Epidémiologie
L’épidémiologie est une discipline scientifique qui étudie les ennuis de santé dans les populations humaines, leur fréquence, leur distribution dans le temps et dans l’espace, ainsi que les facteurs influant sur la santé et les maladies de populations (8). Dans notre étude, nous allons nous focaliser sur la rhinosinusite.
Clinique
Ce mot désigne, dans notre contexte, l’ensemble de données obtenues directement par l’observation d’un malade, c’est-à-dire l’ensemble des signes et symptômes d’une maladie. Dans cette étude, nous nous pencherons sur les signes et symptômes de la rhinosinusite. Ces deux derniers constituent essentiellement les manifestations cliniques de la maladie. Par signe nous entendons une manifestation objective de la maladie, c’està-dire une manifestation mise en évidence par le Médecin. Par contre, par symptômes nous entendons toute manifestation subjective de la maladie, c’est-àdire ce que le (la) malade raconte au Médecin sans que ce soit patent (9).
Rhinosinusite
C’est l’inflammation de la muqueuse nasale et des sinus paranasaux. Pour la diagnostiquer l’European position paper on rhinosinusitis and nasal polyps (EPOS), l’American Academy of Otorhinolaryngologists/Head and Neck Surgeons (AAOHNSF) Rhinosinusitis Taskforce Committee et l’International Consensus Statement on Allergy and Rhinology – Rhinosinusitis (ICAR :RS) ont défini des critères cliniques basés sur la présence de :
– Symptômes subjectifs caractéristiques à savoir la présence d’une :
• Blocage/Obstruction/Congestion nasale et d’un écoulement nasal (antérieur et/ou postérieur) et/ou
• Douleur/pression faciale (céphalées frontales) et/ou
• Trouble d’olfactif (hyposmie/anosmie) ;
– Combinés aux signes objectifs de mise en évidence d’une inflammation de la muqueuse naso-sinusienne à savoir :
• A l’examen endoscopique du nez, la présence d’œdème de la muqueuse nasale, des écoulements claires ou purulents et des polypes nasaux au méat nasal moyen à l’examen endoscopique du nez et/ou
• Changement de l’aspect de la muqueuse nasale au niveau du complexe ostioméatal et des sinus paranasaux à la tomodensitométrie.
Classification et facteurs favorisants de la rhinosinusite
Classification
Selon la durée, la rhinosinusite est classifiée en :
– Rhinosinusite aiguë qui est une inflammation de la muqueuse nasale et des sinus paranasaux évoluant pendant moins de 4 semaines avec des symptômes d’installation brusque. Selon les étiologies, les symptômes et la durée, elle est subdivisée en rhinosinusite aiguë virale et la rhinosinusite aiguë bactérienne ;
– Rhinosinusite chronique qui est une inflammation de la muqueuse nasale et des sinus paranasaux évoluant pendant plus de 12 semaines avec ou sans épisodes d’exacerbations ;
– Rhinosinusite subaiguë est une forme d’inflammation de la muqueuse nasale et des sinus paranasaux évoluant entre 4 et 12 semaines ;
– Rhinosinusite aiguë récurrente est une forme de la maladie caractérisée par plus ou moins 4 épisodes annuelles de rhinosinusite sans persistance de symptômes entre les épisodes.
Selon les phénotypes endoscopiques, la rhinosinusite chronique est divisée en rhinosinusite chronique avec polypes nasaux et la rhinosinusite chronique sans polypes nasaux.
Facteurs favorisants
Les facteurs favorisants de la rhinosinusite aiguë sont organisés en trois groupes :
– Les facteurs liés à l’hôte : on trouve les facteurs génétiques comme le syndrome de la dyskinésie ciliaire primaire et la mucoviscidose ; les anomalies anatomiques du nez comme la concha bullosa, éperon septal, cornets paradoxaux ; certaines maladies systémiques comme le diabète ou certains traitements médicamenteux prédisposant aux infections ; les maladies néoplasiques ; les allergies comme en cas de rhinite et les maladies auto-immunes comme la granulomatose avec polyangéite, la sarcoïdose, etc.
– Les facteurs liés à l’environnement : on trouve les infections d’origine bactérienne, virale ou fongiques et les infections d’origine odontogène ; les traumatismes nasaux ou naso-faciaux ; le tabagisme actif ou passif et l’exposition brève ou prolongée aux irritants chimiques.
– Les facteurs iatrogéniques comme la chirurgie, la compression nasale en cas d’épistaxis, l’usage de la sonde naso-gastrique, etc.
Physiopathologie
La rhinosinusite commence par une infection virale du nez entraînant une inflammation et/ou une infection virale des sinus adjacents entrainant une diminution de la pression partielle d’oxygène et le développement d’une pression négative dans les cavités des sinus .
La pathologie va se poursuivre en entrainant une production excessive de mucus avec ou sans transsudation de plasma. Il en résulte un dysfonctionnement ou un arrêt complet du mouvement des cils tapissant les sinus conduisant à une stase du mucus et une occlusion du complexe ostioméatal.
Cela crée un environnement propice à la croissance des microorganismes pathogènes dans les cavités sinusiennes .
Les complications
On peut distinguer quatre groupes de complications :
– Les complications locales comme l’abcès du septum nasal, abcès jugal, la cellulite faciale, la mucocèle, la pansinusite, etc.
– Les complications oculaires comme la cellulite pré-septale, abcès orbitaire sous-périosté, cellulite orbitaire, abcès orbitaire et un syndrome caverneux
– Les complications osseuses comme l’ostéomyélite de l’os frontal ou maxillaire
– Les complications intracrâniennes comme l’abcès sous dural, l’abcès sous arachnoïdien, la méningite, abcès cérébral, etc.
0.1. Problématique |