Fonction générale de la peau
La peau est un organe vital, d’une surface de presque 2 m². (1) Véritable enveloppe se dressant entre l’organisme et l’environnement, la peau nous protège des diverses agressions environnementales, qu’elles soient physiques (ex : chocs, pressions, facteurs thermiques, UV), chimiques (ex : tensioactifs, solvants) ou biologiques (ex : agent infectieux). Elle s’oppose à la fuite des fluides plasmatiques, en particulier de l’eau, et joue un rôle de barrière protectrice. Une destruction de cette dernière, sur une grande surface, peut engager le pronostic vital. (2) La présence d’un réseau de fibres nerveuses et de récepteurs sensoriels confère à la peau, une fonction d’organe sensoriel, qui assure la communication entre notre organisme et l’environnement. Ceci permet à l’organisme de réagir aux différents stimuli de l’environnement comme le chaud, le froid, la douleur, le toucher etc…
La peau est aussi le lieu de nombreuses réactions métaboliques. Elle est notamment impliquée dans la synthèse de la vitamine D, indispensable à la fixation du calcium sur les os. D’autre part, grâce à un réseau complexe de petits vaisseaux et la régulation de la transpiration, la peau assure le maintien d’une température corporelle constante (37°C) par la rétention ou l’élimination de l’eau. Au-delà de la fonction de barrière, la peau est un véritable organe immunitaire actif capable de combattre les attaques de différents pathogènes grâce à l’ensemble des cellules immunitaires qu’elle contient.
Structure de la peau
De la plus superficielle à la plus profonde, le tissu cutané se divise en trois couches : l’épiderme, le derme et l’hypoderme. Dans ces couches, plusieurs annexes cutanées sont implantées telles que les follicules et les glandes. Figure 1 – Coupe tridimensionnelle de la peau et de ses annexes (a)
L’épiderme
L’épiderme est le revêtement superficiel de la peau. De faible épaisseur, cette couche se compose d’un épithélium de revêtement pavimenteux (les cellules les plus superficielles sont aplaties et plus larges que hautes), stratifié (possédant plusieurs couches de cellules) et kératinisé. (4) Composé de 80% de kératinocytes (4), l’épiderme est le siège de la kératinisation, un programme de différenciation cellulaire continu et orienté conduisant à la synthèse de kératine. 12 La kératinisation est centrifuge, c’est-à-dire qu’elle s’effectue de la membrane basale à la surface de la peau. Elle permet de renforcer l’effet barrière de la peau.
L’épiderme se divise en cinq couches cellulaires comprenant chacune un stade différent évolutif de différenciation des kératinocytes : la couche cornée, la couche claire, la couche granuleuse, la couche épineuse (ou corps muqueux de Malpighi) et la couche germinative qui repose sur la membrane basale. Cette stratification correspond aux changements de forme et d’aspect des kératinocytes qui migrent en se différenciant de la couche basale à la couche cornée.
La couche germinative ou couche basale est constituée des kératinocytes les plus jeunes. Elle comprend une unique assise de cellules allongées, cubiques, à gros noyaux, signe de l’intense activité mitotique des cellules. Cette couche assure le renouvellement de la peau puisque chaque cellule mère se divise pour donner une cellule fille maintenue dans le pool germinatif et une cellule se déplaçant verticalement dans le pool de différenciation. – La couche épineuse, nommée ainsi du fait de la présence de desmosomes (jonctions intercellulaires) associés à des filaments de kératine, se compose de plusieurs couches de cellules polyédriques (5 à 10 couches). Cette couche renferme des kératinocytes de formes irrégulières, de plus en plus plats et riches en kératine lorsqu’ils migrent vers la surface de la peau. La présence des desmosomes assure une grande cohésion entre les cellules et une importante résistance mécanique à l’épiderme