Faune malacologique
Au cours des deux prospections nous avons récolté 733 mollusques dont 602 à Richard Toll et 131 à Niakhar. Les individus récoltés se répartissent en sept espèces de gastéropodes d’eau douce appartenant à la sous classe des Pulmonés : Biomphalaria pfeifferi, Bulinus truncatus, Bulinus globosus, Bulinus senegalensis (figure 18) et Lymnaea natalensis et à la sous classe des Prosobranches : Bellamya unicolor (Olivier, 1804) et Melanoides tuberculata (Muller, 1774). Dans la zone de Niakhar, tous les individus récoltés (131) étaient de l’espèce B. senegalensis. A Richard-Toll, 602 mollusques ont été récoltés au total dont 582 Pulmonés et 20 Prosobranches. Sur les 582 Pulmonés, 296 sont de l’espèce Biomphalaria pfeifferi soit un pourcentage de 50.86%, les 195 de l’espèce Lymnaea natalensis (33.5%), 89 sont de B. truncatus (15.3%) et les 2 sont de B. globosus (0.34%). Les 20 Prosobranches sont constitués par 9 Bellamya unicolor (45%) et 11 Melanoides tuberculata (55%) (Figure 19). Parmi les 602 collectés à Richard-Toll, deux B. truncatus ont émis des cercaires de S. haematobium correspondant à un taux d’infestation de 2.198%. Figure 18 : Hôtes intermédaires des schistosomes trouvés à Richard-Toll et à Niakhar (Bulinus senegalensis (a), B. truncatus (b), B. globosus (c) et Biomphalaria pfeifferi (d)) Figure 19 : Nombre d’individus de chaque espèce de mollusques à Richard-Toll et à Niakhar 0 100 200 300 Nombre d’individus Espèces a b c d Mise en place d’une plateforme de malacologie pour améliorer les stratégies de lutte contre les schistosomiases au Nord et au Centre du Sénégal.
Espèces identifiées par la technique du MALDI-TOF MS
Un total de 90 échantillons de mollusques ont été soumis à l’analyse MALDI-TOF. L’analyse par MALDI-TOF a permis de confirmer l’identification morphologique en arrivant à dissocier les différents individus selon l’espèce. Ainsi, il a été possible de séparer les espèces deux à deux comme c’est le cas entre B.truncatus et B. senegalensis et entre bulinus et Bi. pfeifferi. Aussi, l’analyse a permis de dissocier les trois espèces de mollusques. Une bonne séparation de B. senegalensis (en vert) comparé à Bi. pfeifferi (rouge) et B. truncatus (bleu) a été observée (figure 20). Figure 20 : Différenciation entre B. truncatus (bleu), Bi. pfeifferi (rouge) et B. senegalensis (vert) Contrairement aux autres espèces, l’analyse de B. senegalensis révéle une hétérogénécité qui met en exergue la présence de deux groupes différents au sein de la population de cette espèce collectée à Niakhar (figure 21). Figure 21 : Différenciation entre B. senegalensis (bleu & jaune) et B.truncatus (vert & rouge) Mise en place d’une plateforme de malacologie pour améliorer les stratégies de lutte contre les schistosomiases au Nord et au Centre du Sénégal
Adaptation aux conditions de laboratoire
Les valeurs moyennes de la température et de l’hygrométrie de la pièce étaient respectivement de 28°C et 75% de Juillet à Octobre puis à partir du mois de Novembre, la température est passée à 23-25°C et l’hygrométrie à 85%. Après les forts taux de mortalité enregistrés au cours des mois de Juillet et d’Août chez Bi. pfeifferi (40%), B. truncatus (85%) et B. globosus (100%), les mollusques ont commencé à s’adapter à l’environnement. Les pontes de Bi. pfeifferi et B.truncatus ont été observées dés le 4éme jour de l’élevage, celles de B. senegalensis deux jours aprés leur collecte et l’éclosion des œufs de B. senegalensis collectées 3 jours après leur mise en élevage. . III.1.4. Mesure de la croissance des mollusques selon le type d’eau pour leur élevage Les résultats des mesures de pH, conductivité et température pour chacune des trois espèces sont représentés en annexes (Annexes 10, 11 et 12)
B. truncatus
La survie et la croissance de B.truncatus dans les différents types d’eau ont été évaluées sur 40 jours. De j1 à j20 les taux de survie sont passés de 100% à 84% (21/25) dans l’eau de puits, 80% (20/25) dans l’eau Kiréne, 76% (19/25) dans l’eau de pompe et 72% (18/25) dans l’eau distillée. Entre j20 et j40, le taux de survie dans l’eau de puits était constant (84%) alors qu’il continuait à baisser dans l’eau minérale 76% (19/25) à j40 et dans l’eau distillée et l’eau de pompe 68% (17/25) à J40 (figure 22a). Les tailles moyennes atteintes à j40 étaient de 7.638 mm, 7.158 mm, 6.234 mm et 6.219 mm dans l’eau de puits, de pompe, distillée et minérale respectivement (figure 22b). Figure 22 : Survie (a) et Croissance (b) de B. truncatus en fonction des types d’eau
Biomphalaria pfeifferi
Au bout de 34 jours de suivi, le taux de survie était de 88% (22/25) dans l’eau minérale et de pompe et de 96% (24/25) dans l’eau de puits. Par contre, dans l’eau distillée, le taux de survie 0 25 50 75 100 j1 j8 j12 j17 j21 j25 j30 j35 j40 Taux de survie Temps Pompe Puits a Minérale Distillée 0, 2, 4, 6, 8, 10, Taille moy (mm) j1 j8 j12 j17 j21 j25 j30 j35 j40 Temps Pompe Puits b Minérale Distillée Mise en place d’une plateforme de malacologie pour améliorer les stratégies de lutte contre les schistosomiases au Nord et au Centre du Sénégal 24 était de 20% (5/25) à j10, 8% (2/25) à j30 et 4% (1/25) à j34 (Figure 23a). A j34 des tailles moyennes de 7,438 mm et 7,303 mm ont été atteintes dans l’eau de puits et de pompe respectivement et dans l’eau minérale et distillée, les tailles moyennes respectives étaient de 5.84 mm et 6.95 mm (Figure 23b). Figure 23 : Survie (a) et Croissance (b) de Biomphalaria en fonction des types d’eau
B. senegalensis
De j1 à j20, les taux de survie sont passés de 100% à 84% (21/25) dans l’eau de puits, 76% (19/25) dans l’eau de pompe, 60% (15/25) dans l’eau minérale et 36% (9/25) dans l’eau distillée. A j40, il est 28% (7/25) dans l’eau de pompe, 24 % (6/25) dans l’eau minérale et l’eau distillée et 16% (4/25) dans l’eau de puits (figure 24a). Quant à la croissance à j40, dans l’eau de pompe, la taille moyenne est de 8.742 mm, 8.827 mm dans l’eau de puits, 8.507 mm dans l’eau minérale et 6.206 mm dans l’eau distillée (figure 24b).