente 34% de toutes les pratiques contraceptives. La stérilisation masculine au moyen de la vasectomie est une procédure plus simple et plus sûre que la stérilisation féminine, mais elle est moins pratiquée. Néanmoins, la stérilisation de quelques 40 à 50 millions d’hommes à l’échelle mondiale représente 8% de toutes les pratiques contraceptives.
Les méthodes à long terme
Le dispositif intra-utérin constitue la principale méthode à long terme. Il est utilisé par 150 millions de femmes dans le monde entier. Le dispositif intra-utérin ou DIU est installé dans l’utérus et empêche la grossesse jusqu’à leur retrait.
Les méthodes temporaires
Parmi les méthodes temporaires on peut citer la pilule, les implants cutanés et les produits injectables qui modifient le cycle hormonal de la femme pour empêcher la conception. Ces méthodes sont certes sûres et efficaces, mais elles peuvent aussi causer des hémorragies irrégulières, ce qui constitue un problème pour les femmes dans les sociétés où certaines activités des femmes sont interdites ou restreintes pendant la période des règles. L’OMS estime que 10 à 30% des femmes abandonnent ces méthodes contraceptives pour cette raison.
Les autres méthodes temporaires sont notamment les barrières dont la plus courante est le préservatif. Par rapport aux autres formes de contraception, le préservatif est unique en son genre parce qu’il fournit une protection contre les infections sexuellement transmissibles ou IST et le SIDA. Les préservatifs masculins représentent environ 4% des méthodes contraceptives utilisées par les couples en âge de procréer. Les stratégies pour combler la demande de services de contraception sont entre autres l’éducation et l’information, les subventions, la distribution gratuite et les mesures visant à faciliter ou à encourager la stérilisation. La commercialisation sociale renvoie à une diversité de stratégies qui adoptent des techniques traditionnelles de commercialisation pour promouvoir des comportements, des produits et des services qui sont bénéfiques pour la société. En général, de tels programmes promeuvent des produits comme les préservatifs par le biais des mass médias. Ils adaptent également la présentation des produits et en font la promotion de façon efficace dans une culture et un contexte précis. Parfois les gouvernements collaborent avec les fabricants commerciaux pour commercialiser des marques existantes. Les programmes de commercialisation sociale ont permis d’accroître la vente et l’utilisation des contraceptifs dans nombre de pays.
LES PROGRAMMES DE PLANIFICATION FAMILIALE
Les programmes dans le Tiers-monde
Ce sont surtout les pays en voie de développement qui ont établi des politiques et des programmes démographiques au cours de ces dernières années. L’objectif de la politique, explicite ou non, est de réduire le taux d’accroissement démographique en diminuant la fécondité. La plupart des pays ont cherché à mettre en œuvre cette politique par l’intermédiaire des programmes de planning familial qui se sont étendus dans le Tiers-monde depuis 1960, et qui sont conçus pour fournir aux couples qui veulent maîtriser leur fécondité des renseignements et une assistance concernant les méthodes modernes de contraception. Près de 87% des pays en développement sont visés par une politique officielle de planning familial. Certains pays font de la réduction du taux de natalité l’un des éléments officiels de leur politique ; d’autres soutiennent le planning familial pour des raisons sanitaires ou humanitaires ; certains enfin y sont contraints pour des mobiles économiques, l’aide des pays développés apparaissant parfois liée à l’adoption du contrôle ou d’une tentative de contrôle démographique.
Sur les trois continents du Tiers-monde et dans des pays très différents par la religion, la culture et le système politique, l’attitude des gouvernements est variable, plus résolue en Asie, ambiguë en Amérique latine, réservée en Afrique ; quelques pays comme le Brésil, la Birmanie et l’Ethiopie y sont encore réfractaires. Même dans les pays qui s’efforcent de planifier, il y a une grande différence entre les plans de développement et les programmes réalisés, ainsi qu’entre les réalisations et le développement socio-économique effectif.
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