Généralités sur le maïs (L., 1753)
Introduction
Depuis plusieurs décennies, les céréales continuent de revêtir une grande importance économique. Elles jouent un rôle central dans la vie socio-économique pour la majeure partie des populations de l’Afrique subsaharien (Guèye et al., 2011). La production céréalière mondiale est estimée en moyenne de 2 549 357 tonnes (FAO, 2018). Le maïs compte parmi les céréales les plus consommées en Afrique (Bassaler, 2000). Toutefois, il répond à une demande finale fortement diversifiée qui englobe la consommation humaine, l’alimentation animale et les usages industriels (Gleizes, 2013). La culture du maïs est sujette à de nombreuses contraintes provoquant la baisse du rendement (Kouakou et al., 2010). L’une des principales contraintes est la pression continue des insectes ravageurs (Guèye et al., 2011). Il est devenu l’une des spéculations les plus difficiles à cultiver, en Amérique du nord et à la Floride du fait de à causes des dégâts occasionnes par le ravageur S. frugiperda (Nagoshi et al., 2006). L’espèce S. frugiperda constitue le ravageur du maïs le plus important du point de vue économique dans l’hémisphère occidental (Hruska and Gould, 1997). Par ailleurs, des infestations de cette espèce ont récemment été identifiées à plusieurs endroits en Afrique (Day et al., 2017). Celles-ci indiquent son établissement dans l’hémisphère oriental (Jeger et al., 2017). Au Sénégal, grâce aux prospections régulières de terrain dans la zone sud la présence de S. frugiperda a été signalée en Juillet 2017 (Com pers E.Tendeng). Le ravageur S. frugiperda, est un insecte polyphage très robuste en raison des dommages qu’il provoque (Santos et al., 2003). Dans le continent américain les coûts de contrôle avec des produits chimiques et les pertes dues à ce ravageur ont dépassé 300 000 000 $ au cours de l’année 1977 (Gross and Pair, 1986). Toutefois, Ashley (1979) et Ashley et al., (1982) affirment que le ravageur a un complexe diversifié d’ennemis naturels dans le bassin des Amériques et des Caraïbes. En effet, les dégâts causés par ce ravageur sur les cultures de maïs sont estimés à 25-67%, dans de nombreux pays d’Afrique (Capinera, 2017). Ainsi, diverses méthodes de contrôle, dont les méthodes culturales, chimiques et mécaniques ont été adoptées et pratiquées par les agriculteurs (Kebede, 2018). Cependant, le contrôle avec des insecticides de contact est souvent inefficace même s’il reste jusqu’à aujourd’hui la gestion la plus largement pratiquée (Goergen et al., 2016). De plus, des cas de résistance de la légionnaire aux produit chimiques sont signalés en Afrique tropicale (Goergen et al., 2016). Le ravageur constitue donc une menace économique immédiate et significative pour l’Afrique (FAO, 2017). Son invasion persistante a un impact négatif sur la sécurité alimentaire et peut engendrer une famine en Afrique. Au Sénégal, sa biologie et son niveau de régulation naturelle par les auxiliaires 2 indigènes sont méconnus. La connaissance de sa bio-écologie et de la régulation naturelle demeurent une nécessité afin de proposer une méthode de lutte efficace et respectueuse de l’environnement. L’objectif général de cette étude est d’évaluer le potentiel de régulation naturelle de S. frugiperda. Elle a pour objectifs spécifiques (i) d’inventorier les ennemis naturels indigènes associés au ravageur S. frugiperda et (ii) de déterminer le potentiel de régulation du ravageur par ses ennemis naturels. (iii) et d’étudier sa biologie dans son nouvel environnement.
Généralités sur le maïs (L., 1753)
Description, origine Originaire des régions tropicales des Amériques centrales, le maïs (Zea mays) appartient à la famille des graminées (Portères, 1955). C’est une plante herbacée annuelle de hauteur variable et constituée d’une tige unique de gros diamètre, constituée d’un empilement de nœuds et d’entrenœuds.
Importance économique du mais Le maïs est un aliment de base majeur cultivé dans des zones agroécologiques et des systèmes agricoles divers. Il est consommé par les populations avec des préférences et des contextes socio-économiques divers (Achigan-Dako et al., 2014). Le maïs compose le pourcentage le plus élevé d’apport calorique dans le régime alimentaire national de 22 pays du monde. Outre sa fonction d’aliment de subsistance, il est aussi l’objet d’échanges commerciaux entre un certain nombre de pays (Barrière and Emile, 2000). La production de maïs sert aux utilisations suivantes 12 % pour l’alimentation humaine, 60 % pour l’alimentation animale, 28 % pour les industries. (FAO, 2018).
Systématique Règne: Végétale
Classe : Liliopsidées Sous-classe : Magnoliidae Ordre : Cypérales Famille : Poacées Sous-famille : panicoidées Genre : Zea, Espèce : Zea mays 4 1.2.Généralités sur l’espèce S. frugiperda (J. E. Smith) 1.2.1. Description et systématique Description Le ravageur S. frugiperda (J. E. Smith, 1797) est un insecte de l’ordre des lépidoptères et de la famille des Noctuidae (Castro and Pitre, 1988). Il est connu en anglais sous le nom FAW (Fall Armyworm) qui signifie Légionnaire d’automne en français ou même du ver de feuille de maïs (Jeger et al., 2017). Figure 1: Adultes de S. frugiperda (Mâles) Systématique Embranchement: Arthropoda Classe: .Insecte Ordre: Lepidoptera Famille: Noctuidae Genre: Spodoptera Espèce: S. frugiperda
Biologie Stade d’œufs
L’œuf a la forme d’une coupe renversée, la base est aplatie. Il mesure environ 0,4 mm de diamètre et 0,3 mm de taille (Tendeng, et al., 2017). Le nombre d’œufs par masse varie considérablement et se situe ente100 à 200 œufs. Les œufs sont parfois déposés en couches, mais la plupart des œufs sont étalés sur une seule couche attachée au feuillage. La femelle dépose également une couche d’écailles grisâtres entre les œufs et au-dessus de la masse d’œufs, donnant un aspect poilu ou moisi. Figure 2:Couches d’œufs sur une feuilles de mais Stade larvaire La légionnaire d’automne a généralement six stades larvaires. Les jeunes chenilles sont verdâtres avec une tête noire (Niaz et al., 2018) (Figure4 a). Ces chenilles se dispersent en marchant sur des fils de soie, avant de commencer à se nourrir de plantes hôtes (Cock et al., 2017). La chenille présente un ensemble de lignes parallèles brunes tout le long du corps et des taches noires, des pinacules dorsaux noirs avec une longue soie primaire (deux de chaque côté de chaque segment dans la zone dorsale pâle) et quatre taches noires en carrés sur le dernier segment abdominal(Germain et al., 2017). La ligne centrale forme un « Y » caractéristique au niveau de la capsule céphalique des chenilles âgées (Day et al., 2017).(Figure4b) 6 Figure 3: Chenilles de S. frugiperda (Source_ Tendeng 2017) Stade nymphale La nymphose s’effectue à l’intérieure d’un cocon mou. La nymphe est de couleur brunerougeâtre, de longueur 14 à 18 mm et environ 4,5 mm de largeur (Figure5). La durée du stade nymphal est d’environ 8 à 9 jours pendant l’été, mais elle atteint 20 à 30 jours par temps plus frais (Day et al., 2017). Le stade nymphal de l’insecte ne peut pas résister à des périodes prolongées de temps froid.