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Rhinite aiguë : rhume de cerveau
Le tableau clinique est banal. Il débute par une brûlure, une sécheresse nasale, des picotements au niveau pharyngé et une discrète altération de l’état général. La phase d’état est caractérisée par une obstruction nasale et une rhinorrhée importante. La muqueuse nasale est œdématiée à l’examen avec présence de sécrétions plus ou moins claires. Au bout de 3 ou 4 jours, les sécrétions deviennent muco-purulentes puis diminuent. La guérison est obtenue en 8 à 10 jours.
Cette rhinite aiguë peut se compliquer de : sinusite aiguë, otite moyenne aiguë, laryngite.
Sinusites aiguës
Elles sont liées à l’association d’un blocage des orifices de drainage et des sinus et à une infection bactérienne. Les gènes le plus souvent rencontrés sont hémophilus influenzae, streptocoque pneumonae, staphylocoque, et des germes anaérobies. La localisation la plus fréquente est le sinus maxillaire. L’infection peut s’étendre aux sinus frontaux, à l’ethmoïde et beaucoup plus rarement au sinus sphénoïdal réalisant alors une pan sinusite. L’atteinte est le plus souvent unilatérale. Au décours d’une rhinite aiguë la symptomatologie se modifie avec apparition de douleurs unilatérales, périorbitaires, pulsatiles, accentuées par la position déclive, un mouchage purulente unilatéral et une fièvre modérée (38°-38°5). La rhinoscopie antérieure permet de mettre en évidence du pus au niveau du méat moyen. La palpation de la région sous-orbitaire ou frontale est douloureuse. Ce tableau caractéristique ne justifie pas la réalisation d’une radiographie des sinus.
Pathologies rhino-sinusiennes chroniques
Rhinite chronique
La rhinite chronique est une maladie inflammatoire atteignant la muqueuse nasale sans atteinte de la muqueuse du sinus. Il existe deux grands types de rhinite chronique :
o les rhinites chroniques allergiques : 40 %
o les rhinites chroniques non allergiques : 60 %
Le tableau clinique est univoque, associant à des degrés divers : obstruction nasale, rhinorrhée, éternuements, troubles de l’odorat. La douleur et les épistaxis sont exceptionnelles. La rhinoscopie antérieure permet d’apprécier la coloration de la muqueuse : pâle, elle est en faveur d’une rhinite allergique ; très congestive et œdémateuse, on évoquera une rhinite chronique vasomotrice.
a. Rhinite allergique
o antécédents familiaux ou personnels d’allergie
o début de la symptomatologie avant la puberté, importance de la triade associant éternuements, rhinorrhée, obstruction nasale
• symptomatologie saisonnière dans les allergies polliniques
• symptomatologie des week-ends faisant évoquer une allergie aux acariens ou au pollen des maisons de campagne
• symptomatologie survenant sur le lieu de travail faisant évoquer une allergie professionnelle
• symptomatologie survenant au domicile évoquant une allergie aux acariens ou aux phanères d’animaux d’unité de lieux
• lieu professionnel (allergie professionnelle)
• lieu familial (maximum nocturne : allergènes domestiques)
• lieu champêtre (allergie de type pollinique)
b. Rhinite vasomotrice
Des arguments cliniques orientent vers une rhinite vasomotrice : l’absence d’élément en faveur d’une rhinite allergique, le début des symptômes après l’âge de 30 ans dans la majorité des cas.
c. Sinusites chroniques
Inflammations des sinus de la face le plus souvent les sinus antérieurs (sinus maxillaires et frontaux et cellules ethmoïdales). La sémiologie qui est peu spécifique associant des signes usuels de la pathologie nasosinusienne (obstruction nasale, rhinorrhée, trouble de l’odorat) les douleurs sont rares. La cacosmie est évocatrice d’une origine dentaire. L’examen clinique recherchera au niveau des fosses nasales du pus et d’éventuels polypes au niveau du méat moyen. Un examen dentaire soigneux doit être pratiqué (recherche de carie ou de dent dévitalisée). Le diagnostic sera confirmé par l’étude tomodensitométrique (dans ce cadre il n’y a plus de place pour la radiologie conventionnelle). La tomodensitométrie va confirmer l’atteinte sinusienne. Dans la plupart des cas, le sinus sphénoïdal et les cellules ethmoïdales postérieures sont saines.
d. La polypose naso-sinusienne
Est une maladie inflammatoire chronique née des cellules ethmoïdales. Elle est caractérisée par une dégénérescence œdémateuse bilatérale de la muqueuse qui va se traduire sous la forme de masse polyploïde au niveau des fosses nasales. Elle est souvent précédée par une rhinite chronique non obligatoirement allergique avec une hyper-éosinophilie de la muqueuse. La polypose est révélée par les signes usuels de l’atteinte naso-sinusienne : obstruction nasale, rhinorrhée et du signe plus spécifique à la polypose en particulier anosmie. L’examen clinique fait le diagnostic. Il met en évidence des polypes translucides au niveau des fosses nasales entourés de sécrétions plus ou moins abondantes de manière bilatérale et localisées sous le cornet moyen. Le diagnostic réalisé, il faut rechercher :
Une pathologie associée, un asthme. L’asthme et la polypose nasale peuvent apparaître simultanément ou de manière décalée. La recherche d’une hyperréactivité bronchique doit être systématique chez tout patient porteur d’une polypose naso-sinusienne. Un syndrome de Widal qui se traduit par l’association : polypose nasosinusienne, asthme, et intolérance à l’aspirine (la prise d’aspirine est susceptible de déclencher un éventuel état de mal asthmatique). L’intolérance à l’aspirine peut apparaître de façon décalée par rapport à la polypose nasosinusienne : la prise d’aspirine ou d’antiinflammatoire non stéroïdien doit être proscrite chez les patients qui sont porteurs d’une polypose naso-sinusienne. L’examen tomodensitométrique va confirmer l’atteinte ethmoïdale et préciser son extension.
Complications des sinusites
Elles sont de deux ordres : complications ophtalmologiques et endocrâniennes
Complications ophtalmologiques
La cellulite orbitaire aiguë se traduit par un œdème conjonctival et palpébral associé par une exophtalmie.
Complications méninge-encéphaliques
Elles sont liées surtout aux sinusites frontales ou ethmoïdales. L’infection va se propager par un mécanisme de thrombophlébite et est susceptible d’entraîner : une méningite purulente, un empyème sous dural, un empyème extra dural, un empyème du cerveau, une thrombophlébite du sinus caverneux. Toute sinusite, surtout si elle est frontale ou sphénoïdale, qui s’accompagne de douleurs vives, de fièvre élevée, malgré un traitement antibiotique doit faire rechercher des complications endocrâniennes et faire pratiquer une tomodensitométrie.
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
HISTORIQUE
I ANATOMIE
I.1 CAVITE BUCCALE-PHARYNX-LARYNX
I.1.1 Cavite buccale
I.1.2 PHARYNX
I.1.3 Le larynx
I.2 NEZ, FOSSES NASALES ET CAVITES SINUSIENNES
I.2.1 Nez et fosses nasales.
I.2.1.1 Nez
I.2.1.2 Les fosses nasales
I.2.2 Cavités sinusiennes
I.3 L’OREILLE
I.3.1 L’oreille externe
I.3.2 L’oreille moyenne
I.3.3 L’oreille interne
I.4 GLANDES
I.4.1 Glandes thyroïde et parathyroïde
I.4.1.1 Loge thyroïdienne
I.4.1.2 Contenu de la loge
I.4.2 Les Glandes salivaires
II.1 GANGLIONS LYMPHATIQUES DE LA TETE ET DU COU
II PHYSIOLOGIE
II.1 DEGLUTITION
II.2 AUDITION ET EQUILIBRE
II.2.1 Audition
II.2.2 Equilibre
II.3 OLFACTION
II.3.1. Transmission
II.3.2. Perception
III. PRINCIPALES PATHOLOGIES ORL
III.1 ANGINE
III.2 INFECTIONS NASO-SINUSIENNES
III.2.1 Pathologies aiguës
III.2.2 Pathologies rhino-sinusiennes chroniques
III.2.3 Complications des sinusites..
III.3 LES OTITES.
III.3.1 Otites externes
III.3.2 Otites moyennes
III.3.3 Otite interne
III.4 REFLUX GASTRO OESOPHAGIEN
III.5 MASSES CERVICALES
III.6 CANCERS ORL
III.6.1 Les différents types histologiques
III.6.2 Les facteurs de risque
III.6.3 Symptômes et Diagnostic
DEUXIEME PARTIE :NORE ETUDE
I OBJECTIFS
I.1 Objectif général
I.2 Objectifs spécifiques
II METHODOLOGIE
II.1 CADRE D’ETUDE
II.1.1 Région de Kaolack
II.1.2 Centre Hospitalier Régional El Hadji Ibrahima NIASS (CHREIN) Kaolack
II.1.3 Service ORL
II.2 TYPE D’ETUDE ET PERIODE D’ETUDE
III PATIENTS
IV RESULTATS
IV.1 DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES
IV.2 DONNEES CLINIQUES
IV.2.1 Les principales pathologies ORL rencontrées
IV.2.2 Corrélation entre types de pathologies et tranche d’âge
IV.2.3 Corrélation entre types de pathologies et sexe
IV.3 PRISE EN CHARGE
IV.4 EVOLUTION
V DISCUSSION
V.1 SUR LE PLAN METHODOLOGIQUE
V.2 SUR LE PLAN EPIDEMIOLOGIQUE
V.2.1 Age
V.2.2 Sexe
V.3 SUR LE PLAN CLINIQUE
V.4 SUR LE PLAN THERAPEUTIQUE
V.5 SUR LE PLAN EVOLUTIF
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES
ANNEXE