GENERALITES SUR LA COCCIDIOSE AVIAIRE

GENERALITES SUR LA COCCIDIOSE AVIAIRE

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Effet du Xylopia aethiopica sur l’excrétion ookystale de la coccidiose

Chez les poulets de tous les lots, des symptômes sont apparus 10 jours après l’infestation sous forme d’abattement, plumage ébouriffé, diarrhées sanguinolentes. Ces signes cliniques sont compatibles à ceux de la coccidiose caecale hémorragique, démontrent d’une part que l’infection de nos poulets a été effective et que d’autre part il pourrait s’agir essentiellement d’une infection par Eimeria tenella (FORTINEAU et TRONCY, 1985 ; BUSSIERAS et CHEREITE, 1992 ; VERCRUYSSE, 1995 et VILLATE, 2001).

L’infestation des poulets par des coccidies a d’ailleurs été confirmée par les examens coprologiques. Nos résultats ont montré que l’OPG des lots LIX1 et LIX2 dont l’alimentation contient les gousses de Xylopia aethiopica sont supérieurs à celui des lots LNNT et LITA mais inférieurs à l’OPG du lot LINT au vingt quatrième jour d’élevage. En d’autres termes, même si le Xylopia aethiopica a ralenti l’évolution de la coccidiose, il s’est avéré moins efficace que l’anticoccidien classique c’est-à-dire l’amprolium.

Il nous semble que l’activité anticoccidienne des gousses de la plante bien que moins prononcée que celle de l’amprolium, est liée à leur teneur en huiles essentielles à forte proportion de composés oxygénés, conformément à ce qui a été rapporté par (YEHOUENOU, 2010). D’une manière générale, il se pourrait que la faible efficacité du Xylopia aethiopica par rapport à l’amprolium dans le traitement de la coccidiose, soit liée à la faible concentration du produit dans l’alimentation, comme en témoignent les meilleurs résultats obtenus au taux d’incorporation de 0,1% par rapport à celui de 0,05%.

En effet, l’inefficacité du Xylopia aethiopica dans le traitement de la coccidiose aviaire par rapport à l’amprolium, est plus manifeste lorsque les gousses de cette plante sont incorporées dans la ration au taux de 0,05%. Par ailleurs, c’est dans le lot de poulets de ce type de traitement que les troubles locomoteurs ont été notés presque sur tous les sujets, ainsi que le taux de mortalité le plus élevé par rapport aux autres lots de poulets. Dans tous les cas, la présence de la coccidiose dans le lot infesté et traité par l’amprolium confirme les échecs thérapeutiques fréquents lors du traitement de la coccidiose par les anticoccidiens classiques, conformément à ce qui a été rapporté par plusieurs auteurs (JEFFERS et al, 1989 ; YVORE, 1992 ; WEPPELMAN et al. 1999).

Nous avons remarqué que même le lot témoin non infesté a été contaminé, comme en témoigne la présence d’ookystes dans les fèces. Ce résultat qui corrobore celui rapporté par NDAYONGEJE (2015), met en évidence le degré de pathogénicité et de volatilité des ookystes de coccidies et en même temps le danger que représente la promiscuité des élevages ; en effet, le défaut de biosécurité est le facteur principal favorisant l’apparition de la coccidiose (VERCRUYSSE, 1995).

Effet du Xylopia aethiopica sur les performances de croissance du poulet de chair

La consommation alimentaire et d’eau

Les résultats obtenus au cours des essais montrent que la consommation alimentaire augmente avec l’âge. Cela peut être expliqué par l’augmentation du poids vif des oiseaux, qui est fonction de l’âge. En effet, SOLTNER (1983) a montré que les quantités d’aliment consommées par un animal dépendent entre autres de son poids vif. Avec le Xylopia aethiopica, la consommation alimentaire a été significativement plus élevée qu’avec l’amprolium, surtout avec le taux d’incorporation des gousses de la plante à 0,1%, taux auquel l’appétit des poulets a également été supérieur à ceux des poulets des lots LNNT et LINT.

La consommation d’eau des poulets a évolué dans le même sens que celle des aliments ; cette corrélation entre consommation d’eau et consommation d’aliment, est conforme à ce qui a été rapporté par SOLTNER (1983). D’une manière générale, la consommation alimentaire individuelle quotidienne enregistrée chez tous nos lots, est inférieure à celles enregistrées par KASSE (2014) et par THIAW (2013) alors qu’il s’agit des mêmes souches d’oiseaux (souche Cobb 500). Les différences entre nos résultats et ceux de ces auteurs, s’expliquent certes par le stress parasitaire auquel étaient soumis nos poulets conformément à ce qui a été constaté par LAPO (2003), mais elles pourraient également être dues à la période d’élevage ; en effet nous avons effectué l’expérimentation pendant la période chaude de l’année, alors que ces derniers auteurs l’avaient faite en période froide ; or, selon SANOFI (1996), la chaleur entraîne une baisse de la consommation alimentaire chez le poulet de chair : lorsque la température ambiante passe de 32°C à 36°C, il y’a une diminution de l’ingéré alimentaire d’environ 4,2 g/sujet adulte/j. Ce phénomène est physiologique et vital car il permet aux animaux de lutter contre la chaleur et de limiter ainsi les mortalités dues au coup de chaleur.

L’évolution pondérale

Dans l’ensemble, nos résultats ont montré un ralentissement de la croissance de tous les poulets infestés par les coccidies, en particulier entre la 3ème et la 4ème semaine d’âge. Ces résultats sont probablement dus aux effets du germe pathogène. En effet, selon NACIRI et NOUZILLY (2001), il y a une diminution de la croissance et une augmentation de l’indice de conversion alimentaire en cas des coccidioses chez les oiseaux.

Les poulets nourris avec l’aliment incorporé de Xylopia aethiopica, ont une croissance inférieure aux autres lots durant toute la durée de l’élevage et toujours d’une manière très marquée dans le lot LIX1 ; avec des moyennes de62 GMQ de 5,94±3,37 g et 21 ,03±5 ,06 g respectivement pour les lots LIX1 et LIX2, contre 29,32±6,74 g pour LNNT et 25,93±5,38 g LINT et 22,90±6,04 g pour le lot à amprolium. Cette différence de gain de poids qui a été plus remarquable au moment où l’OPG a été plus important chez les poulets qui ont reçu dans leur ration des gousses de la plante, est probablement le résultat des effets négatifs de la coccidiose sur l’appétit et l’absorption digestive des nutriments. En effet, de par leur cycle évolutif, les coccidies, sous forme de sporozoites, pénètrent dans les entérocytes où leur multiplication va perturber l’assimilation des aliments et cette perturbation est en corrélation avec le degré d’infestation. (CREVIEU et NACIRI 2001).

L’indice de consommation

Les dégradations de l’indice de consommation observées dans les lots infestés et de manière toujours plus marquées dans les lots à Xylopia aethiopica à la fin de la 3ème semaine et de la 4ème semaine, sont certainement dues à la présente du parasite dans le tube digestif, conformément aux observations faites par CREVIEU et NACIRI (2001). Cette hypothèse est d’autant plus plausible que c’est entre la 4ème et la 5ème semaine, où le nombre d’ookystes par gramme de fèces a augmenté de manière considérable chez les poulets de presque tous les lots, que l’IC est plus élevé traduisant aussi une mauvaise valorisation alimentaire. D’une manière générale, l’augmentation de l’indice de consommation chez les oiseaux infestés, peut être la conséquence d’une malabsorption des nutriments suite aux lésions de la muqueuse intestinale causée par le parasite (DAKKAK, 1995) et aux troubles dans la production des enzymes intervenant dans la digestion (HOLMES, 1987).

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : SITUATION DE L’AVICULTURE AU SENEGAL
I.1.Données géographiques et climatiques du Sénégal
I.2. L’aviculture au Sénégal
I.2.1. Evolution de l’aviculture
I.2.2. Les systèmes d’élevage avicole
I.2.2.1. Système avicole traditionnel
I.2.2.1.1. Caractéristiques de l’aviculture traditionnelle
I.2.2.1.2. Effectif exploité et évolution
I.2.2.2. Système avicole moderne
I.2.2.2.1. Caractéristiques de l’aviculture semi-industrielle au Sénégal
I.2.2.2.2. Effectifs de poulets exploités
I.2.3. Evolution des productions avicoles
I.2.3.1. La viande de volaille
I.2.3.2. Les œufs de consommation
I.2.4. Contraintes de l’aviculture moderne au Sénégal
I.2.4.1. Contraintes zootechniques
I.2.4.2. Contraintes économiques
I.2.4.3. Contraintes alimentaires
I.2.4.4. Contraintes pathologiques
I.2.4.4.1. Maladies d’origine virale
I.2.4.4.1.1.Maladie de Newcastle ou pseudo peste aviaire
I.2.4.4.1.2.Maladie de Gumboro
I.2.4.4.1.3.Maladie de Marek
I.2.4.4.2.Maladies d’origine bactérienne
I.2.4.4.2.1. Salmonelloses
I.2.4.4.2.2. Coryza infectieux
I.2.4.4.2.3. Choléra aviaire ou pasteurellose
I.2.4.4.2.4. Maladies respiratoires chroniques (MRC)
I.2.4.4.3.Maladies parasitaires
I.2.4.4.3. 1.Parasitoses externes
I.2.4.4.3.2. Parasitoses internes
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA COCCIDIOSE AVIAIRE
II.1.Importance
II.2. Etiologie
II.3. Epidémiologie
II.4. Pathogénie
II.5. Symptômes et lésions
II. 6.Traitement
II.7. Prophylaxie
II.7.1. Prophylaxie défensive
II.7.1.1.Prophylaxie défensive sanitaire
II.7.1.2. Prophylaxie défensive médicale
II.7.1.2.1.La chimioprévention
II.7.1.2.2.La vaccination
II.7.2. Prophylaxie offensive
CHAPITRE III : GENERALITES SUR XYLOPIA AETHIOPICA
III.1. Caractéristiques botaniques et agronomiques de Xylopia aethiopica
III.1.2. Caractéristiques botaniques
II.1.3. Caractéristiques agronomiques
II.1.3.1 Répartition géographique au Sénégal
II.1.3.2. Composition chimique et Action biologique
II.1.3.2.1.Composition chimique
II.1.3.2.2.Actions biologiques
III.2. Utilisations du Xylopia aethiopica (Diaar)
DEUXIEME PARTIE : PARTIE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1. Matériel
I.1. 1. Le Poulailler
I.1.2. Matériel animal
I.1.3. Matériel d’élevage
I.1.4. Matériel d’infestation parasitaire
I.1.5. Matériel de laboratoire
I.1.6. Anticoccidiens
I.1.7. Aliments utilisés
I.2. Méthodes
I.2.1. Conduite de l’élevage
I.2.1.1. Préparation du poulailler
I.2.1.2. Réception et examen des poussins
I.2.1.3. Mise en lots des poussins
I.2.1.4. Programme de prophylaxie
I.2.1.5. Infestation parasitaire
I.2.1.5.1. Préparation de l’inoculum
I.2.1.5.2. Infestation des oiseaux
I.2.2. Contrôle de l’excrétion ookystale
I.2.2.1. Les prélèvements.
I.2.2.2. Examens coprologiques
I.2.2.2.1. Méthodes qualitatives
I.2.2.2.2. Méthodes quantitatives
I.2.3. Evaluation des performances de croissance
I.2.3.1. Evaluation de la consommation alimentaire et d’eau
I.2.3.2. Evaluation du gain moyen quotidien (GMQ)
I.2.3.3. Evaluation de l’indice de consommation (IC)
I.2.3.4. Evaluation du rendement carcasse
I.2.3.5. Evaluation de l’état sanitaire et du taux de mortalité
I.2.4. Evaluation de la rentabilité économique
I.2.5. Analyses statistiques des données
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
II.1. RESULTATS
II.1.1. Effets des gousses de Xylopia aethiopica sur l’excrétion ookystale
II.1.2. Effets des gousses de Xylopia aethiopica sur les performances de croissance
II.1.2.1. La consommation alimentaire
II.1.2.2. La Consommation d’eau
II.1.2. 3. Le gain moyen quotidien (GMQ)
II.1.2.4. L’indice de consommation (IC)
II.1.2.5. Le poids carcasse et rendement carcasse
II.1.2.6. L’état sanitaire et le taux de mortalité
II.1.3. La rentabilité économique
II.2. DISCUSSION
II.2.1. Effet du Xylopia aethiopica sur l’excrétion ookystale de la coccidiose
II.2.2. Effet du Xylopia aethiopica sur les performances de croissance du poulet de chair
II.2.2.1. La consommation alimentaire et d’eau
II.2.2.2. L’évolution pondérale
II.2.2.3. L’indice de consommation
II.2.2.4. Le poids carcasse et le rendement carcasse
II.2.3. Effet du Xylopia aethiopica sur la rentabilité économique.
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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