Généralités sur les maladies de la tomate

Origine et historique de la tomate

La tomate (Solanum lycopersicum L., 1753) est originaire des Andes d’Amérique du Sud. Elle fut domestiquée au Mexique, puis introduite en Europe en 1544. De là, sa culture s’est propagée en Asie du Sud et de l’Est, en Afrique et en Moyen Orient. Plus récemment, la tomate sauvage a été introduite dans d’autres régions de l’Amérique du Sud et au Mexique (Naika, 2005).
Longtemps appelée « pomme d’amour » ou « pomme d’or », le nom « tomate » n’a été accepté par l’Académie française qu’en 1835. Le nom scientifique (Solanum Lycopersicum) signifie littéralement «pêche de loup», et fait référence au caractère toxique attribué initialement à ce fruit. A ce sujet de nombreuses personnes interdisaient la consommation de la tomate à cause des risques qu’elle pouvait occasionner sur la santé. Parmi les noms communs utilisés pour désigner la tomate, citons les noms suivants : tomate (Espagnol, Français), tomat (Indonésien), faan ke’e (Chinois), tomatl (Nahuatl, langue indigène du Mexique), pomodoro (Italien) (Naika, 2005).

Botanique de la tomate

La tomate est une plante annuelle buissonnante, poilue aux tiges plutôt grimpantes. Elle est aromatique lorsqu’ on la froisse. Cette plante potagère herbacée voit sa taille varier de 40 cm à plus de 5 mètres selon les variétés et les modes de culture (Toussaint et Baudoin, 2010).
Du point de vue botanique, ce légume est un fruit (une baie). Ses fleurs sont généralement disposées en grappes de 4 à 8, mais ces variétés à petits fruits peuvent avoir de 30 à 50 fleurs par grappe. La pollinisation des fleurs est généralement effectuée par le vent. Le fruit renferme 2 à 18 loges (compartiments). La tomate demande environ 115 jours du semis à la récolte du premier fruit (Naika, 2015).
Le système racinaire : il est ramifié à tendance fasciculée. Puissant, il est très actif sur les 30 à 40 premiers centimètres. En sol profond, des racines peuvent être retrouvées jusqu’à un mètre (Toussaint et Baudoin, 2010).
Tige : le port de croissance varie entre érigé et prostré. La tige pousse jusqu’à une longueur de 2 à 4 m. la tige est pleine, fortement poilue et glandulaire.
Feuillage : les feuilles disposées en spirale, 15 à 50 cm de long et 10 à 30 cm de large. Les folioles sont ovales à oblongues, couvertes de poiles glandulaires. L’inflorescence est une cyme formée de 6 à 12 fleurs. Le pétiole mesure entre 3 et 6 cm (Rey, 2005).
Fleurs : la fleur bisexuée et régulière mesure entre 1,5 et 2 cm de diamètre. Elles poussent opposées aux / ou entre les feuilles. Le tube du calice est court et velu, les sépales qui sont jaunes et courbées lorsqu’elles sont mûres. Il y a 6 étamines et les anthères ont une couleur jaune vif et entourent le style qui a une extrémité stérile allongée. C’est une plante autogame, la fécondation croisée peut avoir lieu. Les abeilles et les bourdons sont les principaux pollinisateurs (Naika, 2005). Fruit : Baie charnue, de forme globuleuse ou aplatie a un diamètre de 2 à 15 cm. Lorsqu’il n’est pas encore mûr, le fruit est vert et poilu. La couleur des fruits mûrs varie du jaune au rouge en passant par l’orange. En général, les fruits sont ronds et réguliers ou côtelés (Rey, 2005).
Les graines : sont enveloppées d’un mucilage, qui renferme à maturité un embryon et un albumen. Elles sont aplaties, petites, de forme plus ou moins lenticulaire, grisâtres ou beiges et velues. Ces graines ont longévité de quatre à cinq ans. Un gramme de graines comprend 300 à 400 graines (Toussaint et Baudoin, 2010).

Croissance et développement de la tomate

La tomate appartient à la famille des Solanacées et constitue deux principaux groupes de variétés (Courchinoux, 2009). Chez les variétés à croissance indéterminée, chaque bouquet floral est séparé par 3 feuilles et la plante peut croître ainsi indéfiniment. Chez les variétés à croissance déterminée, les inflorescences sont séparées par deux feuilles, puis une feuille, avant de se retrouver en position terminale sur la tige.
La tomate fait l’objet d’une culture annuelle bien que, dans certaines conditions, la plante soit pérenne (INRA, 2000). Les semences sont mises en pépinière. La germination a lieu après 3 à 4 jours et elle est épigée. Les plantules sont repiquées au bout de 25 à 45 jours après la mise en pépinière lorsqu’ elles ont à peu près 15 cm de hauteur, 5 à 6 feuilles et une tige d’environ 5 mm de diamètre. La floraison débute 50 à 65 jours après la mise en pépinière, les plantes sont très sensibles à la température de l’air qui joue un rôle non seulement au moment de la formation des fleurs, mais également au moment de la pollinisation et de la fécondation. La première récolte intervient 60 à 80 jours après le repiquage et se fait lorsque les fruits sont rouges (pour la transformation), orange à rouge pour la consommation immédiate ou vert jaunâtre pour la consommation différée (De Lannoy, 2001).

La mineuse de la tomate : Tuta absoluta

Origine et aire de répartition : Tuta absoluta (Meyrick, 1917) est un microlépidoptère, originaire de l’Amérique latine. Il est observé en Europe pour la première fois en 2006 dans la province de Castellon (Espagne). En 2007 et surtout 2008, plusieurs foyers sont signalés sur le pourtour méditerranéen (Ramel,2010).
Tuta absoluta présente un potentiel destructif élevé et peut attaquer les espèces hôtes à tous les stades de développement (Marchiori et al, 2004). Tuta absoluta appartient à la famille des Gelechiidae. Cette famille est constituée de près de 5000 espèces réparties dans le monde. Les papillons sont de petites tailles de 10 à 20 mm de long, de couleur terne et sont munis de franges sur les ailes antérieures et postérieures.
Classification et Morphologie : T. absoluta est un lépidoptère nocturne de la super-famille des Gelechioidae, de la famille des Gelechiidae (Povolny). Il originaire d’Amérique du Sud. Les adultes mesurent 6-7 mm de long et environ 8 à 10 mm d’envergure. Ils sont gris argenté à marrons avec des écailles de couleur brune à noire sur les ailes antérieures . Les mâles sont un peu plus sombres et plus petits que les femelles. Les antennes sont filiformes et mesurent les 5/6èmes des ailes. Les œufs, de 1 mm environ, sont de forme cylindrique et de couleur crème à jaunâtre . Les chenilles sont de couleur crème (1èr stade) puis deviennent verdâtres et rosâtre au dernier stade (du 2 ème au 4 ème stade). Elles mesurent de 0,6 à 0,8 mm au 1erstade jusqu’à 7,3 à 8 mm au 4 ème stade. Une caractéristique des chenilles de T. absoluta est la présence au niveau de la tête de 2 étroites bandes noires, une latérale et une ventrale. La chrysalide (4 à 5 mm) initialement de couleur verte devient progressivement brune . (Wychuys et al, 2013).

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Généralités sur les maladies de la tomate

Alternariose : Elle est causée par Alternaria solani. On observe des taches noires au niveau du pédoncule et une pouriture du collet chez les jeunes plants en pépinière. Il est recommandé d’utiliser des semences saines ou bien de traiter avec le Mancozèbe dès l’apparition des premières taches.
Mildiou (Phytophthora infestans) : Le champignon responsable du mildiou de la tomate (Phytophthora infestans) est également la cause du mildiou de la pomme de terre. Les taches sur feuilles sont nécrotiques, irrégulières, d’extension rapide, entourées d’une marge livide où l’on peut voir à la face inférieure les fructifications du champignon (duvet blanc fugace). Sur les tiges, on voit de grandes taches brunes irrégulières, pouvant les ceinturer complètement. Sur les fruits attaqués apparaissent des plages marbrées de brun, irrégulièrement bosselées, parfois partiellement recouvertes d’un feutrage blanc. Le flétrissement bactérien ou bactériose de la tomate : La bactérie responsable de cette maladie est Ralstonia solancearum. Cette bactérie peut causer des pertes allant de 40 à 80 %. Les symptômes de la maladie se manifestent par un enroulement des folioles, un brunissement du système vasculaire et un flétrissement du plant (CDH, 2016).
La galle bactérienne (Xanthomonas vesicatoria) : Cette maladie bactérienne d’hivernage se manifeste sur les feuilles par de petites taches (l à 3 mm) aqueuses qui noircissent. Les feuilles jaunissent et se dessèchent rapidement Sur les sépales et pédoncules apparaissent des taches irrégulières et liégeuses. Sur les jeunes fruits se trouvent de petites taches d’abord aqueuses puis devenant liégeuses en s’agrandissant (5 à 7 mm). Cette maladie est favorisée par la pluie et un temps chaud. Traiter une fois par semaine dès l’apparition des premières taches aux fongicides à base de cuivre. Les fruits doivent être nettoyés avant la commercialisation.
La nécrose apicale : A l’extrémité apicale du fruit apparaît une tache arrondie, brune, parfois blanchâtre qui s’agrandit, s’affaisse, durcit et noircit . Cette maladie apparaît souvent à la suite d’une insuffisance d’eau ou d’une irrigation irrégulière Elle peut être aggravée par une carence en calcium du sol. Les variétés à fruits allongés (type Roma) sont très sensibles. Choisir un sol riche en matière organique qui retient bien l’eau et assurer une irrigation régulière et suffisante avec de l’eau douce.
Les viroses : Les principales viroses de la tomate sont transmises par les pucerons. Les plus connues sont TMV TSWV TYLCV CMV. Elles se manifestent principalement par un ralentissement de la croissance, un jaunissement des folioles, un enroulement des feuilles en forme de cuillère, un rabougrissement des plants infectés, un aspect bronzé de la plante qui reste naine et stérile, elles peuvent aussi affecter plus ou moins gravement le rendement.

Table des matières

INTRODUCTION 
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 
I. Généralités sur la tomate 
1.Systématique de la tomate
2.Origine et historique de la tomate
3.Botanique de la tomate
4.Croissance et développement de la tomate
5.Adaptabilité et exigences écologiques
a. Exigences climatiques
b. Exigences édaphiques
6.Importance nutritive
7.Importance économique
a. Au niveau mondial
b. Au niveau national
II. Les principaux ravageurs de la tomate
1.La mineuse de la tomate : Tuta absoluta
a. Origine et aire de répartition
b. Classification et Morphologie
c. Cycle biologique
d. Symptômes et Dégâts
2.Helicoverpa armigera
a. Origine et aire de répartition
b. Classification et Morphologie
c. Cycle biologique
d. Symptômes et Dégâts
3.Liriomyza spp
a. Classification et description
b. Biologie et Dégâts
4.Bemisia tabaci
a. Classification et Description
b. Biologie et Dégâts
III. Généralités sur les maladies de la tomate 
1.Alternariose
2.Mildiou (Phytophthora infestans)
3.Le flétrissement bactérien ou bactériose de la tomate
4.La galle bactérienne (Xanthomonas vesicatoria)
5.La nécrose apicale
6.Les viroses
IV. Généralités sur les pesticides 
1.Définition
2.Composition ou formulation
3.Les principales catégories de pesticides
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES 
I. Description du site expérimental 
1.Climat
2.Sol
3.L’eau
4.Végétation
II. Matériel 
1.Matériel biologique
2.Matériel expérimental
III. Méthodes d’expérimentation
1.Dispositif expérimental
2.Conduite culturale
3.Traitements phytosanitaires
4.Observations des ravageurs et des dégâts foliaires
a. Observation des mines de Liriomyza spp sur la tomate
b. Observation des folioles trouées sur la tomate
c. Observation de la mouche blanche (Bemisia tabaci) sur la tomate
5.Evaluation du rendement
a. Le rendement en fruits sains
b. Le rendement de fruits attaqués
6.Analyses statistiques
CHAPITRE III : RESULTATS 
I. Effet des traitements sur les populations des ravageurs de la tomate
1.Effet des traitements sur les mines de Liriomyza spp
a. Efficacité comparée des différents traitements sur les mines de Liriomyza spp
b. Evolution des populations de la mineuse Liriomyza spp
2.Effet des traitements sur le nombre de folioles troués
a. Efficacité comparée des différents traitements sur le nombre de folioles troués
b. Evolution du nombre de folioles trouées
3.Efficacité comparée des différents traitements sur les populations de mouches blanches
II. Effet des traitements sur les rendements de la tomate
1.Effet des traitements sur le rendement de fruits sains
2.Effet des traitements sur le rendement de fruits attaqués
CHAPITRE IV : DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES 
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 

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