ETUDE PHYTOCHIMIQUE ET DES ACTIVITES BIOLOGIQUES DE CINQ PLANTES UTILISEES DANS LE TRAITEMENT TRADITIONNEL DU PALUDISME
INTRODUCTION
MOTIVATION
OBJECTIFS
TRAVAUX ANTERIEURS
1- Généralité sur le paludisme
1-1 Définition
1-2 Epidémiologie
1-2-1 Répartition géographique
1-2-2 Parasite et vecteur
1-3 Cycle biologique9
1-4 Physiopathologie
1-5 Anatomo- pathologie
1-6 Symptomatologie
1-7 Diagnostic de la maladie
1-8 Traitement du paludisme
1-9 Prévention
1-10 Antioxydants et paludisme
2- Monographie des plante
2-1 Vernonia colorata Willd. Drake
2-2 Vernonia kotschyana Sch.Bip
2-3 Vernonia nigritiana Oliv et Hiern
2-4 Cymbopogon giganteus Chiov
2-5 Clerodendrum capitatum Willd. Schun
2-6 Structure de quelques molécules isolées de nos plantes
TRAVAUX PERSONNELS
3- Méthodologie
3-1 Matériel végétal
3-2 Réactions de caractérisations
3-3 Dosages
3-4 Extractions
3-4-1 Décoction à 10 %
3-4-2 Infusion à 10 %
3-4-3 Macération à l’eau 10 %
3-4-4 Extraction par l’éthanol (70 %)
3-4-5 Extraction par les solvants à polarités croissantes
3-5 chromatographie sur couche mince
3-6 Tests biologiques des extraits
3-6-1 Détermination de l’activité antioxydant
3-6-2 Détermination de l’activité antiplasmodiale
RESULTATS
4- Résultats
4-1 Etude phytochimique
4-1-1 Réaction en tubes
4-1-2 Dosages de certains constituants
4-1-3 Rendement des extractions
4-2 Chromatographie sur couche mince
4-3 Tests biologique des extraits
4-3-1 Activité anti-radicalaire
4-3-2 Test sur le Plasmodium.
COMMENTAIRES ET DISCUSION
5- Commentaires discussion
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
6- Conclusion
7- Recommandation
8- Référence
9- Annexe
CYCLE BIOLOGIQUE
(Jean-Marie et Coll., 2001). Le cycle de tous les Plasmodiums est essentiellement le même (fig N°1). Il comprend une phase exogène sexuée (sporogonie) avec multiplication chez des anophèles femelles, et une phase endogène asexuée (schizogonie) avec multiplication chez l’homme. Cette dernière phase, où le parasite est constamment haploïde, comprend une phase de développement dans les hépatocytes (schizogonie pré ou exoérytrocytaire) et un cycle de développement dans les érythrocytes (schizogonie érythrocytaire).
Parasite dans l’anophèle
Les gamétocytes, stade sanguin sexué des Plasmodiums, sont ingérés par un anophèle femelle au cours d’un repas sanguin. Par un processus d’exflagellation, un gamétocyte mâle donne en quelques minutes 8 gamètes mâles haploïdes, chacun pouvant fusionner avec un gamète femelle haploïde. Cette fécondation aboutit à la formation d’un ookinète diploïde qui traverse activement la paroi stomacale du moustique et forme, à la surface externe de cette paroi, un oocyste, moins de 24 heures après le repas sanguin. À l’intérieur de cet oocyste, les cellules parasitaires se multiplient pour libérer près d’un millier de sporozoïtes haploïdes au bout de quelques jours. La durée de cette période diminue quand la température augmente. À 28°C, elle est de 9 à 10 jours pour P.falciparum, 8 à10 jours pour P.vivax, 12 à 14 jours pour P.ovale et 14 à 16 jours pour P. malariae. À 20°C, en revanche, elle est de l’ordre de 3 semaines pour P. falciparum. Lorsque la température est inférieure à 18°C, P.falciparum n’est généralement plus transmis. Il en est de même pour P.vivax et P.malariae à des températures inférieures à 15°C. Moins de 25 % des sporozoïtes libérés des oocystes réussissent à gagner les glandes salivaires. Il s’y accumulent (souvent plus d’un millier) et y finissent leur maturation. La plupart des anophèles ayant ingéré des gamétocytes ne deviennent pas infectants à cause d’une durée de vie trop courte ou l’obstacle dans le développement des sporozoïtes. Un anophèle peut s’infecter dès son premier repas sanguin, le jour de son émergence, et peut rester infectant toute sa vie, qui dure le plus souvent quelques semaines, rarement plusieurs mois. Au début d’un repas sanguin, l’anophèle infecté régurgite quelques dizaines de sporozoïtes dans la peau de l’individu piqué généralement moins de 25, plus de 100 chez seulement 5 à 10 % des anophèles infectés. La multiplication des sporozoïtes injectés, la reproduction sexuée, les recombinaisons méiotiques, ainsi que, à un moindre degré, les mutations ponctuelles et les réarrangements mitotiques sont à l’origine d’une diversité génétique et phénotypique des populations parasitaires issues d’une seule piqûre infectante, même si ces populations ont des liens de parenté étroits.
Parasite chez l’homme
Les sporozoïtes inoculés restent de quelques minutes à une demi-heure dans la peau, la lymphe puis le sang. Beaucoup sont détruits par les macrophages. Certains (d’ un à quelques dizaines) envahissent des hépatocytes. Les sporozoïtes forment alors des schizontes préérythrocytaires qui se développent en quelques jours (P.falciparum : 5,5-7 jours, P.vivax : 6-8 jours, P.ovale :9 jours, P.malariae :14-16 jours) et libèrent des milliers de mérozoïtes dans le sang (P.falciparum : 30.000, P.malariae et P.ovale : 15.000, P.vivax :8.000 à 20.000). La plupart des mérozoïtes envahissent des érythrocytes en près d’une minute. Certains sont phagocytes. Le délai entre l’infection par les sporozoïtes et la détection des stades sanguins s’appelle la période pré-patente. Elle dure généralement de 9 à 11 jours pour P.falciparum , 11 à 13 jours pour P.vivax, 10 à 14 jours pour P.ovale et 15 à 16 jours pour P.malariae. Seuls P.vivax et P.ovale peuvent entrer dans une phase dormante (hypnozoïte), au lieu d’évoluer directement en schizonte dans l’hépatocyte. Cette phase dormante peut durer plusieurs mois avant l’entrée schizogonie pré-érythrocytaires et être responsable de rechutes tardives. Les mérozoïtes envahissent des érythrocytes par invagination de la membrane cellulaire en une vacuole parasitophore. Dans l’érythrocyte, le parasite prend une forme en anneau, le trophozoïtes, absorbe l’hémoglobine et libère un pigment appelé l’hémozoïne. Après une période de croissance, le trophozoïte âgé entre dans un processus de division : la schizogonie érythrocytaire. Lorsque les schizontes sont matures, les érythrocytes éclatent et libère des mérozoïtes (P.falciparum :8 à 24, en moyenne 16 ; P. malariae : 8 ; P.ovale : 8 à 10 ; P.vivax :12 à 18) ainsi que de nombreux débris cellulaire et parasitaires responsables des accès de fièvre. La schizogonie érythrocytaire dure approximativement 48 heures pour P.falciparum, P.vivax et P.ovale et 72 heures pour P.malariae. Chez les individus non immuns, le taux de multiplication des stades asexués de P.falciparum excède souvent 10 par cycle, ce qui correspond à une efficacité d’invasion des érythrocytes par les mérozoïtes libérés de l’ordre de 50 % et atteint parfois 20 par cycle. Le cycle est continu pendant la durée de l’infection et aboutit à une augmentation progressive de la densité parasitaire jusqu’à ce que l’immunité ou le traitement la limitent. Lorsque la densité parasitaire atteint un certain niveau, les manifestations cliniques apparaissent. Les hématies parasitées par des trophozoïtes âgés de P.falciparum disparaissent habituellement de la circulation périphérique vers la 24e heure du cycle et sont séquestrées dans les capillaires d’organes profonds comme le cerveau, le cœur, la rate, les intestins, la moelle osseuse ou le placenta où se déroule la deuxième moitié du cycle (schizogonie). Dans certaines circonstances, cette séquestration est responsable de formes graves du paludisme. Il est possible que la totalité ou la quasi-totalité du cycle de certaines souches de P.falciparum se déroule en état de séquestration dans les capillaires profonds. Des mérozoïtes ayant envahi des hématies peuvent produire des formes sanguines sexuées (gamétocytes). Bien que tous les mérozoïtes aient capacité, y compris ceux issus de schizontes hépatiques, ce n’est généralement qu’après plusieurs cycles de schizogonie érythrocytaire que les gamétocytes sont produits en grand nombre et deviennent détectable. Avant de pouvoir être infectants pour un anophèle femelle, ils subissent une mutation en macrogamétocyte (femelle) et en microgamétocyte (mâle).
PHYSIOPATHOGIE
(Gentilini, 1996) Les manifestations du paludisme sont liées directement ou indirectement à la schizogonie érythrocytaire, alors que la schizogonie hépatique est asymptomatique. Leur gravité dépend de l’espèce plasmodiale, de la densité parasitaire, du degré de prémunition de l’hôte. Accès simple – la fièvre : est due à l’éclatement des rosaces qui libère dans le torrent circulaire du pigment malarique ; celui-ci se comporte comme une substance pyrétogène, dont l’effet est comparable à celui d’une endotoxine injectée à dose infralétale. Si l’éclatement des rosaces est asynchrone, la fièvre est irrégulière ou apparemment continue ; s’il est synchrone, la fièvre est intermittente, tierce ou quarte, selon la périodicité de la schizogonie (48 ou 72 heures). – l’anémie résulte avant tout de la lyse des hématies parasitées (éclatement des rosaces ; érythrophagocytose). Des hématies saines peuvent également être détruites, surtout dans les infections à P.falciparum, sans doute par un mécanisme immunologique ; de ce fait, la réaction de Coombs est parfois positive.
– La rate, dont le rôle est capital, intervient par ses formations lymphoïdes (synthèse d’anticorps) et ses monocytes-macrophages (phagocytose d’hématieparasitées). – Le foie intervient par l’activité phagocytaire des cellules de Kuppfer, et par la transformation de l’hémoglobine libérée en bilirubine libre, d’où le subictère. La splénomégalie et l’hépatomégalie, habituelles au bout d’un certain temps d’évolution, témoignent de l’hyperactivité et de la congestion de ces organes (la rate et le foie). Accès pernicieux Avec ses manifestations viscérales, neurologiques et rénales notamment, l’accès pernicieux dont la physiopathologie n’est pas élucidée, reste une érythrocypathie parasitaire. Il doit ses particularités symptomatiques à la multiplication rapide de P.falciparum dans les capillaires viscéraux qui engendre une anoxie des tissus nobles, prédominant au niveau de l’encéphale, puis des reins, des poumons et du foie, par anémie hémolytique, trouble de la microcirculation et phénomène cytotoxiques.
ANATOMO-PATHOLOGIE
D’une manière générale, la réaction de l’organisme est une hyperplasie des cellules macrophagiques, visible surtout dans la rate, puis dans le foie et la moelle hématopoïetique. Ces cellules contiennent des granulations noires d’hémozoïne (pigment malarique) qui proviennent de l’hémoglobine dégradée par l’hématozoaire et qui sont spécifiques. On y trouve aussi de l’hémsidérine, colorable par le Perls. – La rate est molle, friable, foncée ou presque noire à la coupe. Les sinus sont gorgés de sang et d’érythrocytes parasités ; les cordons de Billroth, hyperplasiés, sont tatoués d’hémozoïne. Les corpuscules de Malpighi, dépourvus de pigment, présentent une déplétion en lymphocytes B. Les macrocytes contiennent du pigment mélanique et des débris d’hématies parasitées. Dans le paludisme viscéral évolutif, la rate, d’aspect bantien, est fibrocongestive, avec des follicules hyperplasiés et souvent des nodules sidéro-calcaires. – Le foie présente une hyperplasie Kuppférienne, une dilatation des sinusoïdes et souvent une surcharge biliaire. L’hémozoïne, d’abord cantonnée aux cellules de Kuppfer, migre ensuite vers les espaces de Kiernan. – Le cerveau et ses enveloppes, chez les sujets décédés d’accès pernicieux, sont oedémateux et hyperhémiés. Dans la substance blanche surtout, les capillaires sont dilatés,encombrés d’hématies parasitées, et parfois thrombosés. On note des infiltrats périvasculaires, parfois hémorragiques ou nécrotiques. – Les reins ; dans les formes pernicieux, les capillaires glomérulaires et interstiels parasités sont turgescents, et contiennent des amas d’érythrocytes parasités ; il existe une hyperplasie endothéliale et un épaississement irrégulier des membranes basales. Dans la fièvre bilieuse hémoglobinurique, on observe des lésions non spécifiques de tubulopathie aiguë : obstruction de la lumière des tubes collecteurs par des dépôts hémoglobine, avec nécrose et desquamation de leurs cellules pariétales. La néphropathie quartane de l’enfant africain est caractérisée par un épaississement fibrillaire irrégulier des capillaires glomérulaires, ainsi que de la membrane basale, avec dépôts d’immuns complexes solubles.