Fleurs
Fleur constituée par 2 verticilles de tépales blancs dont chaque verticille porte 10 à 12 tépales à préfloraison imbriquée alternant avec 8-12 glandes cylindriques. Fleur mâle porte 4-6 étamines, fleur femelle sous-tendue par 2 bractées inégales avec 5 -6 staminodes alternant avec 12 glandes. Gynécée infère, uniloculaire, uniovulé à placentation apicale. La floraison s’effectue entre fin février et fin mars. La pollinisation de Hazomalania voyronii est assurée par le vent et les insectes (abeilles, petites mouches). Pour assurer une pollinisation équilibrée, le nombre de pieds mâles devrait être inférieur à celui de pieds femelles, en rapport de 1/3..
Fruits
Les fruits sont des drupes, sèches, indéhiscentes, légèrement comprimé latéralement et munis de deux ailes membraneuses. La fructification se situe entre fin avril et fin août, tandis que la défeuillaison s’effectue au début de la saison sèche, fin mai..
Usage traditionnel
Selon, les renseignements, à partir des enquêtes ethnomédicales ; les feuilles et l’écorce sont utilisées pour soigner de la jaunisse et des plaies infectées. La racine comme un remède contre la consommation de crabes et de poissons toxiques.
L’écorce de tige, écorce de la racine, les brindilles, les tiges et les graines de la plante sont utilisées comme hypotenseur, myorelaxant, vasopresseurs, sympathicomimétique pour l’inflammation et l’irritation des voies respiratoires et tractus gastro-intestinal. Également utilisé comme laxatif doux, anti-diarrhéique, antiviral, à l’extérieur sur les furoncles, les ulcères, les inflammations. Le péricarpe des fruits détend aussi la muscle lisse, produit une action cataleptique, anticonvulsive, vasopresseurs, réduit le péristaltisme intestinal, hypotenseur, dilatation des vaisseaux capillaires (faibles doses non toxiques) la respiration est accélérée. La pulpe entourant le noyau était jadis utilisée par les femmes comme vernis à ongles. Le bois de Hazomalania voyronii est très apprécié pour sa dureté, sa résistance aux pourritures, sa légèreté et sa facilité à travailler. Il a été utilisé comme bois de menuiserie et d’ébénisterie. Elle est aussi utilisée dans la fabrication des cercueils et des pirogues.
Etudes chimiques antérieures
En 1994, lors d’une étude préliminaire effectuée par le Pr Ratsimamanga-Urverg et coll. sur l’activité antipaludique, la bio-autographie direct de l’extrait brut de l’écorce de tige de hazomalania voyronii a montré que les constituants bioactifs se trouvaient dans la fraction alcaloïde polaire [20].
En décembre de la même année, la fractionnement bioguidé a conduit le Pr Rasoanaivo et coll à l’isolement trois molécules d’un nouveau groupe de bisisoquinoléine alcaloïdes qu’ils avaient appelé Hervelines A, B, C, et qui sont composés de pavine et benzyle tétrahydroisoquinoléine [21, 22]. Ce n’est qu’en 1998 que le Pr Rasoanaivo et coll arrivent à isoler une autre nouvelle molécule du groupe de bis-isoquinoléine alcaloïdes appelé Herveline D et d’autres molécules antiplasmodiale.
Hervelines A, B, C et D sont des alcaloïdes dimères étroitement apparentés, qui ne diffèrent que par la substitution en positions 7 et 12. Ils ont été isolés par la distribution à contre-courant en utilisant des solutions tampons à pH décroissant en tant que phase mobile, ce qui indique fortement qu’ils diffèrent dans leur basicité relative et polarité. Les Hervelines A- D ont une activité antiplasmodiale modérée.
Mais, étonnamment, la différence structurale conduit à une variation drastique de l’activité de la chloroquine améliorant allant de synergie pour Herveline C et Herveline B pour effet additif simple pour Herveline A et antagonisme de Herveline D. Dans les fractions les moins polaires, deux dehydroaporphines connus, dehydrodicentrine et dehydrocrebanine, ont été isolés. Ils ont montré in vitro des effets importants dans antiplasmodiales sur la souche Plasmodium falciparum résistant à la chloroquine FCM29, avec des concentrations inhibitrices (IC50) respective de 80 ng / ml et 72 ng / ml.
Inhibiteurs de l’enzyme de conversion (I.E.C)
Les I.E.C réduisent la formation d’angiotensine II (A II) en bloquant l’enzyme de conversion (E.C.A) qui catalyse la transformation de l’Angiotensine-I en Angiotensine-II. Ce dernier peut provoquer une vasoconstriction importante par stimulation des récepteurs AT1 augmentant ainsi la résistance périphérique. D’autre part, ils augmentent le taux de bradykinine, une substance vasodilatatrice puissante, en inhibant sa dégradation par l’E.C.A. Ils provoquent une diminution de la formation d’angiotensine II qui entraîne une diminution de la sécrétion d’aldostérone, la réduction de rétention hydrosodée, et une augmentation de la kaliémie. Les I.E.C sont les plus recommandés dans l’HTA des diabétiques mais ils provoquent comme effet indésirable une toux sèche. Antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (A.R.A II) : Les A.R.A II inhibent les effets de l’angiotensine II en se fixant de façon compétitive sur les récepteurs AT1 situés au niveau membranaire des cellules musculaires lisses vasculaires, des surrénales, des reins et du cœur. Les principaux effets biologiques de ce blocage sont la vasodilatation et la diminution de sécrétion d’aldostérone.
Inhibiteur direct de la RENINE
Ce sont des inhibiteurs non peptidiques sélectifs et puissants de la rénine humaine, actifs par voie orale. Ils inhibent le Système Rénine Angiotensine au point d’activation en bloquant la conversion de l’angiontesinogène en angiotensine I et réduisant ainsi le taux d’angiotensines circulantes. Le traitement avec ces inhibiteurs de la Rénine entraîne la diminution de l’activité rénine plasmatique (ARP) de 50 à 80% chez les hypertendus.
Ce sont des inhibiteurs mixtes des récepteurs de l’Endothéline présentant une affinité pour les deux récepteurs ETA et ETB. Ils suppriment la vasoconstriction et réduisent la sécrétion de l’Aldostérone. Ils ont la même indication que les I.E.C, surtout en HTA pulmonaire.
Antihypertenseurs centraux
Les antihypertenseurs centraux dont le plus couramment utilisé est l’ α-methylDOPA qui est un précurseur d’un faux neurotransmetteur produisent leur effet antihypertenseur en diminuant le taux de catécholamines endogènes notamment la Noradrénaline.
bloquants
Plus précisément, ce sont des antagonistes des récepteurs α1-adrénergiques post synaptiques. Ce blocage empêche l’activation de ces récepteurs par les catécholamines endogènes comme la noradrénaline et l’adrénaline et entraîne une dilatation des artères périphérique.
GENERALITE SUR LE SYSTEME VASCULAIRE
Structure de la paroi artérielle
La structure des parois des artères change de l’aorte vers les vaisseaux périphériques. On distingue classiquement les artères élastiques, à paroi épaisse et situées près du cœur (aorte et ses grosses branches), les artères intermédiaires et les artères musculaires (artérioles). Cette classification prend également en compte leur fonction et leur taille. Dans tous les cas, la paroi artérielle est constituée de trois feuillets concentriques représentés à partir de la lumière du vaisseau par l’intima, la média et l’adventice.
L’intima
C’est la tunique la plus interne et la plus fine. Elle est constituée d’une couche unique de cellules endothéliales formant une couverture étanche : l’endothélium vasculaire. Le sous-endothélium est formé de tissu conjonctif essentiellement constitué de fibres de collagène, quelques fibres élastiques, de fibres musculaires lisses et de fibroblastes. Les fibroblastes produisent des protéoglycannes et des glycosaminoglycannes. La couche sous-endothéliale renferme également des héparane-sulfates, du glycogène, de l’élastine et de la laminine ainsi qu’un grand nombre de cellules du système immunitaire. C’est à son niveau que se forme la plaque d’athérome. La limitante élastique interne, une lame de fibres élastiques, sépare l’intima de la média.
La média
C’est la tunique moyenne et la plus épaisse des trois. Elle est essentiellement constituée de cellules musculaires lisses, empilées de façon concentrique en couches appelées « unités lamellaires ». Le nombre de ces couches varie suivant le type d’artère : une couche pour les artérioles, à plusieurs couches pour les artères élastiques. Chaque unité lamellaire est composée de cellules musculaires lisses entourées d’une matrice extracellulaire constituée de protéines fibreuses et élastiques (collagène et élastine) et de muco-polysaccharides. Dans sa partie externe, la média reçoit l’irrigation des vasa vasorum de l’adventice. La limitante élastique externe constituée d’une lame d’élastine, sépare la media de l’adventice.
L’adventice
C’est la tunique externe. Elle est constituée d’un tissu conjonctif peu organisé, riche en collagène et en fibres élastiques, et contenant des fibroblastes et des ad ipocytes. Elle assure l’ancrage de l’artère aux structures avoisinantes. Un réseau de nerfs vasomoteurs non myélinisés rejoint les fibres musculaires lisses de la media. L’adventice est irrigué par des vasa vasorum qui se prolongent dans la partie externe de la media..
Régulation du tonus vasculaire
De très nombreux facteurs sont susceptibles d’intervenir sur le taux de contraction du myocyte vasculaire. Il s’agit d’une part de facteurs nerveux et hormonaux, d’autre part de facteurs locaux. Le myocyte vasculaire est donc le point de convergence de très nombreuses interventions directes ou indirectes, nerveuses ou hormonales, dont la résultante accroît ou diminue le taux de contraction.
Contrôle par le système nerveux autonome
Le système nerveux autonome contrôle l’activité des différents organes. Il n’est pas séparé du système nerveux central, mais agit de façon autonome sur des organes tels que le cœur, les vaisseaux, le système digestif et bien d’autres. Le système nerveux autonome est divisé en deux parties : le système nerveux sympathique et le système nerveux parasympathique. Ces deux systèmes sont différenciés par le neurotransmetteur libéré lors d’une stimulation : noradrénaline dans le cas du système sympathique et acétylcholine pour le système parasympathique. Les formules ci-dessous représentent les structures des médiateurs du système nerveux autonome et de l’adrénaline.
Système nerveux sympathique
Les fibres sympathiques participent au tonus vasculaire et ont une influence vasoconstrictrice. L’existence de fibres vasoconstrictrices fut mise en évidence dès 1851 par Claude Bernard. La noradrénaline libérée au niveau des fibres postganglionnaires sympathiques peut agir sur des récepteurs α-adrénergiques des CMLV et provoquer une vasoconstriction. La section de l’innervation sympathique ou l’administration d’α-bloquant provoque une augmentation du flux sanguin significative : à débit constant, c’est à dire activité cardiaque constante en termes de force et de fréquence, la vitesse augmente si le calibre diminue. La vasodilatation induite par une baisse de l’activité des fibres sympathiques est importante et participe à la vasodilatation autant que l’activation du système antagoniste : le système parasympathique. A pression artérielle normale (125 mmHg/75 mmHg) les vaisseaux sont sous » tonus sympathique » : c’est le système sympathique qui est en activité.
L’action de la noradrénaline sur des récepteurs de type β-adrénergique provoquerait au contraire une vasodilatation. C’est donc l’expression de l’un ou de l’autre type de récepteurs qui détermine la réponse de la CML au système sympathique. Cette distinction pharmacologique des récepteurs adrénergiques a été mise en évidence par Ahlquist dès 1948..
Récepteurs alpha adrénergiques
Il existe deux types de récepteurs α-adrénergiques, les récepteurs α1 et les récepteurs α2, distingués pharmacologiquement selon leurs affinités pour divers agonistes et antagonistes. Les travaux de biologie moléculaire ont démontré que les récepteurs α1 étaient couplés à une production d’IP3 via l’activation d ’une PLC par une protéine Gq/11[26]. On retrouve les récepteurs α1 notamment sur les artères irriguant les reins, les territoires splanchniques et la peau. Dans ces organes, la fixation des catécholamines provoque une vasoconstriction et donc une diminution du débit sanguin local.
Les récepteurs α2 se retrouvent quant à eux essentiellement au niveau des veines où leur activation provoque également une faible vasoconstriction qui favorise le retour veineux. Ils agiraient en activant une protéine Gi, qui inhiberait l’activité des adenylyl cyclase (AC), mais aussi par inhibition de l’ouverture des CCVDs, et activation des canaux potassiques..
Récepteurs béta adrénergiques
Comme pour les récepteurs alpha, il existe plusieurs isoformes de récepteurs β-adrénergiques : les récepteurs β1, β2 et β3 [27]. On retrouve les récepteurs ß1 au niveau du cœur et des artères coronaires où la fixation des catécholamines provoque une dilatation des artères coronaires et au niveau du cœur un effet ionotrope. On retrouve les récepteurs β2 au niveau des artères des muscles squelettiques. Tous les récepteurs β-adrénergiques sont couplés à une protéine Gs qui va activer la production d’AMPc par une AC [26]. Dans certains cas cependant, les récepteurs β -adrénergiques sont couplés à une protéine Gi qui va inhiber la production d’AMPc dans les cellules.
Système nerveux parasympathique
Les fibres parasympathiques ont une influence vasodilatatrice. Leur rôle est moins important que celui des fibres sympathiques puisque à l’état basal, l’organisme est sous tonus sympathique. C’est encore Claude Bernard qui démontra dès 1858 l’existence d’une vasodilatation induite par la stimulation d’un nerf.
Fibres cholinergiques
Le système nerveux parasympathique cholinergique innerve principalement au niveau du système vasculaire les artères cérébrales et les artères coronaires. Ces fibres ne sont pas spontanément actives, mais vont libérer de l’acétylcholine (Ach) en cas de stimulation. L’Ach agit ensuite au niveau des récepteurs muscariniques sur la CMLV mais aussi sur les cellules endothéliales. Sur les CMLV, l’activation de récepteurs muscariniques de type M3 [28] induit une élévation du Ca 2+ cytoplasmique consécutive à l’activation d’une PLC, qui va aboutir à une contraction de la cellule. Cependant, au niveau des cellules endothéliales, l’Ach provoque une libération de NO, aboutissant à la vasorelaxation.
L’Ach en injection intraveineuse provoque ainsi une baisse de la pression artérielle par vasodilatation nette. L’effet des afférences parasympathiques est moins univoque : il serait vasodilatateur dans le cas où l’épaisseur de la média est faible ou lorsque la libération d’Ach est abondante, permettant la diffusion de l’Ach vers les cellules endothéliales. Cet effet vasodilatateur pourrait aussi être dû à une diminution de la libération de noradrénaline au niveau des terminaisons sympathiques (par effet sur des récepteurs muscariniques pré-sympathiques). Sur les CML non vasculaires comme, par exemple, les CML gastro-intestinales ou bronchiques, l’Ach a des effets clairement constricteurs. C’est donc la présence des cellules endothéliales qui est responsable de son effet vasodilatateur.
Contrôle hormonal
De nombreuses hormones contrôlent la contraction des CMLV. Les principales hormones régulant la contractilité des vaisseaux sont l’adrénaline et la noradrénaline, l’hormone antidiurétique (ADH) ou vasopressine, l’ANF (Facteur Atrial Natriurétique), le système rénine-angiotensine-aldostérone, les kinines (bradykinine), l’histamine, la sérotonine, mais aussi le CGRP, l’Adrénomédulline, les prostaglandines, etc. Ces substances sont soit vasorelaxantes, soit vasoconstrictrices.
Leurs modes d’actions sont différents et elles vont agir sur le taux de Ca 2+ soit en l’augmentant, soit en le diminuant. Elles peuvent avoir un mode d’action endocrine, paracrine et même autocrine. Ces hormones véhiculées par le sang peuvent agir via les cellules endothéliales, ou alors traverser cette barrière endothéliale.
Rôle des cellules endothéliales dans la contraction des CMLV
Les cellules endothéliales de la paroi vasculaire ont une importance considérable dans le contrôle de l’état de contraction des CML qui se situe à proximité. Une grande part des hormones circulantes peut provoquer une vasodilatation indirecte via les cellules endothéliales en provoquant une libération de monoxyde d’azote (NO) qui va diffuser vers les CML proches et provoquer une vasodilatation par production de GMPc via l’activation d’une Guanylate cyclase (GC). Cette hausse du taux de GMPc entraîne au niveau des CML une activation des PKG qui elle va entraîner la phosphorylation du phospholambane. Ce dernier favorise le recaptage du Ca 2+ par les SERCAs et donc la relaxation.
Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. GENERALITE BOTANIQUE SUR Hazomalania voyronii
II. GENERALITE SUR LE SYSTEME VASCULAIRE
PARTIE II: MATERIELS ET METHODE
I. ETUDE PHYTOCHIMIQUE
II. ETUDE PHARMACOLOGIQUE
PARTIE III: RESULTATS ET DISCUSSION
I. ETUDE PHYTOCHIMIQUE
II. ETUDE PHARMACOLOGIQUE
CONCLUSION