Généralité sur les énergies renouvelables et présentation des systèmes éoliens

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Étude sur le bruit et la nuisance d’une éolienne

Les sources d’énergies renouvelables couplées à une utilisation rationnelle de l’énergie permettent de réduire la consommation de combustibles d’origine fossile, et par conséquent de réduire les impacts environnemental et socio-économique quel que soit la demande en énergie. Cependant, les parcs éoliens ont un avenir très prometteur en Algérie et par conséquent on projette de les installer en grande échelle.
Dans cette étude, nous essayons de mettre en évidence quelques éléments indicateurs sur la nuisance que peut causer une chaine éolienne pour la production de l’énergie électrique.
L’Algérie envisage la substitution des énergies fossiles progressivement par des sources d’énergie renouvelables. Ceci grâce à la situation géographique et des avantages dont bénéficie notre pays. A cet effet, l’objectif est que le marché des énergies renouvelables local, amenant la part de l’électricité produite par les énergies renouvelables à 5% de l’électricité totale produite au lieu de 0,02% aujourd’hui [7].
Malgré l’intérêt croissant pour les énergies renouvelables, la population s’interroge sur les impacts environnementaux et sanitaires conséquents à l’implantation d’éoliennes. En particulier, de nombreux riverains d’installations futures mettent en avant l‘argument du bruit généré par les éoliennes pour refuser l’installation de nouveaux parcs. Nous essayons donc, de mettre en évidence quelques éléments indicateurs sur la nuisance que peut causer une chaine éolienne pour la production de l’énergie électrique. A titre d’exemple, une éolienne de 1,5 MW distante de 500 mètres cause un niveau de bruit de 40db [8]. Et, également le nombre des éoliennes dans un secteur donné fait augmenter le niveau sonore. En théorie, une deuxième source sonore d’une même puissance, localisée à la même distance d’un observateur que la première, ajoute 3db à sa perception. Ainsi, deux éoliennes perçues individuellement à 40db totaliseraient théoriquement 43db à l’oreille de l’observateur. Il est important de rappeler que le niveau de bruit diminue évidemment avec la distance et que par ailleurs le seuil de la douleur que peut causer un bruit est de 120db et le bruit que dégage une éolienne est d’environ 50db. Le bruit est aussi fonction de la technologie de fabrication de l’éolienne. C’est pourquoi, le bruit a pu constituer un problème avec les éoliennes de première génération. Elles faisaient appel à des technologies aujourd’hui obsolètes.

Origine du bruit

La figue (1.1) montre une vue en coupe d’une éolienne à axe horizontal. Ces dernières sont majoritairement présentes sur le marché.
On distingue les pales (1) destinées pour un mouvement de rotation, un arbre lent (2) lié à un multiplicateur (3) qui ajuste, à sa sortie, la vitesse d’un arbre qualifié de rapide (4) et au bout de la chaine une génératrice (5) qui produit l’électricité.
Figure 1. Vue en coupe d’une éolienne
Le bruit généré par une éolienne à deux origines [9] : le bruit mécanique et le bruit aérodynamique. Le bruit mécanique est créé par les différents organes en mouvement tels que les engrenages à l’intérieur du multiplicateur.
Par ailleurs, le bruit aérodynamique est dû au contact du vent et de son écoulement autour des pales qui engendrent un son caractéristique, comme un souffle. La plus grande partie du bruit a pour origine l’extrémité de la pale et dans une moindre mesure son bord de fuite [10]. Toutefois, en l’absence de vent, les éoliennes restent elles aussi silencieuses donc absolument calmes.

Effets sonores et leurs atténuations

Le vent, en fonction de sa vitesse, participe à l’effet de masque. L’étude réalisée dans [11] décrit la relation entre le niveau sonore ambiant d’un milieu agricole relativement ouvert, avec parcelles boisées et la vitesse du vent.
La figure donne une idée du niveau sonore en fonction de la vitesse du vent.
Le niveau sonore d’une éolienne se stabilise lorsque le vent atteint une certaine vitesse. Au-delà de cette vitesse, le niveau sonore du vent continue à augmenter alors que celui de l’éolienne reste stable. Le bruit du vent vient alors couvrir celui de l’éolienne.

Caractéristiques sonores des éoliennes

Une émission sonore est caractérisée par sa fréquence (Hz), elle montre le caractère grave ou aigu d’un son ; et, son intensité (db), ce qui correspond au niveau sonore physiquement émis ou perçu. Sachant que le niveau sonore d’une machine est exprimé par la relation suivante :
(1.2) Où, Lw et Lp sont respectivement les niveaux de puissance et sonore ; étant la directivité, égale à 2 pour une éolienne ; et est l’éloignement de la source.
On en déduit le caractère logarithmique du niveau sonore en relation de l’éloignement de la source sonore. Il est reconnu que les éoliennes peuvent émettre des sons de basse fréquence et des infrasons moins de 20 Hz. Les connaissances reliées à ce type de son demeurent pour l’instant relativement peu développées et les impacts pouvant en résulter sont encore plus difficiles à évaluer. Selon une revue récente de la littérature sur le sujet, effectuée en Nouvelle-Zélande [12], rien ne permet d’affirmer que les sons de basse fréquence ou les infrasons peuvent causer des problèmes à qui que ce soit vivant à proximité d’une éolienne ou d’un parc éolien. Néanmoins, il est demandé aux promoteurs d’effectuer, dans le cadre de leur suivi du climat sonore des projets de parcs éoliens, une évaluation des sons de basse fréquence. Les résultats obtenus jusqu’à maintenant indiquent que la fréquence du bruit produit par les éoliennes est principalement de valeur moyenne et qu’il n’y a pas de tonalité audible (pointe à une fréquence en particulier). Notons que selon l’agence française de la sécurité sanitaire, de l’environnement et du travail, « Aucune donnée sanitaire disponible ne permet d’observer les effets liés à l’exposition aux basses fréquences et aux infrasons générés par les éoliennes » [13].

Atténuation du bruit

La meilleure façon d’atténuer un bruit est de le diminuer à la source. Les éoliennes récentes sont de plus en plus performantes et par conséquent, de moins en moins bruyantes. Outre la diminution à la source, la méthode couramment utilisée afin d’atténuer les impacts potentiels des installations éoliennes sur la population avoisinante et les risques pour la santé qui pourraient découler d’une exposition prolongée à un niveau de bruit trop élevé est de prévoir une distance séparatrice appropriée entre la source du bruit et les constructions ou usages avoisinants susceptibles d’être affectés par cette source.

Atténuation du bruit mécanique

Dans les années 80 les éoliennes de ces périodes laissaient percevoir du bruit mécanique jusqu’à des distances relativement importantes. Or, dans ces dernières années, les émissions sonores des éoliennes ont été réduites grâce aux innovations technologiques des nouvelles éoliennes. Actuellement, les multiplicateurs sont spécialement conçus pour les éoliennes, et non comme auparavant on trouvait les systèmes standards utilisaient dans l’industrie.
Grace à l’avancée technologique, on construit aujourd’hui des éoliennes sans multiplicateur de vitesse, ce qui réduit encore le bruit.
Par ailleurs, le capitonnage de la nacelle permet de réduire les bruits centrés dans les moyennes et hautes fréquences.

Atténuation du bruit aérodynamique

L’utilisation des profils et géométries de pales spécifiques à l’éolien a permis de réduire leur son. Les recherches se poursuivent, principalement pour des raisons de performance. Le passage des pales devant la tour crée un bruit qui se situe dans les basses fréquences. Le bruit peut aujourd’hui être considéré comme un problème secondaire si des précautions élémentaires sont prises.
Les éoliennes sont de plus en plus silencieuses et les nuisances sonores au niveau des habitations peuvent être évitées.
En conclusion, la visite d’un parc éolien constitue certainement le meilleur moyen de se forger une opinion sur le bruit des éoliennes en fonctionnement, en se plaçant à différentes distances des machines. Dans le cadre d’une démarche d’information du public, cela permet aux acteurs concernés, dans leur diversité, de vivre l’expérience collective de la perception sonore.
La procédure de permis de construire, à laquelle toute installation éolienne est soumise, impose la réalisation d’une étude sur l’impact dont le but de limiter tout risque de nuisance sonore. De ce fait, on impose une distance minimum entre l’éolienne et la première habitation. Actuellement, une norme spécifique de mesure du bruit pour les éoliennes est élaborée. Cette dernière prévoit une procédure pour mesurer le bruit une fois les éoliennes installées.

Problématique d’insertion une production décentralisée

Les problèmes induits par l’intégration d’éoliennes dans le réseau électrique sont causés par :
• Leur production aléatoire et difficilement prévisible ;
• Une absence de réglage puissance – fréquence ;
• Une participation au réglage de la tension limitée pour les éoliennes à vitesse variable, et aucune participation à ce réglage pour les éoliennes dont la génératrice est directement couplée au réseau;
• Une sensibilité élevée aux creux de tension et aux variations de fréquence pour certaines technologies ;
• Une sensibilité importante aux variations rapides de la force du vent.
Les problèmes majeurs de l’éolien sont la grande variabilité de sa production et surtout la difficulté de prévoir cette production précisément plusieurs heures à l’avance [14].
En général, il y a plus de vent en hiver qu’en été, durant le jour que la nuit, ce qui correspond aux tendances de la consommation. Cependant, il apparaît que durant les périodes de grandes chaleurs ou de grands froids, la puissance éolienne est très faible, voire nulle [15]. La multiplicité des installations éoliennes sur un vaste territoire est néanmoins favorable à une corrélation entre la consommation et la production éolienne comme le montre des études sur le foisonnement éolien [16].
Le fait de ne pas participer aux services système (réglage de la tension, de la fréquence, démarrage en autonome ou black- start, possibilité de fonctionner en îlotage,…) amène les éoliennes à se comporter comme des générateurs passifs du point de vue électrique [17]. Le réglage de la tension et de la fréquence est dès lors reporté sur les alternateurs classiques. Le taux de pénétration de l’éolien, c’est-à-dire la puissance que génèrent les éoliennes par rapport à la puissance totale consommée, doit alors être limité afin de pouvoir garantir la stabilité du réseau dans des conditions acceptables [18].
La grande sensibilité de l’éolien aux perturbations du réseau, telles que les creux de tension ou les variations de fréquence, entraîne souvent une déconnexion de la production lors d’incidents sur le réseau [19].

Impact de la production décentralisée sur le réseau

Dans la littérature, plusieurs études ont été menées pour identifier les impacts de la production décentralisée, puis proposer des solutions : [20].
A l’heure actuelle, la majorité des productions décentralisée sont raccordées au réseau de distribution. On s’intéressera d’abord à l’impact sur les réseaux de distribution, puis aux répercussions sur le réseau de transport.

Impact sur le sens du transit de puissance [21]

Les réseaux ont été dimensionnés pour transiter des flux de puissance du réseau de transport vers le réseau de distribution. L’injection de puissance par les productions décentralisées au niveau de la distribution va engendrer une inversion des flux. Les appareils de protection, à l’origine unidirectionnels, vont devoir alors être bidirectionnels. De plus, des problèmes de congestion locale peuvent apparaître et nécessiter un renforcement du réseau.

Impact sur le plan de tension [22]

La production décentralisée va fatalement modifier le plan de tension près de son point de connexion. Cependant, le gestionnaire de réseau doit être capable de conserver la tension dans des plages définies. Il est demandé aux centrales d’une puissance supérieure à 1 MW de pouvoir ajuster la tension à leur point connexion à la demande du gestionnaire.

Incertitude sur la phase de planification [23]

Les sources intermittentes (éolien, micro hydraulique …) représentent une part importante des productions décentralisée [24]. Le problème majeur de l’éolien est l’incertitude sur les prévisions de la vitesse du vent, sur les sites éoliens, induisant une incertitude sur la production des éoliennes. Les erreurs de prévisions sur 24 h peuvent atteindre des valeurs de plus de 50% en négatif (sous-production) ou en positif (surproduction) avec des changements de signe rapides en cours de journée. Des capacités de production de réserves contrôlables sont alors nécessaires pour pallier à ces incertitudes, en particulier pour satisfaire la demande en période de pointe.
La prévision est globalement bonne en ce qui concerne l’amplitude mais présente une incertitude sur le moment où ce niveau de production sera atteint [25].

Nécessité de renforcement du réseau [26]

La capacité des lignes et des postes est limitée. Cette limitation peut constituer dans le cas de l’éolien un problème aigu, car les lieux de production (sites ventés) sont souvent éloignés des lieux de consommation.

Technologies actuelles des systèmes Éoliens [27]

Régulation mécanique de la puissance

L’objectif de cette régulation est double, d’une part protéger l’éolienne du vent fort et d’autre part délimiter la puissance. En effet, la turbine éolienne est dimensionnée pour fournir une puissance nominale à une vitesse de vent nominale au-delà de cette vitesse les paramètres de la turbine doivent évoluer afin de fournir la puissance nominale et de ne pas produire au-delà d’une vitesse maximale qui pourrait endommager la turbine. On peut définir quatre zones de fonctionnement :
• La zone I : le vent n’est pas suffisant pour faire fonctionner la turbine
• La zone II : la puissance fournie par l’arbre va dépendre de la vitesse du vent
• La zone III : la vitesse de rotation est maintenue constante par régulation de la vitesse et la puissance P fournie reste égale à Pn
• La zone IV : la vitesse de vent est trop importante, pour ne pas détériorer le générateur éolien, les pales de la turbine sont mises en drapeaux ( =90°)
Figure 3. Zones de fonctionnement de l‘éolienne
Ils existent plusieurs systèmes de régulation de vitesse pour la turbine, on va s’intéresser pour notre part aux systèmes les plus couramment utilisés à savoir :
• Le système « pitch » (pas de calage variable)
• Le système « stall » ou (à décrochage aérodynamique)
• Le système « stall actif »

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Éoliennes à vitesse fixe

Les premières éoliennes de grande puissance mises en œuvre reposent sur l’utilisation d’une machine asynchrone à cage directement couplée sur le réseau électrique (Figure 4). Cette machine est entraînée par un multiplicateur et sa vitesse est maintenue approximativement constante par un système mécanique d’orientation des pales (pitch control).
Figure 4. Éolienne à vitesse fixe
La dynamique relativement lente du pitch control (plusieurs dizaines de seconde) et les variations rapides de la vitesse du vent amènent ce type d’éolienne à suivre approximativement la caractéristique de réglage. Ce type d’éolienne n’offre donc quasiment pas de possibilité de réglage de la puissance générée, d’autant plus que la connexion directe au réseau d’une génératrice asynchrone nécessite l’ajout de bancs de condensateurs afin de limiter la puissance réactive appelée du réseau.

Éolienne à vitesse variable basée sur une machine asynchrone à double alimentation

En termes de puissance d’une turbine (Figure 3), le lieu du point représentant le maximum de la puissance convertie peut être obtenu et parcouru en adaptant la vitesse de la turbine. Ainsi, afin de maximiser la puissance convertie, la vitesse de la turbine doit donc être adaptée par rapport à la vitesse du vent. C’est pourquoi les éoliennes de forte puissance raccordées aux réseaux moyenne et haute tension fonctionnent de plus en plus fréquemment à vitesse variable. Les principaux avantages de ces éoliennes sont :
• Augmentent de la plage de fonctionnement, notamment pour les faibles vitesses de vent où le maximum de puissance est converti. Indirectement la disponibilité et la puissance générée du système sont augmentées.
• Elles nécessitent un système d’orientation des pales simplifié. En effet, la possibilité de contrôler la vitesse du générateur via le couple électromagnétique permet de réduire le rôle du système d’orientation des pales, qui interviendra essentiellement pour limiter la vitesse de la turbine et la puissance générée en présence de vitesses de vent élevées. En conséquence, pour de faibles vitesses de vent, l’angle d’orientation des pales devient fixe.
• Elles réduisent les efforts mécaniques lors des variations de la vitesse du vent, d’où une adaptation de la vitesse de la turbine. Cette flexibilité permet d’amoindrir l’incidence des rafales de vent sur la puissance.
• Elles réduisent le bruit lors du fonctionnement à faible puissance car la vitesse est alors lente. Elles permettent une meilleure intégration de l’éolienne dans le réseau électrique.
Le glissement est fonction de la résistance du circuit rotorique. Ainsi, pour les machines à circuit rotorique bobiné, at afin de rendre variable la vitesse mécanique du générateur en modifiant la résistance du circuit rotorique (variation du glissement). Au lieu de dissiper cette puissance, il est beaucoup plus intéressant de la renvoyer sur le réseau au moyen de deux convertisseurs électroniques de puissance reliés par un bus continu. Le circuit rotorique est accessible grâce à un système de balais/bagues. En conséquence, la puissance transitant à travers le circuit rotorique est devient variable et permet deux fonctionnements distinctes :
– Si la vitesse mécanique est supérieure à la vitesse synchrone (g < 0, Ω >Ωs), un fonctionnement hypersynchrone est obtenu pour lequel la puissance est extraite du circuit rotorique et est envoyée sur le réseau à travers les convertisseurs de puissance.
– Sinon (g > 0, Ω <Ωs), un fonctionnement hyposynchrone est obtenu et la puissance circule alors du réseau vers le circuit rotorique.
Seule une variation de la vitesse de +/-30% (correspondant à la valeur du glissement g) autour de la vitesse de synchronisme est acceptable; ceci va engendrer une limitation de la puissance circulant dans le circuit rotorique (|g.P|). Étant donné qu’une seule fraction de la puissance est rendue variable, la chaîne de conversion électronique est dimensionnée pour une moindre puissance et présente un coût réduit.
Le facteur de puissance sera réglé car la génératrice est contrôlée pour fonctionner de façon similaire à un alternateur synchrone. En effet, les puissances active et réactive seront contrôlées de façon indépendante grâce au convertisseur connecté sur le circuit électrique du rotor [29][30].
Les zones de fonctionnement caractéristiques sur une éolienne de [31] :
• La zone 2 : une extraction maximale de la puissance est réalisée en adaptant la vitesse de la génératrice. La vitesse mécanique est très variable et correspond à une grande plage de variation de la puissance électrique produite. L’angle de calage des pales est maintenu constant, seul le contrôle du couple électromagnétique de la génératrice est mis en œuvre dans cette zone.
• La zone 3 correspond à une vitesse mécanique quasiment constante de la génératrice. Dans cette zone, la puissance générée est proportionnelle au couple (d’origine éolien) appliqué. La vitesse moyenne de la turbine est réglée par action sur l’orientation des pales, la puissance débitée au réseau est lissée impliquant un stockage inertiel dans les masses en rotation.
• La zone 4, la puissance est limitée à sa valeur maximale grâce au système d’orientation des pales.
Le contrôle de la puissance générée peut donc être réalisé en agissant sur l’orientation des pales, mais aussi en contrôlant le couple de la génératrice asynchrone au moyen du convertisseur de puissance connecté au rotor de la génératrice. Le contrôle de la puissance générée est plus précis.
Il existe également une technologie d’éolienne basée sur une génératrice asynchrone à rotor bobiné dans laquelle les bobinages rotoriques sont reliés à une résistance de dissipation via un redresseur à thyristor. Cette structure simplifiée permet un réglage limité de la vitesse, offre peu de possibilité de réglage de la puissance générée et présente un rendement amoindri [32].

Éolienne à vitesse variable basée sur une machine synchrone

Les éoliennes basées sur une génératrice asynchrone à rotor bobiné présentent l’inconvénient de nécessiter un système de bagues/balais et un multiplicateur, induisant des coûts significatifs de maintenance en particulier pour les projets off-shore situés en milieu marin. Pour limiter ces inconvénients, certains constructeurs ont développé des éoliennes basées sur des machines synchrones à grand nombre de paires de pôles et couplées directement à la turbine, évitant ainsi le multiplicateur. Si, de plus, la génératrice est équipée d’aimants permanents ; le système de bagues/balais est éliminé. L’inconvénient de cette structure, représentée à la Figure 6, est qu’elle nécessite pour sa connexion au réseau, des convertisseurs de puissance dimensionnés pour la puissance nominale de la génératrice. Cet inconvénient est cependant un avantage du point de vue contrôle de l’éolienne. En effet, l’interface avec le réseau peut être entièrement contrôlé via le convertisseur connecté à ce réseau, tandis que le convertisseur connecté à la génératrice permet de contrôler la puissance générée par celle-ci en limitant le pitch control à une fonction de sécurité par grand vent.
Figure 6. Éolienne à vitesse variable basée sur une machine synchrone à grand nombre de paires de pôles

Capacités de réglages des différentes technologies d’éoliennes de grande puissance

La nature imprévisible et très fluctuante du vent, limite la participation des éoliennes aux services système [33] ce qui engendre la réduction de leur taux de pénétration.

Capacité de réglage de la tension et de la puissance réactive

Les capacités de réglage de la tension des générateurs éoliens vont dépendre principalement de leur topologie. Les topologies qui se basent sur les machines asynchrones à cage, sont uniquement consommatrices de puissance réactive. Elles n’ont donc pas la capacité de régler la tension. Afin de compenser l’énergie réactive consommée, ces génératrices sont associées avec des batteries de condensateur. Le réglage de réactif reste cependant approximatif, sa précision dépendra de la valeur des condensateurs [34]. Les machines asynchrones doublement alimentées et les machines synchrones ont la capacité de régler la puissance réactive à leurs bornes grâce à l’interface d’électronique de puissance. Il est donc possible, dans les limites du dimensionnement des convertisseurs, de régler la tension, plusieurs travaux ont été concentré à ce type de réglage [35].

Capacité de réglage de la fréquence

La production intermittente des générateurs éoliens limite leurs capacités à participer aux réglages de la fréquence.
Des travaux effectués sur les capacités des éoliennes à participer aux réglages de la fréquence [36] proposent d’utiliser l’énergie cinétique stockée dans les pales. [37] et [38] proposent à l’aide d’une technologie basée sur une MADA d’agir sur l’angle de calage des pales afin de constituer une réserve de puissance mobilisable lors de variation de fréquence. La technologie basée sur les MADA ne permet pas une participation aux réglages puissance-fréquence sur toute la plage de fonctionnement de l’éolienne (limitation de la vitesse de rotation minimale de fonctionnement atteignable). Les travaux présentés en [39] proposent deux stratégies de commandes basées sur la technologie MSAP qui permet une participation aux réglages primaires de la fréquence.
Le Tableau 2 dresse un bilan des capacités de réglages pour les différentes technologies d’éoliennes de grande puissance.
L’interfaçage avec de l’électronique de puissance nous offre des possibilités de fonctionnement qui sont pour l’heure peu exploitées.

Table des matières

Introduction Générale
Chapitre I : Généralité sur les énergies renouvelables et présentation des systèmes éoliens
1. Historique et Développement des Énergies Renouvelables [1]
1.1. Hydraulique
1.2. Photovoltaïque
1.3. L’Éolien
2. Étude sur le bruit et la nuisance d’une éolienne
2.1. Origine du bruit
3. Effets sonores et leurs atténuations
3.1. Caractéristiques sonores des éoliennes
4. Atténuation du bruit
4.1. Atténuation du bruit mécanique
4.2. Atténuation du bruit aérodynamique
5. Problématique d’insertion une production décentralisée
5.1. Impact de la production décentralisée sur le réseau
5.1.1. Impact sur le sens du transit de puissance [21]
5.1.2. Impact sur le plan de tension [22]
5.1.3. Incertitude sur la phase de planification [23]
5.1.4. Nécessité de renforcement du réseau [26]
6. Technologies actuelles des systèmes Éoliens [27]
6.1. Régulation mécanique de la puissance
6.2. Éoliennes à vitesse fixe
6.3. Éolienne à vitesse variable basée sur une machine asynchrone à double alimentation
6.4. Éolienne à vitesse variable basée sur une machine synchrone
7. Capacités de réglages des différentes technologies d’éoliennes de grande puissance
7.1. Capacité de réglage de la tension et de la puissance réactive
7.2. Capacité de réglage de la fréquence
7.3. Capacité de fonctionnement en isolé
Chapitre II : Modélisation des éoliennes à axe horizontal
1. Composantes d’un aérogénérateur
2. Rendement énergétique d’un capteur éolien
3. Modèle de la turbine éolienne
3.1. Modèle du Multiplicateur
3.2. Modèle de l’Arbre
3.3. Modèle de l’actionneur des pales
4. Modélisation de la Génératrice Asynchrone à Double Alimentation (GADA)
4.1. Topologies de générateur
4.2. Structure de la Machine Etudiée
4.3. Les différents Modes de fonctionnement de la GADA
4.4. Modélisation de la GADA
5. Simulation de la GADA
6. Résultats de Simulations et interprétation
Chapitre III Commande de la puissance
1. Contrôle séparé des puissances active et réactive de La GADA
1.1. Commande directe
1.1.1. Mise en place de la régulation
1.1.2. Synthèse du régulateur PI
1.1.3. Résultats de simulations
1.2. Commande indirecte
2. Régulateur flou
2.1. Notions de base de la logique floue
2.2. Opérateurs et Normes
2.3. Structure d’un régulateur Flou
3. Contrôle direct avec un régulateur floue
4. Simulation et comparaison des différentes méthodes
Chapitre IV Techniques du contrôle de la tension du bus continu
1 . Description du système éolien à évaluer
2. MODELISATION DE LA GADA
3. Simulations Et Discussions
3.1. Cas Idéal
3.2. Cas d’un convertisseur non commandé
3.3. Cas d’un redresseur commande en MLI
Conclusion Générale
Annexe A (Notations)
Liste des abréviations et acronymes
Annexe B

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