Freins et Leviers influençant la participation des médecins généralistes, kinésithérapeutes et orthophonistes

Freins et Leviers influençant la participation des
médecins généralistes, kinésithérapeutes et
orthophonistes

Freins dans l’implication en ETP 

Certains freins incombaient aux praticiens, d’autres provenaient des patients, par ordre de fréquence : – Concernant les praticiens : Un manque d’information sur l’ETP (et de formation ?) : On relevait un manque d’information factuelle sur les programmes proposés. K1 « tout simplement je ne sais pas ce qui se fait et ce qui se fait pas… » Il existait une méconnaissance globale des principes de l’ETP. K9 « la connaissance de ses activités euh savoir ce qui s’y passe et ce que ça peut apporter, il y a une méconnaissance de tout ça » Les orthophonistes et kinésithérapeutes soulignaient l’importance du manque de formation des libéraux. O7 : « […] il y aurait besoin de dire qu’il faut faire ça, euh, enfin on devrait peut-être plus en parler dans la formation initiale » Un manque de temps pour l’investissement dans des activités d’ETP : Le temps de consultation en libéral impose une rythmique qui ne laisse pas beaucoup de place à l’ETP pour une large majorité des praticiens. M1 : « On n’a pas de temps, ça nous manque […] Quand on prend du retard dans ses consultations, c’est souvent la partie que l’on abrège » 8 Une difficulté d’accès aux soins : Elle concerne un défaut d’offre de soin en ville à laquelle les médecins généralistes font plus volontiers référence. M7 : « le problème est d’avoir accès à ces praticiens en ville donc euh… à l’hôpital il y en a peu donc en ville encore moins. » La continuité des soins est aussi mise en avant avec un manque de communication entre les différents acteurs. K6 : « En libéral on est un peu dans son coin, c’est vraiment un no man’s land en fait ! » Un manque d’intérêt pour l’ETP : On y retrouve un manque de motivation. K4 : « […] si je suis franc avec vous je ne me renseigne plus trop là-dessus » Il existe aussi une méfiance vis-à-vis de l’ETP. Les médecins généralistes émettent des doutes sur son bénéfice. M8 : « elle a trouvé [une patiente] que le peu qu’elle en avait retiré par rapport au temps dans sa journée de travail n’avait pas été rentable » D’autres se plaignent d’un manque de retour avec un manque de transparence quant à l’évaluation des pratiques. M4 : « il n’y a pas de retour, on sait pas comment ça marche […] ils n’ont pas évalué leur truc non plus » 9 Une lourdeur organisationnelle : Les libéraux redoutent de crouler sous des démarches fastidieuses. M4 : « l’organisation me paraît… enfin c’est pas qu’elle me paraît c’est qu’elle est monstrueuse quoi » Une rémunération insuffisante pour les activités d’ETP : La mauvaise rémunération du temps des libéraux qui s’investissent dans activités d’ETP vient aggraver le manque d’attrait pour ces programmes. Le praticien préfère s’orienter vers des projets plus rentables. O3 : « si on veut que les gens se libèrent il faudra songer à une forme d’indemnisation » Une frustration d’être tenu à l’écart de ces activités : Le manque d’information sur les programmes d’ETP peut créer un sentiment de mise à l’écart. O5 : « ça m’a étonné qu’on ne nous demande pas de participer. » La pathologie du patient : Le manque de connaissance du praticien sur la pathologie du patient, notamment concernant la maladie neurovasculaire intervient. O7 : « la méconnaissance de la pathologie dans certaines professions même paramédicales, la méconnaissance des troubles cognitifs […] on pense pas forcément aux troubles des comportements » L’expression même de la pathologie et ses séquelles constituent parfois un obstacle. M3 : « Il y a des déficits neurologiques à évaluer chez ces patients qui peuvent freiner. » 

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Leviers pour l’implication en ETP

On retrouvait, par ordre de fréquence : Un meilleur accès aux soins : Les libéraux réclament une augmentation de leur disponibilité. M8 : « dans une journée on peut voir au moins 8 personnes qui ne nécessitent pas forcément nos compétences […] tout ce temps pendant lequel on pourrait voir des gens qui le nécessitent vraiment. » L’existence d’un réseau de soin favorise l’implication. M1 : « Il faut établir des réseaux à choisir en fonction de ce qui correspond le mieux aux soignants » Une meilleure rentabilité des activités d’ETP : La rémunération doit correspondre au temps d’investissement. M8 : « il faut intéresser financièrement les médecins à pratiquer cette chose là parce que ils y sont intéressés intellectuellement » Une meilleure formation des praticiens sur l’ETP : Un professionnel formé s’investi plus facilement. K6 : « il faut organiser des formations et informer vraiment les gens de ce qu’est l’éducation thérapeutique » Une réduction des tâches administratives : Les médecins généralistes clament une simplification des démarches. 14 M7 : « Il faudrait diminuer la charge de travail administrative des médecins » Le développement de structures spécialisées est réclamé. K5 : « ces trucs là ça reste dans des parcours de soins […] dans des structures […] au moins sur la structure il y a l’ergo’, le psychomot’, le kiné » Un renfort de l’observance : Le praticien accepte davantage d’accompagner son patient dans une démarche d’ETP si ce dernier le nécessite et se montre adhérant à la prise en charge. Les médecins généralistes réclament un entretien motivationnel. M8 : « j’essaie de faire ce qu’on appelle un entretien semi-motivationnel, […] je trouve ça plus sympa de leur dire « vous avez déjà pensé, votre dose de diabète vous en êtes où ? Et votre asthme ? » » Une modification des programmes d’ETP proposés : Une démédicalisation serait intéressante. M2 : « Il faudrait peut-être que ce soit démédicalisé avec des intervenants autres que des médecins. » Certains proposent la création d’une profession à part entière. O9 : « Ça pourrait être un métier en soi ! […] un métier assez transversal qui demanderait sûrement beaucoup de compétences » Un développement du milieu associatif : Les kinésithérapeutes et orthophonistes réclament un soutien associatif. O4 : « si j’ai un patient qui vient d’avoir un AVC […] en général je vais essayer de chercher une asso, quelqu’un qui va pouvoir avoir des informations. » 

Table des matières

Introduction
Matériel et Méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Références Bibliographiques
Annexes
Liste des abréviations utilisées

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