Evaluation de l’efficacité du biostimulant Aquasap (extrait d’ une algue rouge Kappaphycus alvarezil) sur culture d ‘ aubergine européenne
Généralités sur l’aubergine
L’aubergine, Solanum melongena L., est un légume-fruit d’une importance économique et traditionnelle dans les régions méditerranéennes et en Asie. Elle est rencontrée aussi bien en Amérique qu’en Afrique. Sa culture peut se faire dans des climats très variés (tempéré, tropical se<: ou humide) (Boubekri, 2014). Dans les pays tropicaux, cette espèce se trouve pérenne. Mais, eUe est cultivée comme annuelle dans les pays tempérés, car elle craint le gel. De nos jours, la culture se fait souvent hors sol sous abri (Jacques, 2006).
Origine et répartition géographique
L’aubergine (So/anum melongcna L.) est une plante originaire d’Asie méridionale au niveau de la zone géographique s’ étendant de l’Inde à la Chine (Gry, 1991). Cest une espèce cultivée en Inde depuis le me siècle avant J.-C. De son centre d’origine, l’aubergine a été transportée en Afrique du Nord, puis à la péninsule Ibérique par les Arabes avant le Xe siècle. Elle a été ensuite introduite en Perse, puis en Europe par les arabes et est cultivée en Espagne depuis le Xe siècle (Boubekri, 2014). De nos jours, eJle est cultivée partout dans le monde. Ses différentes appellations proviennent de son nom indien Brinjal : beringela (portugais), berengena (espagnol), merinjano (provençal), melanzana (italien), alberginya (catalan), aubergine (français) et baadanjaan (arabe). L’aubergine est aussi appelée mélongène (ou mélongine). Ce terme est conservé dans son nom spécifique ainsi que dans l’italien melanzana (Boubekri, 20 14).
Systématique
L’ aubergine est une plante annuelle de la famille des Solanacées. Elle est diploYde avec 2n=2x=24 chromosome (Arumuganathan et Earle, 1991). Elle appartient à la sous-famille des Solanoideae, à la tribu des Solaneae, au genre Solam1m et sous-genre Leptostemonum (D’arcy, 1972 ;
Description botanique
L’aubergine est, comme les plantes supérieures, constituée d’un système racinaire souterrain, d’une tige et de feuilles. Photo 1 : Plant d’aubergine européenne
Appareil végétatif
L’aubergine présente une forte mdne pivotante d’où s’élève une tige herbacée, rameuse et cylindrique qui peut atteindre 0,60 à 1,50 m de haul. Cette tige, un peu pulvérulente, possède des poils et épines simples, courts, assez éloignés les uns des autres (Boubekri, 20 14). Les feuilles de raubergioc sont simples, alternes et pétiolées, avec souvent des aiguillons sur les nervures. Elles restent ovales, aiguës, sinueuses sur les bords et pubescentes (Boubekri, 2014).
Appareil reproducteur
Les fleurs sont solitaires parfois violettes ou blanches et naissent à l’aisselle des feuilles. Le pédoncule est d’ environ un pouce, pulvérulent et épineux. Le calice campaniforme pulvérulent et épineux possède six ou huit divisions linéaires et aiguës. La corolle rotacée, un peu plissée, présente des divisions presque triangulaires, aiguës au nombre égal à celui des divisions du calice. L’ovaire a une position supère avec deux à plusieurs loges. Le stigmate de couleur verte est capité ou lobé avec des filets ouverts et épais. Les anthères conniventes et jaunes s’ouvrent par des pores tenninaux. Les étamines sont au nombre de six à huit dans les individus cultivés (Boubekri, 2014). L’aubergine est hermaphrodite et préférentiellement autogame. En milieu ouvert, les fleurs sont visitées par des insectes vibreurs qui sont responsables d’un taux d’allogamie variable selon les conditions environnementales et .la morphologie florale (Lebeau, 2010). Cette espèce est en grande partie à pollinisation croisée (Mae-Wan, 2010). L’aubergine présente une très grande variabilité morphologique, notamment pour le poids, la forme, la couleur, la brillance et la fermeté du fruit (Lebeau, 2010). Les fruits sont des baies charnues, lisses, plus ou moins grosses. ns peuvent atteindre 30 centimètres. Leur teinte est généralement pourpre noir, parfois blanche, pourpre ou jaunâtre. La diversité de grosseur est indépendante du stade de maturité : poids du fruit allant de moins 50 grammes à plus de 2 kilogrammes. Le fruit est toujours avec les sépales {et le pédoncule). Le pédoncule du fruit est le plus souvent épineux. Les graines sont nombreuses, petites, brun pâle, comprimées, longues de ± 3millimètres, finement rugueuses (Boubekri, 20 14).
Usage et importance de l’aubergine
L’aubergine est consommée essentiellement dans les pays méditerranéens et asiatiques. Elle entre comme légume dans la composition de nombreuses spécialités culinaires. En France, les types à fruits ronds sont ulilisés pour La préparation de farces et de purées alors que les fruits allongés sont consommés en tranches avec la peau (Gry, 1991). Au SénégaL ce légume-fruit est préparé avec les plats du déjeuner, particulièrement avec le -ceebu jen- (riz au poisson), souvent présenté comme le plat national sénégalais qui est ainsi une création récente dans L’ histoire du pays (Grdr, 2015). La valeur nutritionnelle de l’aubergine est plus faible que celle de la tomate, mais comparable avec celles des autres légumes (Grubben, 1977). La composition du fruit frais est présentée dans le tableau J ci-dessous {Khan, 1979). Selon Boubekri (20l4), l’aubergine participe au renforcement de l’alimentation en composés utiles (minéraux, fibres, vitamines), sans pour autant augmenter notablement l’appon énergétique. L’aubergine possède également des propriétés médicinales. Le fruit d’aubergine contient les composés phénoliques qui som des amioxydants puissants (Buubekri, 2014). Uu de ses effets bénéfiques sur la santé est la réduction du taux de cholestérol dans le sérum sanguin. Ses fibres (à dominante de pectines) sont en effet bien tolérées par les intestins, dont elles facilitent en douceur son bon fonctionnement. L’augmentation des lipides et du cholestérol sanguins suit habituellement l’ absorption de corps gras (et d’aliments riches en graisse). Des études ont montré que l’aubergine était capable de lirrùter cette augmentation (Boubekri, 20 14). Les feuilles de l’aubergine, employées en cataplasme, permettent de soigner les abcès, les brûlures, les dartres ou encore les hémorrordes. En Orient, la poudre d’aubergine mélangée 1 avec du sel de mer est utilisée pour blanchir les dents. L’aubergine renferme des propriétés antiseptiques, diurétiques et hémostatiques. Le fruit sen à dissiper la chaleur toxique de l’organisme et améliore la circulation sanguine. Il est utilisé pour le soulagement de la colite, de la douleur, de l’hypertension et des ulcères d’estomac (Boubekri, 2014). Tableau l : Composition chimique de l’ aubergine pour lOO g de produit cru (Boubekri, 2014).
Sol
L’aubergine s’adapte à différents types de sols aussi bien acides (5,5-6) que calcaires (7,5-8). Le sol doit être meuble sur une profondeur suffisante et bien drainé. Elle est également très exigeante en ce qui concerne les caractéristiques chimiques et physiques des sols, qui doivent ëtrc riches en matières organiques. La parcelle peut être cultivée à plat ou profilée en billons (sols lourds, culture en saison des pluies) (CIRAD-GRET, 2012).
Eau
L’ aubergine est une espèce exigeante en eau surtout à partir du grossissement des fruits. Cette plante réagit bien à l’excès et au manque d’eau, mais aussi aux irrigations localisées. Les irrégularités d’irrigation peuvent entraîner des fruits éclatés. Ce légume- fruit renferme des variétés présentant de nombreuses tendances xérophytes, en paniculier des mcines très vigoureuses (CJRAD-GRET, 2012 ; Daunay, 1986).
Température et lumière
L’aubergine est une des espèces légumières qui exige le plus de chaleur (1 9°C à 35° C) pour se développer et pour former ses fruits. Elle réagit de manière spécifique aux conditions locales de température el d’insolation. Elle commence à se développer lorsque la température dépasse 21 ° C. La nuit, la température doit baisser de 5 à 6° C. Ceci facilite la migration de la sève élaborée. La meilleure production s’obtient en période chaude suivie d’une baisse de température nocturne (CIRAD-GRET, 20 12). Elle se caractérise par une adaptation aux jours longs. Elle craint aussi les écarts de température (Gry, 1991). Les basses températures diminuent sans aucun doute les processus de diffusion passive de l’eau ct des solutés à travers les différentes structures cellulaires à cause de l’augmentation de leur viscosité (Augé, 1984).
Ennemis de la culture
L’ aubergine est sensible à de nombreuses maladies et parasites, en particulier aux flétrissements bactérien (Ra/sonia) et fongiques (Fusarium, Venici//ium), aux nématodes ct à cenains insectes (Sihachakr et al. , 1994). D’autres ennemis des plantes comme le ver du fruit, la chenille défoliatrice, la rouille, les jassides et les acariens peuvent provoquer des dégâts sur cette culture. Elle présente des résistances partielles à la plupart de ces pathogènes, mais souvent à des niveaux insuffisants (Messiaen, 19H’J ; Daunay et al., 1991 ).
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