La planification familiale peut réduire les grossesses non désirées et aider les couples à avoir une famille de la taille désirée. L’accès à un moyen de contraception efficace est essentiel. Le taux le plus élevé de besoins non satisfaits de contraception est enregistré en Afrique subsaharienne, où environ 19,4% des femmes souhaiteraient éviter de tomber enceintes mais n’utilisent aucun moyen contraceptif.
Les principaux obstacles entravant la satisfaction du besoin de contraception sont, notamment dans le monde, le manque de connaissances, les problèmes de santé et la désapprobation sociale. Avec quelques variations d’un pays et d’un contexte à l’autre, ces facteurs sont plus importants que la mise à disposition ou le coût des contraceptifs. Dans les pays où la demande de contraception est largement satisfaite, tels que le Brésil, la Colombie et le Viêt-Nam, les taux de fécondité sont plus faibles, tout comme ceux de la mortalité maternelle.
GENERALITES SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE
SANTE MATERNELLE ET NEONATALE
Situation dans le monde
Avec les maladies infectieuses, les affections maternelles et néonatales sont à l’origine d’une importante partie de l’écart des niveaux de santé entre pays riches et pays pauvres ; à titre d’exemple, plus de 99% des décès maternels sont enregistrés dans le monde en développement. Cette différence représente la plus importante disparité au niveau des statistiques de santé publique entre pays à faible revenu et pays à revenu élevé. Dans l’ensemble, le risque à vie moyen de décès maternel est de 1 sur 4 000 dans les pays à revenu élevé, 1 sur 61 dans les pays à revenu intermédiaire, et 1 sur 17 dans les pays à faible revenu.
Les taux de mortalité maternelle et infantile d’un pays donné peuvent en dire beaucoup sur l’état de son système de santé que tout autre chiffre. La réduction des taux de mortalité maternelle et infantile exige un système de prestation des soins de santé intégré et fonctionnant convenablement qui permet de fournir directement aux communautés des services d’éducation et de conseils, qui aide les populations à éviter les grossesses non désirées, qui encourage la bonne alimentation, qui facilite les accouchements dans de bonnes conditions de santé.
Problèmes de natalité
A Arusha, lors de la deuxième conférence africaine de la population, les dirigeants africains ont pris conscience, dans leur majorité, des menaces que la pression démographique fait peser sur leurs équilibres politiques, économiques, écologiques et sociaux. La même attitude a dominé la conférence mondiale de Mexico dont la convocation fut réclamée, précisément, par les pays du Tiers monde où, dans la quasi-totalité des régions, l’on avait cru naguère que « le meilleur contraceptif, c’est le développement ». Mais d’après le consensus qui se dégage à travers les discours des représentants des grandes organisations internationales, il semble bien que le vrai développement à promouvoir, c’est celui du contraceptif.
Dans un continent qui, en réalité, reste sous-peuplé comme l’Afrique, le problème est le taux d’augmentation de la population qu’il faut réduire. Dans les grands centres de décision où l’avenir du continent est programmé, la recherche démographique apporte une caution scientifique aux mesures d’intervention devant freiner l’accroissement démographique selon des schémas préétablis. Au-delà des évaluations quantitatives de l’état de la population à travers les recensements financés de l’extérieur, on commence à s’interroger sur les incidences socio-économiques des processus migratoires qui accélèrent la croissance urbaine en Afrique Noire.
Mais c’est sur les problèmes de fécondité que se concentrent les enquêtes qui obligent à examiner la contribution des adolescentes à l’accroissement de la population comme le rappellent des études récentes sur la sexualité précoce.
Maîtrise démographique
« S’il est urgent de mettre un frein à l’explosion démographique de l’Afrique, ce n’est pas parce que la population du continent est trop nombreuse dans l’absolu, mais parce que son taux d’accroissement est trop rapide pour que l’économie puisse suivre ».
Les contraintes actuelles obligent les Africains à considérer sérieusement les recommandations des grands bailleurs de fonds qui conditionnent l’aide financière à la pratique de la contraception. En Afrique, l’accès à la nourriture tend à devenir un véritable enjeu sociopolitique comme le rappellent les « émeutes » du pain, du riz ou du maïs souvent liées à la hausse des prix imposée aux Etats endettés par les institutions financières incontournables.
Le véritable drame que vit l’Afrique noire en ce début de siècle reste dominé par le facteur démographique. Si elle veut survivre, l’Afrique noire qui était déjà mal partie dès 1960, doit se mobiliser pour limiter les naissances. Selon M. Barber Conable «le contrôle des naissances doit être une pratique acceptée par au moins la moitié des couples du Tiers monde. Il faut réduire la pauvreté d’une manière qui soit sensible à l’environnement ».
PLANIFICATION FAMILIALE
Définition
L’Organisation Mondiale de la Santé ou OMS définit la planification familiale comme l’ensemble des mesures permettant de favoriser les naissances, d’agir sur l’intervalle entre les naissances, d’éviter les naissances non désirées et de donner à chaque couple les moyens de déterminer le nombre d’enfants qu’il désire. Elle englobe donc la lutte contre la stérilité et l’infécondité, la mise en œuvre des moyens de contraception, l’éducation sexuelle et familiale.
Méthodes
Méthodes naturelles
La contraception recouvre toute action permettant d’éviter la conception, ce qui exclut l’avortement. Dans la société traditionnelle, l’aménorrhée et l’abstinence post-partum jointes à l’allaitement prolongé (inhibition de l’ovulation par la prolactine) permettent un espacement des naissances moyen de 3 ans. Espacer les naissances permet de diminuer la mortalité infantile . L’abandon ou le raccourcissement de la période de nutrition au sein explique l’accroissement de la fécondité des femmes en milieu urbain.
Méthodes contraceptives modernes
L’adoption d’un moyen contraceptif peut être permanente, à long terme ou temporaire.
i) Méthodes permanentes
Les méthodes permanentes font appel à la stérilisation de la femme (ligature ou section tubaire) ou de l’homme (vasectomie). Il s’agit de la méthode anticonceptionnelle la plus efficace : la stérilisation de 187 millions de femmes de par le monde représente 34% de toutes les pratiques contraceptives. La stérilisation masculine est une procédure plus simple et plus sûre que la stérilisation féminine, mais elle est moins pratiquée. Elle concerne 50 millions d’hommes dans le monde et représente 8% de toutes les pratiques contraceptives.
ii) Méthodes à long terme
Les Dispositifs Intra-Utérins sont des méthodes contraceptives à long terme car ils sont installés dans l’utérus et empêchent la grossesse jusqu’à leur retrait. Les DIU sont utilisés par 150 millions de femmes dans le monde.
iii) Méthodes temporaires
Parmi les méthodes temporaires, on peut citer :
❥ La pilule
– à type de Contraceptif Oral (CO) avec progestatif seul,
– à type de Contraceptif Oral Combiné (COC) oestro-progestatif.
❥ Les implants
❥ Les produits injectables
Ils modifient le cycle hormonal de la femme pour empêcher la conception.
On utilise souvent :
– l’énanthate de noréthistérone,
– le médroxyprogestérone.
Les méthodes hormonales sont efficaces mais elles peuvent causer des effets secondaires diverses de gravité variable :
– céphalées,
– vertiges,
– aménorrhées,
– spotting,
– gain ou perte de poids,
– hypertension artérielle,
– métrorragie.
L’OMS estime que 10 à 30% des femmes abandonnent les méthodes contraceptives à cause des effets secondaires. Les autres méthodes temporaires sont notamment les méthodes barrières (exemple : le préservatif masculin ou condom). Par rapport aux autres formes de contraception, le préservatif est unique en son genre parce qu’il fournit une protection contre les infections transmissibles sexuellement. Les préservatifs masculins représentent environ 4% des méthodes contraceptives utilisées par les couples en âge de procréer.
INTRODUCTION |