FONDEMENT THEORIQUE DU DEVELOPPEMENT SOUTENABLE ET DE LA TRANSITION
ENERGETIQUE
Théorie sur le développement
Un premier élément à savoir est que le développement est associé à la théorie de l’évolution naturelle. D’après Gilbert Rist, le développement est assimilé au processus qui induit au changement dans l’évolution naturelle. Selon lui, « le développement occupe au sein de l’idéologie naturaliste une place à part car il renvoie à une longue tradition qui s’étend sur la longue durée de l’histoire occidentale »2 . A – Origine du développement Selon les occidentaux, le développement est considéré comme un concept « prêt à utiliser » qui peut être apprêté dans toutes les parties du globe, en suivant le mode d’emploi donné par les occidentaux et par leurs représentants. C’est une sorte de recette pour sortir du sous-développement des pays pauvres, l’objectif vise à les rendre développés. Cette perception du développement comme finalité à la pauvreté en comporte une vision très précise. Les idées de progrès, de croissance et d’avancement scientifique présentes dans ce concept de développement du président américain, Harry Truman, en 1949 représentent l’essence même de cette vision du développement. En fait, dans le fondement de l’idée de développement dans la théorie évolutionniste, la notion de changement et de progrès technique s’inscrit dans le processus de la croissance. Mais, l’analyse occidentale montre que le développement renferme un contenu culturel. Tel que Serge Latouche qui met en contradiction l’idée de l’environnement comme donnée naturelle : « L’économie n’est pas une réalité naturelle, c’est une invention historique et culturelle, qui reçoit tout particulièrement une impulsion sans précédent dans la modernité occidentale. Si la culture, comme je le pense avec les anthropologues, est la réponse des groupes humains au problème de l’existence, c’est l’économie qui est une dimension de la culture. Non seulement elle n’est pas complémentaire de la culture, mais en Occident, elle tend à en devenir le substitut par l’absorption de toutes les dimensions culturelles » 3 . Serge parle ici véritablement de l’économie mais non du développement, mais nous tenons compte de ce que le développement aurait pu être considéré dans le même principe. En effet, dans la vision occidentale et évolutionniste du développement, celui-ci apparaît essentiellement économique, c’est-à-dire qu’il est induit par des facteurs ou des actions à caractère économique dans sa finalité. Et puisque le développement ne se rapporte pas seulement à l’économie, le président Truman, dans son discours, lors d’une réunion des Nations-Unies, proclame que les conditions de développement doivent y conduire « toute l’humanité aux besoins personnels » 4 . Les moyens pour y parvenir, pour atteindre l’idéal en d’autres termes sont essentiellement économiques et même le bonheur revêt une dimension économique. Pour le développement, plusieurs définitions ont été avancées par des spécialistes : Selon François Perroux, « le développement c’est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croitre cumulativement et durablement son produit réel et global ». D’après Paul Bairoch, « le développement c’est le changement social, économique, technologique et institutionnel lié à une augmentation du niveau de vie et lié à une évolution technologique et une organisation ». Pour Austruy, « le développement, c’est le dépassement des anciennes structures dans l’actualisation des nouvelles cohérences et le transfert de technologie que ce processus entraine ».
Principes théoriques de développement
La théorie de développement révèle de la théorie économique. Il s’agit de la circulation constante des échanges qui favorise l’accumulation, laquelle est un facteur de production et de croissance. D’autres principes sont venus s’y tels ajouter la division du travail, induite par l’accumulation, la production de masse ainsi favorisée ; le progrès et l’innovation constituent aussi des moteurs du développement économique et de la croissance. 3 Latouche, Serge (1991), La planète des naufragés, Essai sur l’après développement, Paris, Éditions La Découverte, p.11. 4 Rist, (1996, 120) 5 Ainsi, pendant une longue période de temps, les principes de l’économie élaborés par les premiers théoriciens de l’économie classique, soit Adam Smith (1723-1790), David Ricardo (1772-1823) et Jean-Baptiste Say (1767-1832), avaient servi de base aux théories du développement économique et du développement tout court, période où le développement fut assimilé à l’essor économique. C’est la raison pour laquelle les principes du « laisser-faire » remontèrent aux physiocrates et à François Quesnay (1694-1774), c’est-à-dire au commencement du libéralisme dans l’économie. L’importance de la division du travail comme facteur de croissance de la production fut démontrée, notamment par Adam Smith6 . La loi de l’harmonie des intérêts favorise la production et l’échange en raison de l’intérêt mutuel, fut élaborée par Jean-Baptiste Say et la loi des avantages comparatifs, en faveur de la spécialisation de la production et de l’accroissement des échanges, fut énoncée par David Ricardo. Toutes ces lois représentent les premiers principes de l’économie classique. Elles figurent dans la théorie du libéralisme économique, qui est aussi une théorie inspirée du naturalisme, c’est-à- dire un système tiré de l’ordre naturel où la loi du « laisser-faire » domine, car l’ordre des choses, en l’occurrence l’ordre économique, s’instaure de lui-même de façon naturelle. Ces principes ont vu leur concrétisation et avec l’arrivée de la révolution industrielle où s’effectue la mise en place d’un système organisé de production économique. Section 2 – Concept sur le développement durable En 1987, la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, dirigée par l’Assemblée générale de l’ONU pour créer un « programme global de changement », publia son rapport final intitulé Notre avenir à tous. Mais avant que ce rapport soit établi, des économistes environnementaux ont déjà parlé de la notion développement soutenable. Plusieurs approches ont été mis en place, le développement durable en est un nouveau concept. Celles adoptées sont multiples et dimensionnelles. Il a été procédé à de nombreuses démarches pour faire de ce concept une réalité.
Premières approches constituant le développement durable
Les économistes comprennent une des communautés de chercheurs et d’experts ayant contribué à beaucoup de réflexions sur l’étude du développement soutenable. La science économique concerne généralement l’étude de la croissance et du développement d’un pays, 5 Clerc, (1995, 44) 6 Latouche, (1991, 52) 6 raison pour laquelle elle s’étend à répondre à ce qui renferment les mots c’est-à-dire à « ce principe sans norme »7 qui est le développement soutenable.
Développement soutenable : deux siècles de controverses économiques
Ce contexte constitue deux hypothèses qui analysent généralement la question des limites de la croissance en tant que base fondatrice de l’économie politique.
Evolution du capitalisme
L’objectif de l’économiste vise à définir les normes qui doivent permettre d’améliorer les conditions de vie de l’ensemble de la population. Certains auteurs ont souligné que la dynamique capitaliste peut entraîner une surexploitation de la ressource tant humaine que naturelle ainsi qu’un ralentissement de la croissance. Les économistes classiques ont analysé une doctrine ayant dominé jusqu’au milieu de XIXe siècle qui explique que l’amélioration des conditions de vie passe avant tout par l’accumulation du capital. Ainsi, les capitalistes sont conviés à investir encore et encore davantage en maintenant un taux de profit suffisant. Selon la thèse des avantages comparatifs, David Ricardo enseigne que « les pays trouvent avantage au commerce international en se spécialisant dans la production et l’échange des biens dans lesquels ils sont les plus efficaces ». De ce fait, l’enrichissement dépend d’une division de travail à l’intérieur d’une nation et sur l’échange des produits dans le cadre du marché concurrentiel.
Etat stationnaire
La dynamique d’accumulation du capital consiste à l’analyse de l’état stationnaire. Elle doit se référer aux contraintes naturelles constituant la démographie et la fertilité des sols cultivés. Selon Thomas Malthus, plus la population augmente, plus elle nécessite de produire davantage. Et selon David Ricardo, lorsque la population augmente, ceci conduit à la diminution du profit du capitaliste, par la rente différentielle perçue par les propriétaires fonciers, jusqu’ à ce que cela tombe vers zéro où l’incitation à investir va disparaître.