Généralités sur les principaux ravageurs du chou pommé
Généralités sur l’espèce Plutella xylostella (Linné, 1758)
L’espèce Plutella xylostella est le principal ravageur du chou au Sénégal. Elle est appelée aussi sous les noms de la teigne des crucifères ou ‟ diamondback moth”. Deux synonymes lui sont communs selon Balachowsky (1966) : Plutella maculipennis (Curtis) et Plutella cruciferarum (Zeller). Elle appartient à la famille des Yponomeutidae, caractérisée par la présence des ocelles réduits ou absents, un palpe maxillaire composé d’au moins deux segments et des chenilles grégaires qui assemblent les feuilles et les tiges avec de la soie selon Roth (1980). Sa position systématique suivant le règne animal est la suivante :La taille des adultes de Plutella xylostella est d’environ 10mm de longueur. La couleur du corps brun clair à bun noir est plus claire dorsalement. La couleur du mâle est plus contrastée que celle de la femelle (Bordat-Laurence, 2004). La partie dorsale présente 3 sinuosités sur l’extrémité des ailes. Suivant la longueur de l’aile, ¾ de sa largeur est brune et le reste dorsal est clair. Ils présentent des ailes postérieurs courtes, étroites de couleur gris ardoisé et un peu frangées sur le bord inferieur et à l’apex. Les palpes et les antennes sont dirigés en avant de la tête. Les œufs sont de couleur jaunâtre et sont ovales. Les chenilles sont vertes et elles présentent un corps segmenté. Les chrysalides se trouvent dans un cocon transparent entouré par de la soie.
Biologie et dégâts
L’attraction entre les deux sexes se fait par une phéromone sexuelle. Le mâle possède une phéromone pour la reconnaissance spécifique à courte distance (Chow et al, 1986) selon (SY, 2005). Le mâle se pose sur sa partenaire pour s’accoupler. La femelle pond en moyenne 160 œufs déposés soit isolement soit en groupe ne dépassant pas une dizaine d’unités sur les limbes foliaires (Betbeder-Matibet, 1987). La ponte débute immédiatement après l’accouplement, en général dés le crépuscule mais elle atteint son maximum deux heures après le coucher du soleil (Sy 2005). Les œufs de forme elliptique sont souvent observés sur les choux attaqués, le long des nervures principales ou secondaires. Après l’éclosion on distingue 4 stades larvaires qui peuvent tous exister sur le même pied de chou. Le corps présente des segments thoraciques et abdominaux. Chaque segment thoracique présente une paire de pattes courtes, articulées et munies d’une griffe à son extrémité. Les segments abdominaux sont au nombre de 11. Les premiers portent chacun une paire de stigmates ovales et les 2 derniers segments sont soudés dont l’un dispose une paire de fausses pattes.
L’espèce Plutella xylostella présente quatre stades larvaires après l’éclosion de l’œuf. Au premier stade (L1), les chenilles de très petite taille pénètrent l’épiderme foliaire immédiatement après l’éclosion et se nourrissent du tissu lacuneux. Ceux ci forment de petites galeries donnant à la feuille des taches décolorées en forme de virgule. Le deuxième stade larvaire (L2) et à la moindre alerte, elles tombent de la plante et restent suspendues à un fil selon Bordat (2004). Les chenilles mesurent 2 à 2,5mm d’envergure (Bourdouxhe, 1983) et leur taille maximale est de 3,5mm selon Appert et Deuse (1988). Le stade (L3) des chenilles est caractérisé par une taille maximale d’environ 7 mm. Les larves s’alimentent de l’épiderme foliaire créant un aspect fenêtre. Et enfin le dernier Stade (L4) est marqué par un dimorphisme sexuel net. Les larves ont 11,2mm d’envergure avec notamment le 5eme segment jaune de l’abdomen contenant les testicules chez le mâle. Les stades larvaires constituent un réel danger économique dans la production du chou. L’espèce Plutella xylostella est considérée comme le ravageur qui cause le plus de dégâts aux choux (Vandenberg et al, 1998). En fin de croissance ces différents stades sont suivis par un stade nymphal. On obtient ainsi un cocon fusiforme fixé sur la feuille généralement sur la face inferieure au niveau des nervures. Les chenilles passent d’abord par le stade prénymphe, ensuite le stade nymphe et enfin le dernier stade qui donne l’imago.