Généralités sur les espaces verts et l’aménagement dans le monde

Chaque habitant doit être attribué de 10m² d’espaces verts selon la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Le cas d’Antananarivo est loin d’être imaginable, 0,40 m² par habitant maximum d’après nos calculs personnels. La réalité est que depuis on n’attache pas trop d’importance à cet espace vert, il n’a été présent que dans les plans d’urbanisme au temps de colonisation (plan quadrillé). Certes, dans un contexte de développement urbain comme dans de nombreuses agglomérations dans le monde, la ville d’Antananarivo connait des mutations paysagères : en tracé de route ou leur extension (Bypass, Ankorondrano, Ankadimbahoaka) construction de nouveaux bâtiments sans la mise en place de nouveaux espaces verts.

Il est sidérant de voir encore Antananarivo dans son actuelle exigüité dans les cinquante ans à venir. Le régime en place, souhaite reprendre le projet du «Grand Tana», consistant en une extension de la capitale du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest par la création de nouvelles infrastructures urbaines et la construction de 3 autoroutes. Dans ce contexte de configuration, 7000 personnes seront tenues d’être déplacées dans cette nouvelle extension. A ce sujet, Antananarivo aurait besoin de 128 ha d’espaces verts pour « le Grand Tana » selon l’estimation du Plan d’urbanisme directeur de 2004.Cependant, il faut souligner que faute de ressources et de financement, le projet a été suspendu.

Généralités sur les espaces verts et l’aménagement dans le monde

Concepts d’aménagement et d’espaces verts 

Aménagement

Dans son livre intitulé «l’aménagement du territoire» de 2002, Merlin a une vision large sur l’aménagement du territoire. Il a aussi adopté systématiquement un point de vue historique retraçant jusqu’aujourd’hui les évolutions de l’aménagement du territoire. De ce fait, il a défini « l’aménagement comme étant un ensemble d’actions concertées visant à disposer avec ordre les habitants, les activités, les constructions, les équipements et les moyens de communication sur l’étendue du territoire. » (Merlin, 2002). L’auteur montre, en fait, que la notion « aménager le territoire » se rapporte à l’action et à la pratique de disposer avec ordre à travers l’espace d’un pays et dans une vision prospective, les hommes et leurs activités, les équipements et les moyens de communication qu’ils peuvent utiliser en prenant en compte les contraintes naturelles, humaines et économiques, afin que les fonctions et les relations entre les hommes s’exercent de la façon la plus commode, la plus économique et la plus harmonieuse.

Selon Rochefort (1975) « L’aménagement du territoire peut se définir comme une politique volontaire de la part des pouvoirs publics, pour tenter d’agir sur l’organisation de l’espace, c’est-à-dire sur les rapports existant entre le fonctionnement de l’économie ou la vie des hommes, et la structure de l’espace dans lequel s’exerce le système économique et social. » (Rochefort, 1975). D’après cette définition, il peut être avancé que l’aménagement est l’action volontaire d’un groupe social ou bien de la politique publique qui consiste à planifier, à organiser, voire transformer l’espace géographique dans le but de générer des effets positifs sur la société. L’aménagement en question dans cette recherche est celui volontariste des espaces verts dans un territoire urbain. En géographie, l’aménagement de l’espace désigne l’idée de l’espace dans sa dimension volontariste.

Cette définition élaborée en 2002 par Adam, un urbaniste américain peut faire la synthèse de la définition de l’aménagement du territoire, comme étant « la science, l’art et la politique dont l’objet est de créer le milieu nécessaire à la production et au développement des valeurs humaines. » (Adam, 2002) .

Espaces verts 

En premier lieu, le terme« espaces verts » est une notion en constante évolution et varie selon les professions concernées par ce domaine. Il a donc une signification différente selon les acteurs concernés, comme par exemple un usager, un urbaniste, un paysagiste, un géographe ou un politicien.

Pierre Merlin et Françoise Choay (1996) rapportent que ce terme est apparu pour la première fois en 1925, inventé par Forestier, Conservateur de Parcs et Jardins de Paris. L’expression s’est répandue dans les années 50, particulièrement avec l’émergence des grands ensembles, où elle désignait les espaces non bâtis et non bitumés (CERTU, 2001). L’urbaniste l’assimile à l’espace urbain, l’architecte parle d’espace libre ou d’espace extérieur pour désigner les espaces verts. Les services techniques des villes associent les espaces verts aux parcs, aux jardins et aux squares d’une agglomération, ainsi qu’aux plantations en bordure des voies. Enfin, pour le paysagiste, ce vocable est synonyme de paysage ; il englobe donc toutes les formes et les structures paysagères. Il est déduit alors qu’il n’existe aucune définition officielle du terme.

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Dans les agglomérations urbaines, une définition a été cependant donnée spécifiquement: « les espaces verts désignent des terrains non encore bâtis, végétalisés ou arborés, boisés ou agricoles ». Cette définition n’est cependant pas suffisante car trop restrictive. Selon Pacquot et Pumain (2006) dans le Dictionnaire la ville et l’urbain, l’on a ajouté que la notion d’espaces verts conçu comme « aires de repos, de jeux et de liberté des citadins, à base naturelle végétale » ; ces dernières étant apparues au courant des années soixante. Merlin, ingénieur géographe, urbaniste et Choay, historienne des théories et des formes urbaines et architecturales, ont donné une définition des espaces verts en milieu urbain dans le Dictionnaire de l’Urbanisme et de l’Aménagement, comme étant : «un espace public de nature et de verdure. Sorte de poumon dans la cité, il se définit comme étant un espace de liberté, d’ouverture et de nature liée à la végétation. » (Merlin et Choay, 1980). A travers cette définition, il est déduit la nature, le rôle et les caractères d’un espace vert, mais cela reste un point de vue spécifique sur les espaces verts urbains.

Typologie des espaces verts

Il est distingué trois (3) différents types d’espaces verts. La différence entre ces types d’espaces verts réside essentiellement dans leur situation par rapport à un centre urbain et leurs surfaces. De plus ils peuvent prendre des formes variables selon les différentes fonctions qu’ils doivent remplir et la multiplicité des besoins qu’ils peuvent être appelés à satisfaire.

a) Espaces verts urbains 

Ils comprennent les espaces privés, dont profitent visuellement les habitants et les espaces publics, tels: les jardins, les espaces verts publics spécialisés et/ou non spécialisés.
▶ Les Jardins : un espace de terrain habituellement clos, et qui comprend les jardins privés et les jardins publics.
▶ Les espaces verts publics spécialisés : englobent les parcs d’attractions (privé et public : cas du parc d’attraction urbain) zoo, cimetières urbains, équipements scolaires, équipements sportifs polyvalents (jardin des sports) et les jardins botaniques.
▶ Les espaces verts publics non spécialisés : On retrouve dans cette catégorie, les espaces verts linéaires (boulevards, et avenues plantées, cheminements piétonniers, squares, places publiques, esplanades, jardins de quartiers, espaces de jeux pour enfants, etc.).

b) Espaces verts périurbains ou suburbains 

La vocation principale de ce type d’espaces verts est de créer des transitions entre la ville et la campagne. Il comprend les espaces verts suburbains privés (forêts privés) les espaces verts suburbains publics aménagés et ou non aménagés tel que les forêts et les bois.

c) Espaces verts à la campagne 

Ce type d’espaces verts regroupe les bases de plein air et de loisirs et les parcs nationaux ou parcs régionaux naturels.

Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
Première partie :CONCEPTUALISATION ET PRÉSENTATION DE LA ZONE DE RECHERCHE
Chapitre I:APERÇU GÉNÉRAL DES ESPACES VERTS DANS LA VILLE D’ANTANANARIVO
Chapitre II:ENJEUX DES ESPACES VERTS DANS LE DÉVELOPPEMENT DURABLE EN MILIEU URBAIN ET PRÉSENTATION DE LA ZONE DE RECHERCHE
Deuxième partie :ESPACES VERTS DANS LE BESOIN DES TANANARIVIENS ET DANS LA GESTION MUNICIPALE DE LA VILLE
Chapitre III:ESPACES VERTS PUBLICS URBAINS : UN BESOIN ESSENTIEL DE LA POPULATION CITADINE AVEC LEURS PROBLÈMES
Chapitre IV:SERVICE DES ESPACES VERTS DANS LA GESTION COMMUNALE DE LA VILLE RENCONTRANT DES DIFFICULTÉS
CONCLUSION GÉNÉRALE

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