Facteurs spécifiques à la banque

Facteurs spécifiques à la banque

Taille de la banque

La taille de la banque influence le contrôle des coûts totaux. Par exemple, les grandes banques peuvent réduire sensiblement les coûts opérationnels en diminuant les coûts personnels et administratifs. En plus, si des coûts fixes sont associés à des transactions financières, les grandes banques peuvent aussitôt les réduire. Les grandes banques peuvent aussi diversifier les risques et diminuer les coûts de crédit1 . On peut s’attendre alors à ce que les grandes banques soient plus efficientes que les petites banques, notamment lorsqu’on évoque l’efficience coût. La taille des banques a été le centre d’intérêt de plusieurs études, notamment celles qui concernent les avantages liés à la taille de la banque dans l’établissement des relations de crédit où la banque a un avantage informationnel. En effet, la banque peut collecter un maximum d’information sur les entreprises durant la relation de crédit. Ces informations sont obtenues à travers le contact avec l’entreprise, ses propriétaires, ses fournisseurs, ses clients et sa communauté locale. Certaines de ces informations sont de nature qualitative, comme le caractère et l’esprit du sérieux de ses propriétaires. D’autres sont quantitatives, comme les états financiers, l’historique des payements. Pour Williamson (1967, 1988), les grandes banques ont des difficultés à offrir une relation de crédit au même temps que d’autres services (comme les services boursiers) aux grandes entreprises clientes à cause des technologies différentes employés. Quand à Stein (2002), il trouve qu’il est encore plus difficile de transmettre les informations qualitatives de la relation de crédit à travers les canaux de communication des grandes banques. Ainsi, des problèmes d’agences peuvent surgir car le responsable du crédit qui peut avoir l’information, aura du mal à transmettre cette information au sein de l’organisation complexe des grandes banques (Berger & Udell, 2002). En plus, le siège social des grandes banques se trouve généralement loin des entreprises (en manque de financement), ce qui entrave la collecte d’information pour ces banques (Hauswald & Marquez, 2002). Selon Berger et al., (1995), dans les pays développés, les grandes banques accordent une moindre proportion de leurs actifs aux PME que les petites banques. Aussi, le ratio des prêts aux PME par rapport aux actifs tend à se réduire après que les banques sont impliquées dans les fusions et acquisitions et deviennent plus larges. Ainsi, lorsque ces banques accordent des crédits aux PME, elles:1 – prêtent aux entreprises les plus grandes, les plus anciennes et les plus sûres ; – prêtent à des taux d’intérêt inférieurs, perçoivent des revenus inférieurs et recommandent moins de garanties ; – décident un financement en se basant sur des données financières de l’entreprise plutôt que les relations antérieures ; – prêtent à des longues distances et ont moins de contacts directs avec les prêteurs. De surcroit, les petites banques ont plus d’avantages sur le financement des PME que les grandes banques dans les pays développés. En effet, elles sont plus proches de leurs clientèles, récoltent plus d’information et bénéficient des relations de crédit à long terme. En ce qui concerne les études empiriques, les résultats révélés sont divers. Pour Cook et al. (2001), durant les années 1990, les banques tunisiennes de petite taille (avec des actifs inférieurs à un million de dinars tunisiens) sont plus performantes et enregistrent un score d’efficience de 79.79% contre seulement 58.23% pour les banques moyennes (avec des actifs entre 1 et 2 millions de dinar Tunisien) et 31.75% pour les grandes banques (avec un total d’actif qui excède les deux millions de dinars tunisien)2 . De leur côté, Deelchand & Padgett (2009) indiquent que les grandes banques japonaises sont moins efficientes, ont moins de capital et s’engagent dans des activités plus risquées que les banques moyennes ou encore de petite taille.

Propriété de la banque

Le type de la propriété de la banque est l’un des facteurs les plus pertinents dans l’explication des différences dans l’efficience entre les banques. En effet, beaucoup de recherches se sont intéressées à l’impact que peut avoir la propriété de la banque sur son efficience. Une banque peut être privée ou publique. Elle peut être aussi étrangère ou nationale. III.2.1. Banques publiques vs banques privées Si on part de la théorie de droits de propriété qui affirme une ambition à la fois théorique, et politique, pour la propriété privée et le marché auto-régulé, loin de toute forme de socialisme ou d’intervention de l’état1 , on peut déduire que les entreprises publiques sont moins efficientes que les entreprises privées. De même, les banques publiques semblent poursuivre une politique qui vise le bien être socio-économique du pays plutôt que la recherche d’une efficience économique. Aussi, certains comportements des managers et des employés des institutions publiques sont incités à des risques d’aléa moral et poursuivent leurs propres intérêts. Cependant, les banques privées cherchent une meilleure efficience afin d’atteindre un profit maximum. Les banques publiques jouent un rôle moins important dans le financement de l’économie et des PME dans les pays développés. En effet, la présence des banques contrôlées par l’Etat est très limitée dans ces pays. En plus, ces pays disposent d’une industrie bancaire privée bien développée qui diminue le besoin des banques publiques. Toutefois, les banques publiques continuent d’exister dans les pays développés2 . Il faut souligner aussi que depuis la crise de 2007, une phase de nationalisation des banques en difficulté a eu lieu, notamment au Royaume-Uni, avec la nationalisation de Lloyds Banking, Northern Rock, Bradford & Bingley et RBS. Aussi, en Allemagne où l’Etat a nationalisé Hypo Real Estate après de multiples mesures de sauvetage.

LIRE AUSSI :  Recherche locale a mémoire adaptative parallèle pour le problème de voyageur de commerce

 Banques étrangères vs banques nationales

Les banques étrangères ont généralement les mêmes problèmes que les grandes banques nationales dans les pays développés. En effet, les banques étrangères ont des difficultés à créer des relations de crédit avec les petites et moyennes entreprises, dû au fait que ces banques sont larges et siègent loin de leurs clients. En plus, il existe des différences dans les conditions économiques, la langue, la culture, et la régulation. Il peut même s’agir de barrières implicites ou explicites à l’implantation des banques étrangères dans les pays d’accueil. Les banques nationales ont plus d’avantages à acquérir l’information et à développer des relations de crédit de longue durée. Elles sont donc susceptibles d’être plus efficientes que les banques étrangères. Aussi, les banques étrangères s’engagent aussi dans des stratégies de « suivre ton client »1 qui consiste à établir des bureaux dans les nations où les grandes entreprises clientes ont des filiales, surtout lorsque la relation entre la banque et son client est très importante2 . Dans ce cas, l’objectif de ces banques est d’offrir des services adéquats à leur client exceptionnel afin de le fidéliser. L’efficience des filiales de ces banques dans les pays hôtes n’est pas primordiale. C’est dans ce même courant que Berger et al. (2000) formulent l’hypothèse de l’avantage du terrain. Cette hypothèse prédit que les banques nationales sont plus efficientes que les banques étrangères car elles n’ont pas les coûts d’agences structurels auxquels les banques étrangères doivent être confrontées. En effet, la distance qui sépare les banques étrangères de leurs banques mères crée ce qui est appelé des déséconomies organisationnelles. Il devient alors plus difficile à la banque mère de gérer et de surveiller ses filiales à l’étranger3 . Toutefois, il existe une autre hypothèse qui suggère que les banques étrangères sont plus efficientes que les banques nationales. Il s’agit de l’hypothèse de l’avantage global. Selon cette hypothèse, les banques étrangères ont des avantages que leurs homologues nationaux n’ont pas. Par exemple, les banques étrangères sont plus favorables aux avancées technologiques et peuvent offrir une gamme de services plus divers et modernes aux clients.

Formation et coursTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *