GENERALITES SUR LA DYSFONCTION ERECTILE ET LA PARODONTITE CHRONIQUE

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Epidémiologie

La prévalence de la dysfonction érectile est une notion bien étudiée depuis une vingtaine d’années. Il existe un écart important entre les chiffres de prévalence de la DE dans les différentes études, celui-ci pouvant varier de 12 à 74%. Ces écarts sont souvent dus essentiellement à des différences d’âge des populations interrogées, des différences de recrutement (par l’Urologue, le Généraliste ou un panel représentatif) et des différences de questionnaires utilisés (KEED, IIEF, SHIM). Malgré ces différences, la dysfonction érectile est bien un trouble fréquent et il existe de nombreux facteurs associés qui sont l’âge, l’HTA, la coronaropathie, la maladie athéromateuse, le diabète, les pathologies prostatiques, les syndromes dépressifs et les troubles vasculaires périphériques. Plusieurs études ont exploré l’épidémiologie de la dysfonction érectile en considérant différents contextes et populations. Étant donné que la dysfonction érectile est considérée comme une affection plus répandue chez les hommes âgés, deux études importantes ont fourni des résultats précieux dans ce contexte: l’étude sur le vieillissement des hommes du Massachusetts (MMAS) et l’étude européenne sur le vieillissement masculin (EMAS) [19; 83]. La MMAS a montré une prévalence combinée de la dysfonction érectile légère à modérée de 52% chez les hommes âgés de 40 à 70 ans; la dysfonction érectile était fortement liée à l’âge, à l’état de santé et à l’état émotionnel [33]. À l’inverse, l’EMAS, la plus grande étude multicentrique européenne auprès d’hommes âgés de 40 à 79 ans, a révélé une prévalence de dysfonction érectile allant de 6% à 64% en fonction des différents sous-groupes d’âge et qui augmente avec l’âge, avec une prévalence moyenne de 30% [19]. Une récente étude en Egypte sur une population âgée de 24 à 74 ans, avec une moyenne d’âge de 54 ans, a montré une prévalence allant de 30 à 79,4% (87). Au Nigéria, Oyelade BO et al [72] ont montré, sur une population de 30 à 80 ans, une prévalence de 58,9%. Peu d’études ont évalué la prévalence de la dysfonction érectile dans le monde [51;69;83;92]. Ce qui ressort de ces études est une prévalence systématiquement plus élevée de dysfonction érectile aux États-Unis et dans les pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est qu’en Europe ou en Amérique du Sud. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces différences, y compris les différences culturelles ou socioéconomiques. Cependant, d’autres études sont nécessaires pour identifier et discriminer les influences génétiques possibles de l’impact environnemental. Les données sur l’incidence de la dysfonction érectile sont moins abondantes. Les nouveaux cas varient de 19 à 66 pour 1 000 hommes chaque année dans des études aux États-Unis, au Brésil et aux Pays-Bas [44; 67; 91]. Cependant, ces résultats ne sont pas robustes en raison d’une courte durée de suivi, ainsi que de l’hétérogénéité des âges et de la situation géographique limitée des participants. Des études multicentriques [64 ; 68; 82] se sont également intéressées à la prévalence de la DE chez les jeunes (- de 40 ans) et ont montré que la DE pouvait atteindre une prévalence de 30% dans cette catégorie de personne.

Diagnostic

Le diagnostic de DE repose sur le déclaratif du patient. Les questionnaires (cf. Questionnaires en médecine sexuelle en annexe) peuvent aider au diagnostic et permettre une évaluation plus objective de la sévérité du symptôme. Les questionnaires ne peuvent pas se substituer à l’interrogatoire détaillé du patient. La première consultation pour DE est toujours longue. L’interrogatoire est fondamental et il demande du temps à la recherche des nombreux facteurs de risque et/ou causaux qui peuvent être impliqués. On doit faire préciser les symptômes concernant la sexualité, les antécédents médicaux (maladies cardiovasculaires, diabète, cancer, dépression…), chirurgicaux, traumatologiques et les traitements médicaux. Il faut s’assurer qu’il s’agit bien d’une difficulté d’érection. La sévérité, la durée et le mode du début de la DE en particulier dans les suites d’un traumatisme psychoaffectif éventuel doivent être précisés. Il s’agit aussi de connaître le contexte dans lequel le patient vit sa sexualité, en particulier l’existence ou non d’une partenaire et en fonction des circonstances l’histoire sexuelle du patient, les longues périodes d’abstinence éventuelles doivent en particulier être renseignées. Il faut enfin être informé sur les conditions économiques du patient. L’insuffisance érectile ne concerne pas que l’homme mais le couple. Idéalement, la partenaire participe également à la consultation. Sa présence peut s’avérer indispensable pour apprécier la situation du couple et l’attitude de la partenaire face à la DE et son acceptation des traitements potentiels. L’examen clinique est fortement recommandé. Les caractères sexuels secondaires seront recherchés ainsi que des anomalies des organes géniaux externes, en particulier des signes de maladie de Lapeyronie. Le toucher rectal doit être réalisé chez tout homme qui vieillit. En fonction du contexte, un examen neurologique sommaire peut être réalisé ainsi que la prise des pouls périphériques. Par ailleurs la mesure tensionnelle est systématique, si le patient n’est pas suivi. Au plan biologique, en l’absence de données récentes, seuls une glycémie à jeun et un bilan lipidique doivent être demandés. Si la libido est diminuée, la suspicion d’un déficit androgénique fait réaliser un dosage matinal de la testostéronémie totale et biodisponible éventuellement répété à quelques jours d’intervalle. Il n’y a pas d’indication en routine pour des investigations plus spécialisées comme le pharmaco-échodoppler pénien, la rigidimétrie pénienne nocturne ou lors d’une stimulation visuelle. Le bilan neurophysiologique périnéal doit être réservé aux très rares patients chez lesquels des troubles de la sensibilité pelvipérinéale, voire d’autres signes d’atteinte neurologique coexistent avec la DE qui peut être alors associée à des troubles mictionnels d’apparition récente et/ou des troubles de l’éjaculation et/ou de l’orgasme.

Prise en charge de la dysfonction érectile

Prise en charge non médicamenteuse

La prise en charge des facteurs de risque et des comorbidités (maladies ou facteurs de risque cardiovasculaires, diabète, dépression. . .) doit accompagner le traitement médicamenteux de l’insuffisance érectile. Une hygiène de vie déficiente doit être corrigée : obésité, tabagisme, alcoolisme ou usage de stupéfiants. Les causes psychosociales doivent également être prises en charge lorsque cela s’avère possible : conflits dans le couple, problèmes relationnels et autres problèmes psychologiques. L’approche psychosexologique a fait progresser le diagnostic, la compréhension et la connaissance du symptôme de la DE . La prise en charge psychosexologique poursuit les buts suivants : réduire ou abolir l’anxiété de performance, comprendre le contexte de la sexualité du patient ou du couple, mettre en œuvre un apprentissage et un changement des scénarii sexuels, identifier et diminuer les résistances à l’arrêt prématuré de l’aide pharmacologique.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA DYSFONCTION ERECTILE ET LA PARODONTITE CHRONIQUE
I. PARODONTITE CHRONIQUE
1. Définition des maladies parodontales
2. Etiologies et pathogénie des maladies parodontales
3. Classification des maladies parodontales
4. Parodontite chronique
4.1. Définition
4.2. Caractéristiques cliniques
4.3. Caractères généraux
4.4. Progression
4.5. Prévalence
4.6. Facteurs de risque
4.7. Traitement
4.8. Suivi parodontal
II. LA DYSFONCTION ERECTILE
1. Définition
2. Physiologie de l’érection
2.1. Bases anatomo-histologiques
2.1.1. Corps érectiles
2.1.2. Gland du pénis
2.1.3. Vascularisation pénienne
2.1.4. Innervation pénienne
2.2. Mécanisme de l’érection
2.2.1. Myorelaxation
2.2.2. Myocontraction
2.2.3. Différentes phases de l’érection
2.2.4. Pharmacologie de l’érection
3. Physiopathologie
4. Etiologies
4.1. DE psychogènes
4.1.1. Conflits relationnels
4.1.2. Conflit intra- psychique de l’homme Dépression de l’homme
4.1.3. Causes écologiques
4.2. DE organiques
4.2.1. Causes vasculaires
4.2.2. Causes neurologiques
4.2.3. Causes hormonales
4.2.4. Diabète.
4.2.5. Causes urologiques
4.4. DE iatrogènes
4.5. Causes toxiques
5. Epidémiologie
6. Diagnostic
7. Prise en charge de la dysfonction érectile
7.1. Prise en charge non médicamenteuse
7.2. Traitements pharmacologiques
7.2.1. Traitements oraux
7.2.2. Traitements locaux
7.3. Traitements non pharmacologiques
7.3.1. Vacuum
7.3.2. Traitements chirurgicaux
7.3.3. Chirurgie de revascularisation
DEUXIEME PARTIE : ASSOCIATION ENTRE DYSFONCTION ERECTILE ET PARODONTITE CHRONIQUE : REVUE SYSTEMATIQUE
I. JUSTIFICATION
II. MATERIEL ET METHODE
1. Question de recherche:
2. Critères d’inclusion et de non inclusion
3. Stratégie de recherche et sélection des articles
4. Evaluation qualitative des articles éligibles
III. RESULTATS
1. Stratégie de recherche et caractéristiques des études
2. Diagnostic de la dysfonction érectile et de la parodontite chronique
2.1. Dysfonction érectile
2.2. Parodontite chronique
3. Facteurs confondants
4. Corrélation entre DE et PC
5. Evaluation de la qualité des études
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE
ANNEXE

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