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Composition en éléments nutritifs des rations expérimentales
Les résultats enregistrés après analyse révèlent que les graines de néré ont un taux de protéines (25,75%) assez faibles comparés à ceux obtenus (34,6 à 41%) par Bonkoungou (1987) et Palo et al. (1991) au Burkina Faso. Cette différence de composition pourrait s’expliquer par le fait que nos graines viennent du Mali. Concernant les rations expérimentales, les valeurs obtenues après analyse montrent qu’elles sont globalement iso-protéiques et iso-énergétiques avec des rapports EM/PB similaires pour les traitements alimentaires (PBC10 PBC20, et PBB30) mais faible pour la ration PBB20 qui a une valeur de cellulose brute faible. Nos résultats sont supérieurs à ceux obtenus (13,6 à 14,2) par Palo et al. (1991).
Paramètres d’ambiances enregistrées pendant l’essai
Au sein du bâtiment d’élevage, la température ambiante a varié entre 19,66°C et 31,07°C. Ces températures sont inférieures à celles obtenues par Diouf (2013) et Djettin (2017) qui oscillaient respectivement entre 22,76 et 35,1°C durant leur essai dans la même zone au Sénégal. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que notre expérimentation ait eu lieu durant les mois de novembre et décembre (qui coïncident en général au début de la période dite de fraicheur au Sénégal) alors les auteurs cites ont réalisé leurs essais respectivement en février-mars et février-avril qui correspondent à la période de fin de fraicheur. Cependant ces valeurs sont supérieures aux normes de températures (19 à 27 °C) préconisées par Dayon et Arbelot (1997), Rehkis (2002) et ITAVI (2003).Effets de l’incorporation des graines de néré (Parkia biglobosa) sur les performances, les caractéristiques de la carcasse et des organes des poulets de chair en phases croissance et finition
Effet sur la mortalité des poulets
L’incorporation de la farine de graines de Parkia biglobosa dans la ration n’a engendré aucun effet néfaste sur la santé des oiseaux. Durant les semaines trois (3) à six (6), il n’a été enregistré qu’une mortalité par lot parmi les sujets des lots PBC0, PBC10 et PBB30. Par ailleurs, l’autopsie des oiseaux morts n’a révélé aucune lésion pathognomonique d’une maladie.
Effet sur le poids vif des poulets
Les poids vifs obtenus à âge type correspondent à de nombreux résultats disponibles dans la littérature. Ainsi, nos résultats sont similaires à ceux obtenus par Ayessou et al. (2009), Sanni (2014), Niang (2016) et Djettin (2017) qui ont enregistré des poids vifs de 2126,26 g à 2413,81 g chez des poulets de chair en station à 6 semaines d’âge au Sénégal. L’inclusion de la farine de graines de Parkia biglobosa crues et bouillies a augmenté significativement (à partir de quatre semaines d’âge) le poids vif des poulets soumis aux régimes contenant ladite farine comparés aux poulets du lot témoin. Cette augmentation est fonction du niveau d’incorporation et elle est légèrement élevée chez les sujets des lots crus (PBC10 et PBC20) par rapport aux lots bouillis (PBB20 et PBB30). Nos résultats sont largement supérieurs à ceux (1137 à 1360g) obtenus par Palo et al. (1991) qui ont utilisés les mêmes graines à des taux de 15% (graines autoclavées) et 25 % (graines bouillies et autoclavées) pendant 7 semaines d’âge. Cette différence d’amélioration pondérale pourrait s’expliquer d’une part par la différence de traitements utilisés, et d’autre part par la variation du rapport EM/PB des rations. En effet, le bouillissage des graines que nous avons réalisé a l’avantage d’inactiver les facteurs antinutritionnels thermosensibles, mais aussi d’éliminer ceux hydrosolubles contenus dans ces graines comparé au traitement à l’autoclave effectué par ces auteurs qui a une action essentiellement thermosensible. Aussi le bouillissage suivi de l’autoclave de graines réalisées par Palo et al. (1991) pourraient contribuer à dénaturer les protéines et serait ainsi en partie responsable de cette baisse de performance constatée. Par ailleurs, ces auteurs avaient utilisé les mêmes rations du 3ème jour jusqu’à 7 semaines d’âge avec un rapport d’EM/PB plus faible que la nôtre (14,9-15,6) et variant entre 13,6 à 14,2.
Effet sur le Gain Moyen Quotidien (GMQ) des poulets
Les GMQ (47,97 ; 48,48 ; 49,05 et 49,21 g) des sujets soumis aux traitements à base de la farine de graines de Parkia biglobosa (PBC10, PBC20, PBB20 et PBB30) sont similaires mais significativement (p<0,05) plus élevés que celui des poulets témoins (44,43 g). On peut donc dire que le bouillissage a eu un effet positif sur la vitesse de croissance, car selon Palo et al. (1991), l’incorporation de graines de néré au-delà de 15-20% dans la ration déprimait les performances de croissance lorsqu’elles sont utilisées à l’état cru. Du point de vue procédé de traitement, nos résultats prouvent que le bouillissage reste un meilleur traitement comparé à l’autoclave. En effet, les poids vifs et GMQ enregistrés dans cette étude à 30% de graines bouillies sont nettement supérieurs à ceux obtenus par Palo et al. (1991) à 15% de graines autoclavées et à 25% de graines bouillies et autoclavées. Nos résultats sont conformes à ceux obtenus par Sanni (2014) et Souroukou (2014) au Sénégal et Tendonkeng (2009) au Cameroun, mais nettement inférieurs à ceux enregistrés par Diouf (2013), Zotomy (2014) et Abodi (2017) qui ont respectivement obtenu des GMQ de 35,1 g ; 35,92 g et 43,6 g durant la période de 3-6 semaines d’âge.
Effet sur la Consommation Alimentaire Individuelle (CAI) et l’indice de consommation (IC) des poulets de chair poulets
L’incorporation de la farine de graines de Parkia biglobosa crues comme bouillies dans la ration alimentaire des poulets de chair a augmenté (3-6 semaines) de manière significative (p<0,05) la consommation alimentaire individuelle des sujets des lots PBC10 (126 g), PBC20 (129 g), PBB20 (126 g) et PBB30 (130 g) par rapport au témoin (113 g). Ceux-ci corroborent les valeurs de Ayssiwede et al. (2009) et Djettin (2017). D’autres auteurs tels Souroukou (2014), Andela (2008) et Ayessou et al., ont obtenu (148,7 g ; 151,33 g et 158,4 g) des résultats supérieurs aux nôtres tandis que Palo et al. (1991), a obtenu une valeur de 83,61 g (soit 3010 g en sept semaines) en incorporant les graines de Parkia biglobosa autoclavées dans le régime des poulets de chair à 15% au Burkina Faso. Cette hausse de la consommation alimentaire individuelle chez les sujets traités (PBB20 et PBNB30) pourrait s’expliquer par l’augmentation de la durée du traitement thermique (bouillissage) de trente minutes compare à celle de Palo et al. (1991) qui en ont traité pendant une heure à 100⁰C. Le bouillissage a donc amélioré l’ingestion de l’aliment par les sujets de ces lots en réduisant le pourcentage de tannins dans la ration. De même, il a amélioré le goût de l’aliment par diminution du goût amer de tannins chez les sujets des traitements PBB20 et PBB30.
De façon globale (3-6 semaines d’âge), les indices de consommation des sujets des différents traitements alimentaires diffèrent significativement entre eux. Les sujets témoins ont enregistré un indice de consommation similaire à l’indice du traitement PBB30 (2,1) mais un plus élevé par rapport aux sujets des autres traitements alimentaires nourris à base de la farine de graines de néré. Cependant, ces indices ont été améliorés avec l’apport de la farine de graines de néré dans la ration. Nos résultats sont contraires à ceux (2,21 ; 2,43 et 2,48) rapportés par Palo et al. (1991) en incorporant, respectivement, la farine de graines de néré bouillies et autoclavées (15 et 25%) et bouillies seules (25%) dans l’aliment des poulets de chair au Burkina Faso. Aussi du point de vue procédé de traitement, le bouillissage n’a pas significativement amélioré les ICA des sujets nourris à base de rations contenant de graines bouillies comparés à ceux des sujets nourris de rations à base de graines crues.
Effets de l’incorporation sur les caractéristiques de carcasse et d’organes des poulets de chair
L’incorporation de la farine de graines de Parkia biglobosa dans les rations des oiseaux a entrainé (en dehors du traitement PBC10), une baisse significative (p<0,05) du rendement carcasse des traitements alimentaires PBC20, PBB20 et PBB30 par comparaison au témoin. Les rendements carcasses (84 à 85,7 %) obtenus dans cette étude sont dans l’ensemble similaires à ceux rapportés par Kassime (2016), Ayssiwede et al. (2009), Souroukou (2014), Zotomy (2014), Abodi (2017) et Djettin (2017) chez les poulets de chair de souche Cobb 500 au Sénégal. Par ailleurs, l’inclusion de la farine de graines de Parkia biglobosa crues ou bouillies dans l’alimentation des oiseaux a entrainé une augmentation significative (p<0,05) du poids des organes (foie et gésier) par rapport au témoin. L’hypertrophie du foie peut être expliquée par l’efficacité du foie pour la détoxification des dérivés toxiques (tannins) de Parkia biglobosa mais aussi son rôle dans la sécrétion de la bile qui favorise la digestion des lipides. Pour le gésier, son augmentation peut être expliquée par des rations très riches en fibres, ce qui se traduit par une hypercontraction des muscles. Mais, la similitude de rendements de l’ensemble de ces organes obtenus entre tous les traitements alimentaires montre que ces organes se sont développés proportionnellement au poids vif des oiseaux de chaque traitement.
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU SENEGAL ET EN AFRIQUE SUB SAHARIENNE
I.1. Présentation du Sénégal
I.1.1. Données géographiques et climatiques
I.1.2. Données démographiques
I.1.3. Données socio-économiques
I.2. Caractéristiques des élevages avicoles au Sénégal et en Afrique sub-saharienne
I.2.1. Systèmes d’élevage avicole
I.2.1.1. Classification selon la FAO
I.2.1.1.1. Système traditionnel
I.2.1.1.2. Système moderne
I.2.2. Performances zootechniques des poulets de chair au Sénégal
I.2.2.1. Poids vif et vitesse de croissance
I.2.2.2. Consommation et indice de conversion alimentaires
I.2.2.3. Caractéristiques de la carcasse et des organes
I.3. Contraintes majeures de l’aviculture moderne au Sénégal et en Afrique subsaharienne
I.3.1. Contraintes zootechniques et économiques
I.3.2. Contraintes sanitaires ou pathologiques
I.3.3. Contraintes alimentaires
CHAPITRE II : ALIMENTATION ET UTILISATION DES RESSOURCES ALIMENTAIRES ALTERNATIVES CHEZ LA VOLAILLE : CAS DES GRAINES DE NERE (Parkia biglobosa)
II.1. Alimentation de la volaille
II.1.1. Rappel anatomo-physiologique de l’appareil digestif du poulet
II.1.2. Besoins/recommandations alimentaires chez les poulets de chair
II.1.2.1. Besoins en eau
II.1.2.2. Besoins en énergie
II.1.2.3. Besoins en protéines et en acide aminés essentiels
II.1.2.4. Besoins en minéraux et en vitamines.
II.2. Utilisation des graines de NERE (parkia biglobosa) comme ressources alternatives ou non conventionnelles en alimentation avicole et/ou animale.
II.2.1. Définition des ressources alimentaires alternatives ou non conventionnelles (RANC)
II.2.2. Caractéristiques ethnobotanique et agronomique du néré (Parkia biglobosa)
II.2.3. Importance et usages du néré (Parkia biglobosa)
II.2.3.1. Utilisations alimentaires des différentes parties du néré (Parkia biglobosa) chez l’homme
II.2.3.2. Utilisations médicinales des différentes parties du néré (Parkia biglobosa) par l’homme
II.2.4. Utilisations des différentes parties de néré (Parkia biglobosa) en alimentation animale
II.2.4.1. Facteurs antinutritionnels et principales méthodes de détoxification.
II.2.4.2. Utilisations des graines de néré (Parkia biglobosa) en alimentation avicole ou animale : quelques résultats zootechnico-économiques
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1. Matériel
I.1.1. Période et lieu de l’étude
I.1.2. Ingrédients alimentaires utilisés
I.1.3. Matériel de traitement des graines de Néré
I.1.4. Matériel d’élevage
I.1.5. Matériel animal
I.2. Méthodes
I.2.1. Traitement des graines de néré et analyses bromatologiques des ingrédients
I.2.2. Formulation et préparation des rations expérimentales
I.2.3. Cheptel expérimental
I.2.3.1. Conduite d’élevage
I.2.3.1.1. Préparation du bâtiment et du matériel d’élevage.
I.2.3.1.2. Réception des poussins
I.2.2.1.3. Mise en lots des poussins
I.2.2.1.4. Programme d’alimentation et d’abreuvement des poussins pendant l’expérimentation
I.2.4. Collecte des données
I.2.4.1. Paramètres d’ambiance
I.2.4.2. Consommation alimentaire
I.2.4.3. Poids vif à âge type
I.2.4.4. Caractéristiques de la carcasse et des organes
I.2.5. Calcul des variables zootechniques
I.2.5.1. Poids vif moyen
I.2.5.2. Consommation alimentaire individuelle (CAI)
I.2.5.3. Gain Moyen Quotidien (GMQ)
I.2.5.4. Indice de Consommation (IC)
I.2.5.5. Rendement Carcasse (RC)
I.2.5.6. Rendement organe (RO)
I.2.5.7. Taux de Mortalité (TM)
I.2.6. Evaluation économique
I.2.7. Traitement et analyse statique des données
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
II.1. Résultats
II.1.1. Composition en éléments nutritifs des rations expérimentales
II.1.2. Paramètres d’ambiance enregistrées pendant l’essai.
II.1.3. Effets de l’incorporation des graines de néré (Parkia biglobosa) crues et
bouillies sur la santé, les performances, les caractéristiques de la carcasse et des organes des poulets de chair
II.1.3.1. Effet sur l’état sanitaire et la mortalité des poulets.
II.1.3.2. Effet sur le poids vif des poulets de chair.
II.1.3.3. Effet sur le Gain Moyen Quotidien (GMQ) des poulets de chair.
II.1.3.4. Effet sur la Consommation Alimentaire Individuelle (CAI) et l’indice de consommation (IC) des poulets de chair
II.1.3.5. Effet sur les caractéristiques de la carcasse et des organes
II.1.4. Effets de l’incorporation des graines de néré (Parkia biglobosa) crues et bouillies dans la ration sur les résultats économiques chez les poulets de chair
II.2. Discussion
1I.2.1. Composition en éléments nutritifs des rations expérimentales
II.2.2. Paramètres d’ambiances enregistrées pendant l’essai
II.2.3. Effets de l’incorporation des graines de néré (Parkia biglobosa) sur les performances, les caractéristiques de la carcasse et des organes des poulets de chair en phases croissance et finition
II.2.3.1. Effet sur la mortalité des poulets
II.2.3.2. Effet sur le poids vif des poulets
II.2.3.3. Effet sur le Gain Moyen Quotidien (GMQ) des poulets
II.2.3.4. Effet sur la Consommation Alimentaire Individuelle (CAI) et l’indice de consommation (IC) des poulets de chair poulets
II.2.3.5. Effets de l’incorporation sur les caractéristiques de carcasse et d’organes des poulets de chair
II.2.3.6 Analyse économique
II.3. Recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES