La valorisation des produits alimentaires locaux revêt un caractère majeur à l’heure actuelle de la mondialisation et des biotechnologies. Que ces produits soient mis au point de façon artisanale, semi-industrielle ou industrielle, qu’ils répondent aux besoins des couches pauvres et moyennes de la population ou à certains des critères de choix des consommateurs aisés du milieu urbain, ils contribuent de façon diversifiée à garantir la sécurité alimentaire et au développement économique local et national.
Généralités sur l’ananas
Historique
Pour l’ Ancien Monde, l’histoire de l’ananas débute le 4 novembre 1493, lors du second voyage de Christophe Colomb et ses compagnons ; ils découvrirent, sur une île des Caraïbes baptisée « Guadeloupe », un fruit qui constituait pour les autochtones un des aliments de base. L’ananas, signifiant littéralement : « fruit (a) excellent ou savoureux ou parfumé (nana) », en langage des indiens Guaranis, serait originaire des bassins du Paraguay et de la haute vallée de l’ Orénoque. Très vite, la dissémination de l’ananas par les Portugais et les Espagnols suivit l’ouverture des grandes voies maritimes. La première description de la plante fut réalisée par un envoyé du roi Ferdinand d’Espagne en 1535. Dès le XVIIème siècle, on trouvait l’ananas dans la majorité des pays tropicaux, où la culture se développait progressivement, dans le but de satisfaire, d’abord, les besoins des populations locales, puis, afin d’approvisionner les marchés des zones tempérées par la suite. Plus tard, vers 1700, la culture sous serre, lancée par les Hollandais, prit de l’envergure. L’ananas fut ensuite cultivé à grande échelle en Amérique du sud, et s’est développé aux îles Hawaï en 1790, à Formose, aux Philippines, puis en Australie et en Afrique à la fin du XIXème siècle. Quant à sa présence à Madagascar, elle remonte à 1548, avec l’arrivée des Portugais dans le nord et le nord-est. Les premières plantations furent installées par les colons sur la côte est. Ensuite, les ouvriers de ces plantations, qui avaient eu du surplus de rejets d’ananas, ont contribué à l’expansion de cette plante dans toute l’île.
Botanique
Taxonomie
Classe : Angiospermes
Sous-classe : Monocotylédones
Famille : Broméliacées
Genre : Ananas (avec genre voisin : Pseudoananas)
Espèces : A. monstrosus, A. ananassoïdes, A. fritzmuelleri, A. nanus, A. parguazensis, A. lucidus, A. bracteatus .
L’espèce A. comosus comprend les 5 variétés suivantes, ce sont les variétés comestibles et les plus cultivées actuelles : Cayenne, Queen, Spanish, Abacaxi, Perolera. Notons qu’il existe encore d’autres variétés, beaucoup moins connues comme :
● Le Pain de sucre : en provenance des Antilles et dont le poids peut atteindre 4 kg
● Le Sugarloaf : à chair blanchâtre ou jaune très sucrée
● La variété Victoria : très petite, à feuilles dentelées, trouvée à La Réunion
● La variété Baby-pineapple : de très petite taille, dont le poids est de l’ordre de 400-700g .
Morphologie
L’ananas est une plante herbacée qui, adulte, peut mesurer 1,20 m de haut. C’est une plante terrestre succulente assimilée à une plante pérenne du fait de sa grande aptitude à la reproduction végétative. En réalité, c’est une plante annuelle, étant donné qu’un plant lui-même ne fleurit qu’une seule fois. Globalement, l’ananas a une forme cylindrique. Il est composé de 100 à 200 yeux, constituant des baies grappées sur un axe central. De forme renflée, il est terminé à l’extrémité par un plumet de longues feuilles vertes et rigides, finement hérissées sur les bords. Son diamètre varie de 10 à 16 cm environ.
Au stade végétatif
La plante est formée par :
a) Une tige
Elle constitue l’axe de la plante. Elle est courte, fibreuse, trapue, complètement cachée par l’ensemble du feuillage. La distance entre 2 nœuds ne dépasse pas 10 cm.
b) Des feuilles
Longues, disposées en rosette sur la tige, elles sont effilées et munies d’aiguillons aux extrémités. Leur nombre varie en fonction du niveau de croissance de la plante, mais généralement, il est de 70 à 80.
Au stade de reproduction
La plante présente :
a) Un pédoncule floral
Constituant la hampe fructifère, il s’élève du milieu des feuilles et porte des bractées en épi globuleux écaillé. Il prolonge ainsi la tige.
b) Un fruit
Il est formé par le développement parthénocarpique de l’ovaire, de la bractée et des sépales de nombreuses fleurs, normalement stériles portées par l’axe de l’inflorescence. Il s’agit d’un fruit composé, car chaque baie ou œil constitue un fruit. Il comporte au centre le long cœur fibreux.
c) Une ou des couronnes
Il s’agit d’une formation foliacée qui surmonte le fruit.
d) Des rejets
Ils sont de différents types et émergent à différents niveaux de la plante. Leur nombre et leur stade de développement à l’époque de la maturité du fruit peuvent être influencés par les conditions écologiques.
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