La bioéthique apparaît ces dernières années comme une nouvelle réalité, un nouveau message pour le monde. la bioéthique cherche à définir ce que nous pouvons faire, ce que nous devons faire, et ce que nous ne devons pas faire : à contrôler en somme le passage de ce que nous pouvons faire à ce que nous décidons effectivement de faire .
Définitions
Ethique :
Elle consiste en un Engagement moral humaniste induisant un comportement qui obéit à des Règles, à des Normes considérées comme bases de la morale d’une société ou d’une époque. C’est dire les Règles du Bien et du Mal [9]. Pour Aristote, l’éthique est la science du bonheur humain, et il énumère les biens qui, à ses yeux, constituent les parties du bonheur humain.
Morale :
Le terme morale vient du Latin «mos-moris », qui veut dire : usage coutume et même: droit coutumier : Mos est Gruecorum : il est d’usage chez les Grecs… .Ce terme a pour équivalent Grec « ta-Ethica » qui fait également référence aux mœurs, aux valeurs retenues par un peuple, une civilisation donnée [9]. La morale est donc impérative, directive, normative, voire justicière, car possiblement à l’origine de récompense ou de sanction. Elle est à usage collectif, et du ressort du politique, du religieux et du sociétal [10].
Déontologie
La déontologie fait donc référence aux devoirs qui incombent aux professionnels dans l’exercice de leur métier. C’est un ensemble de principes d’action, pour les pratiques professionnelles de personnes agissant dans un cadre similaire, exerçant un métier identifié. C’est une morale particulière référée à une activité. Quand on est dans le champ de la déontologie, on est dans « ce qu’il faut faire » [11]. « Ensemble des valeurs et des règles de conduite pour régir les rapports professionnels avec les bénéficiaires et avec leurs collègues » La déontologie a deux sources :
➤ Une source générale du point de vue moral : principes moraux et juridiques.
➤ Expérience des praticiens.
C’est un moyen de régulation :
➤ entre pairs.
➤ entre professionnels et usagers [11].
Origine de la bioéthique : les progrès scientifiques et les dérivés
La bioéthique trouve ses racines dans les révolutions thérapeutiques, biologiques et génétiques qui ont eues lieu des années 30 à nos jours. Une étape importante fut la découverte en 1953 de l’ADN, la molécule en double hélice qui contient l’information génétique de tous les êtres vivants. En 1973, les chercheurs mettent à jour la possibilité de modifier l’hérédité d’un être vivant en ajoutant ou en supprimant des gènes et il devient alors possible de localiser les gènes déficients à l’origine de maladies héréditaires. Cette idée de sélection artificielle n’est cependant pas nouvelle, car dès la fin du XIXème siècle, les scientifiques évoquaient déjà la possibilité de choisir nos descendants et de supprimer les « tares » de l’humanité. Un cas extrême de sélection par l’homme est celui de l’Allemagne nazie : Certains préconisent la stérilisation des personnes considérées comme déficientes ; d’autres suggèrent d’agir pour améliorer l’espèce humaine et tendre vers une « race supérieure ». Dans l’Allemagne nazie, les Schutzstaffels (SS) cherchent à prouver les hypothèses racistes du siècle précédent en pratiquant, dans les camps de concentration, d’ignobles expériences médicales à visées pseudo-scientifiques. Aujourd’hui encore, certains sont tentés par un détournement des travaux de la génétique. Si les perspectives de traitement de maladies induites par des gènes 20 déficients sont considérables, les dangers d’un profil génétique idéal et d’une «fabrication de bébés sur mesure » ne doivent pas être ignorés [12].
En 1947, au procès de Nuremberg, les atrocités commises sur des êtres humains pendant la seconde guerre mondiale sont révélées au monde entier. Afin d’éviter que de telles dérives se reproduisent, le Tribunal a défini dans un code dix règles à respecter dans le cadre d’expérimentation sur l’homme. Ce Code de Nuremberg est le premier texte sur le plan international à poser le principe du consentement à la recherche [13] .Tous ces risques de dérapage sont les fruits du progrès humain. Ces dangers sont les révélateurs de la puissance qu’a l’homme de dominer la vie. Dans ces circonstances, l’élaboration de règles éthiques s’avère nécessaire. Il s’agira pour l’homme de prendre conscience des valeurs et de s’engager à préserver l’humanité des risques de disparition [14].
Origine du mot bioéthique et les promoteurs de la bioéthique
Le terme « bioéthique » est apparu dans les années 1970 aux États-Unis dans un article du cancérologue américain Van Rensselaer Potter, intitulé Bioethics, the Science of Survival [13], dans un contexte de développement exponentiel des connaissances scientifiques, en particulier dans le domaine de la biologie. L’absence de véritable réflexion quant à leur application alarme Van Rensselaer Potter qui appelle alors la création d’une nouvelle science qui reposerait sur l’alliance du savoir biologique (bio) et des valeurs humaines (éthique). Le mot « bioéthique » est utilisé pour désigner l’étude des enjeux éthiques que soulèvent les avancées scientifiques modernes (en particulier la génétique, l’assistance médicale à la procréation, la recherche sur l’embryon humain, le clonage thérapeutique, mais aussi l’avortement, l’euthanasie, etc.) mais également pour désigner « la recherche de solutions à des conflits de valeurs dans le monde de l’intervention bio-médicale » [15].
C’est ainsi qu’en 1979, le philosophe allemand Hans Jonas a publié un livre intitulé «le Principe de Responsabilité, une Ethique pour la civilisation technologique ». Pour H. Jonas les nouveaux types et les nouvelles dimensions de l’agir humain réclament une éthique de prévision et de responsabilité à mesure que les défis scientifiques assument toutes les conséquences et éventualités (parfois inconnues) produites par ces applications notamment humaines. Cette responsabilité de respect de l’Homme et de son devenir fragile s’énonce (Principe de Jonas) : « Agis de façon telle que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine et digne sur terre » [9].
Jonas invite l’homme d’aujourd’hui à évaluer son action à la lumière des risques du futur. Ce message de Jonas a connu un grand retentissement positif dans le monde. Chemin faisant, cette idée a été développée dans la littérature. Des chairs sont désormais réservées dans les universités, les facultés de médecine aux Etats Unis et dans plusieurs autres pays. La quasi-totalité des universités et les facultés de médecine ont introduit un cours de bioéthique [14].
La bioéthique est donc un champ d’étude mais aussi une discipline dont le but est de créer des normes qui encadrent les avancées biotechnologiques.
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