GENERALITE SUR LA METHODE SISMIQUE REFLEXION
La zone d’étude fait partie du compartiment nord de Dakar mise en place après la formation du rift. Il est limité par deux failles transverses 16oN et 13oN. La caractéristique principale de cette zone est la complexité de l’évolution tectonique qu’elle a subie entre le Mésozoïque et le Cénozoïque. Les principales structures du secteur se caractérisent par : un style cassant avec formation de horsts et de grabens, un phénomène de compression donnant naissance à des plis et une importante fracturation, accompagnée de remontée de roches volcaniques et d’intrusions magmatiques. C’est durant la phase de compression que se succède une phase de distension qui réactive les failles en renforçant ainsi le dispositif déjà existant en horsts et grabens. La morphologie structurale du secteur met en évidence également un système de linéaments est-ouest le long du parallèle 16oN qui s’étend du Saloum en Gambie. Ces linéaments représentent la direction des failles transverses qui rattrapent les différents étirements de la croûte continentale. Les amincissements plus ou moins importants de la croûte subordonnent la subsidence du compartiment du secteur par les jeux des failles transverses. Afin de mieux comprendre les structures profondes du bassin et de fournir une analyse structurale en collaboration avec l’interprétation sismique, nous avons utilisé des méthodes géophysiques telles que la gravimétrique et le magnétisme. Figure 9: Coupe synthétique de la tectonique du domaine d’étude Outre les études qui ont été faites par la Compagnie Générale de Géophysique (CGG) pour le compte de la Société Africaine des Pétroles (SAP) puis de la COPETAO, les principales sources de données gravimétriques et magnétiques proviennent des sondages menés par ORSTOM (Atlantic Ressources Ltd, 1986). Les sondages ont couvert une bonne partie du Sénégal et à l’ouest de la Mauritanie et ont finalement été élargis au Sénégal et en Gambie afin de mieux affiner la connaissance sur les différentes structures du bassin. Ces données ont été analysées et filtrées, en séparant les anomalies régionales des anomalies résiduelles (Roussel et Liger, 1982) (Figure 10).
Présentations des résultats géophysiques et leurs limites
Nous présentons dans cette étude les données gravimétriques et magnétiques disponibles et les interprétations proposées par divers auteurs ; principalement celles issues des travaux de J.P.Lecorche (1983), J.L.Liger et Roussel (1982), Creen et Rechenmann (1965) et L. Meagher (1977). En effet, L’étude des anomalies régionales apportera une meilleure connaissance de la structure profonde de la zone d’étude notamment en ce qui concerne les principaux axes structuraux du bassin alors que les anomalies résiduelles qui sont les faits des sources superficielles ou localisées seront corrélées avec les résultats sismiques.
Principe et buts des études gravimétriques et magnétiques de la zone
Principe Le principe de la gravimétrie est de détecter les anomalies du sous-sol par la variation des densités. Cette méthode est similaire à celle du magnétisme, qui donne une mesure physique sur la susceptibilité magnétique d’une roche, qui caractérise sa capacité à s’aimanter. Buts : Les principaux objectifs assignés dans cette étude sont les suivants : – déterminer les emplacements des limites de contact principaux ; – déterminer les emplacements de tout matériel volcanique situé au-dessus du socle cristallin ; – déterminer les profondeurs de la source de toute anomalie y compris le socle.
– Résultats et interprétation des données gravimétriques
Les différents résultats ont permis de mettre en évidence deux types d’anomalies dans le secteur : l’anomalie régionale et l’anomalie résiduelle. Les anomalies régionales Ces anomalies sont liées à la structure profonde du bassin, il s’agit de : anomalie linéaire positive qui s’étend de la Mauritanie à la Guinée. Cette anomalie est interprétée comme étant un corps lourd à pendage ouest, avec une profondeur de 15 à 30 km (par Lecorche et al, 1983). La partie sud de cette anomalie est liée à la faille transformante qui s’étend de Kidira à Vélingara et qui se poursuit jusqu’à Bissau appelée linéament Kidira-Vélingara-Bissau (figure 7). Ce changement de structure gravimétrique de part et d’autre du linéament suggère une limite structurale entre deux régions du bassin qui auraient évoluées différemment. Une anomalie linéaire positive : cette anomalie est centrée au sud du secteur le long de la rivière de gambie entre la longitude 14o et 13o W. Elle est interprétée comme étant une structure liée à une masse plutonique lourde située au sein d’une zone de croûte amincie (ROUSSEL et LIGER, 1982 in Ardjuna Ressources Ltd., 1989). Une anomalie négative : cette anomalie est de forme allongée dénommée anomalie de Mouk-Mouk. Elle s’étendant de la frontière de la Mauritanie, au nord, à la région de Sagata-Linguere. Elle est interprétée comme étant la présence d’un bassin sédimentaire en conjonction avec l’épaississement de la croûte vers l’est. Au sud de la région, elle fait place à une anomalie plus faible orientée E-W, interprétée comme étant le bassin pré-rift de Diourbel. Toutefois, les structures décrites ci-dessus sont limitées seulement sur la gravité régionale dans le cadre de la tectonique du bassin. Elles ne permettent pas d’expliquer les anomalies résiduelles liées à des causes locales.