Généralités sur la pêche continentale sénégalaise

Généralités sur la pêche continentale sénégalaise

La pêche continentale concerne les captures de poissons en deçà de la limite des continents qu’il s’agisse de ruisseaux, de rivières, de fleuves, d’étangs, de lacs ou de lagunes, que les eaux y soient douces ou saumâtres (Reizer et Lessent, 1972). Elle revêt une importance particulière et contribue davantage à la sécurité alimentaire nationale et locale, dans la mesure où elle se pratique principalement à des fins de subsistance (FAO, 2003)3 . Dans la plupart des zones riveraines des cours d’eau, cette pêche y représente une des principales sources de revenus et un enjeu économique pour de nombreuses communautés riveraines (Montchowui et al., 2009). Le Sénégal bénéficie d’un réseau hydrographique très important (figure 1). La pêche continentale est pratiquée dans les estuaires du Sine Saloum, de la Casamance, dans le bassin de l’Anambé, dans les fleuves Sénégal et Gambie (Haute Gambie), dans le Baobolong et le Miniminiyang Bolong dans le département de Nioro du Rip (région de Kaolack). 3 Stratégies relatives au renforcement de la contribution durable de la pêche artisanale à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté 4 Figure 1: Réseau hydrographique du Sénégal (Source : http://www.ausenegal.com/IMG/png/hydrographie.png) Pêche continentale dans la vallée du fleuve Sénégal Elle est pratiquée dans le lit mineur du fleuve Sénégal sur 1850 km (Diouf et al., 1988). Très importante avant la sécheresse des années 70, elle est actuellement une pêche de subsistance en raison de l’appauvrissement du fleuve en ressources piscicoles. La composition spécifique des captures s’est considérablement modifiée au fil des années et se caractérise de nos jours par une forte domination des espèces de petites tailles (Montchowui et al., 2009). Cependant, elle demeure toujours importante dans certains secteurs géographiques particuliers comme Saint Louis et Matam. Elle fournit des revenus (par la commercialisation des produits) à un nombre appréciable de ruraux en complément d’autres activités comme l’agriculture et l’élevage et contribue à l’approvisionnement des marchés (Magrin et Seck, 2009). Pêche continentale dans le delta du Saloum L’exploitation des produits halieutiques constitue l’une des principales activités des populations du Sine Saloum. La pêche y est pratiquée toute l’année avec divers engins comme la senne de plage, filet maillant dormant, dérivant ou encerclant, épervier, palangre, senne tournante coulissante, pêche à pied et le filet maillant traînant à crevette communément appelé ‘Killi’ 5 (Bousso, 1991). Néanmoins, la dégradation des mangroves du Delta du Saloum combinée aux effets de la sécheresse entrainent une hausse des taux de salinité, une érosion et une perturbation des zones de reproduction des mollusques et autres organismes (IUCN, 2006)

Pêche continentale dans l’estuaire de la Casamance

Avec son fleuve long de 350km et ses nombreux bolongs, la Casamance est riche en ressources halieutiques et offre d’énormes potentialités pour la pêche continentale (Sané et Mbaye, 2007). Le développement de cette activité dans cette région est très récent dans la mesure où l’exploitation des ressources aquatiques était une activité mineure. Les principales espèces débarquées sont principalement les tilapias, l’ethmalose, les mulets, les mâchoirons (Arius spp.) (Diadhiou et al., 1986). La production de crevettes y connait une croissance importante avec cependant des hauts et des bas passant d’une situation de sous-exploitation a une situation de sur exploitation. Dans les limites de salinité observées, les captures annuelles peuvent varier entre 700 et 1 600 tonnes (Le Reste et Odinetz, 1984) . Ce secteur très dynamique aujourd’hui est cependant confronté à des difficultés essentiellement liées, entre autres, à des pratiques de pêches parfois inappropriées (non-respect des zones de pêche, de la réglementation sur le maillage des filets de pêche), l’accès libre à la ressource et l’absence de mesures de gestion durable des ressources halieutiques (Sané et Mbaye, 2007). Pêche continentale dans le bassin de l’Anambé L’Anambé, affluent de la Kayanga qui prend sa source en République de Guinée, draine un bassin versant d’environ 1100km2 (Dacosta et al., 2017). Les ouvrages de retenues ont permis de stocker progressivement des quantités importantes d’eau pour l’irrigation ce qui a permis de favoriser la pêche durant toute l’année. L’activité se développe de plus en plus dans la plupart des villages proches de la Kayanga, et à l’intérieur du bassin de l’Anambé. Les habitants profitent des opportunités de pêche offertes par les deux barrages (confluent et Niandouba) pour pêcher des espèces d’eau douce comme les brochets, tilapias, mulets, capitaines, crevettes (Arbonnier et Guéye, 2010). Le matériel utilisé est rudimentaire et peu productif, il est constitué de lignes, de filets, d’éperviers et de nasses avec de très petites mailles sur de petites embarcations.

Evaluation économique des ressources sauvages au Sénégal

évaluation préliminaire des produits forestiers non ligneux, de la chasse et de la pêche continentale 6 Pêche continentale dans le fleuve Gambie Le fleuve Gambie a 480km de long et la pêche continentale y est uniquement de type artisanal. Les pêcheurs utilisent des pirogues en général d’environ 6m de long. Les engins de pêches utilisés comprennent les chaluts à l’étalage pour les crevettes, les lignes à main et les éperviers. Les principales espèces débarquées sont le tilapia sp, Heterotis sp., Synodontis sp., et Clarias sp. La pêcherie de crevette d’estuaire (Farfantepenaeus notialis) s’est bien développée depuis 1987 (Bonzon, 1993). Pêche continentale dans le Nioro du Rip La pêche continentale a toujours existé dans le département de Nioro du Rip au niveau du Baobolong et du Miniminiyang bolong, avec des quantités de débarquements assez faibles (36,602 tonnes pour toute l’année 2018). En outre, Nioro est après Kaolack la zone où la consommation de poissons est très importante. Elle est pratiquée par les populations locales qui sont souvent des agriculteurs ou éleveurs. Les principales espèces débarquées sont le tilapia, Carpe rouge, poisson chat, capitaine, otolithe du Sénégal, mulet, barracuda, Raie, crevettes

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