Généralites sur la gestion des risques cycloniques

CADRES THEORIQUES ET CONCEPTUELS

Avant d‟entamer cette étude, quelques rappels théoriques et connaissances générales sont toujours utiles. Ce chapitre sert de base et de référence pour savoir le cadre général de l‟étude.

GENERALITES SUR LES RISQUES CYCLONIQUES

Quelques définitions Risque

Le risque se définit comme la combinaison de la probabilité d‟un événement et de ses conséquences négatives (UNISDR, 2009).
Le risque est dit majeure si les effets prévisibles mettent en jeu un grand nombre de personne, des dommages importants et dépassent les capacités de réaction des instances directement concernés. Il peut être d‟origine naturel ou technologique et déterminé comme un produit des aléas (A) et de la vulnérabilité (V), c‟est à dire R = A x V.

Risques cycloniques

Le risque cyclonique correspond à une perturbation atmosphérique tourbillonnaire, de grande échelle, due à une chute importante de la pression atmosphérique. Elle est caractérisée par des pluies diluviennes et des vents très violents. Les risques encourus par les enjeux après le passage d‟un cyclone sont les risques d‟inondations, d‟incendies, des naufrages, des glissements de terrain, des famines et des épidémies.

Généralités sur le cyclone

Un cyclone est une zone de basses pressions composées d‟air chaud et humide où se forment des tourbillons entrainant avec eux des vents de 63 km/h au moins à son centre appelé œil, son rayon varie de 300 km à 1500 km. Les zones sous l‟emprise d‟un cyclone sont donc soumises à des fortes pluies et des vents violents.
Un cyclone tropical est défini par une zone de basses pressions des régions intertropicales, au sein de laquelle se développent des nuages convectifs et autour de laquelle le vent se déplace dans une circulation dite « fermée » en surface, autour d‟un centre de rotation.
Le centre météorologique responsable de la zone concernée donne « un prénom »à un cyclone, lorsque la vitesse du vent de la perturbation dépasse les 63 km/h, et ce prénom sera utilisé dans les bulletins météorologiques.

Formation et Structure des cyclones

Le système cyclonique se forme toujours en mer. Il naît sous l‟océan près de l‟équateur, sous l‟effet d‟une forte évaporation qui déclenche des vents convergents. Une ascendance d‟air humide et chaud (sup à 26,5°C) provoque une baisse dépression en bas vers la surface de la mer et une hausse de pression à haute altitude au niveau de la tropopause (limite supérieure de la troposphère), alors la dépression prend naissance. Si toutes les conditions sont réunies alors le système se développera.
L‟activité nuageuse associée au cyclone est organisée en bandes spiralées qui convergent vers un anneau central où les pluies sont torrentielles et les vents d‟une violence extrême. Cet anneau, matérialisé par une muraille nuageuse de 14 à 18 km de hauteur, constitue ce que l‟on appelle le mur de l’œil du cyclone. Il délimite une zone centrale « d‟accalmie » correspondant à l‟œil du cyclone, d‟un diamètre très variable, de l‟ordre de 40 km enmoyenne, et où les vents sont faibles et le ciel peu nuageux (Figure 2).

GENERALITES SUR LA GESTION DES RISQUES CYCLONIQUES

Définition de la GRC

Par définition, la GRC est l‟action d‟élaborer, de mettre en œuvre et d‟évaluer des stratégies, politiques et mesures destinées à mieux comprendre les risques de catastrophes, à favoriser la réduction et le transfert de ces risques et à promouvoir l‟amélioration constante de la préparation à une catastrophe, des réponses à y apporter et du rétablissement postérieur, dans le but explicite de renforcer la protection des personnes, leur bien-être, la qualité de vie, la résilience et le développement durable (Rapport spécial du GIEC, 2012)
La GRC inclut la RRC, mais également la phase de réhabilitation après la survenue d‟une catastrophe. Le programme conduit à Madagascar correspond à la RRC.
La RRC est le concept et la pratique de réduction des risques de catastrophe à travers des efforts pour analyser et gérer les facteurs causaux des catastrophes notamment par à une exposition réduite aux aléas, une vulnérabilité réduite des populations et de leurs propriétés, une gestion rationnelle des terres et de l‟environnement, et une préparation améliorée face à des évènements négatifs, indésirables (UNISDR, 2009).

Gestion des risques cycloniques

La gestion des risques cycloniques a pour objectif de gérer les risques cycloniques afin de prévenir du danger causé par les cyclones.
La gestion des catastrophes est un processus cyclique qui est constitué par des phases suivantes : la prévention, l‟atténuation, la préparation, la réponse, le rétablissement et la reconstruction. Ces phases sont reliées entre elles, et présentées par la figure 3 ci-après.

METHODOLOGIE ET ETUDE DES PARAMETRES

Cette partie concerne le cadre méthodologique qui a servi de base à la réalisation de cette étude. Elle a pour objectif de décrire les différentes méthodes que nous avons utilisées pour mener à bien l‟étude. En premier lieu, elle s‟intéresse à la présentation générale de la zone d‟étude. Et en second lieu, elle met en exergue la méthodologie de recherche adoptée en ce qui concerne la collecte et le traitement des données.

PRESENTATION GENERALE DE LA CUA

Situation géographique

La CUA est la capitale économique et politique de Madagascar, chef-lieu de la région Analamanga. Elle est située dans les hautes terres centrales, culmine à 1300 m d‟altitude et localisée entre 18°50‟à 18°55‟de latitude Sud et 47°28‟ à 47°34‟ de longitude Est (Figure 4).
L‟ensemble de la CUA et les Communes périphériques constituent la ville d‟Antananarivo, appelée aussi „„Grand Tanà‟‟ (Grande agglomération d‟Antananarivo).

Contextes physiques

Climat

La CUA est située dans une zone climatique intertropicale de deux saisons bien distinctes :
 une saison pluvieuse et chaude de Novembre à Mars, la température dépasse rarement 30°C à cette saison.
 une saison sèche et froide allant d‟Avril à Octobre, et durant cette saison la température descend rarement en-dessous de 10°C.
La température moyenne varie de 14°C à 24,5°C dans une année. La pluviométrie moyenne de la ville atteint 1346mm par an, avec une moyenne des maxima au mois de Janvier atteignant parfois les 295mm et une moyenne des minima au mois Juin de 8mm. Le nombre moyen de jours de pluies est de 153 jours répartis principalement dans la saison humide.

L’hydrographie

Trois (03) principales rivières, Ikopa, Sisaony et Mamba traversent la CUA (Figure 6), parsemée de quelques lacs comme ceux de Mandroseza, Anosy et le lac Masay. Ces rivières forment souvent des boucles et elles sont toutes en crues pendant la saison des pluies.

POSTE DE COORDINATION OPERATIONNELLE (PCO)

Historique et mission

Historique

D‟après l‟arrêté municipal N°812 CUA/CAB.16, le PCO est créé en 2016 auprès de la CUA. Le PCO est une structure d‟appui chargée de la gestion, de la coordination, du suivi du CCGRC au niveau de la Commune et dont le siège est à Anosipatrana.
Il est dirigé par Madame le Maire et composé par des organes multidisciplinaire comme : les Adjoints au Maire, le Directeur du Cabinet, le Secrétaire Général, les Délégués des six arrondissements, le Responsable de la Gestion des Risques et Urgence de la CUA, le Responsable de la prévention et Sécurité de la CUA, le Chef de Corps des Sapeurs-Pompiers, et le Chef de Corps de la Police Municipale.
L‟organisation générale du PCO est présentée par l‟organigramme en annexe II.

Mission

Le PCO a pour mission de prévenir et gérer les risques cycloniques dans la ville d‟Antananarivo.
Le PCO est chargé de:
 recevoir les appels et signalements venant des Fokontany par les ELS ;
 procéder à la collecte des informations ;
 traiter et synthétiser les données et informations se rapportant aux sinistres à communiquer au CCGRC ;
 assister les ELS et prodiguer des conseils par rapport aux conduites à tenir ;
 fournir les éléments de décision pour le Maire.

Domaine d’activités

Le PCO a pour responsabilité de :
 faire la conception, la définition et l‟élaboration de la politique du secteur,
 planifier et coordonner les activités dans le domaine de la GRC,
 mobiliser les citoyens et les partenaires financiers pour une meilleure gestion des risques ;
 renforcer l‟efficacité de l‟administration ;
 effectuer des sensibilisations pour le changement des mentalités, des comportements et des habitudes en matière de prévention.

COLLECTE DES DONNEES

Cette partie vise à identifier, collecter et analyser les données nécessaires à la réalisation de cette étude. Nous avons rassemblé les données auprès du service de la météorologie Ampandrianomby et APIPA. Nous avons aussi amené à faire des entretiens auprès des CSPA de la CUA. En plus, nous avons consulté des documents (lecture des articles, ouvrages, et rapports…) et fait des recherches webographies (revue de presse quotidienne malgaches en ligne,…).

Cyclone

Cyclone passant à Madagascar et à la CUA

Nos investigations se sont déroulées en deux principales étapes: premièrement, nous avons commencé par la documentation en consultant les cyclones les plus marquants qui ont touché Madagascar, et parmi ces cyclones lesquels ont touché la CUA. Deuxièmement, nous avons collecté les données pluviométriques durant ces cyclones.
Les cyclones passant à Madagascar et dans la CUA entre 2000 et 2017 sont présentés dans les tableaux 6 et 7 ci-dessous.

Situations actuelles de la CUA face aux inondations et aux glissements de terrains

Certaines causes de l‟inondation et de glissements de terrain dans la CUA sont les fortes pluies qui accompagnent les cyclones. Durant la saison cyclonique, les pluies engendrent une élévation du niveau des rivières d‟Ikopa et ses affluents, et arrosent abondamment les plaines.
En outre, les fortes précipitations engendrent des ruissellements importants sur les pentes, et provoquent des effondrements. De plus, la nature géologique ainsi que les aspects topographiques de la Commune favorisent les risques d‟effondrement.
Le tableau 9 suivant est obtenu grâce à la compilation des données du projet IARIVO et du plan de contingence multi-risques Grand – Tàna 2016 , mais aussi en faisant des enquêtes et des descentes sur terrain dans les zones concernées. Les zones citées comme zones à risques potentiels importants d‟inondation sont les Fokontany qui présentent un certain niveau de vulnérabilité plus haut considérés comme zones rouges .Tandis que les Fokontany qui exposent au niveau de vulnérabilité alarmant, sont les zones à risques importants d‟inondationet de glissement de terrain.

RESULTATS, ANALYSES ET DISCUSSIONS

Ce dernier chapitre va se porter sur les résultats, les analyses et les discussions des recherches effectuées. Dans un premier temps, on représente les résultats issus des collectes de données effectuées, suivies de l‟interprétation de tous les graphes obtenues. Ensuite, on propose des suggestions et des recommandations pour l‟élaboration d‟un plan communal de gestion des risques.

RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Evolution des cyclones

Les deux graphes ci- dessous sont obtenus à partir des tableaux 5 et 6, et représentent l‟évolution des cyclones passant à Madagascar et à la CUA.

CONCLUSION GENERALE

Au terme de ce travail, nous pouvons donc dire qu‟il est important d‟élaborer un plan communal de gestion des risques cycloniques au niveau de la Commune comme celle de la CUA accentue la mise en place de la PCO au sein de la Commune. Madagascar est un des pays régulièrement exposé aux catastrophes naturels. Pendant les 17 dernières années, Madagascar a subi 27 cyclones, engendrant des inondations, des glissements de terrain, des famines et des épidémies. Les cyclones représentent les aléas les plus fréquents, menaçants et meurtriers dans le pays. En moyenne, 02 cyclones par an frappent le pays mais sa fréquence était diminuée depuis l‟année 2014.Ces risques sont augmentés trois fois par rapport aux 20 années précédentes. Ils ont occasionné des dégâts évalués à un milliard de dollars et affecté la sécurité alimentaire, l‟approvisionnement en eau potable et l‟irrigation, les systèmes de santé publique, la gestion de l‟environnement et laqualité de la vie.
D‟après les études que nous avons effectuées au sein de la PCO, nous avons découvert que la CUA est très vulnérable aux risques cycloniques. Ceci est dû au contexte physique de la
Commune, à l‟ancienneté des infrastructures existantes, au non-respect des codes d‟urbanisation et de la construction illicite, à la pauvreté, au changement climatique et à l’incivisme de la population locale.
Nous avons vu d‟après le résultat et l‟analyse des données que les cyclones arrivent à Madagascar environs 03 à 04 jours après son date de baptême dans l‟océan Indien. 19 cyclones ont touché la CUA pendant les 17 dernières années. La majorité des cyclones qui sont passés dans la CUA entrent dans la partie Nord-est de l‟île. Les cyclones Eline, Manou, Gafilo, Bingiza, Giovanna et Enawo sont les plus marquants pendant ces 17 derniers années.
Les cyclones tropicaux passant à la CUA amènent en moyenne moins de pluie par rapport aux dépressions tropicale. Les fortes pluies qui accompagnent les cyclones sont souvent les principales causes de l‟inondation et de glissement de terrain dans la CUA et les dégâts sont plus lourds. Le manque de responsabilité de l‟Etat augmente la pauvreté de la population, et cela rend la CUA de plus en plus vulnérable face aux risques cycloniques.
L‟anticipation des crises (prendre de vitesse les catastrophes, travaillées sur chaque risque les moyens de défense et de sécurité civile) en combinant le souci de la prévention et celui de l‟intervention peuvent relever les défis posés par les risques cycloniques. Tout cela, en prenant en compte la population et son extension imprévisible. Par ailleurs, nous avons vu l’intérêt de la mise en place du PCO au niveau de chaque Commune à Madagascar.
Dans l‟ensemble, l‟idée d‟élaborer un plan Communal de gestion des risques cycloniques au niveau de la CUA nous aide à faire un bilan sur les risques cycloniques déjà passés, à faire les zonages de la Commune et nous permettre de savoir les précautions à prendre.
Tous ceux-ci sont irréalisables s‟il n‟y a pas de soutien, de financement et de capacité.
La participation de toutes les parties prenantes sont les plus importantes c’est-à-dire de haut (l‟Etat, les Ministères et la CUA) en bas (FKT) et de bas en haut. Rendre tous les Communes Urbaines à Madagascar résilientes doit être l‟une des politiques générales de l‟Etat, tout en se rappelant que « le pire des risques est de ne pas en prendre » (J.F Kennedy).
Cette étude nous a permis d‟avoir une forte connaissance sur la gestion des risques cycloniques et d‟appliquer sur d‟autres Communes à Madagascar dans l‟avenir.

Table des matières

REMERCIEMENTS
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ANNEXES
INTRODUCTION GENERALE
Chapitre I : CADRES THEORIQUES ET CONCEPTUELS
I.1 GENERALITES SUR LES RISQUES CYCLONIQUES
I.2 GENERALITES SUR LA GESTION DES RISQUES CYCLONIQUES
I.3 CADRE INSTITUTIONNEL DE LA GRC
Chapitre II : METHODOLOGIE ET ETUDES DES PARAMETRES
II.1 PRESENTATION GENERALE DE LA CUA
II.2 POSTE DE COORDINATION OPERATIONNELLE (PCO)
II.3 COLLECTE DES DONNEES
Chapitre III : RESULTATS, ANALYSES ET DISCUSSIONS
III.1 RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.2 SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES WEBOGRAPHIQUES ET BIBLIOGRAPHIQUES
TABLE DES MATIERES
ANNEXES

projet fin d'etude

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